Surtout ne dis rien
216 pages
Français

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Description

«?—?Chérie ! demanda-t-il à Isabelle, sa femme depuis quatre ans, tu connais une dénommée Andrea ? Ou... ou peut-être un certain... Charles, oui Charles, c'est bien ça ! dit-il en lisant une fois de plus le carton. Nous avons reçu, au courrier, un carton d'invitation pour la célébration de leur mariage ! —?Leur mariage, dis-tu ? répondit Isabelle étonnée, en essuyant son front en sueur d'un revers de la main gauche, son économe en céramique dans la main droite. Fais-moi voir ça, dit-elle en regardant à son tour le petit mot sur le bristol. Non, je ne connais pas, ni d'Andrea ni même de Charles d'ailleurs, toi non plus ? répondit-elle en regardant son époux. Mais Étienne, tu saignes !?» Rares sont les secrets qui restent enterrés. Étienne reconstruisait paisiblement sa vie avec Isabelle lorsque, après avoir reçu une invitation pour le mariage d'un couple qu'il prétend ne pas connaître, il fait un malaise. Les analyses médicales révèlent de nombreuses tumeurs cancéreuses, obstruant sa mémoire, alors que plusieurs zones d'ombre surgissent de son passé. Face à cette double tragédie qui la frappe, Isabelle doit mener l'enquête. Un drame familial doux et moderne.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 28 avril 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342152517
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0064€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Surtout ne dis rien
François-Xavier David
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Surtout ne dis rien
 
Toutes les recherches ont été entreprises afin d’identifier les ayants droit. Les erreurs ou omissions éventuelles signalées à l’éditeur seront rectifiées lors des prochaines éditions.
Retrouvez l’auteur sur son site Internet : http://francois-xavier-david.societedesecrivains.com
 
Vivre est une maladie… La mort est le remède.
Sébastien Roch Nicolas, dit Chamfort (1741-1794)
 
À mes frères, Jean-Christophe sept. 1958 – nov. 2010 Grégory oct. 1969 et Gaël oct. 1976 – juil. 2007
 
