Loulou
74 pages
Français

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Loulou , livre ebook

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Description

La perte d'un animal nous cause une douleur intense dont nous taisons la violence par pudeur et par honte.



Après la mort de mon chien Loulou et pour faire face à ce chagrin, j'ai voulu revivre ces années illuminées de sa présence réconfortante et accueillir la réminiscence d'autres souffrances et d'autres deuils.



Ce bref roman parcourt par le récit et la narration poétique ces joies et ces douleurs de l'existence que nous partageons avec les animaux.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 11 juin 2021
Nombre de lectures 3
EAN13 9782414524884
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
Immeuble Le Cargo, 157 boulevard Mac Donald – 75019 Paris
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-52489-1

© Edilivre, 2021
Exergue

Oui, c’est par incapacité d’être chien que j’écris.
Madeleine CHAPSAL – L’ami chien
Du chaos confus de ces idées, une pensée blasphématoire dont elle ne peut se débarrasser germe dans l’esprit de Tereza : l’amour qui la lie à Karénine est meilleur que l’amour qui existe entre elle et Tomas. Meilleur, pas plus grand.

Milan KUNDERA – L’insoutenable légèreté de l’être
Loulou
Loulou, ces deux syllabes si douces qu’on prononce du bout de la langue.
Loulou, Loulou, Loulou, sur tous les tons : pour t’appeler, pour te parler, parce que tu nous fais rire.
Loulou, pour te serrer contre moi en répétant inlassablement ton nom comme une prière, comme un mantra entêtant.
Loulou comme tous ces mots à deux syllabes qu’un jour on ne dit plus : maman, papa.
Ces mots qui se perdent dans notre passé et qui reviennent cogner à nos oreilles.
Ces mots qu’on dira jusqu’à la fin, quand notre fin viendra et qu’on appellera dans le vide de notre solitude.
Loulou, reste ici !
C’est tellement court une vie de chien…
Le chien
J’ai toujours dit : « Loulou n’est pas un chien ».
On me répondait : « Ah non ? Qu’est-il alors ? »
Il y a un être plus grand que toi dans ce corps, Loulou.
Ce regard si profond vient de tellement loin, je sens que tu me regardes du fond des temps.
Au fond de tes yeux fixés sur moi, il y a une porte ouverte sur l’éternité.
Le langage
J’ai conscience de l’étrangeté de cette drôle de lettre que je t’écris, Loulou.
Je n’ai jamais cessé de te parler alors pourquoi ne pas t’écrire maintenant ?
Je te parlais avec les mots du quotidien, avec les mots de l’amour et les mots de l’infini.
Tu me répondais avec ton souffle, tes frôlements et ce langage de l’au-delà des mots.
Et nous nous comprenions.
Ecrire est ma façon de répondre aux messages que tu m’adresses d’un autre monde.
La Saint-Valentin
Le soleil de février vient réchauffer la maison à travers les baies vitrées.
Tu es couché dans ton panier. J’observe ton ventre qui se soulève au rythme de ta respiration qui devient plus profonde, comme un léger ronflement.
Je t’ai donné un calmant, j’espère que tu ne souffres pas. Comment savoir ?
Je scrute ton attitude comme tu as fixé ton regard sur moi pendant toutes ces années.
Je te parle doucement. Loulou, mon Trésor, mon petit Trésor, je suis là.
Lorsque j’ai décidé de te ramener à la maison après une journée et une nuit passées dans ce grand hôpital pour les animaux, les vétérinaires m’ont beaucoup parlé. En termes techniques. Ils m’ont expliqué en détail toutes tes souffrances de vieux chien : maladie valvulaire dégénérative de stade 3, insuffisance rénale aiguë, troubles neurologiques. Ils pouvaient poursuivre les investigations, passer ton corps à l’échographe, au scanner, te perfuser pour faire fonctionner tes reins en te gardant dans une cage à côté d’autres chiens qui criaient, qui aboyaient.
J’ai décidé de te ramener à la maison, dans notre maison, dans ton panier. Je t’ai surveillé toute la nuit, tu t’agitais un peu.
Rêvais-tu à tes longues balades en solitaire dans la forêt, à tes bagarres de voyou, à tes amours avec la grande rousse, à tout ce qui fût ta vie ?
Au matin, je t’ai soulevé de ton panier, tu t’es abandonné dans mes bras.
Je t’ai posé dans l’herbe, le nez au ras du sol, tu as eu la force d’écarter tes pattes arrière pour faire pipi. Je t’ai pris dans mes bras et me suis assise sur un banc.
Le chant des oiseaux était incroyablement puissant. Toute cette agitation dans les arbres et au-dessus de nos têtes est venue me surprendre.
A l’approche de la Saint-Valentin, alors que l’hiver nous enveloppe encore, la nature renaît tellement fort que j’en suis toujours étonnée. Le vent frais t’a fait frissonner et j’ai serré ton petit corps contre ma poitrine.
J’ai senti les prémices de ce printemps que tu ne verrais pas et j’ai songé que je me souviendrai toujours de nos derniers instants en cette période de Saint-Valentin comme un clin d’œil du destin à un amour absolu.
La décision
Je ne veux pas être séparée de toi. Je te regarde dormir et t’agiter et je ne parviens pas à me résoudre à appeler le vétérinaire. J’ignore toujours si tu souffres et je te parle doucement.
Je dois décider de cet instant. J’ai ce pouvoir de décider pour toi. Ce terrible pouvoir. Je scrute, je tente d’apercevoir un signe de ta part qui me dirait ce que tu veux.
M. Houellebecq le dit ainsi : « Le chien dépose sa vie entre vos mains », cette phrase a tout son sens en ce moment.
Mais tu n’es pas un chien ! me souffle une petite voix.
Je ressens ce poids immense de la décision à prendre.
J’ai bien conscience de ne pas décider de la vie et de la mort, juste de l’instant, quelques jours de plus ou de moins, quelques instants volés à l’éternité et peut-être quelques souffrances que je t’inflige.
Attends-tu mon signal pour partir comme tu l’as si souvent fait ?
Pour quitter ton panier, la maison, le jardin. Disparaître à jamais du chemin qui descend vers la forêt, celui que tu as parcouru des milliers de fois.
Je me suis tellement inquiétée pour toi, toi le fugueur, le chien de la rue qui partait le matin pour ne rentrer qu’à la nuit tombante.
L’écho de ma voix criant ton nom dans les bois : « Loulou… Tu es là, Loulou ? »
Es-tu là, Loulou, es-tu encore là ?
L’animal
Il y a une semaine, tu courais encore. Je te trainais au bout de ta laisse au milieu de la forêt et, comme un Petit Poucet, je t’abandonnais en te détachant et en faisant mine de partir tout en gardant un œil sur toi.
J’observais ce moment où, te retrouvant seul sous les grands pins, tu regardais autour de toi. Tu commençais à sentir le sol, respirer l’humus, toutes ces odeurs que je ne pouvais percevoir.
...

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