Le Testament du binguiste africain
324 pages
Français

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Le Testament du binguiste africain , livre ebook

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Description

Nva Kounandi est un jeune Africain ambitieux mais croyant. Il débarque dans un pays de Bingue grâce à une bourse octroyée par une école de langues. Cependant, l’étudiant se retrouve dans la clandestinité dès l’expiration du visa d’un an qu’il avait eu grâce à son école : il découvre un monde différent de l’Afrique et qui souffre de surcroit d’une psychose effroyable de sa religion alors que celle-ci occupe une place prépondérante dans sa vie. Le jeune Africain arrive contre vents et marées à obtenir un diplôme d’université dans sa filière de prédilection grâce à un bon samaritain qui utilise des moyens peu orthodoxes. Son parcours le conduit vers des frasques et des dilemmes dans un combat constant entre vertus religieuses et les réalités d’un environnement hostile.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 février 2018
Nombre de lectures 3
EAN13 9782414160693
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-16067-9

© Edilivre, 2018
Remerciements

Remerciements les plus sincères :
À ma famille, Bernice et Yahaya sans lesquels ce livre n’a aucune signification.
A messieurs Victor Tia, Raphaël Goubo, Ali Daoud, tous mes maîtres et héros.
À madame Dufour, professeur de français au lycée de Tengrela dans les années 1980.
À mes amis et connaissances, éparpillés dans le monde entier.
Enfin, à tous les africains qui se reconnaitront dans cette aventure de binguiste…
Mention spéciale
Toute ma gratitude et ma profonde reconnaissance à Lancinan Diabaté dit « Vié Manga », mon cousin, qui a payé mon premier billet d’avion pour l’Europe en 1993.
Mes hommages à Maférima Bamba, épouse Diabaté, pour m’avoir soutenu dès le début de mon aventure de binguiste.
Avant-propos
Que vont faire les africains dans les pays dits développés ?
On serait tenté de dire que la réponse est évidente : ils y vont pour chercher ce qu’ils ne trouvent pas chez eux. Mais alors que ne trouve-t-on pas en Afrique qu’il est possible d’obtenir ailleurs ?
L’aventure que vous suivrez dans ce livre vous conduira d’un pays développé à l’Afrique. C’est l’inverse du parcours dont on entend parler en ce début de vingt-et-unième siècle, une époque de chamboulements de toutes sortes…
Les expériences des uns et des autres sont souvent uniques mais elles nous révèlent toutes des surprises…
Chaque tentative, chaque candidat à l’aventure vit une somme d’évènements, de sentiments, de croyances et de vision du monde…
Ce roman n’est pas autobiographique, cependant on n’écrit jamais sans y mettre de soi. Certains ressortissants de pays développés reconnaitront des collègues, d’autres verront une lucarne ouverte sur un monde qui leur est totalement inconnu. De nombreux africains vivant dans les pays développés revivront leurs propres histoires à quelques différences près. En définitive, ce roman est un témoignage d’une époque ; celle de la globalisation et des phénomènes religieux à travers la vie d’un seul individu, un africain.
Le testament du binguiste africain
« Au nom du plus haut, roi de cieux et des terres, je jure qu’il n’y a de maître que toi… »
Les populations de Bingue n’attendent pas le chant du coq pour se mettre à la tâche. Leurs mouvements incessants ressemblent plutôt à un chaos organisé qui se répète tous les matins, excepté le jour de Noël. Déjà à partir de trois heures, les principales artères de la capitale cosmopolite Bingue city sont prises d’assaut par ses habitants. Dans ce lot, il est aisé d’identifier ceux qui pensent sauver la planète des pollutions à l’aide de leurs muscles : hommes et femmes à la mode avec leurs casques et des shorts qui révèlent la forme des fessiers ; ce sont les cyclistes navetteurs qui se disputent les rues avec les milliers d’automobilistes qu’ils maudissent alors que ceux-ci sont anxieux d’arriver à leurs destinations à l’heure. Ailleurs, des vagues d’un autre type de foule se rue sur le réseau des transports publics à longueur de la journée vers le cercle des affaires qui entoure le centre-ville. Dans ce vacarme, les retards intempestifs des engins sur certaines lignes provoquent très souvent des réactions de frustration. Il y a aussi des rares moments d’humour passager : sur les plateformes du métro et aux arrêts de bus on entend occasionnellement des touristes se démener à trouver des brise-glaces inédits avec des locaux dans leurs accents bizarres. Quant au binguiste africain, il ne se prête plus à ce genre de conventions sociales ; mais si ces pauvres touristes lui demandaient son avis, Nva leur dirait que le football, la météo ou encore les petites pluies inattendues et inconvenantes représentent les meilleures chances de médaille d’or à ces jeux. L’africain a d’autres chats à fouetter dans ce pays où même le temps est un caméléon…
