Rencontre avec une diablesse
58 pages
Français

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Rencontre avec une diablesse , livre ebook

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Description

Les histoires mystiques ont beau fuser de toutes parts, les hommes en sont toujours les victimes, peut-être à cause de leur cupidité et de leur attirance pour la beauté ténébreuse du diable.

À Conakry, beaucoup de fortunes se sont construites du jour au lendemain. Les épouses de ces hommes richissimes sont interdites d'entrer dans la chambre secrète de leur mari.

Des gens se reconnaîtront dans cette histoire. La fin malheureuse de ces pauvres âmes est probablement ce qui pousse l'auteur à relater cette histoire basée sur des faits réels.

Rencontre avec une diablesse est une histoire relatant l’aventure mystérieuse d'un villageois et d'une femme génie. Tout commence quand Telly, déçu de la vie, décide de quitter la campagne et de tenter un nouveau départ vers la capitale.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 31 juillet 2019
Nombre de lectures 1
EAN13 9782414365319
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du Président Wilson – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-36532-6

© Edilivre, 2019
Chapitre I Rencontre avec Lila
Il faisait soir à Sonfonia. Malgré la nuit naissante, Moustapha n’avait pas arrêté d’égrener son chapelet. Il était assis sur une natte, les jambes croisées. Il avait les yeux fermés. Il portait un boubou bleu clair. Le marabout continuait ses incantations. Ses trois femmes et ses dix enfants étaient à Coyah, dans son village. Il les y avait envoyés pour qu’ils y passent les vacances.
L’homme était, donc, assis seul, dans sa cour, récitant sans arrêt, en arabe ce qui aurait pu être traduit par : « Lilawahama, viens. Toi qui fais du bien aux gens qui ont besoin de toi. Je veux manger des fruits de ton jardin, déesse d’opulence ».
Lilawahama était une très belle femme génie qu’on évoquait quand on voulait devenir riche. C’était un être magique qui vous envoyait sur un plateau, tout ce dont vous aviez besoin. Elle avait plusieurs méthodes : Dans certains cas, elle vous offrait, dans une valise intarissable de biens diversifiés : vous y trouviez de l’or, du diamant, et de l’argent en métal, en billets de tous pays et en pièces de tout continent. Parfois, lorsque vous étiez exaucé, elle rendait votre activité florissante, d’une manière incommensurable. Mais il fallait auparavant qu’elle accepte votre invitation.
Moustapha voulait devenir un richissime en Guinée. Il avait appris cette formule magique d’un marabout d’un pays lointain. Et maintenant, il la récitait, chaque jour, pour que la belle Lilawahama lui apparaisse.
Il était à son vingt et unième jour, psalmodiant ses reliques thaumaturgiques, lorsqu’une vieille femme, après avoir frappé vainement à son portail, entra. Elle était hideuse : le nez large affichait des naseaux pleins de morves. Il lui manquait un œil. Il était cassé. Ses cheveux ne lui repoussaient plus à plusieurs endroits de la tête. Elle était d’un teint noir sale et elle puait. La vieille robe qu’elle portait était rapiécée de partout. Elle n’avait plus qu’une seule chaussure à ses gros pieds. Elle arriva, courbée en deux, avec un vieux sac, devant Moustapha qui avait presqu’envie de déglutir. De sa voix fatiguée, elle salua le marabout. Il ne répondit pas. Il ne souhaitait qu’une chose : que la vieille dame disparaisse de sa face. Mais elle ne se découragea pas.
– Pourrais-je avoir un peu d’argent, karamoko ?
– Repars chez toi, je n’en ai pas.
– Un petit billet me suffirait bien.
– Même une pièce, tu n’auras de moi.
