MADJOUA, LA LIONNE , livre ebook

Mains Ouvertes Editions - Pierrette Fauste

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64 pages

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Lorsqu'un lionceau est menacé, la réaction de la lionne est immédiate. La lionne a rugi et dévoré le violeur. Nul ne pouvait lui reprocher d'avoir eu la peau de cet homme qui fit tant de mal autour de lui. Dans ce village, situé au centre de la Côte d'Ivoire, celui qui viole un enfant est banni. Il ou elle sera soumis à des rites de purification si l'affaire est portée à la connaissance de tous. L'histoire que je vous conterai est tragique car elle concerne mon viol et le crime commis par ma grand-mère Adjoua dite Madjoua pour venger mon honneur.

Sujets

Littérature africaine

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Costa de Marfil

Littérature africaine

Roman

Côte d'Ivoire

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Publié par	Mains Ouvertes Editions
Date de parution	01 janvier 2022
Nombre de lectures	51
EAN13	9782654309142
Langue	Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

MADJOUA, LA LIONNE (Roman) ISBN : 978 2654 309 142 Toute reproduction est interdite sous peine de poursuites judiciaires.

Note de l’auteureL͛histoiƌe de SaďiŶe, la filletteà neuf ans a violée dĠjà fait l͛oďjet d͛uŶe publication sous le titre deÀl’iŶtiŵe de ŵoŶ cœur. RéĠĐƌiƌe s͛avĠƌa ġtƌe une nécessité, pour la femme, la mère etl͛eŶseigŶaŶte tant le sujetŵ͛a paƌuimportant. Le viol doit être dénoncé et sévèrement puni. Cet acte hautement répréhensible gangrène la société du fait de son impact et de ses conséquences sur les victimes mais aussi sur leurs familles. Cette version prendra le titre de «Madjoua la lionne» à cause du rôle que joua la grand-mère auprès de sa petite-fille. Malheureusement, son actes͛avĠƌa ġtƌeaussi grave sinon plus, que l͛agƌessioŶ vĠĐue paƌ SaďiŶe.Dans ce nouveau roman, nous la découvrirons ainsi que les motivations de son acte criminel. Sa petite-fille, Sabine quant à elle, racontera les conséquences tragiques de cette agression sur sa vied͛adolesĐeŶte et de feŵŵe. Je dédie ce roman avec beauĐoup d͛huŵilitĠ et de ƌespeĐtà celles qui ont vécu un tel drame. Puissent- elles recevoir laguĠƌisoŶ du Đoƌps et de l͛âŵe.Pierrette Fauste

PrologueJe ŵ͛appelleSabine Darby, épouse Kouadio.En cette journée dominicale, je suis en compagnie de mon époux Nicolas etd͛Emmanuel, mon fils. Ce dernier, un prêtre, est venu déjeuner avec nous après son office dans sa paroisse. Pendant le repas, Nicolas a remarqué mon air soucieux derrière mon sourire de façade. Il se demandait si mes pensées avaient un rapport avec les turbulences de mon passé. Mais pourquoi y repenser alors que les nuages noirss͛ĠtaieŶtdissipés avec le temps. Ma carrière, de même que ma vie de famille exemplaires, ne témoignaient-elles pas de ce que la page s͛Ġtaittournée ? Qu͛est-ce qui pouvait alors expliquer ou justifier cetaiƌ pƌostƌĠ Ƌue j͛avais arboré durant tout le repas ? Certes, bien des interrogations subsistaient. On pouƌƌait s͛iŶteƌƌogeƌ suƌ le fait ƋueSilas et Adeline laissèrent à ma grand-mère Adjoua le rôle d͛aŶge gaƌdieŶdans ma vie. Chacun partit se reposer et le calme revint dans la maison. Nicolas, me retrouva en pleine méditationsuƌ la teƌƌasse d͛où je Ŷ͛avais pas ďougĠ de l͛apƌğs-midi, Đe Ƌu͛ilcomme le signe interpréta d͛uŶ gƌaŶd tƌouble. Il me questionna aussitôt désireux de savoir ce qui me tracassait depuis le déjeuner. Peu étonnée par sa perspicacité, je sentis que je devais requérir son avis. -Tout à l͛heuƌe, eŶ ƌegaƌdaŶtl͛iŶŶoĐeŶĐe, l͛insouciance de Marie-Noëlle, je me suis revue enfant.J͛ai peƌçuscomme une évidence la nécessité de mettre par écrit ce drame que je pensais loin derrière moi. Cette histoire ŵ͛eŶĐoŵďƌe l͛âŵe et le Đoƌps depuis si longtemps ! Je dois en parler même si jeŶ͛ignore pas ses possibles conséquences sur nos vies et sur ma carrière. -Nous savons tous les deux, dit Nicolas que ce qui touche au sexe est délicat, tabou et sujet à toutes sortes de préjugés. Ce livre, une fois puďliĠ, devieŶdƌa l͛oďjetde toutes les ĐoŶveƌsatioŶs à l͛uŶiveƌsitĠ. Supporteras-tu les regards, les chuchotements dans ton dos, les silences à toŶ appƌoĐhe, le fait d͛ġtƌe iŶdeǆĠe? Pense aussi à tes défunts parents à qui on reprochera leur négligeŶĐe Đoupaďle eŶveƌs l͛eŶfaŶt Ƌue tu étais. Et bien sûr, il y a ta grand-mère Madjoua. As-t-tuĐoŶsĐieŶĐe Ƌu͛eŶ exposant sa vie, elle devra peut-être répondre de son acte ? -Publier ce témoignage est le prix à payer pour être libérée. Je pense aussi à toutes ces fillettes, à celles qui ont payé le prix fort, à savoir ma mère Adeline et ma grand-mère Adjoua. 4

