Le Voyage d Adèle
64 pages
Français

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Le Voyage d'Adèle , livre ebook

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Description

Si Adèle n'est pas heureuse, elle n'est pas malheureuse non plus. Elle trouve simplement que sa vie est trop routinière, trop tracée, qu'elle ne ressent plus ni passion, ni émotions. Un ami va lui proposer un voyage qui va lui permettre d'effectuer les changements dont elle a besoin.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 octobre 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342056327
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Voyage d'Adèle
Anne Dans
Mon Petit Editeur

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Mon Petit Editeur
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Le Voyage d'Adèle
 
I
— ADÈÈÈÈÈÈLE HOUHOU !
Je sursautai. Philippe venait de crier et de me secouer le bras.
— Purée, tu m’as fait peur !
— Désolé, mais tu étais où ? Parce que tu n’es pas avec nous là, et cela fait un moment que tu es partie dans tes pensées. Ça ne va pas ? Quelque chose te tracasse ?
Est-ce que quelque chose me tracasse ? Je n’en sais rien… ou alors tout… En 50 ans, j’en ai connu des hauts et des bas, j’ai l’habitude de me sentir certaines fois comblée et remplie et d’autres fois complètement vide. Mais là, depuis quelques mois, ce n’est même plus cela. Je n’arrive même plus à me combler…
Je les regardais un à un : Philippe, à ma droite, le beau mec avec ses idées bien arrêtées mais d’une gentillesse et politesse hors norme ; Luc le réservé mais qui n’en pense pas moins, Julie l’extravertie qui prend la vie comme elle vient ; Justine qui a décidé de se fermer à toute forme d’émotion et Christophe, à ma gauche, qui est sur son petit nuage depuis qu’il s’est remarié.
Nous nous retrouvons tous une fois tous les deux mois, pour parler à cœur ouvert, refaire le monde, apprendre. Nous ne nous considérons pas comme des amis car nous ne nous connaissons pas depuis longtemps, mais nous parlons de tout, sans aucun tabou. Et donc quelquefois, nous osons dire des choses dans notre groupe que nous n’oserions jamais dire à d’autres, par pudeur, par crainte du jugement, par peur d’être pris pour des fous. Tous les sujets sont acceptés, débattus, chacun donne son avis, est écouté. C’est tellement agréable de pouvoir dire ce qu’on pense sans entendre directement « non tu as tort ! » ou la réponse habituelle « moi c’est mieux/pire », « c’est comme moi… ». Non, au contraire, ici on ne parle pas du « moi je », on dit ce que l’on pense et les autres, s’ils n’ont pas le même avis, vous écoutent quand même, cherchent à comprendre, analysent, posent des questions. Et comme on fait un tour de table par sujet, tout le monde a l’occasion de parler. Il est arrivé que l’un ou l’autre change d’avis après avoir entendu les autres. Jamais de disputes, au pire du sérieux. Mais aussi beaucoup de rires et ça, ça fait du bien ! L’impression quelquefois de me retrouver au Café de Flore à Paris, du temps des artistes qui philosophaient.
— Tu vas bien ?
Je m’étais levée pour aller chercher une bouteille de vin à la cuisine. Christophe m’avait suivie et m’avait posé la question à voix basse.
— Oui, oui, ça va.
— Adèle, ne te mens pas à toi-même, on voit bien que tu n’es pas dans ton assiette, donc cela ne sert à rien de fuir !
— Écoute, c’est gentil de t’inquiéter pour moi, mais c’est un coup de blues passager. Désolée d’être un peu ailleurs aujourd’hui, cela ira mieux la prochaine fois, on n’est pas toujours tous au top tout le temps, si ?
— Ok, si tu le dis…
Ce qui m’arrivait c’était un tout, un trop-plein, un trop peu de je ne sais quoi. Cela n’avait rien à voir avec mon humeur ou une fatigue passagère ou même un gros problème, ni mes émotions en particulier. Mais c’était un malaise général, un mal-être. Bref rien à redire mais tout à changer ou rien à changer et tout à redire… je ne sais pas.
Alors que faire ? Dire, me dire, ou me taire ? Même si on a l’habitude d’aborder un tas de sujet, le sujet « moi » me paraît inconvenable, irracontable, inapproprié. Et pourtant, au fond de moi je l’entends crier « vas-y, fonce, dis, raconte ! ».
Mais Christophe était déjà retourné s’asseoir avec les autres. J’en fis donc de même.
— On a toujours le choix.
— Pardon ? m’exclamai-je.
— Je dis qu’on a toujours le choix, recommença Christophe.
J’avais perdu le fil de la conversation, je ne savais pas quel était le sujet, de quoi ils parlaient en fait. Mais, prise hors contexte, cette phrase m’avait fait bondir.
— Toujours ?
— Oui, toujours !
— Je ne suis pas sûre qu’on ait toujours le choix… par exemple au boulot, je me vois mal dire à mon patron que je n’ai pas envie de faire son foutu rapport donc je n’ai pas le choix, j’ai signé un contrat de travail donc je dois bosser parce que je n’ai pas le choix, je ne suis pas née avec un compte en banque qui me permette de faire ce qui me plaît, parce que je n’ai pas le choix je dois payer mes factures. Donc non nous n’avons pas toujours le choix !
— On a toujours le choix, insista Christophe.
II
Les mots de Christophe résonnaient dans ma tête : on a toujours le choix.
La vie est, d’un côté, une succession de choix, mais de l’autre côté il existe un tas de choix imposés !
Je peux choisir mes études, mon petit ami, de me marier, d’avoir des enfants, mon métier… mais je ne choisis pas d’avoir des enfants irrespectueux, de rester mariée et ne pas divorcer, de devoir suivre mon contrat de travail !
Alors pourquoi Christophe insiste-t-il et confirme-t-il qu’on a toujours le choix ?
Me suis-je trompée dans mes choix ? Les choix sont-ils définitifs ou peut-on changer de voie ? A-t-on plusieurs choix ou simplement le oui ou le non, je vais dans cette direction ou pas. Les choix sont-ils en cascade ? Si je fais un choix, un autre en découlera-t-il ?
Je me souviens avoir vu un film, il y a quelques années, développé en fonction d’une alternative qui se présente à l’actrice : la première moitié du film concerne un choix, la deuxième l’autre choix. Incapable de me souvenir quel choix elle devait faire, donc ce film ne m’a pas marquée… Tout ce dont je me souviens c’est d’avoir pensé « ben oui, c’est sûr que si tu choisis une chose ou une autre, les conséquences seront différentes ». Mais sans plus, une simple réflexion.
 