C’était sûrement une rombière porte-malheur. Pendant qu’il attendait sa déesse, elle lui venait, puante. Comment Lilawahama pouvait apparaitre dans une atmosphère aussi malsaine ? Comment pouvait-elle se manifester quand un être aussi laid était dans l’entourage ? Aussi, voulait-il se débarrasser d’elle, au plus vite. Mais il lui semblait qu’elle ne comprenait pas son message. Elle lui fit, une autre requête :
– Je n’ai pas mangé depuis deux jours, mon fils. Si tu pouvais me donner un plat de riz, vraiment…
– Qui ? Moi te donner du riz, dans mon assiette !
– S’il te plait, fais ça à cause de ta mère !
Le marabout, choqué, s’arrêta d’égrener et la regarda :
– Tu n’as rien de ma mère. Elle se lavait, elle. Mais toi, tu empestes.
– C’est la pauvreté, fils.
Moustapha ne l’écouta pas et continua son rituel. La vieille ne s’en allait toujours pas. Elle déposa le vieux sac qu’elle portait. Elle le supplia :
– Au moins, laisse-moi me reposer chez toi !
Le monsieur en était offusqué. D’abord, il ne savait pas d’où elle venait. Et si elle restait là et mourait ici, chez lui ? Il était préférable qu’elle aille périr dans les rues. Il ne lui donnerait rien de ce qu’il luttait pour avoir, chaque jour de labeur. Qu’est-ce qu’elle avait fait de sa jeunesse ? C’était sûrement une vieille sorcière qui avait tué ses enfants. Et puis, il n’était pas le responsable de tous les pauvres de ce monde ! Et si jamais il lui donnait de l’argent, elle reviendrait tous les jours. Les mendiants étaient tous les même. Il les détestait. Non, il n’était pas question qu’il la tolère.
– Quoi !!! Attends, c’est parce que je t’écoute que tu me demandes ce service ?
– Oui, mon fils.
– Bon, sors de chez moi, j’ai trop à faire.
– S’il te plait !
– Va-t-en !
La vieille dame leva un regard, surpris. Elle le supplia :
– S’il te plait !
– Va-t-en ! hurla-t-il.
Elle reprit, donc, son sac. Résignée, elle annonça :
– Je pars, alors !
Le propriétaire des lieux ne prêta plus attention à elle. Il voulait se concentrer sur son adjuration. On disait que Lilawahama venait, souvent la nuit.
Tout à coup, le sac de la mendigote tomba. Elle se redressa. Ses loques se changèrent en une belle et somptueuse robe rouge. Ses cheveux étaient maintenant abondants et étaient attachés en une longue queue de cheval. Ils étaient retenus par une broche en or. A ses pieds, des chaussures superbes. A ses poignets, étincelaient des bracelets, en or. En un tour, la vieille mendiante avait complètement changé d’aspect.
Moustapha réussit à fermer sa bouche, revenu à lui :
– Lilawahama ?
– Oui, marabout !
Sa voix était belle, mais dure. Elle se retourna et le vit. Elle avait de grands yeux limpides, le nez droit, un grain de beauté, au coin du nez, sur le côté droit. C’était gracieux. Son visage était le plus bel ovale qu’il ait vu dans sa vie. Elle avait une taille de guêpe et des rebondissements aux hanches, à vous couper le souffle. Elle était plus belle que ce qu’on lui avait décrit. Lilawahama était digne d’être déesse.
– Je t’ai longtemps appelée.
– Je suis venue.
– Mais tu ne m’as rien donné.
– Quoi ! Tu veux être riche, alors que tu es si égoïste, si méprisant !
– Pardonne-moi.
– Je ne te confierai, jamais, une fortune si énorme, à toi, un marabout aussi méchant.
Moustapha la regarda. Elle avait une jolie petite bouche avec des dents toutes blanches. Ses pommettes étaient toutes délicates.
Elle fit volte-face et s’éloigna. Les pas qu’elle posait soulevaient des poussières d’or. Elle regarda le marabout une dernière fois, il eut une attaque. Il tomba et mourut. La déesse s’en alla, dans la nuit naissante.
* *       *
Telly descendit de la voiture. C’était, pour lui, la toute première fois qu’il arrive à Conakry. Il venait de quitter sa Télimélé natale, une ville paisible qui n’avait plus de signification pour lui parce que son oncle qui l’avait...

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