Lettre d Amor
198 pages
Français

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Lettre d'Amor , livre ebook

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Description

" Je te vois, je te vois tous les jours. Et pourtant, tu ne me vois pas. Je te vois. Je te vois depuis peu. Je te vois depuis la mort d'Asaël. Depuis qu'il a expiré son dernier souffle à tes côtés, je te vois. Quand je suis morte, je ne voyais que lui. Et je n'ai pas compris tout de suite pourquoi je ne voyais que lui. Je savais qu'Asaël ne pouvait pas faire une chose pareille, et le pire dans tout cela, c'est que je n'ai pas vu qui m'a pris la vie, je n'ai pas vu qui m'a tuée."

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 21 septembre 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414478552
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du Président Wilson – 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-47854-5

© Edilivre, 2020
Prologue
« Vous savez, ce soir-là quand je me suis couchée, j’ai cru que je m’étais couchée dans un rêve. Plusieurs fois dans la journée, en longeant les couloirs du lycée, je me disais que ce n’était pas possible. Qu’est-ce qu’on allait penser de moi, de nous, de vous ?
Ce soir-là, quand je me suis couchée, j’ai pensé à vous et à votre position délicate. Lorsque vous avez fait l’appel et que votre voix a tremblé en prononçant d’une petite voix fluette et embarrassée mon prénom et mon nom, je n’ai pas pu répondre. Je me revois lever la main droite telle une coupable à la barre. Qu’est-ce qu’on allait penser de vous, de nous, de moi ?
Ce soir-là, quand je me suis couchée, j’ai voulu remonter le temps. Oui, je voulais revenir en arrière et me réinventer un été loin de vous. Je vis un cauchemar éveillé, monsieur. Monsieur, j’hallucine, maintenant je dois vous appeler « monsieur ». Je ne disais pas cela cet été, je vous appelais par votre prénom et je disais « tu ». Et c’était bien, c’était bon. Qu’est-ce que les gens pensaient de moi, de nous, de vous cet été ?
A mon avis, pas grand-chose, je fais plus que mon âge, la preuve : j’ai réussi à vous faire croire que j’étais majeure. En fait, vous ne m’avez pas posé la question, il est vrai que j’aurais pu vous le dire, mais comprenez que l’entrée au lycée ne m’enchante pas et que je m’impatiente de rentrer à l’université. Et maintenant que vous m’avez vue dans la troisième rangée, vêtue de ma salopette en jean et de mon tee-shirt bordeaux, qu’est-ce que vous pensez de vous, de nous, de moi ?
Je sais que vous êtes quelqu’un de bien dans la vie de tous les jours, j’ai eu l’occasion de le découvrir durant mes vacances. Est-ce que vous serez toujours attentionné, ou est-ce que vous me punirez pour vous avoir menti ? Je sais que je le mérite. Qu’est-ce que vous pensez de moi, de nous, de vous ?
Vous savez monsieur, j’ai bien regardé mon planning et votre matière est facultative pour le bac. Je peux y renoncer si vous le souhaitez, ou vous pouvez me mettre de mauvaises notes et me proposer de me concentrer sur une autre matière pour avoir des points en plus.
Pourtant, j’aime la musique, mais je suis prête à y renoncer pour me faire pardonner. Mon père, je l’oublie, il ne va rien comprendre. C’est moi qui ai choisi ce lycée pour justement avoir du temps pour la musique. Qu’est-ce qu’ils vont penser de vous, de nous, de moi ?
Qu’est-ce que je raconte ? Il n’y a pas de nous, j’ai bien vu que vous étiez en colère. Vous me détestez, j’ai gâché votre vie, alors par pitié ne gâchez pas la mienne, car je dirai à qui veut l’entendre ce qu’il s’est passé entre nous cet été.
Oui, monsieur le professeur, cette année, nous serons deux à penser que nous vivons un cauchemar éveillé. »
Première partie La lettre d’Aimy AMOR
Anaé, Aimy, Asaël
Chapitre 1 : d’Anaé à Asaël Six ans après la lettre…
C’est le jour où j’ai eu cette lettre dans les mains que tout a changé. Et tu sais quoi ? Je n’ai pas eu cette lettre n’importe quel jour. Je l’ai reçue le jour de ton enterrement. Deux ans après notre rencontre, deux mois après ton arrestation, et trois jours après ta mort. Je suis la fiancée, la veuve la plus maudite de cette terre. Par où dois-je commencer ? Je t’avoue, je suis perdue, et pourtant, trois mois plus tôt, j’étais la femme la plus heureuse du monde. Moi, Anaé Ndia, femme noire et ronde, que l’on a tellement traitée de grosse vache durant son adolescence, j’allais me marier avec toi, le plus sexy des professeurs de musique d’un lycée privé prestigieux de la capitale. Tu te souviens du jour de notre rencontre, tu étais venu à la boutique de robes de mariée où ma mère travaille. Et c’était très mal parti entre nous, en voyant la minceur de ma mère, tu as eu du mal à croire que j’étais sa fille, fraîchement diplômée d’un bac professionnel dans les métiers de la mode et du vêtement. Tu étais venu aider ta sœur à choisir sa robe pour le grand jour. Tu t’en souviens ? Ta sœur, grande, élancée et belle avec ses longs cheveux bruns et ses yeux marron-vert. Et ce fut un plaisir pour moi de m’occuper de ses essayages, et lorsqu’elle sortait de la cabine, à chaque fois tu avais un mot doux et attentionné pour elle. J’ai trouvé cela craquant, c’était tellement adorable de ta part. Et tu es revenu à chaque fois, pour chaque essayage, et j’étais