Sur les traces du passé
284 pages
Français

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Sur les traces du passé , livre ebook

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Description

Ce roman est un mélange de faits vécus et de fiction. C’est un récit passionnant dans lequel un homme, qui a quitté le Congo depuis des années, remonte le temps et revient sur certains souvenirs du passé, ses amours antérieures, sa famille, sa terre natale et son départ pour l’Europe, où il s’est toujours senti étranger. Le temps qui passe fissure les liens familiaux. L’auteur fait voyager le lecteur à travers le temps et les frontières. Et le personnage principal est attachant et sa sincérité apporte beaucoup d’authenticité à l’ouvrage. C’est un livre intime, touchant, émouvant qui traverse le temps.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 21 juin 2021
Nombre de lectures 1
EAN13 9782342353587
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été édité par la Société des Écrivains,
Immeuble Le Cargo, 157 boulevard Mac Donald – 75019 Paris
Tél. : 01 84 74 10 20 – Fax : 01 41 684 594
www.societedesecrivains.com
client@societedesecrivains.com

Tous droits réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-342-35357-0

© Société des Écrivains, 2022
Du même auteur
Poème Monde sans visage , sélectionné par la Guilde de poésie de France, Anthologie Symphonie de l’âme, aux Éditions Numa, Akron. USA, 1998
Une Vie, un destin de F. Emeneya, aux Éditions Tellwell Talent, 24 sept. 2019
La vie ressemble parfois à un boléro que l’on danse jusqu’à l’épuisement. Et le temps qui passe et qui ne s’arrête jamais laisse des empreintes vivantes et émotionnelles ineffaçables ! Dans ce voyage insolite qu’est le destin, on part à la découverte des terres inconnues ! Et la vie nous surprend à chacune de ses étapes, avec des pièges, parfois insaisissables !
L’Auteur
Préface
Décider de partir vers l’inconnu et laisser tout derrière soi est une décision difficile et même cruelle ! Et l’Exil n’a jamais été un long fleuve tranquille !
Sur les traces du passé est l’histoire d’une vie, c’est un voyage insolite dans le temps. Il pourrait être l’histoire de n’importe qui, qui un instant de son existence a pris la décision de quitter son pays, sa famille, ses amis, et partir. C’est le parcours du combattant qui enchaîne plusieurs épreuves physiques et psychiques.
Herman, un sujet congolais, quitte son pays pour un univers qu’il n’a jamais connu. Il traîne dans sa petite valise non seulement ses espoirs, mais aussi et surtout ses impérissables souvenirs, qui l’accompagneront partout.
De l’exil, il vit mal les liens distendus avec sa famille. Loin de sa terre natale, il souffre. Sa famille lui manque. Pire, son absence prolongée fragilise la fraternité.
Ce bouquin est un pèlerinage atypique vers des lieux d’histoires, où les empreintes de la vie réveillent des milliers de souvenirs endormis. C’est une vraie immersion dans la vie d’un homme. Il dépeint son amour-passion, ses rêves brisés, ses espoirs engloutis, ses illusions perdues, avec des intrigues qui font de ses mémoires une odyssée palpitante et attachante !
Il aurait été un simple récit s’il était resté fidèle aux faits, mais l’auteur a voulu franchir les frontières de chronique de vie pour explorer le champ du roman ! Touchant, passionnant et drôle, il brûle la langue et met le cerveau en ébullition.
À lire avec plaisir !
Eddy Bangudi Dishueme
Cologne et les nuits blanches
« Le plus cruel des maux est d’avoir connu le bonheur et les joies de la patrie et de se voir contraint par la dure nécessité aux rigueurs de l’exil. »
Citation de Pindare ; Les odes pythiques – V e siècle av. J.-C.
Baignée par un doux Rhin chatoyant, la ville de Cologne était, le soir venu, vêtue de sa plus belle robe de soirée. Lorsque la nuit tombait et l’obscurité s’installait, sa véritable beauté se révélait ! Les lumières brillaient de partout. Elles exaltaient le charme et la beauté de cette cité rhénane élevée au rang de ville par l’impératrice romaine Agrippine en l’an 50 avant Jésus-Christ, et dont l’imposante cathédrale gothique, que les Allemands appellent affectueusement le Dom, en est le symbole par excellence.
J’habitais à Höhenberg, dans le quartier de Kalk, non loin de la station de bus de Würzburger strasse, au numéro 16 de la NördlingerStrasse. Mon petit appartement était situé au premier niveau d’un vieil immeuble de trois étages que j’avais trouvé dans un état piteux et que j’avais eu à remettre en état avec l’aide de mon ami Kay. Nous avions fait d’immenses travaux à l’intérieur, en colmatant les différentes brèches, en refaisant les revêtements de sol et en repeignant les murs fortement délabrés.
À l’époque, j’étais en formation et je n’avais pas suffisamment d’argent pour me permettre un petit luxe. J’avais donc équipé mon appartement avec des meubles reçus des services sociaux.
La NördlingerStrasse, notre rue, était bordée de part et d’autre par une haie de vieux arbres et quelques cerisiers et araucarias. C’était un quartier assez calme et des familles de diverses origines s’y mélangeaient sans trop d’amendements. Mais j’étais en Allemagne, qui portait encore les stigmates de son passé.
À quoi ressemblait le quotidien ? L’horizon était encore sombre, brouillé par un passé récent d’une Allemagne nazie. Ce magnifique pays avait besoin d’une bonne anamnèse, cet interrogatoire préliminaire ; ce retour à la mémoire de son passé, qui lui permettait de soigner ses plaies, en fouillant dans sa propre histoire.