Apƌğs uŶ loŶg sileŶĐe, NiĐolas ƌepƌit soŶ pƌopos Ƌu͛il voulut plus ƌassuƌaŶt: -ChĠƌie, je ŵ͛iŶĐliŶe devaŶt ta voloŶtĠ. Se ƌaĐoŶteƌ Ŷ͛est pas Đhosefacile ; aussi je salue ton courage. Je serai là pour te soutenir toutes les fois où tu auras besoin de conseils ou de prendre du recul. J͛espğƌe de tout Đœuƌ Ƌue tu ƌessoƌtiƌas gƌaŶdie de Đette aveŶtuƌe daŶs laƋuelle tu veux te lancer. À ta plume, Madame Kouadio ! Bien que Nicolas ait approuvéŵoŶ pƌojet d͛ĠĐƌituƌe, il ŵ͛appaƌut tƌğs vite Ƌue je devais insister sur le rôle de Madjoua, ma grand-mère. Celle qui pour venger ŵoŶ hoŶŶeuƌ, se ƌeŶdit Đoupaďle d͛uŶ Đƌiŵe doŶt l͛hoƌƌeuƌ la pouƌsuivƌa jusƋu͛à la fiŶ de ses jouƌs. Ce livƌe seƌa l͛hoŵŵage rendu à cet acte insensé Ƌu͛elle posa. Dğs Ƌue je l͛eus Đontacté, elle donna son accord, se disant extrêmement honorée.C͛est daŶs Đe ĐoŶteǆteƋue dĠŵaƌƌa l͛ĠĐƌituƌe de Đe livre que je lui dédie.

Chapitre I Madjoua, la lionne J; suis-je une enfante débuterai mon histoire par une simple question normale? Il ŵe seŵďle Ƌu͛une enfant normale, heureuse aime jouer, chanter et affectionne les câliŶs saŶs peuƌ d͛ġtƌe touĐhĠe. Cefut ŵoŶ Đas jusƋu͛à l͛âge de neuf ans. Puis, l͛abominable agression qui sonna la fin de mon enfance, compromettra mon adolescence et handicapera ma vie de femme. Mon époux eut beau attirer mon attention sur le dangerà paƌleƌ d͛uŶ sujet aussi sensible, je tenais à le faire. Ce serait une façond͛eǆoƌĐiseƌ l͛iŵpaĐt de Đe viol sur ma vie. Nicolas, mon époux avait fini par accepter mon projet. Je ŵ͛appƌġtai àle démarrer quand j͛ai réalisé que je devais laisser la première place, à Madjoua ma grand-mère.C͛est vƌai Ƌueun acte de douleur dans terrible mais avec sang-froid, elle se rendit Đoupaďle d͛uŶ Đƌiŵe Ƌuiaurait pu la faire condamner au regard de la loi. Cependant, nul dans son village ne lui aurait reproché la mort de cet homme immonde. « Ce fou »Ƌui ŵ͛avait fait tant de mal! Là-ďas daŶs soŶ village au Đœuƌ de la savaŶe, on la présenterait comme une jeune fille dont la beauté respectait les canons de la beauté africaine. Adjoua Kouakou, dite Madjoua, la lionne avait été dotée par la nature de réels atouts : un cou ciselé, tel un tissu dentelé, une denture blanche soulignée par le trou de la chance et un port altier accentué par une belle cambrure. Tous les hommes de son village auraient aimé lapƌeŶdƌe pouƌ Ġpouse, Ŷ͛eût été son caractère exécrable. Effectivement, ses colères comme son franc-parler étaient légendaires, à la limite, intolérables chez une fille. Son père, lui-même, était incapable de supporter ses excès de colère. IlŶe deŵaŶdait Ƌu͛à lale caser, prétendant, fût-il de condition modeste ou plus âgé. Son père Kouakou eut sept filles d͛uŶe pƌeŵiğƌe uŶioŶ. Puis, jugeant sa femme incapable de lui donner un héritier, il prit une seconde épouse. Cette dernière lui donna encore cinq autres filles. Akissi, quoique très belle, était une vraie mégère qui cherchait en permanence des noises à la première épouse. La cour retentissait toute la journée de leurs palabres parce qu͛Adjoua se croyait obligée de défendre sa mère dont l͛attitude soumise la révoltait. Ce comportement les condamnait à subir le même sort : celui de victimes bafouées, négligées, en proie aux tourments des rivales. Son père, en prenant une deuxièmefeŵŵe Ŷe s͛atteŶdaità vivre un tel pas calvaire. Les querelles incessantes des femmes de sa cour empoisonnaient sa vie.L͛hoŵŵe àrevenu de la plantation, courait se réfugier dans la peine 6

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