Retour en enfance
160 pages
Français

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Retour en enfance , livre ebook

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Description

« Enfant, je passais toutes les grandes vacances, à la campagne, chez mes grands-parents maternels. La sieste était obligatoire et j'en profitais pour feuilleter un catalogue d'armes et cycles. J'y choisissais tout le matériel nécessaire à mes aventures imaginaires.

Dans ce roman, gardant les lieux et les personnages de l'époque, je concrétise mes rêves d'enfant. »

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 avril 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414344444
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Bernard Bia
Retour en enfance
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Préambule
Je sors de chez mon notaire ou je viens de finaliser la vente de ma maison et fixer les dernières directives en ce qui concerne ma fin de vie. J’ai aussi vendu voiture et meubles. 55 ans, je vis maintenant seul depuis dix-sept années, je suis retraité, j’ai décidé de tout quitter pour revivre là ou à douze ans j’ai passé des vacances merveilleuses. Il me reste à passer au garage, y récupérer, mon chien Pax un labrador de trois ans et la chatte Ponette, leur présence me sera bénéfique dans cette vie monacale. Il y a aussi Buridan, un robuste baudet du Poitou que je me suis acheté pour tirer une carriole à foin que j’ai troqué en échange de mon ordinateur portable et d’un écran plasma à un jeune fermier qui venait de s’installer et ne savait quoi en faire. Les clés comme convenu avec les nouveaux propriétaires dans la boite aux lettres et en route, direction les côtes de Meuse. De la petite gare Bretonne que je quitte jusqu’à Saint Michel à vol d’oiseau il y a sept-cent-cinquante kilomètres à parcourir. A raison d’une quarantaine de kilomètres par jour J’ai prévu de faire ce trajet une vingtaine jours, car je vais prendre les petites routes de campagne et
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même quelques chemins à travers champs et forets, je me suis procuré de bonnes cartes IGN. J’ai décidé d’aller vivre retiré de tout, de tous, dans les bois, sans confort, comme un Robinson volontaire. J’ai acheté sur un petit terrain en friche un blockhaus semi-enterré construit par les Allemands et oublié de tous. Comment je m’en souviens de ce blockhaus ! C’était notre repère, notre refuge, notre terrain de jeu, il abritait nos bêtises de gamin, nos jeux interdits, même nos premiers flirts. Ce projet je l’ai préparé minutieusement pendant presqu’une année et l’idée m’en est venue en dénichant dans une pile de cartons stockés dans le grenier un catalogue des armes et cycles de Saint Etienne datant de 1960. Ce catalogue que je feuilletais en m’évadant pendant la sieste obligatoire chez ma grand-mère. J’y avais coché tout un tas de choses dont j’avais besoin pour mes aventures imaginaires. Il a fallu faire des choix dans l’équipement. Coté fringues, du linge de corps bien sûr et un passage aux surplus de l’armée pour deux treillis, deux paires de rangers, une veste de chasse. J’ai complété ça par une paire de bottes, des baskets solides, deux d’jeans et un blouson coupe-vent. Pour les temps de pluie un poncho. Pour dormir, un lit de camp, un tapis de sol, un sac de couchage et une bâche imperméable. Coté popote, la traditionnelle gamelle trois élément, une poêle, une marmite à couvercle, un quart en inox, une banane porte gourde, des couverts et un réchaud camping gaz, une bouteille thermos, une cafetière, une grille de cuisson. L’éclairage, une lampe torche, une lampe frontale et une lanterne à gaz. Deux sceaux pliables en toile. Quelques torchons en coton et une trousse de première urgence. Faudra aussi penser à aménager le bunker, il me faut des outils. Une pelle pliable, une hache, une machette, une
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herminette, une scie égoïne. Pince, tenaille, marteau, un sécateur, quelques poignées de clous, une bobine de fil recuit, de la cordelette et quelques sangles. Chasse et pêche ; faudra bien se nourrir. En préparation de cette aventure, j’ai pris la précaution de passer mon permis de chasse, de m’inscrire aussi dans un club de tir. Je possède donc un fusil Winchester modèle 1887 calibre 12, assez polyvalent. Côté pêche, une canne longue avec son moulinet et une boite complète, hameçon, bouchons, plombs. J’ai aussi regardé pas mal de vidéos sur la façon de poser des collets pour les lièvres ou les lapins, j’emmène donc une pelote de fil de laiton. Pour garder contact avec le monde civilisé un petit poste à transistor. Voilà ! Tout est prêt ! En route pour l’aventure.
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Chapitre 1 Le voyage
Sortie de Guichen, je traverse la vilaine, passe Bourg des Comptes, direction Sitec et je croise la route des Estuaires qui mène à Nantes. Déjà presque deux heures de route, je décide de couper à travers champs et pour laisser courir PAX. Nous sommes début Mars le soleil est pale, mais pour le moment il ne pleut pas. Les terres sont labourées et déjà ensemencés. Je vois le chien dresser les oreilles et courir en remuant gaiement la queue, à coup sûr il a senti un point d’eau, bingo le temps d’arriver jusqu’à lui il a déjà plongé, nous allons faire une petite pause. Je sors Ponette de sa cage, mais je lui mets une laisse, elle est assez peureuse et je ne tiens pas à ce qu’elle se sauve, cela nous retarderait trop. Pour moi, un café chaud du thermos et une cigarette. Chien et chat ont mangés ce matin avant de partir. Allé on se remet en route, il va bientôt être midi, il faut entrer dans un village pour acheter de quoi casser la croute. Brie c’est le plus proche. Retour sur la D48, on entre dans Brie en longeant le cimetière. Beau village, des pavillons assez cossus plantés sur d’importantes surfaces, toitures en ardoise évidement. Place de l’église, je cherche un commerce.
