Méli-Mélo
161 pages
Français

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Description

Des maux, vus d’emblée comme banals, normaux, ordinaires parce que connus de tous, sont pourtant ceux qui rongent des êtres jusqu'aux os et parfois plongent toute une société dans l’obscurité au point où aucune étincelle ne peut l’éclairer. La polygamie, l’homosexualité, le décapage, la pédophilie, les problèmes conjugaux, la jalousie entre autres sont au cœur de ces nouvelles ; au-delà de l’esthétique littéraire dont l'auteure a investi son œuvre, ces thèmes sont abordés sous un angle original dénué de tout stéréotype, de toute subjectivité, etc. Telle une psychiatre, l'auteure pose le problème, confronte les idées de plusieurs sources et adopte un traitement adéquat, logique et savant en fonction de la pathologie diagnostiquée.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9782376702399
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Méli-Mélo
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MAÏMOUNABESSO
Méli-Mélo
Nouvelles
Editions Toumaï Léditeur de nouveaux talents
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Ce texte publié aux Éditions Toumaï est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impressionsur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code de la Propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur.
Éditions Toumaï Avenue Taïwan B.P: 5451 N’Djaména-Tchad Tél:+235 63 05 65 02/99 77 83 43 e-mail: editionstoumai30@yahoo.com
ISBN :978-2-37670-239-9Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Toumaï en décembre 20235
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 À sens unique
J’expédie rapidement mon petit-déjeuner constitué de beignets bien chauds, provenant du petit commerce lucratif de ma voisine, et de café. Je prendrai bien 1 quelques findjalsde plus de ce breuvage bien épicé, à la manière d’ici, et dont je raffole, mais je dois me dépêcher. Je dois partir pour le centre de planning familial puisque c’est mon jour de rendez-vous. Je me hâte pour faire partie des premières arrivantes en raison du risque de s’éterniser en cas d’arrivée trop retardée.Après vingt-deux années de mariage, huit maternités et deux fausses couches, j’ai décidé il y a un peu plus de deux ans, de laisser se reposer mon utérus. Quant à savoir si cela est définitif ou non, ce sera à l’avenir de le dire. Pour le moment, j’aspire à un repos que j’estime, bien mérité,en n’excluant toutefois pas la probabilitéqu’un beau matin, l’envie de pouponner;me reprenne derechef jen’aurai alors d’autre choix que de me remettre aux affaires. Eh oui, les gens ne le savent peut-être pas, mais c’est semblable à de la drogue, l’envie de pouponner! À force d’accoutumance, il devient difficile de s’en délivrer. Quoi qu’ilen soit, une fois venu au monde le dernier de mes enfants, je me suis présentée un matin à la clinique « Famille et Bien-être». C’est en fait, un centre créé par un groupe de femmes, toutes, sages-femmes de leur état, ayant pour objectif: s’occuper essentiellement des
1 Petits verres de cristal destinés à la prise de thé ou de café.7
« problèmes des dames », comme le dit si familièrement le personnelc’est-à-dire, des problèmes obstétricaux et gynécologiques que peut rencontrer la gent féminine. Je m’y suis donc présentée pourune fiche acquérir individuelle de suivi, ce qui fait de moi une patiente régulièrement suivie du centre. Néanmoins, cette visite n’étaitpas la première. En effet, cinq ans plus tôt, j’y étais déjà allée, après la naissance de mes jumelles. J’avais entamé un suivi qui avait duré une coupled’années avant de décider de replonger ; mais cette fois-ci, je compte bien faire long feu.J’ai trente-huit ans et, en matière de procréation comme dans tout autre domaine, il vaut mieux éviter de prendre des risques qui pourraient coûter cher. À 7 h30, j’arrive à la clinique. Comme toujours, je constate que quasiment tous les bancs disposés sous le hangar faisant office de salle d’attente, sont occupés. «À quelle heure ces bonnes femmes quittent-elles leur domicile pour arriver si tôt