Les Rescapés du Piacere
312 pages
Français

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Les Rescapés du Piacere , livre ebook

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Description

Il y a des jours avec, il y a des jours sans. D'une façon générale, le hasard pratique le jeu de l'alternance. Lorsqu'il est heureux, il est perçu comme la conséquence naturelle d'une vie bien construite. En revanche, quand il revêt sa cape de l'adversité et qu'il s'acharne, l'existence devient calvaire et l'attente des jours meilleurs semble une éternité. Loin d'avoir un biorythme en berne, Antoine Garcia joue simplement de malchance et subit la loi des séries. Tout un chacun n'est pas à l'abri d'une période noire interminable. Pour les optimistes, la chance peut ressurgir à tout moment. Dès lors, il n'y a qu'un seul cap : le bout du tunnel.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 juin 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342052138
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les Rescapés du Piacere
Jyhel
Mon Petit Editeur

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Mon Petit Editeur
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Les Rescapés du Piacere
 
 
 
À Enzo et Fabio, quand ils seront grands !
 

 
 
Retrouvez l’auteur sur son site Internet : http://jyhel.monpetitediteur.com
 
 
 
 
Avant-propos
 
 
 
Toute ressemblance patronymique ou circonstancielle, dans cette histoire, ne serait que pure coïncidence.

 
 
Préface
 
 
 
Savons-nous qui nous sommes vraiment ? Depuis notre plus tendre enfance, la vie est une succession de méandres agrémentés de carrefours dont le choix des directions prises est souvent circonstanciel. Il aurait suffi d’un rien pour qu’à un instant précis nous suivions une autre route. Or, cette situation d’orientation s’est reproduite maintes fois et perdure tout au long de notre vie. Par conséquent, un seul choix différent parmi cette multitude d’options et tout aurait été autrement.
Si le hasard joue un rôle prépondérant, dans la majorité des cas, la décision finalement nous revient. Maintenant, les critères retenus pour décider sont bien souvent sous influence. Autant dire que le cheminement de la vie est d’une grande complexité. Pour tous ceux qui affirment, « si c’était à refaire, je ne changerais rien », il y a fort à parier que, le vécu aidant, la voie suivie finirait par diverger.
Que dire alors quand des événements majeurs surviennent ?

 
 
Joyeux anniversaire…
 
 
 
Le restaurant est bondé, comme tous les samedis soir. Il est difficile de dire si la foule ne vaut pas mieux qu’une salle aux trois quarts vide en termes d’anonymat. Hormis nos voisins directs qui pourraient prêter une oreille furtive et surprendre notre conversation, le brouhaha et le nombre de quidams préservent notre intimité.
 
— Cela devient une habitude, mon chéri !
— De venir ici pour les grands événements de notre vie de couple ?
— Exactement !
— N’aimes-tu pas ?
— Si Antoine, j’adore !
— J’ai cru comprendre qu’une certaine routine vient se muer en lassitude !
— Absolument pas, mon chéri ! Quatorze ans de vie commune ressemblent à un exploit de nos jours. D’ailleurs, avec ma caisse noire, j’ai décidé de nous offrir un petit cadeau, histoire de jalonner notre existence d’une pierre blanche !
— Ah bon ! Dis-je à la fois surpris et frétillant d’impatience.
— Tu nous offres le couvert, à moi de nous offrir un petit plus !
 
Se faisant, elle glisse la main dans son sac du même nom pour en ressortir une enveloppe visiblement bien garnie.
 
— Qu’est ce que c’est ?
— Regarde !
 
Billets d’avion, billets de croisière, je ne sais pas par où commencer !
 
— Nous allons nous envoler jusqu’à Ponta Delgada puis, sur un immense paquebot, la croisière s’amuse nous attend au gré des vagues de l’océan, entre les îles battues par le vent et jusqu’à Gibraltar où la Méditerranée nous tendra les bras.
— Ponta Delgada ?
— Aux Açores, mon biquet ! Ça ne sert à rien d’être prof alors !
— J’enseigne l’anglais, Murielle, pas la géographie !
— Quand même !
— Et c’est pour quand ce petit périple ?
— Aux vacances de Pâques !
 
Comme mes parents m’ont donné de l’éducation, je me lève légèrement, me penche au-dessus de la table et ce, à droite des bougies, puis j’embrasse ma femme pour la remercier. Elle semble apprécier ce baiser. Il est vrai qu’ils se font plus rares désormais. L’amour fou du début de notre mariage s’est peu à peu métamorphosé en une vie aimable commune où l’apprentissage du compromis est devenu la condition sine qua non à l’équilibre du couple. Bref tout change ! Disons que les sentiments sont un peu comme le bon vin. Au début le nectar est sur le fruit et dégage des arômes impétueux puis, avec le temps, le bouquet se fond dans des notes plus subtiles et complexes. Elles sont dites boisées, au parfum d’humus, ou de cuir voire aux senteurs animales.
Elle me sourit et me rend la politesse d’un clin d’œil complice.
 
— Les douceurs océaniques te feront oublier quelque temps ton collège de Seine Saint Denis !
— C’est vrai, ça ne me fera pas de mal ! Je dois dire que je sature. Mes élèves ne savent même pas pourquoi ils se lèvent tous les matins, hormis le désagrément que cela leur occasionne puisqu’ils se sont couchés tard la veille. De plus, en ce qui concerne mon cours, la langue de Shakespeare les interpelle autant que le serait un poisson rouge par un scoubidou !
— Tu vois bien, il est temps de changer d’air !
 
