Satané "hurle heures"
62 pages
Français

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Satané "hurle heures" , livre ebook

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Description

Ce satané "hurle heures" posé sur la table de nuit tente de réveiller Patrick. Réussira-t-il à ce qu'il puisse entamer cette journée à l'école ? Peut-être aussi est-ce la journée de trop dans la vie de cet éducateur, pas le temps d'écouter son corps et trop de temps à écouter les autres ? La journée se déroulera à un rythme de folie, les tableaux vont se succéder et la douleur ira crescendo. Mais est-ce le bon fil de l'histoire, car aveuglé par tous ces rais de lumière, n'est-il déjà pas dans une autre réalité, imaginaire ou pas ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 20 juillet 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414256303
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-25631-0

© Edilivre, 2018
« READ ME »
Une anagramme présente son auteur
PATRICK MEDAER
Satané « Hurle heures »
Dédicaces

À mes trois filles : à Mélissa, à Magali et à Marie.
Remerciements

Je ne remercierai personne pour l’aide apportée à la rédaction de ce récit :
ni Élodie Gieskes, poétesse et éducatrice à ses heures,
ni David Duck O’Stare, artiste et instituteur à ses heures,
ni Mélissa Medaer et Stéphane Kalen, enfant, informaticien et relecteurs,
ni Marie-Noëlle Collet, institutrice et pourvoyeuse d’un titre bonheur.
Par contre, je ne peux qu’exprimer mon extrême gratitude face à leur trait de caractère commun qu’est l’humilité.
Bien que submergé dans l’insondable imaginaire, je ne doute pas que d’aucuns, mal pensants, puissent trouver ici une quelconque analogie avec des créatures ou des événements ayant existé. Cela ne pourrait être que fortuit dans mon rapport à la réalité et pure hallucination dans des yeux schizophrènes.
Braves Inuits,
« L’âme du sommeil doit réintégrer le corps de l’endormi pendant le réveil. » 1 J’ai décidé inconsciemment de laisser un peu plus de temps à cette âme pour réincorporer mon corps endormi et je n’émergerai laborieusement que vers les 06 h 45. Me levant dans l’obscurité, je ramasse d’une main errante mon survêtement égaré la veille au soir. Je me rends compte que j’ai de plus en plus de peine avec ce satané réveil « hurle heures ». J’affectionne cette image acoustique. Elle me rappelle Monsieur Liégeois, mon professeur de philo en rhéto, qui jouait avec les mots d’une façon assez déconcertante. C’est toujours la galère entre la douche, le café noir, le chien à sortir et le bus à attraper. Me dépatouillant comme de coutume, je râle, je peste et je souffle, mais je suis dans les temps.
Aujourd’hui, j’amorce la journée en m’occupant de l’accueil des maternelles. J’apprécie cet échange matinal avec mes bambins, mais j’ai le sentiment mitigé d’en faire autant pour les parents que pour les enfants. Qui des deux a le plus besoin de ma présence ou d’être rassuré en ce début de journée ? Je ne me souviens pas de mes géniteurs taillant une bavette à la garderie ou s’acharnant à dessiner une fleur ou une abeille. D’autant que le rendu est bien souvent… curieux ! Qu’à cela ne tienne, je félicite toujours le très beau robot de papa ou la bellissime princesse qui tient plus de Carabosse que de La Belle au bois dormant.
Bravant le gel et la neige, je découvre avec stupéfaction qu’une bonne quinzaine de personnes siègent déjà devant le portail de l’école. J’installe ma classe, celle que je surnomme ma classe de Réception avec, de-ci de-là, des tables et des chaises. Les jouets s’invitent, les crayons de couleurs, les voitures et les poupées viennent égayer ce lieu de bienvenue. Je n’oublie pas le coin détente, même s’il ne sera serein que très brièvement au vu de l’excitation des uns et des autres. Seule ombre au tableau, ce néon suspendu à trois mètres qui semble mourir par instants pour revenir cracher un rai de lumière quand on ne s’y attend pas !
Les portes s’ouvrent à 07 h 30 et le flot des arrivées s’esquisse au compte-gouttes, il se transformera en véritable marée humaine. Le calme avant la tempête. La double porte en verre paraît si fragile et pourtant elle résiste à l’assaut de centaines d’écoliers. Il est vrai que cet abordage vers le savoir et la connaissance est freiné par la présence hautement paralysante de la préposée à l’entrée, Madame Verdegri ! Frôlant le mètre soixante, ses airbags naturels et agressifs sont déployés à la façon d’un casse-vitesse. Assez déroutante, en pâte de guimauve, toute faite de sucre et de gélatine, naturellement aromatisée de senteurs de tabac froid et de canidé mouillé. On voit tout de suite qu’on n’est pas là pour rigoler, l’heure c’est l’heure ! Après l’heure, ce ne sera plus l’heure… Achtung ! Or, c’est une véritable crème de gentillesse et de disponibilité et pour peu que du bout de l’ongle on la gratte, se déploiera soit un tsunami d’amour soit une tornade de mauvaise foi.
1. Dicton Inuit, groupe de peuples des régions de l’Arctique.
Ils les aiment tant
Dolorès et son père ont attendu à l’extérieur depuis plus de vingt minutes. Brrr, dans le froid de cet hiver glacial. Il me semble apercevoir deux Schtroumpfs dans l’entrebâillement tant ils sont bleus. Bleu de froid, transis, ou plus simplement bleu l’un de l’autre ? Cerise sur le gâteau, ils sont coiffés à l’identique : des cheveux gras et broussailleux. La seule chose les différenciant étant le nombre de follicules pileux par centimètre carré. Autant l’un fait pitié avec sur le crâne un paysage clairsemé, quasi lunaire, autant l’autre, sa fille, est fournie telle une petite botte de persil, mais pas vraiment fraîche. Papa a aussi une bouille ronde et chiffonnée que les marques du temps modifient jours après jours et qui s’accentuent lorsqu’il s’émerveille devant sa progéniture. Même au niveau de la dentition, c’est copie conforme : plusieurs trous béants à la mâchoire supérieure ! Un grand merci à la petite souris qui passe, mais pas vraiment aux années qui s’amassent… Dolorès en aura d’autres, papa en fera son deuil.
Na ! Et c’est comme ça.
Je me plais d’être troublé par ce mimétisme. Jamais l’expression « tel père, telle fille » ne m’aura semblé aussi criant de vérité. Mais qu’est-ce qu’ils s’aiment ces deux-là !
La petite Valentine arrive majestueusement au bras de sa maman. L’infante et la Reine mère. Curieux mélange des genres et des styles ; après les Schtroumpfs de Peyo 2 , voici une scène digne du Bal des Débutantes 3 . Sans rien dire ou alors en utilisant des signes qu’elles seules maîtrisent, elles se dirigent vers la petite table ronde où siègent trois nouvelles poupées, toutes belles dans leurs nouveaux habits. Valentine dodeline vers la droite, là où est...

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