Les coups de la vie - Tome 8
95 pages
Français

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Les coups de la vie - Tome 8 , livre ebook

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Description

Douze nouvelles qui exposent des maux de notre société. Des hommes et des femmes qui ont fait confiance et qui ont été trahis, vilipendés et rejetés. Des familles jadis soudées qui se sont retrouvées séparées par les vicissitudes de la vie. Une fois de plus, des histoires pour éveiller les consciences, conseiller, prévenir et, comme toujours, se remettre en cause.
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Informations

Publié par
Date de parution 20 octobre 2023
Nombre de lectures 2 503
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,2450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Dépot légal n° 20252 du 20 septembre 2023 Les Coups de la vie, Tome 8 ème , 4 trimestre 2023
Merci mon Dieu Tout-Puissant pour Ton souffle de vie. À ma mère, Adja Memouna, repose en paix ! À mon père, El Hadj Mory Ouattara, À mon époux, El Hadj Amadou Ouattara, À mes adorables enfants.
PRÉFACE
Un livre-miroir de l’humain mortel dans sa quête existentielle
écrivaine Anzata Ouattara offre une lecture intéressante d’histo-riettes, sous le titre : Les Coups de la vie. Dans un style simple, mais vieLensociété. loin d’être simpliste, ce livre trace les heurs et les malheurs de la
Le lecteur qui en feuillette les pages ne peut que ressentir d’intenses émotions au fil de la narration. La joie et la fierté nous animent quand des sujets battants réussissent. La colère et la déception étreignent notre cœur face à la perfidie de l’ennemi(e) intime. Quand des personnages ver-tueux subissent les affres du destin qui s’acharne contre eux, la tristesse et la désolation sont nôtres.
Cette peinture sociale par l’écriture repose sur le sens même de notre humanité : l’idéal de vie par la recherche du vrai, du juste, du beau et du bien. Et, en cela, Les Coups de la vie semble un miroir de la vie, de la société, de la conscience humaine tout court. Chaque personnage, masculin ou féminin, apparaît dans les ombres et lumières d’un narratif à rebondissements.
La diversité des sujets abordés conforte aussi l’ancrage social de l’œuvre: le péché de la chair ; les revers de la polygamie ; la recherche effrénée de l’ar-gent ; l’ennemi (e) intime dans la rivalité ; la préservation de la dignité ; les pesanteurs sociales ; les mystères de la vie…
Le charme de cette œuvre, c’est aussi et surtout qu’elle convoque des valeurs de référence. La femme africaine incarne la mère courage qui, mal-gré sa condition souvent précaire, tient à l’éducation et à la réussite de ses enfants. La foi et la piété se révèlent des adjuvants spirituels forts dans la
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quête du vrai et du bien face aux avatars de la vie. L’hospitalité et la soli-darité que l’on retrouve dans certains passages de l’œuvre sont enseignées dans les préceptes de la sagesse africaine. La confiance en soi, en ses pro-pres capacités ; la persévérance dans la réalisation de ses ambitions… sont autant de qualités qui donnent une épaisseur psychologique aux person-nages de l’œuvre. Et les enseignements à en tirer sont à la fois individuels et collectifs. Individuellement, c’est que, dans nos agissements les plus abjects, l’on se retrouve toujours face à sa conscience - quand on en a vraiment. Dans le cas où la voix blanche, celle qui interpelle du tréfonds de l’âme, n’arrive pas à ramener le fautif sur le chemin de la raison, le destin s’en charge inexorablement. L’histoire de la veuve et ses orphelins spoliés par la belle-famille n’est rien d’autre que le rappel de la loi du karma. Collectivement, les pesanteurs socioculturelles et le regard des uns envers les autres au sein de la communauté font obligation à tous et à cha-cun de demeurer conformiste. Malheureusement, la soumission aveugle aux traditions désuètes handicape - surtout la femme - dans la quête de son épanouissement. Par ailleurs, ces récits, pour vraisemblables qu’ils soient, exhortent à plus d’humanité, de responsabilité, de dignité et d’humilité. C’est le sens même de la vie en société. L’on ne peut se lasser de lire Les Coups de la vie, tant le style est plaisant et sans fioritures. Le narratif est tout aussi saisissant, à l’image du conte africain, et parsemé de péripéties bouleversantes. À l’évidence, nul ne refermera ce livre sans avoir été, consciemment ou inconsciemment, inter-pellé par un fait de société. C’est pourquoi j’en conclus que cette œuvre d’Anzata Ouattara se pré-sente comme un livre-miroir de l’humain mortel dans sa quête quoti-dienne de l’existence. Dramane Konaté Écrivain, dramaturge, scénariste
