Où tu iras j irai... Ou pas
582 pages
Français

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Où tu iras j'irai... Ou pas , livre ebook

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Description

Il faut vivre le bonheur avec ce que nous offre chaque jour la vie.
Les imprévus, les désagréments, voire les malheurs je les vis aussi, mais pour qu’ils ne m’atteignent pas, je pense à demain quand ils seront passés, quand ce ne seront plus que des souvenirs, alors je me dis, rien n’est hasard, ton destin l’avait prévu et tu as su le dépasser...
Maintenant je conjugue ma vie au présent, c’est ça le bonheur...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 20 février 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9782377271559
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

OÙ TU IRAS, J'IRAI...OU PAS
 
 
roman de
 
 
Marylène Blas
 
©  9 éditions –  MarylèneBlas  
ISBN :  978-2-37727-155-9
LeCode de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes des paragraphes 2et 3 de l'article L. 122-5, d'une part, que les "copies ou reproductionsstrictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à uneutilisation collective" et, d'autre part, sous réserve du nom de l'auteuret de la source, que les "analyses et les courtes citations justifiées parle caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique oud'information", toute représentation ou reproduction intégrale oupartielle, faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ouayants cause, est illicite (article L. 122-4). Cette représentation oureproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc unecontrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de lapropriété intellectuelle.
Table des matières
 
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ÉPILOGUE
 
1
 Je venais de commencer la lecture dujournal intime que m'avait remis Célia. Je fus surprise par les premiers mots,puis, curieuse, je continuai. Il ne fallait surtout pas que je sois réticenteparce que ces écrits n'entraient pas dans mes compétences, donc je repris lalecture pour essayer de me pénétrer de ses phrases, attentive comme à l'écouted'une voix qui s'exprimait avec velléité, comme une confidence que je recevaiset c'était ça, c'était dans cet esprit impartial que je devais continuerjusqu'au dernier mot.
 Au fil de ma lecture, j'avais finipar l'entendre, comme si elle était à mes côtés, je la voyais et la comprenais,il me semblait qu'elle était là, présente, à m'expliquer des conditions de vieque je ne connaissais pas, moi qui avais une existence si tranquille. Comment celapouvait-il exister ?
 J'avais écrit plusieurs romans, maisles personnages et les faits étaient fictifs. Je relis une deuxième fois,m'efforçant de m'impliquer davantage. Je tournai les pages jusqu’à la dernièrepuis je repris au début :
 
  «  Tu es toujours là. Oui, je le sais. Tum'espionnes, tu as peur que je te remplace ? Bien qu'âgée de soixante-troisans, peut-être que je le ferai un jour...
 Mais ne t'inquiète pas, je net'oublierai pas. Je te ferai participer à notre vie. Tu seras avec nous, paspour tes qualités – je ne t'en ai jamais découvert –, juste pour ne pas revivrece que j'ai vécu avec toi et faire les mêmes erreurs avec celui qui te remplacera,pour ne plus me laisser prendre au piège et réagir dans l'immédiat dès lepremier soupçon. Il faudra qu'il accepte ce que tu m'as fait devenir, ce dont tum'as fait prendre conscience. Il y a quelque part un côté positif parce que tum'as appris à connaître la duplicité dont un humain est capable et avec ça, tum'as permis de me découvrir ce dont j'étais capable, et ce, juste quelques moisavant que tu meures. Vraiment, il était temps parce que, durant des années,c'est la pitié qui me poussait, qui me faisait revenir vers toi. Tu savaistellement y faire...
 Peut-être est-ce parce que tu esparti que j'arrive à raisonner normalement, mais pourquoi devrais-je employercette métaphore ? Tu es mort , décédé , c'est tout.
 Non, certainement, je ne suis plus lafemme crédule à qui tu racontais des sornettes. Si ça se présente, je sauraichoisir l'homme qui me convient et surtout celui qui ne te ressemblera pas. Tu m'asdégoûtée de l'amour physique. Je ne veux que de la tendresse et des momentsd'échanges subtils.
 
