Papy ronchon fait de la résistance
204 pages
Français

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Papy ronchon fait de la résistance , livre ebook

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Description

Avec son regard ironique sur les technologies et les relations internationales, Michel Vaujours commente, sans concession, leurs bienfaits comme leurs travers. Le bonheur, l'écologie, le sport, la culture générale, l'alimentation, la Chine, les États-Unis, entre autres, sans oublier notre pays, autant de sujets que l'auteur évoque avec son esprit caustique et son humour.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 octobre 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414491643
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
194, avenue du Président Wilson – 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-49163-6

© Edilivre, 2020
PAPY RONCHON § FAIT DE LA RESISTANCE
Avant-propos
Si le lecteur admet que les progrès ne sont pas toujours sans travers et que les temps radieux qu’ils promettent ne sont pas toujours sans intempéries, s’il accepte un penchant pour la malice, aussi sérieux que soit le sujet, la lecture ne devrait pas l’incommoder. Si, en revanche, il fait chorus, sans réserve, avec les hymnes aux progrès, tels les succès de librairie d’un académicien hautement respectable, il devrait amender son credo au terme de sa lecture. Sans doute vaut-il mieux d’ailleurs qu’il la cesse pendant qu’il est encore temps !
Lorsqu’il a écrit ces pages, l’auteur a mesuré sa témérité. Oser évoquer les exploitations malfaisantes de nombre d’avancées techniques alors qu’un esprit, à juste titre illustre, n’a cessé d’en vanter les vertus, quand même ! Et pourtant sans annoncer l’Apocalypse, n’est-il pas légitime d’entraîner ses lecteurs dans de saines interrogations, par exemple lorsque la quête du profit sans vergogne prévaut sur la préservation de la santé de la population face à une pandémie, sans parler de la santé mentale des adolescents ?
Candide ironisait quant à la perfection des desseins humains. A-t-on encore le droit de débattre et d’épingler quelques turpitudes si les avancées techniques peuvent léser l’humanité autant qu’elles peuvent l’enrichir ? Tant pis pour le respect et l’admiration que mérite le philosophe et qui tendraient à interdire la contradiction. Et pourtant ?
Que nous dit-il ? Voyez tous les bienfaits déjà apportés à l’humanité ! Voyez ceux à venir grâce aux progrès ! Si vous ne partagez pas cette extase, alors il s’insurge. Il se met à fustiger les pauvres d’esprit, les pisse-froid qui osent douter de l’absolue vertu de cette manne.
Quelle étroitesse d’esprit que celle des grincheux, éternels rabat-joie, incapables de voir le bonheur présent et celui qui s’annonce ! Progrès technologiques, avancées scientifiques, mondialisation sont autant de promesses de plus de bien-être, de plus d’épanouissement, pour l’humanité. Il n’est pas bien vu de s’interroger sur la fiabilité de cette belle assurance.
Pour tenter de ridiculiser les sceptiques, en bonne rhétorique, on pourra leur reprocher l’âge de leur corps ou, du moins, celui de leurs facultés mentales. L’esprit caustique pourra leur affecter une image caricaturale et un nom générique réactionnaire, Papy ronchon par exemple ! Dans un souci d’équilibre, et malgré tout le respect qui lui est dû, sans grand effort d’imagination, je traiterai l’apologue de Papy béat.
Ne vaudrait-il pas mieux, pourtant, éviter la stigmatisation simpliste ! D’abord toutes les personnes d’un certain âge n’ont pas encore vu leurs facultés intellectuelles affaiblies au point de plus être aptes à distinguer ce qui contribue à leur bonheur et ce qui lui nuit. L’âge ne fait rien à l’affaire comme disait sagement Brassens. De nombreux esprits jeunes, a priori encore intacts selon les critères des modernistes, osent également émettre certains doutes, par exemple sur l’absolue vertu de la mondialisation. N’y aurait-il pas de fait une place légitime pour quelques interrogations ?
Entendons-nous bien ! Affirmer que la pénicilline a permis de sauver des vies par millions n’exige pas de débat approfondi, peu de papys geignards le contestent d’ailleurs ! Ceci permet-il d’en inférer que l’appréhension de la manipulation d’embryons et de la gestation pour le compte d’autrui relèvent de l’obscurantisme ?
Soutenir que la téléphonie mobile a apporté des services précieux au regard de ceux du télégraphe et des pigeons voyageurs ne rencontrera que peu de contestation, même chez les chagrins cacochymes. Dispose-t-on alors d’un plein droit pour fustiger ceux, quels que soient leurs âges, que révulse la banalisation de la pornographie dans les cours de récréation ?
Témoigner des mérites du transport aéronautique par rapport à la diligence n’est pas l’apanage d’une pensée scientifique exceptionnelle, les grognons rassis en conviennent. Cette forte réflexion doit-elle néanmoins bâillonner des esprits moins béats qui objecteraient que le commerce mondialisé des denrées alimentaires n’a pas que des avantages ?
