Nord de France / Sud de France
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Description

C’est l’histoire, sur trois ans (2014-2016), d’un jeune étudiant en psychologie qui va visiter un lieu historique en Essonne vanté par quelques publicités bien placées. C’est ainsi que débute pour lui une étrange aventure humaine, d’abord ancrée dans l’univers francilien : d’une salle de musée à une autre de spectacle parisiennes, en passant par le siège d’un célèbre hebdomadaire, il vit en direct, et sur place, des événements qui feront parler d’eux dans toute la France. Il y a d’abord un portrait bien campé du personnage. « La sortie du nouveau roman du célèbre Prix Goncourt 2010, Velázquez au Grand Palais, Léa Seydoux dans James Bond et le premier film de Jamel Debbouze, sans compter l'inauguration de la Philharmonie de Paris et le retour de Polnareff : tel est mon petit tour d'horizon de quinze événements culturels attendus en 2015 ».

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 14 janvier 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414406777
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du Président Wilson – 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-40740-8

© Edilivre, 2020
Accroche du roman
Nord de France : un étudiant en psychologie vaquant entre son studio essonnien et sa fac parisienne. Sud de France : sa tante qui va le recevoir dans son appartement niçois…
Chapitre 1 Place de l’Agora
Je m’appelle Samuel. Je vis en banlieue parisienne, dans le sud-est de la région Ile-de-France. Mon studio se situe à Evry, dans l’Essonne, pas très loin de la place de l’Agora, là où il y a le centre commercial Evry 2. J’y vais souvent, dans cette aire marchande, un peu après midi quand j’ai terminé mon job à mi-temps. Nous sommes en 2013, deux trois jours après l’avènement du Printemps. Je me souviens encore de cette vidéo que j’ai regardé il y a deux ans, quand j’étais en première année de D.E.U.G à l’Université. On y voyait un colonel espagnol s’exprimer à la télé avant une tentative de putsch et il faisait notamment remarquer que les amandiers fleurissent au printemps. Pour la petite histoire, il faut savoir qu’il s’agissait d’Antonio Tejero Molina (né en 1932, à Alhaurín el Grande, province de Malaga). C’était un ancien colonel de la Garde civile espagnole,  nostalgique du régime franquiste. Il fut un des principaux organisateurs de la tentative de coup d’État du 23 février 1981, connu en Espagne sous le nom de 23.
Bon. Mais pour revenir à mon époque, je me rapproche du centre commercial deux jours après l’avènement du printemps 2013. Sur cette place de l’Agora, juste un peu avant l’entrée, il y a un restaurant turc sur la gauche. Des fois j’y déjeune. J’ai l’habitude d’y manger un kebab, « avec de la harissa s’il vous plaît » dis-je toujours au chef turc qui me sert. Il faut dire qu’avec cette sauce pimentée, c’est tellement délicieux. Bon, voilà ; je viens de franchir la porte d’entrée vitrée d’Evry 2. En bas à droite, porte battante de droite, le verre est plus ou moins brisée, en tout cas il a été fragmenté… il est très abîmé. Franchement, cela ne donne pas une bonne impression. On ne se sent plus trop en sécurité. Maintenant je déambule dans l’allée. Sur la gauche, j’y vois une boutique qui s’appelle « Maisons du Monde ». Cela me remémore une publicité que j’ai vu récemment à la télévision. On y disait : « Vous avez le droit d’aimer les gangsters… »
Me voici alors après avoir tourné à gauche au pied d’un gigantesque escalier roulant qui conduit au premier étage de ce centre commercial. Je l’emprunte puis reprend ma déambulation dans les allées de la galerie marchande. Je flâne avec nonchalance. J’observe les devantures, les vitrines ; j’avance beaucoup plus lentement. Tout d’un coup, je tombe sur la Fnac. Tiens, ça tombe bien… j’aime bien aller à la Fnac. Bon alors je pousse la porte d’entrée, me fais contrôler par un vigile puis me dirige vers le rayon « livres, BD, Ebooks, papeterie ». Je cherche sans chercher. Et alors me voici devant une pile d’exemplaires du roman de Michel Houellebecq qui a reçu le prix Goncourt en 2010… Vous savez : La carte et le territoire . Quand il a reçu ce fameux prix, ayant plusieurs fois échoué à remporter ce prix pour lequel il avait déjà été pressenti, Michel Houellebecq a déclaré : « [Maintenant que j’ai le Goncourt], on ne se demandera pas si je vais avoir le Goncourt ou non la prochaine fois, ce sera moins de pression, plus de liberté, même si j’ai toujours été assez libre ».
C’est vrai qu’il y en a des livres dans ce rayon de la Fnac. Je sonde les étagères. Tout d’un coup, je tombe sur un bestseller canadien datant de 2009 : Too Much Happiness . Il a été traduit en français cette année, c’est-à-dire en 2013 sous le titre Trop de bonheur (L’Olivier). Alice Munro est née à Wingham, petite ville du comté de Huron, sur la rive sud-est du lac Huron dans l’Ontario. Son père dirigeait un élevage (de renards ou de visons), sa mère était institutrice. Elle publie sa première nouvelle en 1950, alors qu’elle est étudiante à l’University of Western Ontario et gagne sa vie en travaillant comme serveuse ou bibliothécaire. Elle quitte l’université en 1951 pour épouser James Munro et s’installer avec lui à Vancouver, en Colombie Britannique. Le couple tient une librairie à Victoria à partir de 1963 et a quatre filles (dont la deuxième meurt à sa naissance).
