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Description

Après avoir retrouvé son père au cours d'un périple effectué entre Atlantique et Méditerranée, Elaia décide de se lancer sur les traces de sa mère biologique avec comme unique indice une photo de classe postée sur Internet. Elle souhaite comprendre les raisons qui ont un jour poussé cette jeune maman à abandonner son bébé tel un encombrant paquet et soupçonne déjà que les délires et méfaits de son paternel ne sont pas étrangers à sa fuite. Cette quête va se révéler une véritable gageure. Mais c'est sans compter sur l'aide précieuse de son ami commissaire ainsi que sur les souvenirs que leurs questions font resurgir dans la mémoire des habitants du Pays basque où tout à commencé trente ans auparavant. Surprises, dangers, disparitions et menaces vont jalonner leur parcours.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 28 juillet 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332967602
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-96758-9

© Edilivre, 2015
Dédicace


A ma fille Manon
A ma famille et mes amis pour leur présence et leur soutien
A Corinne et Patricia qui m’ont apporté leur aide précieuse pour la correction du manuscrit
A Philippe qui m’a toujours poussée à poursuivre dans cette voie
Enfin, à tous ceux qui partagent la même passion pour l’écriture, la lecture, ceux que je croise sur les réseaux sociaux ou au détour d’un salon
 
