Mañana
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Description

Après bien des déboires, Jean et Alice sont parvenus à échapper aux conséquences désastreuses de l’échec d'une opération de sabotage organisée par le mouvement de résistance auquel ils appartenaient. Réfugiés au sud de la ligne de démarcation sous de nouvelles identités, ils pensent pouvoir tourner la page et se construire une nouvelle vie mais c’est sans compter sur la pugnacité virant à l’obsession d’un officier de l’Abwehr qui mettra tout en œuvre pour les retrouver.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 23 juillet 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414472826
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194, avenue du Président Wilson – 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com
 
Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.
 
ISBN numérique : 978-2-414-47279-6
 
© Edilivre, 2020
Du même auteur
Quand la guerre cessa d’être drôle, Janvier 2020
Mot de l’auteur
Ce roman est le second volet d’une trilogie relatant les aventures d’un jeune Cherbourgeois nommé Jean INGOUF et de sa compagne Alice BAUMGARTNER lors de cette sombre période de l’histoire qu’est la seconde guerre mondiale. Les personnages et les évènements relatés dans ce récit sont fictifs et l’histoire n’a d’autre prétention que de vous distraire.
Remerciements :
Merci Yvan POSTEL, une fois de plus, d’enrichir par ton talent d’illustrateur ce roman.
Chapitre I Châteauroux
 