en ces lieux ?» C’est la question que je ne me lasse pas de me poser chaque trimestre. Non seulement elles sont matinales mais en outre, j’ai comme l’impression que leur nombre augmenteégalement sans cesse. Ce qui n’est pas plus mal car en plus des deux cas déjà cités, cette clinique met également au service de ses patientes, la pratique de la contraception. Cette dernièren’est autre qu’un ensemble de méthodes permettant d’arrêterpour un temps et d’une manière réversible, la fécondation. Si beaucoup de patientes sont accueillies pour les deux premiers cas obstétricaux et gynécologiques, bon nombre viennent également pour le
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dernier. Ce qui tend à démontrer un certain début de prise de conscience des femmes par rapport au planning familial et à l’importance qu’il revêt. L’augmentation du nombre des patientes ayant entamé un suivi concernant l’espacement des naissances prouve que les idées reçues immanentes à notre société, dans ce domaine en particulier, tendent à perdre de leur admissibilité ; idées reçues selon lesquelles la contraception serait contraire aux lois religieuses, et, surtout, que les méthodes contraceptives seraient source de blocage de la procréation et par-delà, de la reproduction. Ce qui veut dire que la pilule ou l’injectionen particulier celle-là, empêcheraient leur utilisatrice pourtant fertile au départ, de procréer. Evidemment, selon mon opinion en tout cas, ces deux raisons sont absurdes. D’abord la première. Chaque être humain a le droit de se préserver de tout ce qui peut nuire à sa santé santé qui est la pierre angulaire de l’existence –et donc à sa vie. De ce fait, la femme qui adopte le planning familial se protège des grossesses rapprochées qui sont de véritables fléaux car elles contribuent à la destruction de l’organe de l’appareil reproducteur qu’est l’utérus et par conséquent, à la destruction de celle qui le porte. Le Bon Dieu dont l’un des nobles rôles est de nous préserver justement, ne peut donc qu’approuver et aider cette femme qui ne cherche rien de plus qu’à rester en bonne santé.Quant à la seconde raison, son absurdité me paraît encore plus flagrante si je me base sur mon propre vécu que je pense avoir déjà brièvement mentionné : pendant successivement deux années, j’ai eu à prendre
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régulièrementdes injections d’un produit dont je ne saurais citerle nom. Il ne m’a été nocif d’aucune manière puisque huit mois après son arrêt, je retombais enceinte et donnais par la suite naissance à mon fils, âgé à présent de quelque vingt-sept mois. Certes, il y a des jeunes filles et des jeunes femmes célibataires qui ont recours à la contraception. Mais quel mal y a-t-il à cela ? Du moment qu’elle les aide à éviter les grossesses non désirées qui ont souvent pour issues, la mort suite à des avortements pratiqués clandestinement ; ou encore des cas d’infanticides de plus en plus nombreux et fréquents. Bien sûr, il y a parfois des petits bobos qui surviennent avec une méthode mais étant donné que le produit utilisé est un médicament et de ce fait, un produit actif, il est tout à fait normal qu’il puisseentraîner des effets indésirables. Dans ce cas, si l’effet gênant est jugé grave par un médecin, il suffit juste de changer de produit ou tout simplement, de méthode. Lançant un « salut ! » à la ronde, je vais tout droit déposer ma fiche sur le tas que formentd’autres fiches et carnets, disposés sur une brique près de la petite pièce qui sert à la fois de bureaud’accueil et de pharmacie, avant d’aller m’asseoir sur un des bancs. Ça piaille de tous les côtés. Comme dans tout lieu public, on a vite fait de reconnaître un visage, de rencontrer une connaissance ou tout bonnement, de lier connaissance. C’est dès lors, l’occasion de déblatérer en attendant l’appel de la réceptionniste qui vous enregistre avant de vous expédier dans la grande, la vraie salle d’attente. Des petits groupes de personnes s’étant reconnues se formentçà et là et les discussions
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