 J'avais vingt-deux ans quand nousnous sommes connus, j'habitais un bel appartement et je gagnais bien ma vie. Tuétais, m'as-tu dit, chef de chantier pour une entreprise de peinture. Je t'aicru, pourquoi pas, tu m'as dit aussi habiter à l'hôtel, pourquoi ne pas lecroire aussi. Puis tu as su tellement me charmer, et de mon côté, j'avais besoind'être aimée, que j'ai cru en toi.
 Quelques jours plus tard, tu m'asproposé d'habiter chez moi, souhaitant ne plus avoir à me quitter. J'ai accepté,croyant en ta bonne foi, tes belles paroles.
 Tu étais à ce moment-là pour moi,ignorante, l'angle mort d'une voiture, un grand angle mort, qui peut produirel'accident fatal et c'est ce qui m'est arrivé. Je ne voyais pas, ne discernaisrien, je n'avais qu'une envie, celle de te donner toute ma confiance. Je nesavais pas que tu étais un être manipulateur, perfide. Tu jouais si bien,j'étais aveugle et encore, un aveugle perçoit avec ses autres sens plus acérésencore la personne qui l'aborde. J’étais trop dans l'espérance de voir changermon avenir (je n'avais pas de parents pour m'initier à reconnaître lesprofiteurs. Enfant de la DASS, adoptée par des foyers qui ne devaient pas êtrebien appropriés, parce que, peut-être, trop sollicités par les services sociaux– deux, trois enfants, agressifs la plupart du temps, leur étaient confiés. Cesparents de passage n'étaient pas en mesure de nous aimer, de nous aider àconstruire nos vies).
 Je n'étais, pour toi, qu'un pion dujeu d'échecs que tu manipulais à ta guise, tu étais toujours gagnant, échec etmat.
 Aujourd'hui, tu es parti. Mort, c'estmoins poétique, ça te va mieux, car je te vois profitant de moi jusqu'à l'usure.Je dois remercier qui pour t'avoir survécu ?
En fait, tu étais diabolique.
 Tu avais été marié et tu étais pèrede quatre enfants. Tu m'avais dit ne plus voir tes enfants, leur mère étaitmorte dans un accident de voiture et depuis, tu étais dépressif et avalais àchaque repas plusieurs cachets. En fait, j’ai su par la suite que ta femmes'était suicidée parce que tu étais un coureur de jupons et qu'avec l'aide deses cousins qui étaient très connus et respectés, tu avais monté ta propreentreprise de peinture. Tu avais des secrétaires, tu leur faisais des avances,c'est ce que m'a dit un des cousins de ta femme décédée, bien des années plustard.
 Ton entreprise a fait faillite et tuas changé de ville où tu t'es fait embaucher en tant que chef de chantier, touten te faisant soigner pour une soi-disant dépression. Tu savais tellement feindre...
 Au début de notre vie commune, jepensais que tout allait bien. Tu partais le matin sur les chantiers, c'est ceque je croyais, jusqu'au jour où ton patron a téléphoné, cela faisait plusd'une semaine que tu étais absent. Où étais-tu, que faisais-tu ? Quand jet'ai posé la question, tu m'as dit que tu réfléchissais, que ton patron étaittrop exigeant, que tu ne t'épanouissais pas dans cette boîte, que tu ne m'avaisrien dit pour ne pas que je m'inquiète.
 C'est alors que je t'ai proposé de temettre à ton compte. Tu as accepté.
 Au début, tu travaillais ensous-traitance, mais là encore, il y a eu des lacunes. Quand je te posais desquestions, tu retombais toujours sur tes pattes, oui, tu savais rebondir etmême si parfois, je ne te croyais pas, tu avais des arguments qui me faisaientrevenir sur mes doutes.
 Dans des moments de lucidité, je merévoltais contre ma crédulité et comprenais que ça ne pouvait pas durer, puisje te plaignais parce que tu étais un beau parleur, un filou qui savait mettreles gens dans sa poche et je n'étais pas la seule. Comme la fois où tu esarrivé un après-midi, désorienté, me disant qu'une femme t'avait jeté un sorten t'envoyant une poupée, alors tu as cessé de travailler.
 Tu faisais la grasse matinée et vraimentaveugle, je continuais à te plaindre, croyant sincèrement à ta dépression. Je pensaisque bientôt, grâce à mes soins, tu allais te rétablir.
 Je pourrais citer plein de cas telcelui de Françoise de Boulouris, une personne âgée à qui tu as soutiré de l'argent(je l'ai appris plus tard), me disant que tu avais pitié d'elle et que tu étaisson confident, tu t'apitoyais sur son sort, elle y croyait. Elle était mêmevenue chez nous déjeuner un dimanche.
 Ah oui ! Tu étais un boncomédien, mais surtout, un homme à femmes, particulièrement si elles avaient del'argent, peu importait leur âge. Il y a eu aussi celle des Saintes-Maries-de-la-Merqui possédait une belle maison et à qui tu as expliqué ta vie, déformée biensûr, mais elle n'avait pas été aussi dupe, elle était venue me raconter taversion qui était à ton avantage, tu étais narcissique, tu ne voulais pas voir la souffrance desautres. Malin, tu faisais croire que tu compatissais à leur malheur. J'ai étéprise au piège, je n'oublie pas.
 Même vieux, tu essayais de trouverquelqu'un qui puisse satisfaire tes besoins sexuels et à la quiétude de taretraite.
 Je n'oublie pas non plus, alors quenous étions à Espelette, que tu convoitais la sœur du propriétaire qui étaithandicapée mentale. Ça te convenait dans la mesure où elle avait de l'argent etpossédait une magnifique maison. Elle s'est laissé prendre au piège, tu mesoutenais que c'était faux alors que je vous avais surpris main dans la main au cours d'un repas. Honteuse,j'avais atténué la chose, pour ne pas avoir d'histoire. Je suis sûre que quandj'ai dit à Peïo, son frère, que le fait de donner la main à sa sœur étaitpurement amical, il m’a prise pour une personne simple d'esprit.
Quelque temps plus tard, au coursd'une de nos disputes, rappelle-toi, je t'avais dit que j'aurais dû appeler sonmari, qui était costaud, plein de force pour te « casser la figure »,tels furent mes termes. Tu vois, Ramdam, Amar, puis Armand (pour paraîtrefrançais parce que tu n'avais pas le courage de tes origines) j'aurais dû le faire.Je ne cite ici que les cas que je connaissais, mais il y en a eu certainement d’autres.  »
 
 Ça, ce n'étaitqu'une partie de son journal intime. J'arrêtai de lire et me laissai bercer parle rythme régulier du train, je n'avais pas voulu me rendre à la librairie dela ville voisine en voiture pour des dédicaces.
 En face demoi, une jeune femme lisait et semblait très intéressée. J'allais détourner latête quand l'image de couverture me percuta, c'était l'un de mes ouvrages. Jeremontai mon regard jusqu'à son visage pour mieux connaître les sentiments que

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