Programmé pour mourir
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Description

« La nuit fut très courte pour Ngambi. Au petit matin de ce mercredi 8 octobre, il alla à la gare routière mais malheureusement il n'y avait aucune voiture pour Massanga. Il ne trouva qu'une vieille voiture pour Mouila Magondo appelé "tombeau ouvert", surnom donné au chauffeur pour son goût très poussé pour l'excès de vitesse malgré l'état de vétusté de son bolide. Ngambi se rapprocha des chargeurs qui lui firent comprendre qu'il y avait pénurie de voiture en partance pour Massanga mais qu'il pouvait faire escale à Magondo... L'état du véhicule aurait dû décourager Ngambi le sage, mais comme poussé par un esprit supérieur... »

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 13 août 2015
Nombre de lectures 2
EAN13 9782332834454
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-83443-0

© Edilivre, 2016
Chapitre I L’héritage culturel
« Le patrimoine culturel immatériel d’un peuple représente l’ensemble des connaissances tradition­nelles, des savoir-faire, des us et coutumes que ce peuple peut transmettre aux générations futures, voire à d’autres communautés ! »
Ken Arnaud Gildas Koumba, écrivain, attaché de Services économiques et financiers au ministère de la Culture, des Arts et de l’Éducation civique
En ce vendredi 13, le soleil semblait tirer sa révérence à son ami Gadouk, qui avait été maltraité psychologiquement par les événements de la journée.
« Au moins, toi, tu n’as pas été désagréable avec moi ! » pensa-t-il.
Et il se dit : « Allons dire bonsoir à Tâte, sûrement qu’il trouvera quelque chose pour m’enlever ce sentiment d’inquiétude. »
Il se dirigea vers la case de Tâte et y trouva maman Titine, femme de l’ancêtre, en train d’apprêter le repas du soir. Après les salutations d’usage, elle dit à Gadouk que « Tâte Tengu était allé rendre visite au vieux Foburu Ikanga qui habitait au sud du village, si tu veux, tu peux t’asseoir et patienter ! »
Gadouk déclina l’offre et rebroussa chemin. Pendant qu’il marchait, il ramassa une demi-page d’un journal où était mentionné le titre de l’article « Pratique sorcellaire ou l’art de guérir en Afrique : le symbole d’une transmission patrimoniale ». Dans cet article, l’auteur tentait de démontrer comment ceux qui étaient censés apporter des solutions médicinales au continent étaient au centre de diverses machinations sorcellaires. En effet, pour l’auteur, « la pratique médicinale était effectuée par des personnes qui recevaient leur savoir et leur connaissance des plantes de Dieu par l’intermédiaire d’un songe ou par transmission, au cours d’un rite initiatique, de génération en génération. Ce savoir et cette connaissance des plantes et leurs vertus étaient donnés aux hommes par Dieu, pour soulager tous les maux qui pouvaient miner la société. Aujourd’hui, elle est effectuée par des pseudo-médecins qui ne maîtrisent rien, leurs savoirs médicinaux s’appuyant sur la magie noire. Aussi, la connaissance des plantes dont ils proclament la maîtrise ne bénéficie-t-elle pas aux populations qu’ils sont censés servir… »
Malheureusement pour Gadouk, l’article n’allait pas au bout. Il se souvint d’une discussion avec Tâte, sur les marabouts.
« Il faut que je retrouve Tâte chez le vieux Foburu », se dit Gadouk.
Il marcha un moment, puis l’aperçut.
– Bonsoir Tâte et tata Foburu ! Et la journée ?
– Bonsoir Gadouk ! Je crois qu’elle a été meilleure que la tienne, à regarder ta tête ! fit-il, ironique.
– Je ne te le fais pas dire, Tâte, mais j’ai connu pire. En venant à ta rencontre, j’ai ramassé ceci !
– Une page de journal ? Elle parle de quoi ? s’enquit-il.
– Euh… le titre de l’article est : « Pratique sorcellaire ou l’art de guérir en Afrique : le symbole d’une transmission patrimoniale ». Mais comme tu peux le constater, l’article n’est pas complet !
– Ah, ah, ah… ! Que veux-tu savoir concrètement ?
Tâte avait récupéré l’article des mains de Gadouk et le consultait avec beaucoup d’attention.
– Il faut reconnaître que je n’ai pas compris grand-chose du message de l’auteur, mais il faut admettre que le titre m’accroche énormément !
– Je vois. Tu te souviens de notre discussion sur l’indépendance ? rappela-t-il.
– Oui, mais je ne vois pas le lien avec cet article.
– Peut-être bien, mais qu’as-tu retenu de notre discussion ?
– Si je n’oublie pas, l’indépendance d’un pays se fait sur le plan économique, politique, social et culturel.
– C’est bien ! Je vais m’arrêter sur l’expression culturelle. Qu’as-tu retenu ?
– Hum ! Principalement que la culture est l’essence d’un peuple, c’est-à-dire qu’il ne peut exister des peuples sans culture !
– Tu me fais plaisir. Cela prouve que je ne prêche pas dans le désert ! Te souviens-tu d’autre chose ?
– Oui, tu as dit que compte tenu de l’importance du patrimoine culturel pour un peuple ou une communauté, on doit le préserver et le sauvegarder. Mais… Tâte, il faut reconnaître que l’idée de la sauvegarde et de la préservation me semble un peu floue !
– Juste un peu ?
– Non, vraiment floue !
