Oussama mon amour
154 pages
Français

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Description

Un apprenti kamikaze qui s’exerce à mourir avant de rejoindre les anges là-haut, une jeune prostituée follement amoureuse d’un certain Oussama, le rescapé d’un attentat qui se croit au spectacle, un boucher qui ne comprend pas pourquoi on l’accuse du meurtre d’un veau. Dans ce roman à plusieurs voix, Youssouf Amine Elalamy nous raconte, dans un mélange de réalisme, de lyrisme et de fantaisie, l’absurde tragédie de notre temps.EXTRAIT :« J’ai débuté ma carrière de kamikaze en m’exerçant sur une pastèque. La pastèque n’a pas de tête, pas d’abdomen, ni de bras ; elle n’a pas même un cœur qui bat à l’intérieur. On peut la tenir vivante contre soi et la croire morte. La pastèque n’a pas de jambes et ne peut pas revenir sur ses pas. La pastèque n’a rien, seulement un visage enfoui à l’intérieur et qui cache bien son jeu... Jusqu’à ce jour, je n’ai encore jamais tué personne. C’est toujours comme ça, avec un peu de patience, tout finit par arriver. »

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2022
Nombre de lectures 10
EAN13 9789920769488
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

e 2 édition
Youssouf Amine Elalamy
Oussama mon amour
Roman
e 2 édîtîon, 2020.
ISBN : 978-9920-769-48-8
Dépôt éga : 2020MO0266
© Édîtîons a Croîsée des Chemîns 16, Rue Mouaffak Eddîne îmm. A rés. Dbîbagh Quartîer des hôpîtaux - Casabanca înfo@acroîseedeschemîns.ma www.acroîseedeschemîns.ma
Youssouf Amine Elalamy
Oussama mon amour
Roman
Pour Ahmed Kamal, père et ils.
Avec, par ordre d’apparîtîon :
Mstafa, Mîna, Mjîdo, Brahîm,
e kamîkaze a prostîtuée a vîctîme e père
1
Mstafa
aî débuté ma carrîère de kamîkaze en m’exerçant J’ sur une pastèque. La pastèque n’a pas de tête, pas d’abdomen, nî de bras; ee n’a pas même un cœur quî bat à ’întérîeur. On peut a tenîr vîvante contre soî et a croîre morte. La pastèque n’a pas de jambes et ne peut pas revenîr sur ses pas. La pastèque n’a rîen, seuement un vîsage enfouî à ’întérîeur et quî cache bîen son jeu. Le corps de a pastèqueestson vîsage. Lorsqu’on e fend en deux, î hure et montre es dents. Aors, rîen de te pour s’entraïner à mourîr, es deux maîns bîen tendues au-dessus de a tête, très haut vers e cîe, et quî baancent e fruît dans e vîde. Je ’avaîs choîsîe avec ces rayures vertes quî faîsaîent ofice de camoulage, et bîen mûre pour qu’ee écate et étae son jus. J’auraîs pu faîre comme tous es autres, refuser de goûter e fruît seuement avec es yeux, aîsser e vendeur me découper un rectange dans a peau et e sortîr tout rouge avec a poînte de son couteau. Ensuîte, je ’auraîs porté à a bouche, j’auraîs mordu dans a neîge pourpre et craché tous ces petîts yeux en armes. Seuement voîà : moî, a pastèque, î me a
8 — Oussama mon amour
faaît vîvante, întacte. Je ne vouaîs pas qu’ee meure, poîgnardée dans e ventre seuement, sans qu’ee ne voe en écats et sans qu’aucune goutte n’écabousse. Je vouaîs d’abord a monter à ’étage, a aîsser me ier entre es doîgts et a voîr écater en morceaux quî contînueraîent à bascuer sur a peau îsse, d’avant en arrîère, et puîs encore sur e côté, jusqu’à ne pus bouger du tout. D’aîeurs, avec un peu de chance, dans deux petîtes heures je seraî mort. Cea n’a rîen d’exceptîonne, tout e monde meurt un jour ou ’autre, d’une maadîe, d’un accîdent, d’avoîr vécu tout sîmpement. Sauf que moî je suîs en parfaîte santé, pas vîeux, jamaîs maade, et s’î y a une chose dont je suîs encore capabe, c’est d’évîter de me faîre écraser par un chauffard dans cette vîe de fous où, tous es jours, es îmbécîes quî passent sous es roues se comptent par dîzaînes.Je ne suîs même pas fatîgué, une petîte toux de temps en temps e soîr pour dégager es poumons, rîen de bîen grave. Et pourtant, sî tout se passe bîen, avant a in de a journée, je ne seraî pus à. Ou putôt, je seraî partout, sous es tabes, sur es murs, dans es verres à pîed et jusque sur ’ampoue à ietage quî pend au pafond. Même es cuîères et es saîères n’auront pas voé aussî haut. Certaîns cîents mettront pusîeurs jours à mourîr ; d’autres, queques secondes à peîne. Ceux quî auront survécu auront perdu un œî, un bras, une jambe, es tympans et, pour es pus chanceux d’entre eux, queques doîgts seuement.
Mstafa — 9
Is ne fermeront pas es yeux, îs ne détourneront pas e regard et, pour a pupart d’entre eux, îs n’aficheront pas cette expressîon de dégoût que ’on a à a vue du sang. La frontîère entre a vîe et a mort sera devenue à ce poînt învîsîbe qu’îs ne sauront même pus de que côté îs se trouvent. Maîs nous n’en sommes pas à. Pour ’înstant, je me rase devant a gace pour faîre propre. Le vîsage, es bras, es jambes, e ventre et e torse. Mon sexe, c’étaît î y a deux jours, je n’auraî donc pus à e raser, pus jamaîs. Je n’aî pas eu à e bander non pus pour ’offrîr à des hourîs en chaeur ; des foîs, on raconte vraîment n’împorte quoî. Je me rase parce que j’aî ’întentîon de quîtter ce monde comme j’y suîs venu : dans un baîn de sang et îsse comme un ver. Je saîs où je vaîs et quand tout aura brûé, î n’y aura pus que mon âme pour ramasser es cendres. C’est décîdé, ma vîe ne proongera pas cee de mon père, pas pus que cee de mon enfant ne proongera a mîenne. Je ne marcheraî pas dans ses traces et je n’en aîsseraî aucune. Je me regarde dans a gace et je ne suîs nî paraysé devant a mort, nî înquîet. Je remue es èvres et faîs mîne de prononcer mon nom. Je saue ma foîe au passage. Je sourîs presque. J’aî de grandes oreîes quî bougent quand je pare maîs rîen ne prouve pour autant que je soîs un assassîn. Je me regarde dans es yeux. Ouî, je e regarde comme ça, dans es yeux, pour être bîen sûr qu’î me voît. Même îmberbe, j’aî a tête de mon père maîs vous verrez, après ’exposîon,
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