Marraine
276 pages
Français

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Description

La couardise et la peur de déplaire ont toujours régenté sa vie. C'est donc à l'insu de son mari que Normande décide de parrainer un Dominico-Haïtien de dix ans. Lorsqu'un riche entrepreneur invite le couple en République dominicaine, Normande y voit l'occasion de rencontrer son protégé et sa mère, Gabriella, avec qui elle entretient une correspondance assidue. Elle est loin de se douter des conséquences de son projet secret...
Dans ce premier roman, Hélène Koscielniak nous fait découvrir les conditions de vie dans un batey, agglomération pour coupeurs de canne, ces braceros forcés de vivre encore aujourd'hui comme les esclaves d'antan. Marraine est aussi un roman qui sonde le coeur de deux femmes si différentes par leur culture, si semblables par leur condition féminine.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 29 juin 2016
Nombre de lectures 4
EAN13 9782896991358
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Table des matières
Page titre
Catalogage - Dépôt légal
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Chapitre 49
Chapitre 50
Chapitre 51
Chapitre 52
Chapitre 53
Chapitre 54
Chapitre 55
Crédits - Achevé d'imprimer
Marraine
Hélène Koscielniak





Marraine
2 édition

Roman






Collection « Vertiges »
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada

Koscielniak, Hélène Marraine / Hélène Koscielniak.
(Collection « Vertiges ») ISBN 978-2-923274-26-3
I. Titre. II. Collection.
PS8621.O83M37 2007 C843’.6 C2006-906506-3

Les Éditions L’Interligne 261, chemin de Montréal, bureau 310 Ottawa (Ontario) K1L 8C7 Tél. : 613-748-0850 / Téléc. : 613-748-0852 Adresse courriel : communication@interligne.ca www.interligne.ca

Distribution : Diffusion Prologue inc.


Papier ISBN: 978-2-923274-26-3
PDF ISBN: 978-2-89699-134-1
ePub ISBN: 978-2-89699-135-8

© Hélène Koscielniak et Les Éditions L’Interligne
Dépôt légal : deuxième trimestre 2007
Bibliothèque nationale du Canada
Tous droits réservés pour tous pays
À la mémoire de mon père,
Maurice Poitras
Tout moun se moun.
Tout être humain a droit à la dignité.
Proverbe créole
1

