SINILATE, DANS L ENFER DE LA MIGRATION IRRÉGULIERE
174 pages
Français

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SINILATE, DANS L'ENFER DE LA MIGRATION IRRÉGULIERE , livre ebook

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Description

En Afrique, nombreux sont les jeunes qui rêvent d'un avenir merveilleux sur l'autre rive de la méditerranée. Beaucoup de jeunes africains pensent qu'er occident, le pavé est fait d'or. Et dans ce cours à un avenir radieux, le rêve et l'espoir de Sinilaté et d'autres jeunes seront remplacés par l'amertume et le désespoir. Dans un style qui allie réalité et fiction, l'auteur dans ce récit, nous révèle à travers la vie de Sinilatè, la face obscure et désastreuse de la migration irrégulière.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2022
Nombre de lectures 63
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Roman
SINILATE ,
DANS L'ENFER DE LA MIGRATION IRRÉGULIERE
SINILATE ,
DANS L'ENFER DE LA MIGRATION IRRÉGULIERE
LAYE MORIBA CONDÉ
Sinilatè1
LES Ed. PLUMES INSPIREES Tous droits réservés Siège social : Dixinn, Camayenne Conakry, République de Guinée Site web : lesplumesinspirees.com E-mail : les1sinspirees@gmail.com Tel :(224) 621997437/661245414 ISBN : 978-2-492294-25-9
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MER MORTELLE
Mer agitée ! Mer mortelle ! Mer criminelle ! Nous ne passerons point par toi ! Toi qui tues des innocents sans espoir. Toi qui engloutis des êtres chers À l’humanité. Tu es cruelle et méchante, C’est pourquoi Nous ne passerons point par toi ! Tu avales nos vies désespérées Sans cesse. Maintenant, tu ne nous intéresses plus, Nous ne passerons point par toi ! Nous nous sommes réveillés Maintenant, nous sommes conscients De ta dangerosité. Nous ne passerons point par toi ! Nous préférons mourir chez nous, Nous avons décidé d'y rester, Nous sommes fiers d’y rester. Nous ne passerons point par toi ! Après ta traversée, Nous ne gagnons aucune dignité, Nous ne gagnons aucun honneur, Nous sommes rejetés et assujettis, Nous sommes humiliés et dominés, Nous sommes exploités et marginalisés. C’est pourquoi aujourd’hui,
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Nous ne passerons point par toi ! Nous préférons éradiquer nos malheurs ; Nous allons nous appliquer Pour nous sortir de l’ornière. Oui, c’est possible ! Nous ne passerons point par toi ! Ta traversée est un enfer Et la réussite est une illusion. Ta flamme nous consume, Tes vagues nous emportent, Tes flots nous font disparaitre, Souvent nous sommes morts Sans être enterrés Sans aucun rite funèbre, Sans aucune dignité. C’est pourquoi aujourd’hui Nous ne passerons point par toi ! Nous sommes prêts à renoncer A cette traversée insensée, Horrible et terrible. Car nous aimons notre vie Pleine de surprises et de progrès sociaux. Nos cœurs sont maintenant remplis De courage et de persévérance.