Je ne peux qu’être d’accord même si les vacances en groupe ne m’ont jamais attiré. Ma tasse de thé, c’est le retour à la nature, le silence d’abord puis le chant des oiseaux voire des cigales, le souffle du vent, les fragrances de la garrigue ou de la pinède, le bruit régulier les vagues qui meurent indéfiniment sur la grève, le grand déballage de couleurs sans cesse changeantes au fil des heures. La rumeur des hommes ne représente qu’un soupçon de cette symphonie des sens. J’essaye de me convaincre que la croisière laissera un peu de place pour la communion avec la vie océanique.
Tandis que mes pensées s’éternisent dans les perspectives délicieuses d’un bien-être à la fois pastoral et marin, Murielle me ramène à la réalité.
 
— Mange ! Ça va être froid !
Pourtant, « mon cabillaud croûte au sel, en habit de chou vert, poêlé à la moutarde » a toutes les chances de contenir toute déperdition calorique. Quand la morue se met à table, c’est bien qu’elle n’a pas envie de se faire refroidir, comme dirait Audiard !
Pour le coup, je bois un coup ! Cette rasade de muscadet sur lie me remet les idées en place.
 
— Et toi, la croisière, ça te plaît ?
— Mon rêve, Toinou !
 
Alors on trinque ! Une deuxième lune de miel sur les flots, pourquoi pas !
 
Les jours passent et les vacances scolaires approchent, comme toutes les six semaines ! Ce grand privilège du métier d’enseignant fait que nous ne sortons jamais du cycle scolaire et ce, de la maternelle jusqu’à la retraite. Autrement dit, je n’ai jamais mis les pieds dans la vraie vie si ce n’est que dans le neuf trois, c’est elle qui vient à moi et pas toujours sous ses meilleurs atours.
Il fut un temps où enseigner positionnait le maître ou le professeur sur la plus haute marche de la société civile. Il y a cent ans, le maire, le curé et l’instituteur n’étaient-ils pas les trois notables du village ? La voix du maître était parole d’évangile même s’il était communiste ! La société avait un sens. Maintenant, on marche sur la tête. Je n’entrerais pas dans le détail mais disons simplement que je suis passé de l’enseignement à la surveillance puis au domptage. La classe de ma jeunesse, où l’on n’entendait pas la mouche voler, est devenue l’endroit où la même drosophile ne se risquerait pas, fût-elle anglophile !
Quel dommage, quelle belle mission que de transmettre la connaissance ! C’est comme dire des milliers de secrets, donner des milliers de cadeaux, perpétuer la progression de l’humanité afin qu’elle se désanimalise, participer à la longue marche du destin de l’espèce !
Bref, en fin de cycle trimestriel, j’ai toujours besoin de vacances. C’est une question de survie.
 
Alors, on se prépare. À Pâques, il peut faire frisquet ! Le pull est de rigueur dans la valise qui ne doit pas peser trop lourd.
Jour « J » moins un, les élèves sont déchaînés. On dit qu’ils sont fatigués les petits chéris. De mon temps, la fatigue était constante tout au long de l’année et elle était intellectuelle. Aujourd’hui, j’ai bien peur que l’excitation les surmène et qu’elle ne soit due qu’à la relâche générale.
Je m’en moque, le dernier jour s’écoule dans un foutoir sans nom et quand vient la sonnerie, elle prend l’allure d’une immense délivrance.
À mesure que les têtes blondes évacuent l’école publique, le silence revient. Je m’assure de la propreté de la classe pour ne pas dire de son intégrité, je salue mes collègues comme il se doit et, à mon tour, joue la fille de l’air.
Sur le chemin de la maison, gai comme un pinson, j’entonne quelques notes. Demain à l’aube, il sera temps de s’envoler vers des cieux açoréens, ce qui, assurément, ensoleillera nos âmes ténébreuses.
Le doigt sur le bouton de l’ascenseur, les notes ne me quittent pas et la mélodie devient ritournelle. La clé dans la serrure met fin au récital.
 
— Chérie, ça y est, c’est la quille !
Mon euphorie verbale reste sans réponse ou plutôt sans écho. La vue de ma mère, dans l’entrebâillement de la porte de chambre, m’interroge.
 
— Qu’est ce qui se passe ?
— Murielle n’est pas bien !
— A-t-elle vu un docteur ?
— SOS médecins sort d’ici !
— Alors ?
— Il a diagnostiqué une crise de foie.
— Une crise de foie !
— Oui, elle en est même tombée dans les pommes de faiblesse quand elle a voulu se lever.
— Ça va aller ma chérie ? Dis-je en m’adressant directement à mon épouse, cette fois.
— Tu veux dire pour demain ?
— Oui, pour notre croisière !
— J’ai bien peur que non ! Tu n’as qu’à y aller avec Belle-maman !
— Avec ma mère ?
— Ben quoi, qu’est-ce qu’elle a ta mère ?
— Rien Maman, excuse-moi !
 
La perspective d’une seconde lune de miel s’éclipse et je ne me vois pas dans la peau d’Œdipe.
 
— Il ne s’agit pas de ça mon chéri, renchérit Murielle. Je n’ai pas pris d’assurance annulation. Ce serait tout de même dommage de tout perdre. Et puis je suis certaine que Belle-maman serait heureuse de se retrouver avec son fiston.
 
J’en ai le souffle coupé. Il est bien entendu concevable d’emmener ses parents en vacances mais dans le contexte croisiè

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