là, heureuse de prendre part à ce mariage qui allait arriver bien vite. Il est vrai que ta sœur nous a donné du travail pour l’été, puisque son mariage était prévu pour septembre. Ayant travaillé tout l’été, je m’étais octroyé une semaine de vacances au début du mois de septembre avec des amies avant de rentrer en formation BTS design de mode, textile et environnement. Pour les vacances entre filles, nous avions choisi de partir à Barcelone. J’avais fait cette coiffure que tu aimes tant, des mèches, j’avais emporté avec moi une incroyable quantité de robes, mes vernis, ma palette de maquillage, et mes maillots de bain. Avec les filles, on avait loué une maison avec piscine. J’ai beau être ronde, je m’aime et je vis à fond. Apparemment, cela t’a plu. Je l’ai su d’ailleurs durant ces vacances, au milieu d’une de nos soirées avec mes amies et sûrement futures collègues Ambre et Anaïs.
Bien qu’elles soient romantiques tout comme moi, Ambre et Anaïs sont différentes sur bien des points. Ambre est une femme blanche toute menue et pourtant, elle a une voix grave qui porte et tombe très vite amoureuse. Cela me brise le cœur parfois, je n’aime pas la voir souffrir. Anaïs, c’est la joie de vivre, originaire d’un pays en majorité musulman, elle porte son voile fièrement, et attend l’homme qui respectera son choix. Moi, je te voulais toi. Et je l’ai su dès notre première rencontre. Bien que tu aies été maladroit en voyant ma mère, je savais que je te voulais toi. Et ce soir-là, en Espagne, quand ma mère m’a appelée pour me dire que tu étais passé me remercier à la boutique, j’étais tellement heureuse. J’y avais vu un signe. Et je ne m’étais pas trompée. En rentrant à Paris, je me suis comportée comme une enfant qui recherche désespérément son jouet. C’était ton numéro que je cherchais dans la boutique, tu nous l’avais donné au cas où ta sœur ne serait pas joignable. Et bien évidemment, je l’ai trouvé et nous nous sommes vus et là, j’ai su ton prénom et ton nom : Asaël Damien. Tu m’as proposé un déjeuner pour commencer. Tu m’as expliqué que tu avais été professeur dans un lycée privé, mais que pour toi, le lycée, c’était fini. Tu avais un groupe de musique à côté, tu jouais de la batterie, et tu étais sur Paris depuis peu car tu voulais désormais donner uniquement des cours dans un conservatoire. Je n’ai pas été curieuse de savoir pourquoi tu ne voulais plus travailler au lycée, il faut dire que je le quittais tout juste et que j’étais pressée de commencer une nouvelle vie. Alors, pendant que tu me parlais, je t’écoutais tout simplement, et j’admirais ta beauté. Ton teint mat, tes yeux foncés, ta grandeur, il n’y avait pour moi aucun défaut. Et puis tu t’es intéressé à moi, tu m’as demandé mon prénom, mon nom, mon âge et j’ai répondu : « Anaé Ndia, dix-huit ans ! ». Tu m’en as demandé plus sur mon avenir, ce que je voulais faire. Tu m’as annoncé ton âge, et tu as précisé : « J’ai vingt-huit ans, est-ce que cela te pose un problème ? ». Je t’ai répondu : « Non, mais sache que je suis vierge et que je compte le rester, le temps qu’il sera nécessaire. Cela te pose un problème ? » Et tu as répondu : « C’est tôt pour parler de cela. » Et c’est ainsi que je me suis confiée à toi : « Mon physique n’est pas un avantage pour moi, je me plais mais je n’ai pas l’impression de plaire. » Et tu as déclaré « Tu es très bien comme tu es, ne laisse personne te dire le contraire. On prendra le temps qui te sera nécessaire, il faut d’abord que tu t’aimes avant d’aimer une autre personne. » Et mon plat de spaghettis bolognaise est arrivé et ta pizza aux légumes aussi.
Là, je t’avoue, j’étais un peu perdue, et je te regardais manger ta pizza à la main avec un air interrogateur. Je n’avais pas compris la phrase que tu m’avais dite : « Il faut d’abord que tu t’aimes avant d’aimer une autre personne. » Je n’avais jamais vraiment pensé à cela. Il faut dire que j’ai passé ma vie au milieu de jeunes futures mariées, minces, parfaites, à la recherche de la robe parfaite pour un jour parfait. Et d’un autre côté, à l’école, au collège, au lycée, je regardais la morphologie de mes camarades en me demandant qui aurait le droit de porter une création de ma mère. Je sais bien qu’il y a des robes de mariée pour les femmes rondes, fortes, mais pas assez à mon goût. Si tu savais le nombre de fois où j’ai entendu des clientes dire qu’elles avaient perdu du poids rien que pour rentrer dans une création de ma mère. Alors, oui, pour moi être aussi mince qu’un bâton revient à avoir un mariage parfait, à ne pas choisir une robe par dépit, parce que c’est ce qu’il y a en stock. Tu as bien vu que je regardais d’une façon étrange et tu m’as rassurée en me disant : « Tu me plais, physiquement et j’ai le sentiment que tu me plairas bien plus une fois qu’on se connaîtra mieux. J’ai l’intention de faire en sorte que tu t’aimes avant de tenter quoi que ce soit avec toi. Je vais attendre que tu sois prête. »
Et tu n’as pas menti, être avec toi durant mes années en BTS mode, c’était parfait. A croire qu’il fallait que je te rencontre pile à ce moment-là. J’ai enfin troqué mon dressing rempli de vêtements noirs contre un dressing un peu plus coloré, à la grande surprise de ma mère. Je variais mes coiffure

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