Lundi 1 er Septembre 1941
La sonnerie de mon vieux réveil « JAZ » retentit dans la pièce et me fait sursauter. Je me jette sur le bouton d’arrêt alors qu’à ma droite Alice pousse un grognement et s’empare du traversin qu’elle plaque contre ses oreilles. Déjà des rayons de soleil se fraient un passage entre les rideaux alors que je sens la paresse s’emparer de moi. Allongé sur le dos, je laisse mon esprit vagabonder pendant encore quelques minutes et, comme à chaque fois, ce sont des images de Cherbourg et de ceux que j’aime qui me reviennent en mémoire :
D’abord mon père, mobilisé en Septembre 1939 et dont je suis sans nouvelles depuis le déclenchement par HITLER du blitzkrieg en Mai 1940 puis maman et ma petite sœur Lucille fauchées par un obus lors de la prise de Cherbourg par les Allemands le 18 juin de la même année mais aussi mon oncle Gaston et ma tante Monique qui m’ont accueilli et hébergé après le décès de maman. J’ai également une pensée pour mes amis du mouvement de résistance que j’ai rejoint en Septembre 1940 après ma rencontre avec Alice. Mangin, mon chef de groupe pour qui j’éprouve un profond respect malgré nos fréquentes prises de bec mais aussi Marco et Pascal les deux cheminots, Amaury l’ancien mataf, Gérard l’ex soldat, Hubert le Policier, les deux frangins Alex et Nico marins pêcheurs dans le Val de Saire, Louis le maraîcher, ce pauvre Gilbert mécanicien automobile, tombé aux mains des Allemands suite à l’échec de l’une de nos opérations de sabotage et enfin Paul responsable de ce mouvement qui m’a recruté après avoir été mon chef d’équipe sur le chantier du Roland MORILLOT, ce sous-marin dernière génération sur lequel nous avons travaillé d’arrache-pied avant qu’il ne soit saboté pour ne pas finir entre les mains des Boches.
Il me paraît si loin le temps où je vivais intensément dans l’excitation de nos actions clandestines, l’adrénaline était devenue ma came et je n’en suis toujours pas sevré. J’ai pourtant bien conscience qu’en comparaison de la situation de mes camarades Cherbourgeois je ne devrais pas avoir le droit de me plaindre mais je sens que, malgré moi, un étau m’enserre la poitrine un peu plus chaque jour m’empêchant de respirer…
… Et pourtant, tout avait si bien commencé ! Au terme de trois jours d’hospitalisation à l’hôpital de Châteauroux début Mars, Alice me rejoignit à l’appartement et il ne lui fallut pas longtemps pour se l’approprier et le décorer avec goût. De son côté Sergio lui proposa de reprendre la comptabilité du garage ce qu’elle accepta avec joie. Heureux d’être enfin chez nous, intégrer nos nouvelles identités fut une formalité même si, une fois dans l’intimité de notre couple Pierre et Clara s’effaçaient tout naturellement au profit de Jean et Alice.
Malheureusement, jour après jour, Alice m’apparut de plus en plus fréquemment en proie à la morosité et à la mélancolie. Mes tentatives pour percer la carapace dont elle s’entourait dans ces moments-là se heurtèrent systématiquement à sa volonté d’éviter d’aborder les sujets à l’origine de sa tristesse comme la perte de ce petit être qu’elle portait et dont le cœur s’est arrêté de battre dans le wagon d’un train de marchandises entre Caen et Le Mans mais aussi l’incertitude quant à la situation de nos amis et de Gaston et Monique restés à Cherbourg.
J’ai moi-même envisagé un temps de retourner en zone occupée profitant de ma nouvelle identité et certain que Sergio avait dans ses relations les connaissances susceptibles de me procurer un Ausweis aussi vrai que nature me permettant, à coup sûr, de franchir la ligne de démarcation puis de rejoindre en train Cherbourg afin de m’assurer que Gaston et Monique allaient bien. Opposés à cette idée, Alice et Sergio usèrent de tous les arguments possibles pour m’en dissuader trouvant mon intention suicidaire et je dus finalement me résoudre à abandonner mon projet.
Il n’en reste pas moins que cette incertitude me ronge également et que les visages de mes amis et de ma famille me hantent tout spécialement la nuit quand il n’y a plus un bruit excepté le souffle régulier d’Alice à mes côtés.
Malgré nos efforts pour dissimuler notre mal être, je sens bien que notre relation s’enlise dans les non-dits pendant que l’ennui et la routine s’immiscent insidieusement au sein de notre couple et ce n’est pas l’irruption de Marthe dans la vie d’Alice qui arrangea les choses, bien au contraire !
Dans les semaines qui suivirent sa sortie de l’hôpital, Alice, qui ne s’est jamais départie de son accent, fit rapidement connaissance de jeunes femmes issues de la communauté Alsacienne de Châteauroux. J’étais heureux qu’elle parvienne à se constituer un cercle d’amies jusqu’au jour où elle me présenta Marthe, une jeune Strasbourgeoise âgée de 25 ans, arrivée en zone libre lors de la première vague d’exode d’Alsaciens peu avant l’annexion de ce territoire par l’Allemagne. Au fil des semaines, j’eus la sensation que Marthe construisait un épais rempart entre Alice et moi sans que je sache trouver les mots justes pour lui faire prendre conscience des menaces qui pesaient sur notre couple déjà si fragile. Résolument décidé à ne faire aucun effort devant cette mégère, cette sorcière, ce poison, je pense après-coup avoir plongé tête baissée dans le piège tendu par Marthe, alimentant par mon attitude les critiques qu’elle vomissait sur mon compte à longueur de journée.
Notre relation qui souffrait déjà de notre difficulté à communiquer n’avait vraiment pas besoin que cette peste vienne déverser son fiel rendant Alice de plus en plus critique à mon égard, ses reproches formulés souvent pour des broutilles devenant systématiquement prétextes à des disputes à l’origine de pas mal de vaisselle cassée.
Une nouvelle étape fut franchie à la fin du mois de Juillet, lorsque j’appris incidemment qu’Alice avait demandé à Marthe de faire des recherches au sujet de ses parents prétextant être une amie de la famille. Bien entendu Marthe, grâce à ses relations, ne tarda pas à obtenir des informations sur la famille BAUMGARTNER établie dans les environs de Sarlat dans le Périgord. Cette démarche représentant un véritable danger pour notre sécurité fut un prétexte supplémentaire à dispute et même si nous n’avons plus jamais abordé ce sujet depuis ce soir-là, je sens bien que l’idée de retourner auprès de ses parents fait doucement son chemin.
De mon côté, j’en suis arrivé à me résigner, retardant un peu plus chaque jour le moment où il va me falloir passer la porte de l’appartement et j’ai la chance de trouver, en la personne de Sergio, un ami bien placé pour me comprendre.
Chaque soir, à l’issue de notre journée de travail, nous nous enfermons dans son petit bureau et nous envoyons quelques verres passant des heures à pleurer sur notre sort ou à refaire le monde. Ces incontournables moments de partage éthylique me permettent de mieux supporter cette nouvelle vie même si je suis conscient que j’enfonce un peu plus chaque jour le clou qui, à terme, scellera définitivement le sort de mon couple.
Un bruit de portière et un éclat de voix provenant de la rue me ramènent les pieds sur terre. Il est 08h30 et dans trente minutes je dois être au garage. Voilà maintenant cinq mois que je travaille pour Sergio qui nous a accueillis à notre arrivée à Châteauroux. Sergio est Espagnol, il s’est installé à Châteauroux en 1937 après avoir fui son pays alors en pleine guerre civile et il possède aujourd’hui un garage automobile dans les faubourgs de la ville. Mes premières semaines passées à l’atelier furent délicates car je n’entendais pas grand-chose à la mécanique mais grâce à sa patience j’ai rapidement progressé et j’ai fini par aimer ce métier. J’ai beaucoup d’affection pour Sergio, il est tout à la fois mon ami, mon grand-frère, mon confident et dieu sait que j’en ai besoin pour supporter mon mal être.
Comme chaque matin, je le retrouve dans son bureau, une tasse de chicorée à la main et la clope au coin des lèvres et comme chaque matin, il me fait un topo sur le programme de la journée. Le nettoyage des filtres, des foyers, des cendriers, la vidange des refroidisseurs et des épurateurs des véhicules qu’il a équipé au Gazogène à bois et qui sont encore en circulation constituent l’essentiel des tâches qu’il me confie.
Nous nous mettons au travail une fois notre chicorée avalée. Sergio est d’humeur joyeuse ce matin, il chantonne, la tête sous le capot d’une berline comme c’est souvent le cas lorsque le soleil illumine le garage. Les jours de pluie, je l’entends tempêter et maudire ce fichu pays où l’on grelotte et l’on meurt de froid. Il est comme ça Sergio !
Sergio ZAPLANA
Sergio est un personnage complexe. Sa bonne humeur et sa générosité cachent une face plus sombre de sa personnalité qui transparaît parfois et plus particulièrement quand il évoque son passé. Il est né le 10 Décembre 1898 à Figueras en Catalogne, le jour même de la signature du traité de Paris mettant fin aux hostilités dans la guerre qui opposait l’Espagne aux Etat

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