Les Hommes se cachent pour pleurer
220 pages
Français

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Les Hommes se cachent pour pleurer , livre ebook

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Description


S'étant renseigné sur le motif de la tristesse d'Amélie, le faux samaritain lui proposa de résoudre son problème illico presto. Posant alors un regard de volupté sur sa cible qui, déjà à 16 ans à l'époque, avait une forme dotée de tous les accessoires et qui n'avait pas grand-chose à envier à une vraie dame, le pervers brandit son offre dans une perspective de donnant-donnant. Quel cochon ! Amélie irrésistiblement se laissa aller, et ce qui devait arriver arriva. Elle dut porter et supporter les 95 kilos de cet enfoiré au corps fétide de transpiration résultant de l'équation bilan entre les produits de dépigmentation et sa peau à l'haleine chargée d'avidité mercantile. Après son forfait érotique, le pervers balança un sale vieux billet de mille francs à la victime. Certes, Amélie retourna à la maison avec l'argent au complet, mais ce fut un grand traumatisme à gérer les jours suivants, et elle souffrit seule en silence. Même au retour de Joe, son grand confident, elle n'osa même pas aborder ce sujet. Amélie avait tellement honte d'elle-même et se sentait innocemment coupable de cette terrible mésaventure.



Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 45
EAN13 9782373162837
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les Hommes se cachent pour pleurer
Ferdinand FARARA
LES HOMMES SE CACHENT POUR PLEURER
Roman
Editions Awoudy
ISBN 978-2-37316-187-8
© 2019 Ferdinand Farara
© Editions Awoudy, Lomé, 2019
07 B.P. 14524 Lomé-Togo
Tel : (+228) 22502327 - Cel 90256211
edit.awoudy@hotmail.fr
www.leseditionsawoudy.com
Avril 2019
Tous droits de reproduction, d’émission
ou d’adaptation réservés pour tout pays.
PR é FACE
Le roman de Ferdinand B. E. FARARA, que j’ai l’honneur de préfacer, est le deuxième de la création littéraire du romancier. Contrairement au premier roman, Ce jour-là… , dans lequel Grand-père relate l’aventure du couple Saraf-Déborah, dont la finalité est de transmettre au lecteur la flamme de l’espérance et de l’optimisme, dans Les hommes se cachent pour pleurer, c’est le petit-fils François qui conduit la narration mais sous la forme d’un simple dactylographe.
En effet, Jeff, l’ami et plus exactement le cousin de François, transmet à ce dernier deux tomes de manuscrit à dactylographier selon la volonté du vieux et la promesse qui lui avait été faite par Jeff.
Le premier tome a pour fil conducteur la mort tragique de Saraf Mawaba, dont les conséquences collatérales sont nombreuses dans la vie de la veuve et des orphelins: de la mort de Clarisse, en mission de bénévolat en Afrique du Sud, à la détérioration de la santé physique et psychique de la mère en passant par la douleur dévastatrice de François. Les seuls bénéficiaires sont les frères du défunt qui se pressent de récupérer tout l’héritage de Saraf. A cette mort s’ajoute le meurtre d’un prêtre par le belliqueux Bouyo, à la tête d’une bande de villageois hostiles à l’implantation d’un séminaire catholique sur leur terre.
Le deuxième tome est un ensemble de « traces-souvenirs » qui vont du trauma d’Amélie à la « mort-résurrection » de François pour s’achever par la reconstitution du puzzle de la vie de certains personnages. Le lecteur sera marqué par le « caractère prédateur » de la forêt Aboutcha de Chacha-Ouidah qui tue le père par le venin d’un mamba vert et le fils par le feu de l’incendie. Heureusement que ce récit se clôt sur la réparation fantasmatique des torts qui réintroduit l’équilibre dans la société de l’œuvre.