 
Janvier 2014
Le soleil descend imperceptiblement se poser sur l’étendue ardoise ondulante, diffusant ainsi au passage quelques rayons miroitants à la surface de l’océan. Du moins, de la plage où je suis assise, contemplant l’immensité s’ouvrant devant mes yeux, il m’apparaît ainsi. Je ne me lasse jamais d’aller surprendre l’infinité de couleurs d’un coucher de soleil sur l’Atlantique. Depuis mon plus jeune âge, c’est mon refuge. Pour d’autres, ce chemin de campagne, cette cabane construite grossièrement au pied d’un arbre, ce café rempli de souvenirs, cette maison chargée d’histoire et bien pour moi mon coin de paradis, ma madeleine de Proust se trouve juste ici.
Comme à l’accoutumée, en cette heure tardive au cœur de l’hiver, la plage est déserte. Je peux tout à loisir laisser mes pensées vagabonder de vague en vague, d’écume en écume, sans être le moins du monde dérangée. Il faut dire que celle de Guétary n’est guère immense. Fréquentée en haute saison, elle semble délaissée dès le mois de novembre.
Une nouvelle année s’annonce et je frémis à l’idée de ce qu’elle peut m’apporter tout en caressant l’espoir de belles promesses. L’an passé fut redoutable. Je faillis bien perdre tout ce qui me rattachait à ce monde. L’essence même de la vie, celle qui désormais coule en moi depuis huit semaines. Je n’en reviens toujours pas de cette découverte. J’essaie de ne pas envisager le pire, d’attendre sereinement la suite des événements.
Quatre mois auparavant, j’étais orpheline, adoptée par une famille aimante – hélas disparue – et je me posais un minimum de questions quant à l’avenir. J’avais un petit boulot, des amis, un mec tombé du ciel – enfin le croyais-je – et je me préparais à fêter dignement mes trente ans.
En quelques semaines, quelques jours, quelques heures même, l’assemblage précaire sur lequel reposait mon existence fut balayé. Après de multiples péripéties, je perdis une sœur puis gagnais un père et un frère. Deux illuminés. Désormais en prison pour de nombreuses années.
Mais comme la vie ne réserve pas toujours des surprises désagréables, elle m’avait également apporté mon amour de jeunesse sur un plateau d’argent. Et, maintenant, cet autre présent qui sans nul doute bouleverserait toute mon existence.
Je n’oublie pas non plus le commissaire Emmanuel Audicourt, mon papa de substitution. Adorable, prévenant, autoritaire parfois, mais toujours à bon escient. Un vrai père quoi. J’ai également hérité d’une grand-mère qui souffre d’Alzeihmer et je suis propriétaire d’une île.
Et oui, aussi surprenant que cela puisse paraître, je dois, sans doute, être l’unique chômeuse à pouvoir me vanter de détenir un bout de terre au large de la Méditerranée sur lequel se dresse un palais démentiel.
Les racines. La famille. Je dois me concentrer sur celle que nous sommes en train de créer Mikel et moi. Pour ce faire, je dois oublier d’où je viens donc par là-même qui je suis vraiment. Une pensée me hante pourtant. Je ne peux m’en défaire. Subrepticement, elle se glisse entre les pages du livre que j’essaie vainement de terminer depuis plusieurs semaines, au milieu d’une scène du film à suspense qui tiendrait en haleine un régiment, au fil d’une conversation lorsque mon œil s’égare au loin. J’ai beau la chasser, elle parvient toujours à s’insinuer, me laissant vide et déprimée. Au fond de moi, aucun doute, j’ai besoin de savoir. Même si je m’en défends, la tentation est trop forte. Mais j’ai tellement peur d’être déçue que je n’en parle à personne. Je suis si fière aussi.
Et puis, il y a cette photo.
1
Une semaine auparavant, je traînais mon ennui de pages en pages internet, jusqu’à ce fameux site où il paraît aisé de retrouver d’anciens camarades. Présentée le matin même à un énième entretien d’embauche, je n’en finissais plus d’échafauder des milliers de plans pour tenter de m’en sortir dans cette quête insensée d’avenir professionnel. Je me doutais bien que l’un de mes anciens compères, tout empreint de nostalgie à l’approche de la trentaine, n’aurait pas manqué de déposer des clichés de nos jeunes années afin de retrouver un peu de cette innocence qui nous caractérisait alors.
Effectivement, Peyo, ignorant le droit à l’image, avait posté la photo de classe du CE2. Celle de Mme Couturier. Elle souriait à l’objectif, debout sur la droite, alors que nous nous efforcions de faire de même, assis sur des petits bancs en bois, les mains bien à plat sur les genoux. 1991. Que dire de cette journée sinon qu’elle restera dans les annales. Le photographe nous avait ainsi fait poireauter des heures sous le soleil pour immortaliser cet instant. Je ne me trouvais pas jolie sur cette photo, d’ailleurs je ne suis pas photogénique. L’instant capté n’est jamais vraiment le bon, invariablement une grimace, un rictus gâchent le rendu.
Attendrie, je scrutais un par un les minois de mes anciens camarades en me demandant ce que certains d’entre eux avaient pu devenir. Je stationnais un long moment sur celui de Marie aux joues bien rondes portant tellement d’espoir dans ses prunelles azur. Elle me manquait beaucoup cette amie-sœur. Qui d’autre était ainsi parvenu au bout de son chemin ? Parmi toutes ces lumières, lesquelles s’étaient éteintes depuis lors ?
J’avais brièvement revu Carole, Julien, David et Isabelle demeurés au Pays basque, mais j’ignorais ce qu’il était advenu des vingt autres gamins. Les deux premiers cités, sans surprise, travaillaient dans les entreprises familiales implantées depuis des décennies dans la région, les suivants s’étaient mariés et avaient déjà des enfants. Ils semblaient heureux.
Peyo, quant à lui, avait désormais perdu sa tignasse. Mikel, déjà le plus beau, dominait les autres de son imposante stature. Le voir ainsi me ramenait à ces instants où j’avais secrètement espéré qu’il se tourne vers moi, que cette indifférence à mon égard se transforme en un sentiment plus doux. Des années durant, je m’étais accrochée à cette illusion, comme quoi il ne faut jamais renoncer à ses rêves.
Sur la gauche de l’écran apparurent d’autres clichés plus anciens. Je me surpris à me moquer de la manière dont nos prédécesseurs, tout aussi empruntés que nous et vêtus de tabliers sombres, fixaient l’objectif certains d’un regard amusé, d’autres parfaitement terrorisés.
1972. Il y avait une légende au-dessous de la photo : Ecole élémentaire d’Ascain – Cours préparatoire de Mme Harribey. Fait étrange, le nom des élèves apparaissant dans l’ordre du premier au second rang. Je suspendais mon bras au moment où mon cerveau lui suggérait de quitter le navigateur pour aller siroter un petit café.
Pemier rang, troisième sur la gauche, les mains croisées, sourire timide : Elona Strapikis. Encore plus surprenant, juste à côté d’elle sur la droite, un autre enfant, cette fois-ci un garçon : George Strapikis.
Je retins mon souffle un instant, considérant les deux visages, essayant d’y capter une quelconque ressemblance, tentant d’éprouver un sentiment. Rien. Le vide. Et pourtant, il s’agissait vraisemblablement de ma mère et très certainement de… mon oncle. J’ignorais qu’elle eut un frère. Lors de notre première rencontre, Iker, mon père, m’informa qu’Elona venait d’arriver dans la région lorsqu’ils s’étaient connus. Encore un mensonge. Dans quel but ? Celui de m’ôter toute envie de partir à sa recherche. J’avais sous les yeux la preuve tangible de son enfance au pays. Elle avait donc vécu ici jusqu’à ma naissance. Impossible qu’elle y demeurât ensuite sans tomber sous la coupe de mon redoutable père.
Où était-elle désormais ? Et George ? Vivants ou morts ? Vivants pour d’autres et morts pour moi. Cette pensée m’obsédait depuis.
Mme Harribey avait sans nul doute pris sa retraite depuis de nombreuses années mais les vieux dans le coin sont coriaces : peut-être parviendrai-je à retrouver sa trace ? Enracinée dans sa terre natale, je soupçonnais la femme au nom basque de ne pas s’en être bien éloignée.
Bordeaux. Le tram, les pavés, gris sur gris. L’hôtel de police, sorte de grand navire échoué en centre ville près de la patinoire et des immeubles sans âme du quartier Mériadeck. Il faut pousser un peu plus loin pour découvrir la cathédrale Saint-André surmontée de sa lumineuse vierge puis cheminer encore pour débarquer dans le triangle d’or : Gambetta, le cours Clémenceau et celui de l’Intendance, la place de la Comédie avec le Grand-Théâtre (rebaptisé Opéra !), les allées de Tourny recouvertes de chalets lors du Marché de Noël, l’immense place des Quinconces où se tient, semestriellement, la foire aux plaisirs que je me plais à nommer « foire au déplaisir » tant j’exècre son ambiance, le mélange des odeurs dans le vacarme des attractions « inattractives » et la rue Sainte-Catherine, ses grands magasins, ses enseignes à la mode, qui descend toute parée d’une foule dense jusqu’à la place de la Victoire. Et puis, plus loin sur la droite, comme cachée dans un écrin de pierre, la place du Parlement Sainte-Catherine et sa jolie fontaine. Un symbole du Sud. Une touche de Provence si loin de la Provence. Un quartier plein de charme où j’aime m’égarer entre terrasses et boutiques. Sur la gauche, après la place de la Bourse et ses « Trois Graces », l

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