— Mesdames et Messieurs, le vol 1346 est maintenant prêt pour le décollage. Assurez-vous que vos ceintures soient bien bouclées, que la tablette devant vous...
Les puissants moteurs vrombissaient déjà, assourdissant l’atmosphère à l’intérieur du jumbo-jet. Le cœur en émoi, Normande respira profondément. Se cala résolument dans son fauteuil. Le sort en était jeté. L’avion décollait.
Elle ft une dernière prière dans le fond de son cœur : « Fais, Seigneur, que tout se passe comme prévu. Épargnemoi tout contretemps, embûche, obstacle. Tout ce que je Te demande, c’est que Tu T’occupes de Gilles pour me laisser le champ libre. S’il Te plaît ! » Pour faire bonne mesure, elle crut bon d’ajouter : « C’est Toi qui nous as donné le plus grand commandement ; alors Tu Te dois de m’aider. »
Presque deux ans de planifcation secrète. Presque sept cent trente jours de cachotteries et de manigances. Non ! Pas des « manigances ». Le mot sous-entendait quelques bassesses et son projet était tout autre. Alors quoi ? « Machination » ? « Intrigue » ? « Complot » ? Non plus ! Chacun de ces vocables suggérait une mesquinerie, voiremême de la méchanceté pouvant aller jusqu’à la traîtrise. Elle s’arrêta au mot « traîtrise »... « Trahison »... Ne s’agissait-il pas de « trahison » justement ? N’était-ce pas le mot exact pour traduire en bon français l’expression « jouer dans le dos de son mari » ?
Ah non ! Elle ne recommencerait pas le pénible processus de requestionnement. Elle avait épuisé le sujet. Des milliers de fois ! Ces interrogations maléfques la harcelaient depuis le début de son initiative. Sa décision fnale était prise.
De toutes façons, il serait encore possible de reculer le moment venu... Mille excuses pourraient être évoquées : Il lui avait été impossible de s’organiser... Pas de moyen de transport disponible... Gilles, pressentant une situation inusitée, avait constamment été aux aguets donc impossible de s’éclipser en douce...
Elle s’admonesta. « Non ! Arrête ! » Une deuxième chance ne se présenterait pas. Elle s’était promis d’aller de l’avant. De mettre de côté cette maudite couardise qui l’habitait depuis toujours. C’était l’occasion rêvée de se prouver, une fois pour toutes, qu’elle était un être à part entière. Il était impératif de poser un geste qui lui redonnât un peu d’estime de soi, quelque ferté personnelle. Il ne fallait pas laisser fler l’occasion. D’ailleurs, l’enjeu était trop grand ! Elle trouverait bien un moyen. Coûte que coûte.
— Mesdames et Messieurs... altitude... vitesse de croisière... détacher votre ceinture ; cependant, Air Canada recom...
Normande ft un efort conscient pour sortir du miasme poisseux de ses pensées angoissantes et revenir dans l’immédiat. Elle prit à nouveau une longue inspiration, décroisa ses mains moites, leva les yeux et aperçut Bart qui l’observait depuis son siège de l’autre côté de l’allée. L’œil avide, sourire aux lèvres, il lui ft un clin d’œilcomplice. Troublée, elle hocha imperceptiblement la tête et détourna les yeux.
Elle jeta un regard furtif à son mari assis à sa droite et songea encore une fois comme il était heureux que l’être humain puisse garder secret son monde intérieur ! Elle avait toujours trouvé fascinant que le cerveau, cette petite masse de matière grisâtre dissimulée dans la boîte crânienne, puisse contenir un milieu aussi vaste que la Voie lactée. Et que, tout comme cette spirale nébuleuse, il soit composé d’éléments en perpétuel mouvement : réfexes, idées, intentions, souvenirs, sentiments. Il était possible de vivre toute une vie clandestine dans ce cosmos intime sans que quiconque ne s’en aperçoive. Possible d’y vivre pleinement ses rêves et ses fantasmes sans rendre de comptes à personne.
Bien sûr, dans une boufée de bonheur ou un élan de colère, le corps pouvait trahir cet univers secret. Il fallait se méfer des émotions spontanées, se tenir sur ses gardes, afcher un calme de surface en tout temps. Voiler son regard, croiser les mains, rester coite, se montrer décontractée. Normande avait développé une série de petits trucs pour se protéger des regards inquisiteurs du prochain, ceux de Gilles surtout.
L’été dernier, elle avait cru qu’il avait découvert son secret. Il s’était comporté de façon bien étrange pendant quelques mois. Elle avait dû redoubler d’eforts pour se protéger. Heureusement que les vacances scolaires étaient venues à son secours !
Ses pensées revinrent inéluctablement à son projet. Enfn ! Après tant d’eforts ! Elle le connaissait sur papier, en photo. Toutefois, en personne, comment serait-il ? Comment réagirait-il ? Ferait-il le premier pas ou lui laisserait-il l’initiative ? Et le fameux Mark Gilman, le pèreMark Gilman ? Qu’avait-il bien pu lui vouloir ? Auraitelle l’occasion de faire sa connaissance ? Et Gabriella ? Chère Gabriella ! Impossible de s’imaginer cette première rencontre avec elle. Après tout ce qu’elles avaient partagé...
D’un autre côté, impossible non plus d’oublier le vieux dicton a beau mentir qui vient de loin... ni de s’empêcher de se demander pour la millième fois si, tout compte fait, elle ne s’était pas fait avoir. Une expression de Gilles lui revenait souvent dernièrement : « Ma p’tite femme pis sa grande naïveté ! » S’il savait...
Maintenant qu’elle touchait presque à son but, la peur la saisissait ! Elle regrettait presque de s’être lancée dans une telle aventure. Elle aurait voulu reculer, reporter à plus tard, peut-être même faire en sorte de rater cette occasion unique...
Par une de ces insolites juxtapositions d’idées qui surgissent, on ne sait ni d’où ni pourquoi, elle songea au golf, ce sport frustrant auquel elle s’était initiée pour faire plaisir à Gilles. Le même phénomène bizarre s’y produisait. Malgré sa bonne volonté et ses francs eforts, dès qu’elle avait agrippé le manche du bâton, placé solidement ses pieds de chaque côté de la balle et qu’elle s’apprêtait à s’élancer

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