Les deux tomes sont traversés par un fil rouge de la narration : les hommes doivent-ils pleurer en public devant l’épreuve et la douleur ? François, Horé et Joe font diversement l’expérience des pleurs. Le lecteur découvre que pleurer n’est pas une affaire de force de caractère mais bien de sensibilité et d’émotion. Dans ces conditions, l’affirmation de l’auteur, dans le titre de son roman, apparaît à la fois comme un aveu d’impuissance des hommes et l’expression de la dignité masculine.
Plusieurs thèmes s’enchevêtrent dans la trame romanesque pour transporter le lecteur d’un fantasme traumatique à la résilience. On peut noter que la célébration de la forêt, dans tout le roman, peut être le fait de la survivance de la pensée pangermanique, dont l’auteur est de formation, et illustrée par le légendaire conflit entre Hitler et le dramaturge germano-français
Berthold Brecht. Ici encore, l’équilibre de l’écosystème se trouve bousculé par l’avidité scientifique, en dépit de la protection de la vie par la forêt.
Par ailleurs, le roman évoque le drame des veuves et des orphelins à Chacha-Ouidah, la permanence du conflit religieux depuis les audaces d’Okonkwo dans Le Monde s’effondre de Chinua Achebe, l’hostilité des zélotes face à des projets imposés, l’arrogance du christianisme face aux traditions africaines, la spiritualité familiale comme socle de la vie communautaire, l’opposition entre le droit moderne et la coutume, la déchirure identitaire liée aux pulsions érotiques immondes, etc.
Il est bien évident que la création littéraire s’ancre dans l’inconscient et se déroule comme un jeu. Ainsi donc, par l’évocation de l’inconscient collectif, le lecteur remonte à des faits historiques qui donnent à comprendre que, par exemple, Chacha-Ouidah peut être une manipulation onomastique de Tchitchao.
Quant au jeu, il permet de lire Akra comme l’anagramme de Kara. On peut évoquer le dactylographe qui ne serait pas loin de l’écrivain, de même que la multiplication des voix narratives pour ruser avec le lecteur. De plus, à travers le personnage François, l’auteur dans toute sa sympathie au Pape François, n’a pas manqué d’allusions à l’engagement de ce dernier en matière de protection du plus faible et de l’écologie, interpellant ainsi sur la catastrophe que risque toute la création, lorsque les hommes de bien refusent d’agir, lorsque la nature humaine abuse sans vergogne des créatures sans défense.
La langue emprunte plusieurs restes verbaux pour s’enrichir : allemand, kabiyè, éwé, anglais, etc. Des références intertextuelles viennent confirmer la maturité littéraire de l’auteur pour le bonheur du lecteur-récepteur.
Isidore K. KPATCHA
Maître de Conférences en littérature française
Enseignant-Chercheur des Universités
Prologue
Ainsi parlait fiston, pris de passion et du sentiment du devoir, dans l’accomplissement de la promesse faite à Grand-père : Je m’appelle Jeff. Et lui, c’est mon cousin. Au début, il ne le savait pas. Mais à partir du moment où il l’a su, il ne voulait plus que je l’appelle par son nom, il préférait que je l’appelle tout simplement cousin. C’est un type spécial. Avec sa femme, Claire, ils vivent avec deux enfants. Il est avocat de profession. Mais les gens ont souvent été moins marqués par sa carrière judiciaire que par son attachement et dévouement très prononcés aux arbres et aux oiseaux. Au boulot, chaque fois qu’il arrive et gare sa voiture au parking, c’est le même rituel avant de rentrer dans son bureau: il sort toujours de la voiture avec la paume remplie de céréales qu’il jette à la volée pour faire le bonheur de quelques rois d’azur , puis vérifie si tous les arbres de la haie, allant du parking au grand bâtiment de l’administration, sont tous en bonne forme. S’il arrive qu’il observe un manquement, une branche qui se tord ou qu’il manque un peu d’eau aux arbres, il appelait délicatement le paysagiste puis lui