Pour un meurtre avec toi
126 pages
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Pour un meurtre avec toi , livre ebook

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Description

Le narrateur est en couple depuis vingt ans et la routine s'est installée, chacun est mal mais il n'y a plus de dialogue ; l'épouse s'est réfugiée dans l'alcool. Il fait la connaissance d'une jeune femme, simple collègue de boulot au départ, puis qui prend de plus en plus d'ascendant sur lui... Jusqu'où ? L'auteur a voulu travailler sur le thème de la manipulation, le fait pour une personne d'entraîner une autre à faire des choses dont elle ne se serait jamais cru capable

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 06 avril 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342050066
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Pour un meurtre avec toi
François Briand
Mon Petit Editeur

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Mon Petit Editeur
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Pour un meurtre avec toi
 
 
 
 
Chapitre 1
 
 
 
Dès le départ du train je réussis à me calmer. ; je ne tremblais plus.
Enfin à l’intérieur du compartiment ! À quelques minutes près, elle l’aurait raté, obligée d’attendre le lendemain pour prendre le suivant, ce qui aurait déjoué tous mes plans.
Quel stress !
Réussir à faire bouger quelqu’un qui n’est jamais pressé, qui a toujours tout son temps, qui est nonchalant, c’est usant, je vous assure ! Quand on est soi-même, l’œil en permanence rivé sur la montre, à tout calculer, anticiper, prévoir, organiser, planifier…
 
Quelques moutons dans un coin du séjour, m’angoissent, me tétanisent au plus haut point ; je dois immédiatement m’emparer d’un balai, d’un aspirateur, tout nettoyer de fond en comble.
 
Je déteste les traces de doigts sur les vitres.
 
Je ne supporte pas le désordre, tout doit être rangé à sa place ; j’ai souvent constaté que, plus les gens ont de l’espace, et plus ils laissent leurs affaires à traîner un peu partout.
 
Je prends deux à trois douches par jour, me change aussi souvent que possible ; un soir chez des amis, mon voisin avait renversé une goutte de sauce sur ma chemise ; je suis rentré chez moi me changer et revenu ensuite.
 
Mais elle  !
 
Quand je l’ai connue pourtant, elle avait tout juste 22 ans, c’était la plus jolie fille du campus.
 
Une brune pétillante aux longs cheveux torsadés, tombant au milieu de son dos
 
Un corps de rêve, une peau si douce que la mousse des arbres semblait être de la toile émeri.
 
Je ne sais pas pourquoi elle m’a choisi, parmi tous ceux qui la suivaient dans son sillage parfumé, tels des cormorans dans l’écume d’un chalutier.
 
Il faut dire qu’en voyant ses yeux de husky, son petit piercing nasal, son bronzage caramel et son tatouage maori au creux des reins, qu’un jean taille basse laissait apercevoir furtivement, les garçons ressemblaient tous au loup des dessins animés de Tex Avery…

C’est sans doute mon côté « sérieux » qui a fait la différence, rassurant, presque paternel, elle qui avait justement perdu le sien à l’âge de 8 ans…
 
Les types en blazer bleu marine avec un écusson aux armoiries de la Reine d’Angleterre, chemise en soie blanche et foulard, pantalon à pinces et à revers ramasse-miettes, avec, aux pieds, des mocassins à glands… ce n’était pas son genre.
 
Tempe droite rasée, avec, de l’autre côté, une longue mèche qu’ils ramènent toujours en arrière avec leur main manucurée ornée, à l’auriculaire, d’une chevalière incrustée d’un saphir, ils racontent leurs conquêtes d’un soir ou leurs cuites au Mouton-Rothschild.
 
Même s’ils mettent huit ans pour obtenir leur maîtrise, ils savent qu’ils auront un bon poste dans l’entreprise paternelle, alors, en attendant, ils profitent de leur jeunesse, comme ils disent, des virées en cabriolet BMW, des week-ends dans la résidence secondaire familiale à Deauville à barrer le voilier de leur père.
 
Non, moi, je l’ai séduite à l’ancienne ; petits mots, rendez-vous, dîners dans des restos gastronomiques, soirées dansantes, bouquets de fleurs, bijoux et parfums…
 
Mais, c’est elle qui a fait le premier pas pour me proposer de me faire visiter son petit intérieur douillet, sur la banquette arrière de sa 205 bleue…
 
Tant d’hommes s’invitent sans crier gare, et finalement, ils ne sont pas toujours bien reçus.
 
Puis, nous avons passé nos examens ; licence de Science Po, et je suis entré tout de suite comme attaché de préfecture, tandis qu’elle intégrait un gros cabinet juridique.
 
Un petit studio sous les combles, en centre-ville, et quelques meubles suffirent à notre bonheur.
 
Elle m’appelait « son petit Intello », et moi « ma Reine brune ».
 
Nos amis nous prenaient pour un couple modèle, une référence…
 
Pour plaire à nos familles, on s’est mariés ; une petite noce de seulement une vingtaine de personnes, et, pour faire comme tout le monde, nous sommes partis en voyage sur une île thaïlandaise.
 
Pouvoir se baigner dans une eau à plus de 25 ° à 15 jours de Noël, c’est quand même sympa.
Mais, il faut être vraiment très amoureux pour ne pas voir que dans les bars, restos et boîtes de plage, il y a beaucoup de couples, avec au moins 30 ans d’écart, entre l’homme, gros européen libidineux et la fille du coin… ou le garçon… Malaise…
 
Ensuite, la vie s’est tranquillement installée.
 