Souligner que la mécanisation de l’agriculture et des tâches industrielles a libéré l’homme de servitudes et de labeurs peu gratifiants ne requiert pas de diplômes universitaires. Les râleurs impénitents l’admettent. Ce puissant constat n’est pas la preuve d’un humanisme lumineux dont certains fâcheux seraient dépourvus. Autorise-t-il à discréditer les cerveaux bougons qui déplorent de voir se creuser continûment les inégalités entre les possesseurs du capital et ceux qui le font fructifier ?
Affirmer que les technologies spatiales ont procuré à l’humanité des capacités accrues de communications intercontinentales, de services numériques, d’information et de culture, d’aides à la préservation de l’environnement et à l’efficacité de l’agriculture ne souffre que peu de réserves. L’esprit le plus chagrin n’en disconviendra pas. Doit-on de ce fait oublier la dimension offensive potentielle de ces technologies : conflit spatial proprement dit ou armes de destruction laser ou micro-ondes ? Papy ronchon est-il obtus s’il se dit qu’il serait mieux que ces risques soient muselés par des accords internationaux stricts ?
Avouez qu’il y a matière à débat entre le « C’était mieux avant ! » des atrabilaires et le « Ce sera mieux demain ! » des chimériques. L’envie vient alors à l’esprit honnête, et quel que soit son âge, d’y regarder d’un peu plus près. L’optimiste téméraire comme le pessimiste décliniste semblent, chacun, nourrir une détestable attitude intellectuelle proche des idéologies totalitaires. Reste à Papy ronchon l’envie de creuser un peu la question, d’essayer de jauger les bienfaits autant que les méfaits, de tenter de séparer le bon grain de l’ivraie, ne tomber ni dans l’extase progressiste, ni dans l’angoisse millénariste.
Ecrire tout haut ce que de plus en plus d’esprits ouverts murmurent tout bas, ne pas faire fi de la morale face aux progrès de la science. Sans doute Papy béat préférait-il ne pas voir que son Hermès, son dieu de la communication et du commerce, assoiffé de profits, en abuse et sombre dans l’inconscience de l’ivresse.
Papy ronchon espère encore que les consciences de ceux qui guident le monde s’inspireront de la sagesse de Marc-Aurèle au faîte de l’Empire et réussiront à bien choisir entre ce qui doit être évité et ce dont il est impensable de se priver.
Le progrès et le bonheur
Vous aspirez à plus de bonheur et, à ce titre, souhaitez bénéficier autant que faire se peut des innovations. Vous vous félicitez par avance des perspectives de la recherche. La plupart d’entre nous partageons vos espoirs, évidemment. Vous voyez déjà le parti que vous-même et bien d’autres humains tirerez de ces avancées. Vous avez raison évidemment ! Faut-il pour autant que vous détourniez votre regard de leurs incidences contestables, voire exécrables ?
Papy ronchon, quant à lui, refuse de s’abandonner sans lutter aux chantres de l’exploitation heureuse de l’innovation par le libéralisme et la mondialisation. Cette communication euphorisante, pense-t-il, vise à faire taire les interrogations, celles qui pourraient tendre à infléchir la courbe des profits. Ces profits sans limites ont certes les moyens de dompter les consciences des dirigeants du monde. Ils n’ont pas encore tout à fait réussi à faire taire celles des objecteurs. Ceux-ci recueillent plus d’attention lorsqu’une pandémie fait éclater les conséquences de la course aux profits au détriment du bonheur des citoyens ordinaires. Alors sautent aux yeux les effets pervers de la délocalisation des productions permise par les progrès de tous ordres : coût des transports, gestion à flux tendus, économies liées à la spécialisation et à la source unique ? N’a-t-on pas le droit de regarder où nous mènent les routes du profit et du progrès, seraient-elles de Soie ? Nous mènent-elles à, plus de bonheur ?
Papy ronchon n’est pas un nostalgique de la lampe à huile, de la locomotive à vapeur et des tricots faits main. Il n’est pas non plus un contempteur invétéré du capitalisme. Il ne se réjouit pas lorsque l’actualité, hélas, l’abreuve d’exploitations délictueuses ou addictives de ces innovations dont il apprécie par ailleurs l’intelligence.
Place donc au droit d’observer et de juger tant les bienfaits actuels ou potentiels des services rendus par les innovations que les sévices causés par leur exploitation excessive ou malveillante ?
Globalement, ce bonheur attendu du progrès tient à la cohorte d’offres de prestations, de thérapies, de loisirs gratifiants qui viendront remplacer labeurs fastidieux, pathologies douloureuses et oisivetés stériles. Toutes ces facultés vont concourir à nous apporter ce surcroît de bien-être auquel nous aspirons chaque jour. Promis !
Et puis la pandémie a frappé. Elle n’a pas prévenu les dirigeants de notre pays qui faisaient de l’épaisseur des couches administratives un bouclier contre les risques. Ils ont juste oublié de s’attarder sur l’appréciation des dommages potentiels d’un tel cataclysme, pourtant au moins aussi vraisemblable qu’un accident nucléaire majeur.
Les profits tirés de l’achat à bas coût loin de chez nous des composants de base et des génériques ont certes fait depuis quelques années le bonheur des actionnaires des entreprises du médicament. Les techniques de contrôle qualité et de transport, la gestion « just-on-time » ne permettent-elles pas d’importer les économies et de les transmuter en bénéfices ? On

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