Bundes, l’Allemagne n’était pas encore complément guérie de ses déchirements. On pouvait encore rencontrer des gens qui jouaient aux soldats de la Schutzstaffel, de l’allemand « escadron de protection », appelé communément SS ! On pouvait apprendre par exemple qu’à Kiel, dans le nord du pays, des gens avaient mis le feu à un immeuble où habitaient ceux qu’ils appelaient « den ausländerinen », étrangers ou allochtones ; des immigrés ont été attaqués à la gare ou agressés dans la rue ! Cela faisait partie de la normalité !
J’en étais personnellement victime. Il y avait une poubelle installée juste à l’entrée de l’immeuble où j’habitais et, sur son couvercle, des inconnus avaient dessiné une croix gammée nazie avec de la peinture noire. Cela était fait à dessein pour signaler qu’il y avait un « schwarz », noir en allemand, qui habitait dans l’immeuble ! En fait, j’y étais le seul black. Pourtant, ayant acquis la nationalité allemande, j’étais devenu allemand comme eux, du moins sur le papier ! Je compris que je demeurerai toujours étranger dans ce pays, du moins tel était le message qui m’était adressé. La meilleure façon d’y faire face était de passer outre.
Mois de juillet, nous sommes en plein été. La nuit, il fait une chaleur de plomb. Quelle nuit grippée ! Il n’y a pas de climatiseur dans ma chambre et mon vieux ventilateur est en panne. Malgré mon désir, je n’arrive pas à fermer l’œil. J’étouffe !
Jetant un coup d’œil sur ma vieille montre de marque Oryx posée sur la petite commode noire de mon chevet, je constate qu’il fait déjà minuit passé. Encore une autre nuit blanche, me dis-je ! Enfin, c’était devenu quasiment de la grisaille quotidienne ! Les nuits se suivaient et se ressemblaient !
Cette rugueuse chaleur nocturne proche de la fournaise tropicale africaine me rappela Kinshasa, la grouillante capitale congolaise avec ses nuits chaudes. Ah oui, Congo, c’est là où je suis né ! Congo, mon pays, Congo, la terre de mes ancêtres ! Là-bas, la vie ne s’arrête jamais ! Les Congolais disent : « Botama congolais oyoka elengi » ; traduit de lingala : « Sois né congolais pour savourer du vrai plaisir » !
Je réentendis tous ces vacarmes nocturnes de mon quartier dans la commune de Bandalungwa ; toutes ces musiques assourdissantes qui transperçaient les murs de ma chambre et, à force de les écouter tous les soirs, je finissais par en mémoriser toutes les paroles. J’étais en mesure de savoir quel artiste avait sorti un nouvel album.
Je revis ces sables brûlants sur lesquels nous jouions au football, souvent pieds nus, avec des ballons de fortune. J’étais bouleversé. J’avais subitement le mal du pays. Le passé avait laissé des traces en moi. Comment tourner cette page de ma vie ? Comment réconcilier le passé avec le présent ? Comment bâtir le futur sur les cendres du passé ? Un morceau de moi était resté de l’autre côté de la mer Méditerranée.
La nostalgie m’envahit ! Voici près de douze ans que j’avais quitté mon pays pour l’Europe, en quête du soleil. Et dans mon unique valise, j’apportais mes illusions, l’espoir d’une vie meilleure. Mais souvent, au cœur d’une telle incertitude, le rêve fait partie de l’espoir ! Le doute m’envahit.
Je vivais désormais seul, loin des miens, comme un solitaire et audacieux explorateur, un malheureux navigateur qui aurait échoué sur de lointains rivages, seul, au milieu de rien. En quittant mon pays, j’étais en quête de la liberté, d’un plus de lumière, espérant trouver mieux ailleurs. J’espérais avoir trouvé la clé du bien-être, qui un jour profiterait à mes enfants.
Le bonheur n’est pas seulement matériel, il est surtout mental et le premier sens du mot bonheur est la « chance ». Et lorsque l’espoir semblait s’évanouir en moi, je me demandais si je n’avais pas fui des problèmes pour en créer d’autres.
Illusions perdues ? Que des rêves effondrés ! L’eldorado européen n’était que leurre ! L’or n’y était pas à la portée de la main. Il fallait donc travailler dur, dans un nouvel environnement, parfois hostile, entouré par des gens qui ne vous acceptent pas et qui vous regardent avec dédain !
Henri Perreyve écrivait dans La journée des malades : « Accepte tout ce qui t’arrive, souffre et attends, et dans le temps de l’humiliation garde la patience. » Je devais donc prendre mon mal en patience. Le mal et la patience, cette vertu essentielle me permettait de supporter les incommodités de la vie. Je devais donc faire preuve de beaucoup de résignation. Mais, entre-temps, la famille restée au pays avait mis tout son espoir en moi.
Dans mon lit fort trempé par la sueur, je tournais et me retournais sans cesse ! Afin d’aérer l’intérieur de ma chambre, j’ouvris grandement la seule fenêtre qui donnait sur la façade antérieure de l’édifice. Les fleurs du jardin de notre voisin italien d’en face m’envoyèrent leur exquis parfum de lilas ! Ces fleurs, quoique à moitié desséchées, répandaient dans les parages une odeur agréable.
Dehors, il y avait une lumière tamisée qui éclairait le quartier. J’observais la nature. Et le vent qui se frayait le passage au milieu de ces arbres matures et ces cerisiers et araucarias qui ornaient notre rue sifflait à mes oreilles comme une vraie ballade. C’était une musique irréelle, un peu comme des chants allégoriques africains, mêlés aux gazouillis des oiseaux ! Quelle belle musique nat

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