Rocco et Louis - Destins croisés
380 pages
Français

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Rocco et Louis - Destins croisés , livre ebook

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Description

Rocco et Louis, deux frères aux personnalités opposées vous entraîneront dans des aventures palpitantes pleines d’émotion et de suspense. Ils vous feront voyager en France et à l’étranger. Les nombreux personnages de ce roman en trois volets seront souvent poussés vers des situations qui les dépassent et les obligent à sortir du cadre de leur vie ordinaire. Ces destins croisés se mélangeront et se complèteront.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 août 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414465378
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0090€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194, avenue du Président Wilson - 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-46534-7

© Edilivre, 2020
Les personna ges de ce roman de fiction sont entièr ement sortis de l’imagination de l’auteur.
Toute ressemblance avec des personnages existants ou ayant existé ne pourrait être que fortuite.
Avant-propos
Trois caractères qui devraient être incompatibles peuvent se retrouver chez une même personne.
1 – Le paranoïaque est un inadapté social, se surestimant, susceptible à l’excès, se méfiant d’autrui, avec une perception des situations faussée à l’extrême, son sentiment de persécution peut l’entraîner, lui et ses proches dans un abîme anti-relationnel.
2 – Le pervers narcissique cherche à détruire sa victime par manipulation mentale et harcèlement moral. Il cherche à le déstabiliser par flatterie sournoise. Son autorité ne peut être remise en cause, il n’induit que des rapports de force, éludant les situations graves, il veut dominer, il est dénué de tout sentiment, dépourvu de sens moral, vicieux et malfaisant.
3 – Le tyran domestique exerce son pouvoir sans limite. Quand la paranoïa se joint à la perversité chez un tyran domestique cela donne un mélange explosif qui ne laisse personne épargné.
Rocco était la synthèse parfaite de ces trois caractères.
Un petit frère eut un jour le besoin de raconter une partie de sa vie, peut-être un peu pour expurger de ses entrailles tous les ressentiments qu’il avait accumulés à l’encontre de son grand frère, paranoïaque, narcissique et pervers.
C’est une partie de son histoire qui est racontée ici.
Prologue
Feuillet trouvé dans les affaires de Louis après sa disparition :
« Maintenant que tout est terminé et que le principal protagoniste est retourné dans l’enfer qu’il n’aurait jamais dû quitter je vais pouvoir libérer ma conscience et mettre au grand jour tous les drames qui ont jalonné ma vie, je demande pardon à tous pour ma faiblesse et pour ma lâcheté, sans elles rien n’aurait pu se passer. J’ai été l’ordonnateur des basses œuvres de celui qui a été mon frère sur le livret de famille et sur lequel, malgré mes doutes et mes recherches, je n’ai pas pu trouver de preuves concernant la naissance. C’est peut-être ce qui me fait le plus mal. Par le récit que je vais faire, je vais redonner aux faits la vérité qu’ils méritent et essayer de racheter ainsi une partie de ma culpabilité. »
Chapitre 1 Luigi
Le trente et un juillet mille neuf cent quatorze le théoricien socialiste Jaurès est assassiné.
En août mille neuf cent quatorze, l’ordre de mobilisation générale fut décrété en France et en Allemagne, dans la foulée le gouvernement conservateur de Salandra déclara qu’il ne prendrait pas part au conflit entre la France et l’Allemagne marquant ainsi la neutralité italienne.
Ce n’est que le vingt-trois mai mille neuf cent quinze que l’Italie entra en guerre aux côtés de la Triple-Entente : de la France, du Royaume-Uni et de la Russie.
En décembre mille neuf cent quatorze, naissait Luigi, le dernier né d’une famille italienne qui comptait déjà huit frères et sœurs.
***
— Luigi, Luigi, où est encore passé ce gosse ?
La Mama, le regard dur, les traits ridés par le labeur au soleil, scrute la campagne environnante. Son dernier né n’est pas rentré, il ne rentre d’ailleurs jamais à l’heure.
Quelle importance l’heure, ici au pied d’une montagne sèche et aride, et pourtant elle y tient, dans toute famille il y a des règles. A six heures on se lève avec le soleil, à midi on mange, le soleil au zénith, il fait trop chaud pour travailler, à neuf heures du soir on se couche avec le soleil pour renaître le lendemain.
Le travail de la terre est dur mais pas ingrat, il redonne en fruits et en légumes tout ce que l’on a fourni en sueur et en efforts. Les saisons ne se ressemblent pas, les récoltes non plus, cette année il n’y aura pas de pommes mais les pruniers et les poiriers font espérer une bonne récolte, à moins que la grêle n’intervienne pour détruire les fleurs qui viennent à peine d’éclore. Les abeilles font un va et vient incessant entre les ruches situées à flanc de montagne et les fleurs des arbres. Ce ne sont pas des ruches menuisées mais des troncs d’arbre sciés et évidés recouverts d’une pierre plate. Pour récolter le miel il faut détruire deux ou trois rayons de cire qui seront tassés dans des gros pots en grés, le miel et la cire mélangés seront piochés à même le pot et mâchonnés jusqu’à ce qu’il ne reste plus que la cire dans la bouche, elle sera recrachée par terre si l’on est à l’extérieur et de petites fourmis gloutonnes viendront y trouver encore de petites traces de miel qui seront rapidement nettoyées et englouties.