Le carton d’invitation

Le carton d’invitation, à peine lu, était encore dans la main droite toute tremblante d’Étienne. Un bristol qui n’était pas vraiment rose, plutôt en nuances de gris. Gris perle peut-être même… Oui, c’était bien ça, un gris perle. Un de ces nombreux gris aux nuances teintées, celle-là était à peine rosée. Une couleur bien choisie pour, visiblement, une très belle occasion. Il en est sûr maintenant, c’est bien cette couleur-là.
Soudainement, il fut pris d’un léger vertige et se rattrapa au bord de la table de chêne massif qui trônait au centre de la salle de séjour. Se sentant à nouveau d’aplomb, il se dirigea vers la cuisine de la maison.
— Chérie ! demanda-t-il à Isabelle, sa femme depuis quatre ans, tu connais une dénommée Andrea ? Ou… ou peut-être un certain… Charles, oui Charles, c’est bien ça ! dit-il en lisant une fois de plus le carton. Nous avons reçu, au courrier, un carton d’invitation pour la célébration de leur mariage !
— Leur mariage, dis-tu ? répondit Isabelle étonnée, en essuyant son front en sueur d’un revers de la main gauche, son économe en céramique dans la main droite. Fais-moi voir ça, dit-elle en regardant à son tour le petit mot sur le bristol. Non, je ne connais pas, ni d’Andrea ni même de Charles d’ailleurs, toi non plus ? répondit-elle en regardant son époux. Mais Étienne, tu saignes ! Tu saignes du nez !
Étienne inspecta chacune de ses narines de son index et de son majeur droits, puis constata une goutte de sang sur ce dernier.
— Ah oui, tiens ! Bizarre ! Je ne me suis aperçu de rien ! Oh, ce n’est pas grand-chose, visiblement !
— Tu ne t’es pas cogné ? Tu vas bien ?
— Oui je vais bien… Et non ! Non, non, je ne me suis pas cogné, je m’en souviendrais je pense, enfin j’imagine, tu ne crois pas ?
— Probablement, oui ! Assieds-toi et prends un mouchoir en papier pour faire pression sur ta narine droite, et penche un peu ta tête en arrière, ça aidera à coaguler ! Tu vas bien, tu es sûr ?
— Oui, ça va, merci ! Alors, tu ne les connais pas ? Ni l’un ni l’autre ?
— Non, et toi, ça ne te dit rien non plus ? Fais voir encore une fois… Andrea di Scipio et Charles Bouvreuil ? Peut-être des amis de Fac, ou alors du lycée ?
— Je ne sais pas, ça ne me dit rien !
— Tu vas mieux ? Donne-moi ton mouchoir ! Ah oui, c’est fini, ça ne saigne plus !
— J’ai juste mal à la tête, un peu comme tous les jours en ce moment, mais rien de bien méchant !
Étienne tendit le carton qu’il avait saisi sur la table et d’où son épouse avait pu le lire.
— Non, garde-le chéri, tu vois bien que j’ai les mains sales. Je fais des pommes de terre pour ce midi, elles n’étaient pas très propres et elles dégorgent d’amidon ! C’est une vraie plaie, je déteste ça, j’aurais dû prendre des frites surgelées…
— Tu veux que nous y allions ?
— C’est quand déjà ? Le 3 septembre ! Ben oui, on ne sort pas si souvent après tout, et comme ça, nous verrons bien qui seront les mariés !
— Oui, c’est vrai, tu as raison, ça nous fera une sortie. Et c’est où, Trèbes ?
— Trèbes ? Mais enfin, c’est bien essayé Étienne, mais tu sais très bien que c’est dans l’Aude, et de Toulouse, il te sera difficile de dire que tu ne connais pas ou encore que c’est trop loin !
— Ah oui, dans l’Aude, mais bon, j’aurais essayé ! ajouta Étienne en souriant à son épouse.
Il avait repris le carton d’invitation puis était retourné dans la salle de séjour où il le posa sur le grand bahut de la même essence de bois que l’imposante table.
Le bristol, une fois posé sur le gros meuble de chêne massif, Étienne le scrute à nouveau et plus en détail. Le reprend dans ses mains et le regarde encore, le retourne, en vérifie l’épaisseur. Il relit une fois de plus les deux noms, encore, et puis encore et toujours : Charles Bouvreuil et Andrea di Scipio. Il a beau chercher, il ne trouve aucune correspondance dans sa mémoire. C’est étonnant quand même, car même les prénoms ne lui disent rien, un prénom reste un prénom, on peut connaître la personne qui le porte sans pour cela connaître son nom de famille, juste une connaissance avec qui nous avons partagé des cours au lycée par exemple, sans pour cela être intimes au point d’en connaître plus, mais là, ils lui semblent inconnus, autant Charles qu’Andrea. Il regarde l’enveloppe à présent et c’est bien ses nom et prénom qui y sont notés, il n’y a assurément aucune erreur de la part du facteur, ça lui était bel et bien destiné.
