MEURTRISSURES
309 pages
Français

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MEURTRISSURES , livre ebook

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Description

Lorna Tindi se réveilla en beauté ce matin-là, comme si elle eut dormi sur un nuage. Des rais de soleil s'infiltraient par les chassis, l'accueillant en douceur, étendue sur le canapé. Elle avait choisi de dormir là, au salon, ne voulant point aller coucher en son lit. Un espoir de délice l'avait habitée toute la nuit et l'aiguillonnait encore lorsqu'elle se dressa pour aérer l'intérieur. Elle obliqua vers le seuil, puis elle se mit à observer la ville avec gravité, comme un renouvellement du souvenir de la veille. Yaoundé fourmillait de sifflements, de bruits rodeurs, de klaxons de véhicules, de sonorités musicales, de voix, de murmures, de chants de volatiles. Du monde courait dans les rues, tantôt les sportifs, tantôt les bureaucrates se håtant à leurs tâches journalières, ou encore des hommes et des femmes revenant des endroits louches, surpris en leurs intrigues par le point du jour. Et une cohésion sympathique conciliait Lorna à cette fable vivante.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2022
Nombre de lectures 276
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

MEURTRISSURES
DARREN BENS
MEURTRISSURES
(ROMAN)
Yaoundé 2022
Tous droits dereproduction, de traduction et d’adaptation réservés pour tous les pays.No part of this book may be reproduced in any form by print, photo-print, microfilm or any other means without written permission from the publisher. © La Jeune Plume, Yaoundé 2022 Tel : (237) 693 59 59 50 / 677 15 32 83 email :lajeuneplume9@gmail.com rayon.x4@gmail
Hommages À ma défuntesœur,Aline NTOLO et à mon défunt père, Thomas Valentin EBOH.
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I Lorna revenait de Yaoundé  avec un sac de provisions qu’elle confia à sa mère. Ses deuxenfants en la voyant se jetèrent sur elle ; la serrèrent éperdument avant de réclamer chacun leur bonne part. Il était de coutume, lorsqu’elle arrivait, qu’elle leur gardât : jouets, bonbons, pantalons, chaussures, tee-shirts et autres. Junior et Douane, respectivement sept et quatre ans, étaient maintenant des mômes intelligents. Junior ralliait le cours élémentaire ; quant à Douane, elle jouait les accompagnatrices du groupe d’enfants, dans lequel se trouvaitsouvent son frère, qui partait à l’école tous les matins. Elle était encoreobservatrice. Il n’yavait pas la section préscolaire dans le village pour qu’elle pût commencer les classes. Mais à son petit âge, elle pétillait d’esprit. Maman, Tumaman ! m’as gardé quoi ? demanda-t-elle ingénument à sa mère.  Je vous ai gardé à toi et à ton frère ; laissez-moi d’abord discuter avec votre grand-mère, après vous aurez vos provisions.  Douane resta assise sur les genoux de sa maman, Junior, lui, comme un militaire, dans une position immobile à côté de sa mère, la main sur son épaule. ? Et père est où ? Mère, comment vous allez ici  Nous allons bien, Lor. Elle la surnommait ainsi d’affection, et tenait à ce qu’on écrivît le diminutif sanse, en référence à la pierre d’or, car pour elle, à 9
ses yeux et dans son cœur de mère, Lorna était précieuse comme ce métal. Elle continua :  Ton vieux père, il estallé voir l’un de ses acolytes à l’autre bout du village. Il n’a pas arrêté de boire ? ! Eh ma fille J’aidéjà tant parlé de cette affaire, bavardé, il ne m’écoute pas. Ilva même empester l’alcool à son retour. Il ne se soucie pas de sa santé hein ?  Laisse-moi, Lor. Ton père est très têtu. Le père Tindi était un vieux retraité à l’esprit borné, qui tenait la maisonnée en chaleur après qu’il avait bu. Populaire, tout le avait grande estime pour lui dans le village ets aimait rigoler à ses dépens, car il était d’un humour incomparable. Ex-professeur des universités, il mettait tous ses interlocuteurs en émoi par l’un de ses discours qu’il maniait si bien. Il était un artiste de la rhétorique.  Il avait exercé à Bangui. Il y avait passé toute sa vie avec mère Téré,qu’il avait épouséejeune, et ses enfants. Il toute l’adorait, que certains disaient qu’ils formaient un doubleT inséparable. Oui ! Ils formaient une alliance indénouable. Leurs deux destins étaient liés, comme ces initiales de leurs noms : Théodore et Térésa. Ce n’était pas un pur hasard ! À l’époque oùilss’étaient connus, père Tindi s’étaitvite rendu à la belle-famille pour demander la main de mère Téré. En grand homme qu’il était, on ne luiavait pas compliqué les choses. Le père de Térésa avait été très enchanté après avoir découvert le statut social de son gendre. Des cérémonies traditionnelles avaient été faites, une assise en conciliabule entre les membres de la belle-famille, et Térésa avait été confiée à Théodore alors qu’elle venait d’obtenir son certificat. Quelques mois après, il était allé donner la dot à la belle-famille. Les conjoints avaient ensuite uni leur cœur dansliens sacrés du mariage, et ils les s’étaient envolés pour Bangui. 10
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