Luigi n’est pas loin mais il fait le sourd, il est en train de remonter un mur en pierres sèches qui a fini par s’ébouler. Les pierres sont faciles à trouver, elles sont partout, on creuse un trou et on récolte plus de pierres que de terre et pourtant la végétation n’est pas rare.
Quelques pieds de vigne donnent un vin lourd, à la couleur sombre, un vin épais et âpre. Ici il n’y a pas de vinification élaborée, le raisin est ramassé, pressé à la main ou au pied et le jus est mis en barrique. Au long de l’année il est soutiré suivant les besoins de la famille. De jus de raisin en octobre, il devient petit à petit vinaigre vers la fin du mois d’août suivant mais, comme il est soutiré journellement, sa dégradation passe inaperçue et c’est avec bonheur que le vin nouveau revient mettre les papilles à zéro.
Luigi à la main sûre, il ne repose pas à terre une pierre qu’il a ramassée et choisie, elle vient trouver sa place tout naturellement sur le mur et s’emboîte parfaitement. Son père a souvent dit en le regardant faire : ce gosse fera un bon maçon !
Ici, il n’y a aucun espoir de travail. Vouloir évoluer c’est s’expatrier, aucun autre choix ne se présente. Il ne faut pas penser trouver du travail dans la commune voisine qui a les mêmes problèmes.
***
Luigi était un jeune italien de seize ans quand il suivit son père en septembre mille neuf cent trente pour venir du Frioul, dans le Nord-Est de l’Italie près d’Udine, il était né dans la montagne, dans un petit village aux maisons pauvres du nom de Vito d’Asio, il était blond comme certains italiens de cette région qui flirte avec l’Autriche et la Slovénie. C’était une région presque misérable, les familles étaient nombreuses. Ses parents étaient de rudes agriculteurs, acharnés à l’ouvrage, ne prenant que peu d’instants de repos, les conditions de vie étaient difficiles et les enfants essaimaient au fur et à mesure qu’ils atteignaient, non pas la majorité, mais un âge considéré comme suffisant pour être lâchés dans la vie sans soutien.
Après quelques saisons difficiles, il fallut prendre des décisions radicales pour nourrir le reste de la famille. Le père avait casé presque tous ses enfants, du moins les garçons, il ne restait que le plus jeune, c’était un déchirement de s’en séparer mais c’était nécessaire, la vie ici n’avait pas d’avenir.
La langue parlée dans le Frioul et les régions proches est un patois local, le Furlan (Frioulan en français) qui est une langue rhéto-romane. Cette langue était parlée par un peu plus de cinq cent mille personnes. Pour aller dans le reste de l’Italie, le Furlan était presque considéré comme un étranger, un paysan du Nord.
Pour aller à l’école, il fallait faire en moyenne cinq kilomètres à pied et retour le soir. Luigi emportait dans ses poches un morceau de polenta et quelques noix, cela devait suffire pour la journée, quelques baies sauvages et quelques fruits ramassés en chemin complétaient son maigre repas, mais c’était ainsi, il n’était pas le seul, personne ne se plaignait.
Il sentait que sa vie devrait changer s’il voulait sortir de cette condition, aussi, dès que son père lui fit part de son intention de l’emmener avec lui en France pour être maçon, le ciel lui tomba sur la tête, il laissait l’école derrière lui avec bonheur, de toute façon il n’apprenait rien ou pas grand-chose, le minimum vital, tout ce qu’il souhaitait était : « être ailleurs ».
Autour de lui les familles commençaient à se désunir, les plus grands prenaient la route pour aller en ville ou à l’étranger, beaucoup immigrèrent en France, d’autres en Allemagne, les plus téméraires cherchèrent un bateau et s’embarquèrent pour les Amériques, sans arrière-pensée, avec fatalisme. Son plus grand frère Gino partit pour les États-Unis, il envoya quelque temps de l’argent, des petits mandats, puis des plus importants et puis plus rien. Personne n’a jamais su ce qu’il était devenu : riche… ou mort.
Luigi quitta sa famille sans regret. Il ne parlait que le Furlan, aussi, lorsqu’il commença à travailler sur les chantiers avec son père dans le sud de la France, il n’acquit du français qu’un mélange de toutes les langues qui s’y parlaient, arabe, portugais, italien… et accessoirement un français populaire et argotique. Cinquante ans plus tard, il ne parlait toujours qu’un français approximatif, et, mélangeant le français et l’italien, appelait le camembert formage, ce qui était un néologisme du plus bel effet, un compromis entre fromage et formaggio, un mariage des deux langues qu’il devait être le seul à utiliser.
Travailler comme apprenti maçon sous les ordres de son père qui était un italien des montagnes, brut et rigide, ne lui permit vraiment que d’apprendre le métier, il savait maçonner mais il ne savait faire que cela. Une étagère à faire : du béton, des clapiers à lapins : du béton. Aucun lapin n’a jamais eu à subir d’effondrement de sa cage. Il est vrai qu’on ne lui laissait pas le temps de se plaindre, habillé de moutarde et d’herbes de Provence, il finissait sa vie bien au ch

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