Isabelle finit par entrer dans la pièce, un plateau dans les mains sur lequel elle a déposé deux assiettes, deux verres, les différents couverts aux manches plastique d’un rouge vif, les sets de table en fibre de coco tissée et les serviettes en vichy roulées dans les ronds de bois au prénom de chacun.
Le couple les avait achetés en bois de sapin sur le marché d’Embrun, non loin de Risoul, dans les Hautes-Alpes. Ils avaient séjourné là-bas au dernier hiver pour quelques jours de ski sur les massifs locaux entre les fêtes de fin d’année. Le prénom d’Isabelle n’était plus disponible en stock, le vendeur, un jeune homme avec des dreadlocks et vêtu de vêtements probablement de style péruvien, l’avait gravé avec un fer de pyrogravure, chose assez commune dans la région où l’artisanat du bois est très répandu, les objets et les jeux de bois sont nombreux sur les marchés locaux. Pendant l’attente du gravage, des volutes de fumée de bâtonnets d’encens répandaient des odeurs suaves et délicieusement en rapport avec le style du jeune baba cool.
— Tu regardes encore ce carton, Chéri ?
— Je viens seulement de le ranger après te l’avoir lu dans la cuisine !
— Mais tu plaisantes, j’espère ! Ça fait déjà plus d’une heure, je croyais d’ailleurs que tu étais dehors, dans le jardin. Je t’ai même appelé, mais tu n’as pas répondu.
— Ah, dit Étienne sans être trop étonné pour autant. Je n’ai pas entendu !
Isabelle regarde son époux, étonnée, Mais finit par mettre la table sans plus d’inquiétude. La table une fois dressée, elle retourne en cuisine et en rapporte le pain, une carafe d’eau et la bouteille de vin entamée de la veille au soir. Elle retourne à nouveau dans la cuisine chercher le pot de rillettes d’oie qu’elle avait oublié et dont raffole son mari puis s’assoit à sa place, devant la cheminée éteinte en cette belle saison. Le printemps apporte déjà quelques beaux jours agréablement tempérés.
— Tu ne t’assieds pas, Étienne ?
— Pour quoi faire, demanda-t-il en se retournant et en jetant un regard étonné sur la table maintenant parfaitement préparée.
— Ben… On mange, voyons ! Tu dors ou quoi ! répondit-elle un peu irritée. Laisse ce carton, on répondra dans la semaine, j’appellerai, il est noté de téléphoner pour confirmer et, d’ici là, on verra bien si nous nous rappelons des fiancés.
— Quel carton ?
Maintenant, Isabelle ne regarde plus son mari de la même façon et se dit que finalement ses réactions ne sont pas tout à fait normales.
Le repas allait commencer, Isabelle attrapa le pot de rillettes, s’en servit un peu dans son assiette et tendit le pot à son époux tout en le regardant, guettant certainement une autre situation étrange comme celles qu’elle avait remarquées sans toutefois en tenir vraiment compte. Étienne se saisit alors du pot, le regarda, le retourna vers son assiette et regarda à nouveau sa femme.
— Excusez-moi, comment fait-on pour se servir de ce machin-là ?
Isabelle en était maintenant persuadée, quelque chose n’allait plus chez son époux qui avait passé un peu moins de cinq ans avec elle : il n’avait jamais été comme cela.
* * *
Presque cinq ans avant ce jour, Isabelle était vendeuse dans une librairie. Elle avait suivi des études littéraires et avait voulu entrer dans une bibliothèque, mais les places étaient rares, difficiles à obtenir et elle ne put briguer le poste tant convoité. Elle se reporta sur l’annonce d’un libraire dans un établissement du centre de la ville rose.
Étienne, quant à lui, était en mission. Il était vendeur dans une entreprise commercialisant des peintures et des solvants. Il devait passer quelques jours à Toulouse mais avait oublié son livre dans la chambre de son domicile, rue des Gens d’Armes à Caen, qu’il avait loué proche du siège social de l’entreprise qui l’employait. Il connaissait un peu Toulouse pour avoir vécu quelques semaines dans la région, juste après son service militaire, et avant de partir vers d’autres cieux. Il rencontra sa future épouse dans une librairie où il était venu acheter un livre pour ces quelques jours de présence dans la grande cité de Midi-Pyrénées. Étienne était orphelin de père mais aussi de mère, depuis l’âge de treize ans. Il avait un frère plus jeune de trois ans qui vivait à Angoulême où maintenant il était maintenant militaire dans l’aviation. Ils ne se voyaient que très peu, Jonas étant souvent absent et Étienne trop loin pour un weekend ensemble à Caen, où il vivait depuis quelqu

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