C’est en 1968 qu’elle publie son premier recueil de nouvelles, La Danse des ombres heureuses , qui obtient le prix du Gouverneur général, la plus haute distinction littéraire canadienne. Suit Lives of Girls and Women (son unique roman) en 1971. Divorcée en 1972, Alice Munro repart pour l’Ontario où elle épouse en 1976 le géographe Gerald Fremlin, mort en avril 2013, et vit depuis à Clinton, non loin de sa ville natale. Elle se fait alors connaître d’un large public grâce à la publication de ses nouvelles dans des magazines comme The New Yorker et The Atlantic Monthly. Je sais que son style littéraire a souvent été comparé à celui d’Anton Tchekhov pour sa profondeur, son art de la description et sa manière de mettre l’intrigue au second plan afin de privilégier l’étude psychologique des personnages.
Ce que j’aime bien dans Too Much Happiness , c’est la notion. En effet, à force de voir le verre à moitié vide, notre récit de la réalité sombre dans un certain négativisme, susceptible de brider notre propension au bonheur. Méthode originale, la psychologie narrative propose de réorienter notre discours intérieur, et d’opter pour des interprétations favorables. Après le cours d’avant-hier à 14h, j’avais très certainement dans la tête les clés d’un nouvel art de vivre avec le psychologue Yves-Alexandre Thalmann. Ce médecin a d’abord étudié les sciences naturelles à l’Université de Fribourg. Il obtient un doctorat en physique des particules en 1997. Il réalise bien vite que sa formation ne lui est d’aucune utilité pour affronter les difficultés relationnelles qu’il rencontre. C’est alors qu’il s’intéresse au domaine de la communication, qui devient rapidement une passion. Ce cheminement l’amène à étudier en France, en Belgique, puis au Québec, où il passe plus d’une année. Au bénéfice d’une licence en psychologie obtenue en 2000 à l’Université de Fribourg, il exerce actuellement en Suisse Romande comme formateur et conférencier dans le domaine des compétences interpersonnelles. Auteur de plusieurs ouvrages, il enseigne également la psychologie.
Le coup de fil d’un ami, une réflexion de l’être aimé, un voyage annulé, et voilà notre cerveau, qui se met à trier, ordonner, classer, regrouper… D’après le psychologue YvesAlexandre Thalmann, « cet agencement des événements de notre vie prend la forme d’un ensemble d’histoires que nous nous racontons et qui habillent le monde dans lequel nous vivons ». La question se pose alors : et si, en définitive, le bonheur résultait de la façon dont nous nous racontons nos histoires ?
Cette pratique repose sur une prise de conscience, soit celle que le monde tel que je le pense n’est pas tel que je le vis. Le travestissement de la réalité est incessant. Il y a d’un côté la réalité des faits et de l’autre, l’idée que je m’en fais, soit ma représentation, comme nous l’a dit avant-hier notre professeur à propos de la pensée d’Yves-Alexandre Thalmann. Avec notre cerveau, nous passons notre temps à organiser les liens de cause à effet de façon à ce que ça prenne une signification à nos yeux. On se raconte des histoires, en interprétant ! Or, selon le psychologue, « la manière dont nous appréhendons les choses détermine davantage notre qualité de vie que les événements eux-mêmes ». A ce titre, nos représentations mentales ont donc la capacité de nous procurer une vie plus agréable.
Le choix de porter notre attention sur le verre à moitié plein, plutôt qu’à moitié vide, nous appartient ! La psychologie narrative ne repose pas tant sur le déni d’une forme de réalité « dite négative » mais bien sur notre décision de choisir une version qui peut contribuer à notre épanouissement. Alors pourquoi choisissons-nous telle trame plutôt qu’une autre ? Du point de vue des thérapies cognitives, penser négatif demande moins d’effort, cela est plus « automatique ». Par exemple, quand on se réveille en pleine nuit, avec des difficultés à se rendormir, les pensées qui nous traversent sont davantage teintées d’anxiété que de joie… « Certains faisceaux d’indices montrent que si on ne dirige pas consciemment notre attention, le mental est porté vers de l’anxiété » soutient Yves-Alexandre Thalmann.
A contrario, quand on est tout entier focalisé dans une activité, les pensées anxieuses sont comme mises à l’écart. Comme l’affirme le professeur de psychologie américanohongrois Mihaly Csikszentmihaly, dont le prof nous a parlé avant-hier, il faut comprendre que notre capacité à vivre mieux dépend de notre engagement total dans une activité sans en être distrait. Focaliser son attention, c’est la clé, à commencer par nos pensées. En mettant de la conscience dans le choix de nos pensées, il est possible alors d’apprendre à scénariser nos histoires à notre avantage.
Découvrir que nous pourrions être davantage épanouis en modifiant notre regard sur les choses est un premier pas. Mais concrètement comment faut-il s’y prendre pour transformer nos interprétations ?
Nous sommes traversés par un certain nombre de pensées automatiques, c’est-à-dire que nous n’avons pas volontairement choisies. Par exemple, face à un évènement du type « Mon chef ne m’a pas adressé la parole », vous pouvez être traversé par l’idée qu’il vous en veut, que vous avez dû faire une bourde ! La psychologie narrative propose ainsi la pratique des pensées alternatives. Il s’agit alors d’une autre façon de donner du sens aux évènement

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