Man Inéfô du bourg Sans Pitié
166 pages
Français

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Man Inéfô du bourg Sans Pitié , livre ebook

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Description

Les jumeaux Adriel et Djoko apprendront à leurs dépens qu’il ne faut pas désobéir à leur mère...
Leur passion pour la pêche aux écrevisses les entraînera dans un lieu interdit hanté par Man Inéfô, un zombie des plus inquiétants. Commence alors une incroyable, fantastique et dangereuse équipée. Leur rencontre avec ce monstre multiforme, maître de l’illusion et expert en mesquineries tourne au cauchemar.
Mais nés coiffés, les deux frères bénéficient d’une curieuse protection ; aussi, parviennent-ils, malgré leur peur, à résister à l’impitoyable et infernale créature.
Heureusement, deux objets à l’aspect anodin mais à l’histoire tout de même singulière les accompagnent dans cet effroyable et parfois surprenant périple.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 décembre 2013
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332619112
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright














Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-61922-8

© Edilivre, 2013
Résumé
Les jumeaux Adriel et Djoko apprendront à leurs dépens qu’il ne faut pas désobéir à leur mère…
Leur passion pour la pêche aux écrevisses les entraînera dans un lieu interdit hanté par Man Inéfô, un zombie des plus inquiétants. Commence alors une incroyable, fantastique et dangereuse équipée. Leur rencontre avec ce monstre multiforme, maître de l’illusion et expert en mesquineries tourne au cauchemar.
Mais nés coiffés*, les deux frères bénéficient d’une curieuse « protection » ; aussi parviennent-ils, malgré leur peur, à résister à l’impitoyable et infernale créature.
Heureusement, deux objets à l’aspect anodin mais à l’histoire tout de même singulière les accompagnent dans cet effroyable et parfois surprenant périple.
Une effrayante réputation
Commune retirée d’une île volcanique des Petites Antilles, Sans-Pitié vécut pendant de nombreuses décennies des évènements bien insolites et effrayants. Une pernicieuse ombre hantait ses bas-fonds ombragés. Se présentant sous diverses formes mais privilégiant celle d’une femme sans âge aux multiples visages, elle fut surnommée par tous Man Inéfô*. Aussi loin que remontaient les générations, il avait toujours été question de Man Inéfô et du coup, ses origines se perdaient dans l’opacité des nuits.
Les arrière arrière-grands-parents des habitants de Sans-Pitié avaient déjà eu affaire à elle ; aussi, sa légendaire et surprenante longévité tracassait plus d’un.
Ainsi, la rumeur allait bon train et tout propos à son sujet s’amplifiait démesurément. On raconte que le zombie * Man Inéfô se promenait la nuit aux abords de la forêt limitrophe. Du coup, tous les malheurs de la commune, tous les maux des habitants lui étaient imputés. Le moindre cercueil vous barrant la route, le plus insignifiant bœuf ou cochon se dressant la nuit devant vous, était censé être une apparition diabolique de Man Inéfô. Aussi, se perpétua sans peine, la terrifiante psychose créée autour de cette négresse multi-centenaire, aux pouvoirs surnaturels et venue de nulle part. Comment en aurait-il pu être autrement quand tout dans cette créature transpirait le mystère et inspirait la crainte.
Un dicton prétendait même que personne ne sortait indemne d’une promenade aux abords de la forêt ; pénétrer son obscur et impressionnant rempart de végétation s’apparentait à signer son arrêt de mort ; on parlait des disparus de la forêt, ceux qui avaient été complètement fous pour s’y aventurer et n’étaient jamais revenus. Et puis on discourait sur ce braconnier ayant eu la chance d’en ressortir ; on affirmait qu’incontestablement, il était né sous une bonne étoile !
Pourtant, cette protection des astres avait été bien éphémère !
On raconte alors que, posant ses pièges à l’orée de la forêt profonde, ce trappeur avait été pourchassé en plein jour par le spectre d’une femme noire et âgée ; oui, un spectre…, car avec sa peau fanée virant au bistre, son odeur de charogne, la femme paraissait plus morte que vivante. Solide gaillard, bon père de famille, l’homme qui n’avait pourtant rien d’un illuminé, ne s’en était jamais remis. Ses derniers mots intelligibles : la description du terrifiant personnage… à coup sûr, une entité venue d’un autre monde !!! Aussitôt après, le malheureux s’enlisa dans un bafouillage inquiétant. Mais hélas, ces troubles du langage s’aggravèrent ! Pris de tremblements convulsifs, il tomba dans un état de profonde hébétude et pendant une semaine, méconnaissable derrière sa barbe de huit jours, les yeux révulsés, il resta recroquevillé dans un coin de sa case. Des crises d’hystérie répétées succédèrent à cet état de prostration préoccupant. Un beau matin, victime d’hallucinations, il se mit à courir tous azimuts dans les rues de la commune, en hurlant comme un forcené. Recueilli par le prêtre de la paroisse de Sans-Pitié, il crécha quelques temps dans la sacristie de l’église, plus obsédé par ses démons que par l’éducation de ses nombreux enfants. Et puis, une nuit sans étoiles, monsieur le curé le retrouva pendu à la corde du clocher.
Alors, une fois encore, le village tout entier fit amplement des gorges chaudes de Man Inéfô.
« Cela suffit !, proclama alors le curé. Nous ne pouvons laisser le pouvoir à ce personnage des ténèbres ! »