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Un panneau indicateur m’annonce Boug des Comptes dix-huit kilomètres. Ça va, bonne progression. Une épicerie boulangerie. Une baguette, deux tranches de jambon, un saucisson, une bouteille de boisson énergisante et une canette de bière. En sortant, je vois un petit attroupement autour de ma carriole et le chien en profite pour se faire caresser. Il ne faut pas compter sur lui pour défendre mon bien, il est trop pacifique pour ça. D’où vous venez ? Qui êtes-vous ? Ou allez-vous ? Petite conversation sympa qui amuse et c’est cordialement que nous nous quittons. A la sortie du village, un restaurant qui fait aussi tabac. Je prends mes cigarettes et je demande l’autorisation de m’installer sur une table en terrasse. Pas de problème à cette période de l’année personne ne va manger dehors. J’attache Ponette au pied d’un arbre, lui donne une ration de croquettes et un peu d’eau, Pax lui se couche sous la table et pique un roupillon pour récupérer. Je me donne une heure de halte, le temps de saucissonner tranquillement. Café, une cigarette, je regarde la carte. Il faut viser La Guerche de Bretagne et si je fais encore vingt kilomètres cet après-midi, je n’en serai pas loin.
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Et c’est reparti, je vais éviter Janzé et prendre par les champs, le temps se maintien au beau, pas chaud, c’est bon pour marcher. C’est plein de ruisseaux et de petits étangs cette région. Marcillé-Robert. Je vais acheter de quoi manger ce soir, ce sera le premier bivouac. Nous arrivons à l’étang de Carcraon. Trouver un coin agréable, un petit bosquet pour être à l’abri du vent, voilà ici c’est bien. Stop, on bouge plus. Je vais pouvoir laisser Ponette se dégourdir les pattes, elle va rester à proximité du campement, je ne me fais pas de soucis. Je dételle Buridan et le laisse paître tout à son aise. Un tronc d’arbre, une cigarette et une bière, petit bilan de la journée que je note sur mon carnet de voyage. Distance parcourue, environ trente-huit kilomètres, huit heures de marche, prévisions conformes. Préparons le campement. Trouver trois grosses pierres et ramasser du bois mort pour le feu. Je trouve ça facilement dans le bosquet, voilà c’est prêt. J’ouvre le coffre, tapis de sol, sac de couchage et la bâche imperméable au cas où. La gamelle, les couverts, le quart, la cafetière, le sceau en toile. J’ai repéré un petit ruisseau qui se jetait dans l’étang, je vais y prendre de l’eau claire. Au menu de ce soir, deux œufs durs, un steak au gril, des chips le tout arrosé un ou deux verres de Merlot rouge. La lumière du jour commence à tomber, je vais prendre la lampe à gaz avant d’allumer le feu. Pax qui est rentré évidement tout trempé et intrigué par mes préparatifs, s’est prudemment réfugié sous la carriole. Je fais chauffer l’eau pour les œufs, quand ce sera cuit il y aura assez de braises pour le gril. Waouh ! Un vrais Cow-boy ! J’avais faim, je ne suis régalé. Il est temps de dormir, je dois dire que je suis un peu fatigué par cette première journée, il ne faudra pas trop abuser des chemins de terre, si ce n’est que de prendre de vrais raccourcis. Je remets une bonne
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grosse souche sur le feu et j’installe mon couchage. Chien et chat on comprit la manœuvre et prennent eux aussi leurs quartiers, Ponette est déjà dans le duvet, j’ai attaché Buridan à quelques pas, lui aussi se couche pour la nuit. Allé ! dodo. Quel silence ! Enfin presque, des flops et ploufs venant de l’étang résonnants dans la nuit, des craquements et des cris d’oiseaux témoignent d’une activité de la faune nocturne. La fraicheur du matin me réveille et la chatte me tire du lit par ses miaulements et quelques coups de tête, me signifiant que c’est l’heure de ses croquettes. Il fait encore nuit, 6 heures. Je remue un peu les braises jette quelques brindilles pour réactiver le feu, je vais chercher un sceau d’eau pour faire le café et une rapide toilette. Pax mange sa ration de croquettes et en attendant que le jour se lève, je range le sac de couchage, la bâche et le tapis de sol. Le café est prêt, petit déj’, galettes de céréales et tube de lait sucré. Humm ! Je ne résiste pas au plaisir, défendu enfant, de sucer un peu le tube. Tout en mangeant j’écoute les infos sur le transistor. RMC info ! Bourdin fait son show comme tous les jours, Vals vient d’être nommé premier ministre et le PSG éliminé de la coupe d’Europe. La politique m’a toujours passionnée, mais je me rends compte qu’à présent cela ne va plus beaucoup me concerner. Quant au PSG, ça ne me fait ni chaud ni froid, je supporte l’OM. Bon faut se remettre en marche. Eteindre le feu, ranger la carriole, atteler l’âne, remettre Ponette dans sa cage et faire l’itinéraire. J2 – Moutiers, La fraise, Saint Poix. Pause déjeuné à la sortie du village et petite sieste d’une demi-heure. Cossé-le-Vivien, Astillé, Nuillé sur Vicoin, ravitaillement pour le soir. J’arrive sur les bords de la Vilaine, un panneau annonce ‘Abbaye du Port Salut’. Je n’aurais jamais pensé que ça existait. Je prends le chemin de halage qui longe la Vilaine,
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