– OK. Tu te rappelles que je t’avais dit que notre culture était composée de nos danses, nos rites, nos langues, nos habitudes alimentaires, notre vêture et tout ce qui fait notre particularité par rapport aux autres peuples, à l’exemple de la manière de soigner. Avant que le Blanc n’arrive avec sa médecine, on se faisait soigner auprès des tradi-praticiens qui détenaient le savoir-faire transmis de génération en génération. Au juste, tout savoir-faire, comme danser, faire du vin de palme, entretenir une plantation, se vêtir, pratiquer la circoncision, se marier, construire une maison et tout le reste, doit être sauvegardé pour garantir sa pérennité car il existe tellement de menaces et de risques qui gênent leur pratique et leur transmission à des générations futures.
– Et la médecine traditionnelle, dans tout ça ?
– Hum, je vois que le discours n’était pas aussi simple que ça ! Au même titre que les autres savoirs et savoir-faire, elle doit être sauvegardée et transmise aux générations futures. Tu sais, la découverte d’un procédé médicinal est d’inspiration divine. Notre esprit peut errer dans les sphères spirituelles et découvrir un procédé qui, souvent, lui est indiqué par les anges ! Le premier homme à avoir quitté son corps pour un voyage astral n’avait pas un mauvais esprit. Il faisait du bien avec ce que le Très-Haut lui apportait comme connaissance. Il était tellement bon qu’un ange lui confia la clé et le mot de passe pour aller d’un monde à l’autre et…
Gadouk en interrompant son arrière-grand-père avait remarqué que le vieil homme, dont les yeux brillaient comme des lucioles, était comme emporté par un souffle spécial. Il ne put s’empêcher de dire avec un peu de confusion dans la voix :
– Pardon, Tâte, tu parles bien de la clé et du mot de passe ?
– Euh, oui, la clé n’est rien d’autre que la plante de l’Iboga, quant au mot de passe, je ne l’ai pas !
– Vraiment ?
– Quoi, tu crois que je fais de la rétention d’information ?
– Non !
– OK. Donc, ce premier homme à qui les serviteurs de Dieu avaient accordé ses faveurs, eut des disciples à qui il enseigna son savoir médicinal. Ainsi, naturellement, il leur confia la clé et le mot de passe pour voyager d’un monde à un autre, en cas de besoin. Cet homme ne passait du monde des vivants à celui des esprits que s’il avait une équation médicinale insoluble. Mais à sa mort, ses disciples, qui étaient au nombre de deux, se bagarrèrent et se séparèrent en se promettant d’être meilleur l’un et l’autre. Donc, dans cette quête de pouvoir…
– Tâte, excuse-moi de t’interrompre encore, est-ce qu’on peut avoir le nom du premier médecin et ceux de ses deux disciples ?
– Hum, attends que je réfléchisse. Il s’appelait Isiemu, et ses disciples Disumu et Dironda. Donc, à la mort de tâte Isiemu, ses disciples Disumu et Dironda se bagarrèrent. Dans leur quête de pouvoir, ils créèrent chacun une société secrète par laquelle on pouvait se rapprocher du savoir absolu, que ce soit sur l’origine de l’homme ou sur l’importance de chaque plante qui existe sur Terre. Tu sais, par nature “Tous les hommes désirent le savoir”, disait un savant qu’aime citer Ngambi. Je crois que c’est Aristote !
– Aristote ?
– Oui, si tu apprends bien en classe de première, tu feras la science qu’on nomme la philosophie et là, tu entendras parler d’Aristote…
Donc, le désir de connaissance et de suprématie des deux jeunes disciples les amena à fréquenter le monde des esprits. Mais dans ce monde, on rencontre tous les genres d’esprit, les bons et les mauvais ; cela dépend surtout des intentions et de la pureté du cœur de celui qui y va.
Disumu, en y allant, avait pour principale intention non pas de venir en aide à son prochain mais d’y trouver le moyen de s’enrichir tout en dominant son prochain. Tandis que Dironda, lui, voulait être meilleur guérisseur pour être utile à la société tout entière. Aussi, en effectuant le voyage, espérait-il avoir une meilleure connaissance des plantes et de son milieu de vie.
Dironda créa ce que l’on appelle aujourd’hui le Bwiti, qui est une communauté secrète qu’on ne peut intégrer que par l’initiation. L’objectif de Dironda était le bien. Il sondait l’esprit de tout aspirant à l’apprentissage de son art. L’école de Dironda ne cessait de grandir en renommée.
Un jour, un jeune homme du nom de Gusu vint le voir pour solliciter l’initiation. L’ayant observé et perçu ses intentions, maître Dironda refoula Gusu ; il admit comme premier disciple Hitu y Mutu.
Disumu créa de son côté ce que l’on nomme de nos jours le Nkosy. Tout comme Dironda, Disumu avait le don de divination qui lui permettait de lire les pensées profondes de la personne en face de lui. L’esprit ambitieux de Gusu l’attirait car il lui rappelait sa jeunesse ; il l’admit donc au sein de sa communauté.
Tu sais, Gadouk, il n’était pas bon d’être sur le chemin des Nkosy. Ils étaient tellement assoiffés de pouvoir qu’ils jetaient des sorts et éliminaient ceux qui étaient contre eux. Les deux maîtres créèrent un cérémonial initiatique pour accéder à leur école basée sur la consommation du bois sacré, l’Iboga, qui devrait ouvrir les yeux des initiés sur le chemin les menant à la connaissance. Ne pouvaient connaître le reste du cérémonial et les incantations qui y étaient faites que les initiés aux différentes communautés.
De nos jours, les règles d’initiation, que ce soit pour le Bwiti ou le Nkosy, existent toujours. Chaque communa

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