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1-LA PREMISSE DU DESTIN
fut un jeune très courageux et exemplaire. Il naquit Sinilatè dans une zone rurale de la grande savane du pays. Il est issu d’une famille pauvre paysanne de la République Populaire de Gnagbadougou. Il commença ses études primaires au village, très brillant et courageux. Il décrocha au village son certificat d’études primaires.  Après l’obtention de son premier certificat scolaire, il rejoignit son oncle paternel à Souffrandou, capitale de la République Populaire de Gnagbadougou. Généralement, les jeunes gnagbadoulais quittaient les zones rurales et rejoignaient les proches parents dans les villes après l'obtention du certificat d’études primaires. Ces zones rurales étaient souvent dépourvues du cycle secondaire.  Dans la capitale, les choses furent pénibles, mais Sinilatè se battit pour s’adapter au rythme de la ville. Il prit l’élan d'un sérieux pour poursuivre ses études. Au collège et au lycée, il se fit remarquer dans le cadre des études et il fut toujours apprécié par tous ses amis et ses enseignants. Il se hissait toujours au premier rang du classement.  Il était digne de confiance, sincère et courtois. Il s’occupait de toutes les tâches qu’on lui confiait à la maison et en classe. Il était admiré par son oncle et sa tante, parce qu'il était très jovial et disponible. Avec son courage et son abnégation, il franchit toutes les étapes des différents examens nationaux pour aborder convenablement les études supérieures avant d’être major de sa promotion à la fin de son cycle universitaire après des années de souffrances et de galères.  Après l’obtention de son diplôme en Histoire des relations internationales, il se fixa les objectifs suivants : Trouver un endroit
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pour passer quelques mois de stage, avoir un boulot décent pour prendre en charge les parents, financer les études de ses frères et sœurs, mettre en place une bonne famille et mener une vie aisée avec ses parents et sa famille. Il pensait à se battre corps et âme pour pouvoir atteindre ses principaux objectifs fixés.  Absolument en République Populaire de Gnagbadougou, les parents prenaient en charge leurs enfants afin qu’ils puissent en retour leur soutenir pendant leur vieillesse. Justement, cela était une réalité, c’est la règle d’or dans l’ensemble des pays pauvres. Sinilatè se mit vite à la tâche pour obtenir un stage après ses études de diplomatie.  L’obtention de son diplôme suscita toujours une lueur d’espoir mais souvent, la recherche d’emploi était cauchemardesque dans ce pays. C’est là que Sinilatè commença à affronter le calvaire de la vie après les études.  Chaque matin, avec un cartable en main, contenant naturellement ses dossiers, notamment son diplôme et ses photocopies légalisées, un curriculum vitae, son extrait de naissance, quatre photos d’identité… il démarchait à travers toute la capitale, notamment au ministère des affaires étrangères. Il sillonnait d’autres ministères, et directions nationales. Il gardait toujours l’espoir d’avoir un endroit sûr pour le stage.  Il avait quand même pensé qu’après les études, surtout avec son brillant parcours sur les bancs, qu’il serait sollicité par les employeurs de la capitale. Il ignorait les maux qui affectaient la société à laquelle il appartenait. Et sûrement, cette société était peinte de plusieurs tares qui gagnaient de la place dans la cité avec son cortège de malheur : le favoritisme, l’ethnocentrisme, le clientélisme, le népotisme, la vénalité, le clanisme, la prostitution, la démagogie, l’anarchie…  Après des mois de démarche sous les pluies et la canicule, Sinilatè obtint son premier véritable stage au ministère de l’espoir et de l’avenir des jeunes diplômés sans emploi. Ce ministère se
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situait en plein cœur du quartier général de Souffrandou. Il était toujours en veste complète et portait des souliers noirs. Il se rendait chaque matin à la première heure audit ministère.  Son engagement se sentait même dans ses démarches. Il était apte et disponible pour abattre toutes les tâches qui lui étaient confiées. Il était contraint de se lever tous les jours très tôt le matin car il n’était pas véhiculé et les moyens lui manquaient pour emprunter des moyens de déplacement pour s'y rendre. Chaque matin, il marchait plus de cinq kilomètres pour rejoindre le ministère.  Il fut confié au directeur national dudit ministère. Il s’investit considérablement dans les activités de la direction. Il avait beaucoup d’initiatives pour le ministère. Ses propositions furent toujours constructives. Il commença à se faire remarquer grâce à son dévouement et sa pertinence. Cette popularité qu'il gagnait avait commencée à irriter le directeur national.  