On a toujours le choix
À chaque fois que je me dis qu’il a peut-être raison, un exemple vient contrecarrer ses dires. Dans n’importe quel domaine d’ailleurs.
Je ne suis pas malheureuse, mais je ne peux pas dire que je sois heureuse non plus. Je subis la vie au lieu de la vivre. Un jour après l’autre, sans plus aucune étincelle, sans couleurs fluo, cette impression que je ne suis plus étonnée positivement, plus surprise agréablement… que tous les jours se ressemblent inlassablement mais que petit à petit je m’enfonce dans le terne, le gris, le ras-le-bol. Je m’énerve beaucoup plus facilement qu’avant ou du moins beaucoup plus de choses m’énervent maintenant. Des petits détails sans importance arrivent à me pourrir la journée. Un mot, un geste ou l’absence de mot ou de geste et je pars dans le négatif, la critique.
Aurais-je fait les mauvais choix ?
Au boulot par exemple. Je m’y ennuie, les collègues sont sympas mais je n’ai pas de relation chaleureuse avec eux, puis il y a la secrétaire qui est imbuvable, ne jamais vouloir faire ce qu’on lui demande. Il faut toujours passer par le chef pour que ce soit lui qui s’en charge, c’est fatigant et c’est une énorme perte de temps et d’énergie. Le nombre de fois où elle me met les nerfs en boules elle ! Et puis les autres collègues qui me ressassent à chaque fois « t’énerve pas ! Elle est comme ça, on la changera pas », mais bon sang, c’est dingue quand même, elle ne fait pas son boulot et tout le monde trouve cela normal ! Ben là de nouveau je n’ai pas le choix ! Je dois faire mon boulot mais je dépends de son bon vouloir alors où ai-je le choix ?
Si je m’énerve ça me retombera dessus et de toute façon elle me mettra encore plus de bâtons dans les roues. Je pourrais...

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