Une petite Justine pointa le bout de son nez dans notre foyer, au bout de trois ans et le bonheur continua ainsi, sans un nuage.
 
Quand Victor est arrivé, deux ans après, elle a commencé à changer, elle aurait tant voulu une deuxième fille !
 
Je n’ai pas pris assez attention à son comportement, et de toute façon, j’avais lu que le « baby blues », c’est une situation courante… qui devrait passer avec le temps.
 
Le petit studio d’amoureux de nos débuts a été remplacé par un pavillon de banlieue bien propret, avec un jardin que j’ai pris plaisir à entretenir, essayant d’apprendre aux enfants le respect de la nature, la culture des fruits et légumes, les saisons.
 
Pendant ce temps, elle continuait à se laisser aller ; plus de coiffeur, plus de maquillage ni d’achat de nouvelles toilettes ; pourtant, nous avions de bons salaires et ce n’était donc pas par manque de moyens.
 
Un soir, je l’ai vue terminer d’un trait, furtivement dans la cuisine, une bouteille de vin entamée avec des amis.
 
J’aurais dû intervenir, mais, elle aurait crié, réveillé les enfants, fait aboyer le chien, alors, je me suis tu.
 
Un peu plus tard, alors que, pour une fois, je rentrai plus tôt du travail, je la trouvai, en chemise de nuit, décoiffée, une cigarette aux lèvres, alors que je ne l’avais jamais vue fumer, et surtout, une bouteille de porto sur le plan de travail, avec un verre à demi rempli.
 
Je ne sais pas pourquoi, mes premiers mots ont été :
 
— Tu n’es pas allée travailler, aujourd’hui ?
— RTT, mon cher !
 
M’a-t- elle répondu, le regard vide.
 
Où étaient donc partis ses yeux magnifiques ?
 
De profonds cernes bleuâtres les entouraient désormais, telles les douves de la forteresse de son cœur, que j’avais réussi à conquérir… quinze ans plus tôt déjà !
 
Elle se servit un verre, et le tendit dans ma direction, faisant le geste de trinquer.
 
— Tu crois que 16 heures, c’est le temps de l’apéro ? Les enfants vont sortir de l’école toute à l’heure !
 
Une fois encore, j’ai esquivé la discussion ; j’ai préféré ranger les affaires qui traînaient un peu partout, et surtout la bouteille compromettante.
 
Je suis arrivé à l’heure à l’école, l’honneur était sauf.
 
Pour ma défense, je dois préciser que je préparais à ce moment-là, un concours interne pour devenir chef de Cabinet du Préfet, avec sans doute, à la clef, une mutation dans une autre région.
 
Cela me faisait donc beaucoup de travail, après ma journée au bureau, et les enfants à m’occuper.
 
Car, elle s’en désintéressait peu à peu, surtout de Victor ; seule Justine avait toutes ses attentions.
 
Notre fils s’en apercevait, et me posait des questions auxquelles je n’avais pas de réponse, à part :
 
— Les mamans sont plus avec leur fille, et les papas, avec leur garçon, c’est normal…
 
Mais je sentais bien que mon discours sonnait faux.
 
J’avais bien essayé d’amorcer le dialogue, mais, peine perdue.
 
— Ton travail, ça va ?
— Bah oui ! La routine ! Et elle allumait une énième cigarette, en vidant un nouveau verre de rosé.
 
Les nuits d’étreintes passionnées s’étaient espacées pour passer de quotidiennes à hebdomadaires, et de plus en plus échelonnées, et encore… elle s’endormait parfois en cours de route.
 
— Je suis fatiguée, pas ce soir, je me lève tôt demain… c’est ma période de dérangements mensuels
 
Bizarrement, je ne ressentais pas de privation, ni l’envie d’aller butiner sur d’autres fleurs, du moins dans les premiers temps.
 
Nos conversations étaient limitées, et je me suis bientôt aperçu qu’on se parlait par l’intermédiaire des enfants :
 
— Demande donc à ta mère si…
— Va donc dire à ton père que…
 
J’avais à faire à un mur infranchissable, hermétiquement fermé.
 
Un soir qu’ elle achevait une nouvelle bouteille de blanc, (son préféré avec le rosé, et aussi le porto), j’ai pris mon courage à deux mains ; Justine et Victor étaient dans leurs chambres respectives.
 
— Écoute, si tu ne vas pas bien, tu devrais consulter, te faire aider…
— Tu crois que je suis folle, c’est ça ? Tu veux me faire interner ? Hurla-t-elle
— Mais non… tu approches de la quarantaine, et tu fais peut-être une petite dépression, c’est courant, je pense…
 
Elle s’est levée sans dire un mot et est partie se coucher, me laissant là, hébété, finissant de ranger la vaisselle.
 
Fin de la scène. Rideau.
Nous n’avons plus abordé cette question, de mon côté, la date du concours approchant, je me jetais à corps perdu dans les livres et les préparations.
 
Nous ne voyions plus grand monde, était-ce nous qui ne voulions plus, ou bien les autres qui ne refusaient de nous voir ?
 
À bien y réfléchir, je pense que c’était un peu des deux.

Voir des gens nager dans le bonheur peut faire fuir, mais un couple à la dérive, c’est carrément déprimant, chacun a peur que ce soit contagieux.
 
Les vacances se limitaient à une semaine chez sa mère qui possède une grande maison au bord de l’O

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