recommandait le bien-être de ces espèces sur un ton de pitié. Il trouvait cela violent et agressif, de voir des gens au passage casser une branche ou de couper certaines parties des plantes sous prétexte même de faire des bouquets de fleurs. C’était même devenu presque maniaque pour lui. Cette obsession l’avait une fois conduit à une prise de bec avec une des dames de la réception qui, pour l’anniversaire du Directeur, était allée cueillir fraichement certaines fleurs et casser quelques jeunes pousses d’un arbre, que lui, mon cousin, venait de faire redresser par le paysagiste. Tout simplement pour fabriquer un bouquet à offrir à leur patron, l’élu de ce jour. Il a copieusement engueulé la dame qui, exaspérée, a fini par lui répliquer. Après avoir hurlé à gorge déployée, Akouvi ajouta sur un ton un peu plus apaisé, comme si elle optait au finish pour la paix, « Arrêtez d’agacer les gens Monsieur l’Avocat. Et moi qui vous prenais pour un bon avocat des causes des humains, je me rends plutôt compte que vous avez prêté serment pour la cause des plantes et des animaux au détriment de vos semblables. Très sincèrement vous me décevez ! » Puis lui, il répondit : « C’est à vous de contrôler votre arrogance et agressivité gratuites, arrêtez plutôt de dire des âneries, madame, parce que vous ne savez rien du métier d’avocat ». C’était chaud ce matin-là. L’anniversaire a failli tourner au vinaigre, n’eut été l’intervention d’Amélie, la collègue d’Akouvi. Contrairement à Akouvi – genre de femme un peu trop consciente de sa beauté, svelte, teint clair, répondant au canon complexé de femmes jolies – Amélie est une femme très sobre. Carrément à l’antipode de cette Akouvi, qui maîtrise difficilement sa colère et ne se gêne pas pour se montrer désagréable, Amélie est une dame débonnaire de la quarantaine d’années avec ses 1m80 de taille dont la moitié est ceinturée par une bonne croupe énorme, que le Bon Dieu apparemment aurait façonnée en faisant fi des marges de mesures réglementaires et proportionnelles, dans l’architecture du pont de la gent féminine. Quel gâchis ! On se demande s’Il n’aurait pas pu en fabriquer encore deux autres avec le trop plein de la croupe d’Amélie. C’est elle qui calma la tension, et ce rôle lui convenait bien. Généralement quand il y a quelques tensions entre collègues, c’est Amélie qui sait calmer les nerfs, ce qui lui vaut d’ailleurs le surnom : sapeur-pompier. Amélie ne s’énerve presque jamais, tous les visiteurs de ce cabinet repartent toujours avec de bons souvenirs de son sourire et de sa qualité d’accueil avec son sens d’humour. Elle a su user de ses tacts pour calmer la tension entre sa collègue et Monsieur l’Avocat, mon cousin. D’ailleurs c’est seule Amélie qui arrive à le maîtriser dans ce cabinet, c’est la seule qui s’intéresse souvent à sa famille et elle lui dit souvent, dès qu’il entre à la réception en arrivant au service : « alors comment va ta chérie, et les enfants, ils sont bien réveillés ? » et lorsqu’il quitte le service : « Salue Madame et les enfants », aimait-elle dire à Monsieur l’Avocat, mon cousin.
On raconte même qu’une fois souffrant d’une grande dépression due à l’insomnie, il avait fini par trouver du sommeil, mais alors un sommeil très profond au cours duquel il a fait un grand rêve, lequel il a oublié en se réveillant. Cela l’a énormément préoccupé pendant des jours, il tenait absolument à rappeler à la mémoire ce rêve, mais en vain. Il décida alors de voir un psy. Après plusieurs séances vaines avec ce spécialiste, il finit par se confier à Amélie qui éprouvait beaucoup de peine à le voir dans cet état. De façon intuitive, elle lui tendit un papier et un crayon, puis lui demanda de faire des efforts et de représenter sous

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