Regroupant des hommes et femmes de bonne volonté, une battue fut alors organisée par l’homme d’église pour débusquer l’esprit maléfique de la forêt.
Armés de chapelets, de croix, d’eau bénite et d’huiles saintes, le vaillant groupe, muré dans sa foi, prit le chemin des bas-fonds en scandant :
« Nous, habitants de Sans-Pitié, serons sans pitié pour Man Inéfô ! »
« Nous, habitants de Sans-Pitié, serons sans pitié pour Man Inéfô ! »
Une vingtaine de colonnes par deux avança dans un ordre rigoureux à travers la verte campagne. Suffisamment nombreux pour être intransigeants, suffisamment pieux pour ne pas être déstabilisés, suffisamment courageux pour ne pas être vaincus, hommes et femmes, exorcistes en herbe et fiers de l’être, frappaient avec force leur talon sur le sol terreux…
En approchant la forêt, leurs cœurs se mirent à battre un peu plus vite ; confiants, l’œil illuminé de mille feux, ils s’encouragèrent en braillant de plus belle :
« Nous, habitants de Sans-Pitié, serons sans pitié pour Man Inéfô ! »
« Nous, habitants de Sans-Pitié, serons sans pitié pour Man Inéfô ! »
Mais en s’engouffrant sous les hautes herbes, à peine arrivée sur la fameuse piste empruntée par les rares et infortunés randonneurs victimes dudit personnage des ténèbres , la solennelle infanterie perdit son assurance et se mit carrément à bégayer… un cafouillage indescriptible… ! Et refoulée par une force invisible, elle se dispersa. L’heure d’après, occultant comme par enchantement sa salutaire mission, elle conversait paisiblement sur la place publique près du grand bassin circulaire d’où émergeait une fontaine à tête de dragon. Mais, quand l’eau limpide s’échappant habituellement des naseaux en fonte de la bête s’arrêta de couler et rejeta des flammes, hommes et femmes revinrent à l’hallucinante réalité et un cri de stupeur collégial retentit. Et tous décrétèrent que Man Inéfô n’avait pas supporté cette tentative d’intrusion sur son territoire et le faisait savoir.
La leçon sembla avoir servi car, depuis, les rares preux habitants de Sans-Pitié en quête de détente, privilégièrent les plages sablonneuses et ensoleillées de la commune voisine aux sentiers ténébreux et inquiétants de leur forêt : s’octroyer un délassement assuré à la mer valait mieux que se balader dans ce paradis vert pouvant à tout instant se révéler cauchemardesque.
Quant à monsieur le curé, il prononça en faveur de Sans-Pitié quatre messes libératrices par mois et ce, pendant toute l’année suivante pour éviter dans la commune, une nouvelle manifestation diabolique de Man Inéfô.
Ainsi, toute cette région en contrebas du bourg fut complètement désertée et surnommée le fief de la diablesse . Une appellation terrible, menaçante… une appellation qui résonnait comme une mise en garde… une appellation qui concrétisait une incroyable réalité et accentuait la crainte de se retrouver nez à nez avec cette abominable et insaisissable femme.
Mais certains individus croient que le malheur n’arrive qu’aux autres ; ils sont sourds aux perpétuels avertissements. Alors, quand le destin s’en mêle, il suffit d’une insouciance débordante pour tout faire chavirer et transformer une agréable équipée en une véritable descente aux enfers.
L’aventure que vécurent à l’époque, Adriel et Djoko, des jumeaux âgés de douze ans, pris dans une tourmente insoupçonnable dans cette forêt, illustre bien cette pensée. Mais drôle de paradoxe, elle mit fin définitivement à la triste renommée de ce lieu si décrié. A compter de ce jour, la bourgade retrouva sa sérénité et sa joie de vivre. Toute peur disparut mais, fait marquant, la topographie, la faune et la flore de toute la contrée en furent bouleversées. Les habitants ne surent jamais la cause d’une telle transformation. Mais après avoir pris connaissance des tenants et aboutissants de l’équipée des adolescents, leur mère, Man Dèdette, comprit que ces évènements n’avaient pas de commune mesure. Et pour cause !
Elle avait l’impression qu’il s’agissait là de la suite logique des faits déroutants vécus douze ans auparavant.
Un plongeon dans son passé la conforta dans cette idée…
Agizul Lebrave
Charmée par le fossoyeur Agizul Lebrave, elle avait fait fi des réticences de sa famille en devenant sa concubine attitrée. Neuf mois plus tard, elle lui donnait deux fils Adriel et Djoko. Homme obscur, ténébreux et craint, Agizul avait trépassé la nuit suivant leur naissance et sa mort fulgurante restait encore à ce jour une véritable énigme.
Quand Agizul était revenu du cimetière, il n’avait déjà pas l’air dans son assiette ; en apprenant l’arrivée de deux fils au lieu d’un, il n’avait pas apprécié, mais vraiment pas apprécié du tout. Mais en réalisant que ses jumeaux étaient de surcroît nés coiffés* , au bord du malaise, il avait complètement changé de couleur. A croire que tout ça le dérangeait…
Pourtant, les distinguant du commun des mortels, cette particularité leur conférait des facultés exceptionnelles. Mais, quimboiseur impénitent, Agizul ne pouvait ignorer les grandes lois régissant les destinées.
« Aucune puissance n’est attribuée sans contrepartie ! » disait-il ordinairement pour justifier les sacrifices qu’il exigeait de ses crédules patients.
Consulté secrètement pour résoudre des problèmes sentimentaux, familiaux ou sociaux, l’homme ne se sous-estimait pas. La

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