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Tous les hommes, sauf lui !
ai posé des actes assez graves par le passé qui, aujourd’hui, me por-tent préjudice. Je dirais des actes qui sont sur le point de gâcher ma J’ vie, de détruire tout ce que j’ai mis des années à construire. Je me nomme Maman Phalone. Je suis mariée à Théophile depuis dix-huit ans. Nous avons eu deux enfants que nous aimons profondément. Il y a deux ans que notre vie est passée au rouge. Jean, notre premier fils de dix-sept ans, a sombré dans la drogue et m’a ôté le goût de vivre. Son père a été déclaré diabétique et hypertendu depuis trois années. Je suis donc la seule active de la maison. Mon époux a de petites affaires qu’il gère à dis-tance mais il passe le plus clair de son temps à la maison. Quant à Aline, la cadette, âgée de douze ans, elle est simplement parfaite. Elle prend soin de son père quand je suis absente. Elle veille à ce qu’il respecte son régime alimentaire et qu’il prenne ses médicaments aux heures indiquées.
J’étais persuadée d’avoir la meilleure famille jusqu’à ce que l’administra-tion de l’école de Jean m’interpelle sur les changements survenus dans son comportement. Jean a toujours été un garçon extraverti et drôle. Il était tellement taquin que je hurlais à longueur de journée afin qu’il permette à son père de profiter pleinement de ses heures de repos. Sa présence rimait avec le chahut. Il était toutefois un très bon élève. En première, il était parmi les cinq premiers de sa classe. Il souhaitait poursuivre ses études en Europe mais, compte tenu de l’état de santé de son père, je lui ai suggéré d’être patient. À la vérité, je n’avais pas les moyens de prendre en charge ses études en Europe.
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Tous les hommes, sauf lui !
Jean était féru de technologie et aimait bien bricoler. À la maison, il manipulait tous les appareils quelle que soit leur performance. Il dépan-nait nos téléphones portables et ceux de nos voisins. Les ventilateurs en panne reprenaient fonction grâce à lui. Les problèmes de la plupart des appareils électro-ménagers communs trouvaient solution avec lui. Et j’avais de très bons rapports avec mon fils. Mais, un jour, il découvrit des messages compromettants dans mon téléphone. Depuis, je ne sais plus où mettre la tête. J’ai éduqué mes deux enfants avec une certaine rigueur. Face aux maux de la société : mensonge, alcool, sexe, drogue, désinvolture, réseaux sociaux… j'ai voulu prendre de l’avance. Je contrôlais tout ce qu’ils fai-saient. Je n’ai autorisé le téléphone à Jean que lorsqu’il a eu ses seize ans. C’est dire que je faisais attention à leurs habitudes et à leurs fréquenta-tions. À titre d’exemple, lorsqu’ils quittaient l’école, j’exigeais qu’ils ren-trent à la maison vingt minutes après, comme l’école se trouvait à dix minutes de la maison. Ils n’avaient pas le droit d’avoir de l’argent de poche. J’achetais moi-même tout ce qui était nécessaire pour leur bien-être. Mon époux n’était pas forcément d’accord avec moi quant à la façon dont j’éduquais les enfants mais je m’étais imposée. Je leur ai offert une vie moderne normale sans artifice, et sous mon contrôle. J’ai ajouté à cela une éducation religieuse. Tous les dimanches, nous étions au culte. Notre père spirituel était très présent dans notre vie. Il passait à la maison deux fois par semaine pour des prières. Il a été pendant longtemps le père spirituel de Théophile avant notre mariage. Ses enseignements nous ont fait beaucoup de bien. Il était aussi un père adoptif pour Théo qui a perdu le sien tôt. C’est encore lui qui a baptisé nos deux enfants qu’il suit spirituellement. Il a fortement contribué à leur éducation, surtout depuis que Théo a été déclaré diabétique. Il a toujours eu les mots et le temps pour nous réconforter. Il venait à chaque fois les mains chargées de présents pour un membre de la famille. Le plus souvent, c’étaient aux enfants. À Théo, il apportait régulièrement des fruits. Théo disait souvent que, sans son père spirituel, il aurait som-bré. Il l’admirait. Un jour, et pour la première fois, j’entends mon fils hurler mon nom. J’ai eu peur parce que j'ai senti de l’arrogance dans sa voix : « Maman, c’est quoi ce message que j’ai lu dans ton téléphone ? ». Je vous assure, j’ai fait
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