Depuis une semaine, les signes annonciateurs de la prochaine saison pointent du nez à l’horizon. Chaque jour qui passe, le crépuscule est repoussé de quelques minutes et le soleil parfois doux et intermittent berce les peaux gentiment lorsque la pluie ne se mêle pas de la partie. Dans les quartiers verts et prospères de la capitale Bingue City, les jonquilles précoces ont l’air de crier çà et là leur présence pour attirer l’attention des passants trop pressés pour les admirer. C’est l’intersaison ! la charnière entre le froid et la chaleur, un peu inconfortable pour certains et de mauvais augure pour d’autres. Elle annonce l’arrivée imminente d’un changement. Chaque jour, l’aventure entre le réel et le divin continue pour le jeune africain dans un monde dont il découvre les faces inconnues de ceux qu’il a laissés dans son pays natal. Bingue est un vaste espace géopolitique ingénieux, riche et très puissant, qui domine le reste du monde sans partage. Nva Kounandi vit dans cet environnement depuis des années, précisément dans la subdivision administrative et politique dont le nom officiel est le Royaume du Binguedom. Certains l’appellent aussi « le pays de la Reine ». Cette petite partie de Bingue est un royaume d’une histoire riche en guerres d’hégémonie et d’invasions ; il est par ailleurs dépositaire du PoidsLourd, l’une des monnaies les plus fortes au monde. Binguedom fut dans un passé lointain l’épicentre de la révolution du développement industriel et économique de tout l’espace Bingue. En mémoire et par respect pour ce passé glorieux, le reste du monde appelle les hommes « Rois » et les dames sont connues comme les « Reines ». Une minorité insignifiante tente de se démarquer de cette convention en ce moment même pour des raisons qui lui sont propres. Si le lustre d’antan s’est quelque peu éteint, le pays de la Reine n’a toujours pas renoncé à ses anciennes pratiques…
Le monde entier s’est pourtant déporté progressivement dans le vingt-et-unième siècle. Nva demeure un binguiste pour le moment au-moins ; il a quitté l’Afrique comme des millions d’autres jeunes ambitieux tous à la recherche de « meilleures opportunités ». Ce phénomène de l’exode aussi vieux que le monde, a tout simplement gagné en ampleur en cette époque moderne où Bingue a transformé les habitudes humaines par le truchement des innovations technologiques. Certains exégètes soutiennent même que jamais dans l’histoire de l’humanité, les changements n’ont été aussi rapides et bouleversants qu’ils le sont à l’ère de la révolution digitale. Ils ont trouvé un nom à ce branle-bas qui traverse tous les continents mais Nva n’approuve pas ce terme ; le mot ne reflète qu’une réalité tronquée. Il préfère plutôt le concept de l’uniformisation téléguidée. De plus en plus, les Binguois pleurnichent à cause de ce qu’ils appellent l’invasion des gens venus d’ailleurs car les jeunes africains ne sont pas les seuls à abandonner leur continent. L’espace Bingue compte également de larges contingents de ressortissants des autres zones culturelles du monde ; tous coupables du même délit. Cependant, l’ancien étudiant originaire du continent ébène est d’avis que les binguistes partis d’Afrique y compris lui-même, font piètre figure dans ce chamboulement ; leur continent reste le seul à ne pas s’approprier le savoir-faire nécessaire pour pénétrer le mystère du vrai développement industriel que les autres arrivent à copier chez les binguois. Il a sans doute raison, mais comment en est-il arrivé à cette conclusion ? Sa vie n’a été qu’une vie de lutte pour survivre, un combat perpétuel à la recherche de l’amélioration de son propre Moi d’être humain guidé par des principes qui le tiraillent entre la vie matérielle d’ici-bas et celle de l’au-delà dans un cadre éminemment hostile à la foi…
Il a fallu plus d’une décennie passée au royaume du Binguedom pour qu’il se réveille enfin ; les leçons amères infligées par cet autre monde l’ont contraint à se regarder dans un miroir…
Bingue est différent de l’Afrique à tous points de vue et c’est le moins qu’on puisse dire encore que les mauvaises langues suggèrent que l’un suce la sève de l’autre. Les binguois en général et ceux du Royaume du Binguedom en particulier sont difficiles à cerner. Les défis que Nva doit relever dans sa vie de binguiste sont par conséquent énormes : ils se manifestent sous de multiples formes aussi complexes les unes que les autres. En plus d’être africain, Nva s’évertue à vivre selon les dogmes et les traditions d’un livre divin. Pourtant c’est à cause de ce document populaire et énigmatique que les binguois souffrent d’une psychose parce qu’ils ressentent sa forte présence comme une trainée de poudre alors que son message leur est totalement inaccessible. Malheureusement pour Nva, le tout Bingue est désormais endoctriné à croire que ceux qui pratiquent cette sagesse scripturale sont épris d’une violence extrême. Nva a horreur de cette image erronée qui lui colle à la peau malgré les efforts gigantesques qu’il fournit quotidiennement dans sa vie pour rétablir la vérité. Chaque instant est une lutte acharnée ; un combat solitaire qui devient parfois très rude contre ses propres écarts de spiritualité, ses faiblesses et ses penchants. Ainsi va la vie, celle que le binguiste africain traverse dans la cité où les gens venus du monde entier se retrouvent pour subir l’examen de la survie…
Bientôt, les habitants du royaume devront avancer d’une heure les pendules de leurs horloges analogues et rajuster celles des appareils électroménagers fabriqués au cours du siècle passé. Ce geste anodin à la surface, dérobe en réalité chaque individu de soixante minutes entières de vie sans compter son corollaire d’insomnie et de bien de bouleversements qu’il cause chez de nombreuses personnes. L’alternance cycl

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