Sinilatè élabora alors un projet qui, de par son importance, sa dimension et sa portée, avait été plébiscité au sein de la direction. Ce projet n’a pas été appuyé par le directeur national auprès du ministre. Ce monsieur gardait une sorte de rancune contre le jeune intelligent et dévoué. Aux yeux du directeur, il devenait très gênant. Comme il était de tradition, la règle était très simple : Détruire tous ceux qui gênaient le système.  Le directeur national étant acculé par la popularité et la perspicacité de Sinilatè, il procéda à des méthodes pour se débarrasser du jeune ; il était appelé par ses collègues « expert ». Sinilatè, déçu par le comportement du directeur, de par son refus d’appuyer le projet important, élaboré et accepté par tous, souhaita faire un tête-à-tête avec le ministre.  Une matinée, Sinilatè demanda la rencontre du directeur personnellement pour pouvoir débattre autour du projet. Sachant que le directeur voulait aussi se débarrasser de lui par la complicité du directeur. Il se pointa au bureau pour essayer de discuter avec le
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directeur par rapport à l’exécution de ce projet à travers une conversation très houleuse et poignante. Il entre et dit :  -Bonjour, monsieur le directeur !  -Comment vas-tu Sinilatè ?  -je vais bien mon directeur.  -Qu’est ce qui t’amène me voir ce matin ?  -Monsieur le directeur, s’il vous plaît, je viens vous voir par rapport au projet que nous avions ensemble validé. -Oui Sinilatè, le projet avait été validé, mais le ministère a finalement décliné son exécution.  -Monsieur, je suis vraiment étonné du comportement du ministre. Mais je suis sûr qu'avec notre sagacité, le projet peut être financé et exécuté.  -Euh ! Donc tu veux m’apprendre ce que je suis sensé faire ? D’ailleurs, sors de mon bureau. Comme c’est toi le directeur maintenant, nous allons voir la suite.  -Excusez-moi Monsieur, je ne suis pas là pour vous énerver, je suis juste là pour qu’on puisse ensemble défendre ce projet. D’ailleurs, je ne suis pas venu à ma propre initiative, je suis venu vous voir sous l’approbation de tous les autres travailleurs de la direction.  -Ah ! Tu veux alors révolter les autres travailleurs contre moi ?  -Monsieur le directeur, je ne crois pas avoir dit quelque chose qui puisse vous énerver, alors excusez-moi si je vous ai manqué du respect. -Je pensais que tu es là pour le stage, mais si c’est pour te faire une place au sein de cette direction, tu verras bientôt ce qui va arriver. On verra la suite.  Après ce long tiraillement, Sinilatè rejoignit ses amis pour leur expliquer ce qui s’était réellement passé. Il donna tous les détails à ses collègues qui furent tous étonnés du comportement du directeur. Le lendemain de la conversation, une note de service
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signée par le ministre mit Sinilatè sur pieds pendant deux semaines pour rébellion et irrespect de la hiérarchie. Le directeur donna cette note à Sinilatè, qui, après avoir lu, quitta le local pour purger sa sanction.  Après les deux semaines passées sous le joug de cette sanction arbitraire, il retourna au ministère pour reprendre le stage. Le jour de la reprise, très tôt le matin, il fut convoqué par le directeur pour lui énumérer les nouvelles bases qu’il devrait respecter dorénavant. Il fut finalement isolé du bureau. Il n’avait aucun droit de toucher à un quelconque papier et tous les dossiers lui furent interdits.  Il devint un simple observateur des activités. Par la suite, le directeur lui en avait fait un coursier à travers la ville. C’est lui qui faisait les photocopies, aussi pendant la pause, il achetait le repas pour les femmes du bureau. Il ne se contentait que d'accomplir les tâches banales et futiles. Cette situation commençait à entraver son moral. Il décida finalement de rencontrer le ministre pour lui expliquer les problèmes auxquels il était confronté au sein de la direction.  Un jour, dans le couloir, au ministère, il expliqua la situation à l’un de ses amis, appelé Nata, qui travaillait dans une autre direction du ministère comme stagiaire. Son ami lui demanda de partir en expliquer au ministre. Il apprécia et approuva cette proposition. Il s’engagea à tout prix rencontrer le ministre.  Mais malheureusement, le directeur était en complicité avec le ministre. Leur décision commune fut de se débarrasser de lui de peur qu'il prenne le dessus sur le directeur par sa pertinence et sa haute capacité d'analyse. A chaque fois qu’il tentait de rencontrer le ministre, le planton, qui aurait reçu l’instruction du directeur et du ministre à propos de Sinilatè s'opposait farouchement. Chose difficile, mais grâce à sa patience et sa persévérance, il obtint un rendez-vous avec le ministre. Après plusieurs jours d’attente, Sinilatè se présenta devant le bureau du mistre juste après une
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