Le silence des horizons
188 pages
Français
188 pages
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Description

C'est l'histoire d'une course éperdue contre des passions impossibles. Un jeune homme tourmenté s'enfuit et rejoint un ami parti accompagner quelques touristes dans le Sahara. Parcourant l'immensité brûlante et les anciennes cités des sables, le héros tente de se délester des images qui le poursuivent : un premier amour déçu, le rictus affreux d'une femme qui l'a trop aimé, un père honni par la société mais était-il vraiment coupable ? Seule la tendre attention des enfants, lorsque le soir venu il s'improvise conteur, console son errance.Tour à tour enquête policière, émouvante introspection, conte contemporain, ce roman nous emporte aux confins du désert, dans un décor majestueux. Portée par l'écriture singulière et poétique de Beyrouk, grand écrivain mauritanien, c'est aussi une ode à la beauté de la nature et à l'écoute des autres.

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Nombre de lectures 9
EAN13 9782492270017
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

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Extrait

e sîence des orîzons
Du même auteur
Chez e même édîteur « Pour quî reeurîra e prîntemps ? » înRêves d’hîver au petît matîn, 2013. e Grîot de ’émîr, roman, 2013. e Tambour des armes, roman, 2015.Prîx Kourouma, Prîx du Roman Métîs des ycéens. Je suîs seu, roman, 2018. Prîx Amed Baba de a îttérature arîcaîne.
Chez d’autres édîteurs Et e cîe a oubîé de peuvoîr, roman, Dapper, 2006. Nouvees du désert, nouvees, Présence arîcaîne, 2009. Parîas, roman, édîtîons Sabîne Wespîeser, 2021.
Ouvrage pubîé avec e concours de ’ïnstîtut rançaîs de Tunîsîe. Programme d’aîde à a pubîcatîon 2020. © Édîtîons Eyzad, 2021 www.eyzad.com
Beyrouk
e sîence des orîzons roman
eyzad
ï aut que demaîn revîenne, et es coueurs du jour, et e sourîre des gens et e soeî sur es joues des Ies. Je ne veux pus regarder autour de moî. Je veux scruter a brîance des étoîes pour y îre es joîes quî m’attendent. Ees doîvent bîen exîs-ter es eures quî caressent, es moments où on sent se ever en soî es poésîes du soîr. J’essaye de décîfrer es rumeurs du sîence, parce que tout se taît maîntenant, es tumutes d’aujourd’uî sont éteînts, î n’y a qu’un espace îmmense et moî, nous deux seus, moî et e rîen, ou bîen moî et e tout, je peux crîer et personne ne m’entendra, je peux însuter ’unîvers entîer, je peux m’ôter es abîts et courîr îbrement, je peux ancer toutes es însanîtés du monde, je peux même réLécîr sî je veux, tout est possîbe îcî, sau es autres. Je veux maîntenant sous ce cîe beu quî se taît écrîre de nouveaux mots quî puîssent me vaoîr absoutîon. J’éteîns es crîs quî se proIent et es îmages cruees quî veuent me voer a vîe, quî tentent de s’înItrer en moî, non, je veux tout étoufer et appeer de nouvees umîères. Je veux
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en moî e vîde pour tordre e cou au vraî, ouî, î aut que ce quî ure en moî s’éteîgne et que reprennent es sîrènes d’antan. C’est Fatî quî me sauvera peut-être, ne voîr que ses yeux, n’avoîr dans ’esprît que mes meî-eurs moments avec ee, tuer tout e reste. Ee utîîsaît des mots quî appartîennent à ses seîns, ouî, quî se dressent peîns de sève et de vîe. J’aî vu e bras tout nu Et a gorge quî papîtaît Et e vîsage rayonnant Et es yeux quî chantaîent Je a revoîs redonner des cansons ancîennes. es paroes de quî ? Ee tapotaît de ses maîns gracîes ses jambes et evaît a tête au cîe comme pour écapper aux appes încessants de ’eure. À ces înstants, je ’aîmaîs encore pus ort. Ouî, peut-être qu’ee ne m’a pas vraîment âcé... Peut-être est-ce seuement jaousîe, î y a des mots à dîre et je es dîraî :  Je ne suîs qu’un pauvre amoureux aveuge quî ne saît poînt où aer, je veux que tu me montres a voîe et je m’y tîen-draî, pus jamaîs un mot nî un geste quî ne te paîraîent, dîs-moî, montre-moî a route quî va vers toî et je a prendraî, dussé-je voîr user es pantes de mes pîeds, tarîr ’eau en moî... », des coses bees et nues comme ça, quî n’ont pas
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d’écorce, seuement des euîages, et ee me re-vîendra peut-être. Ouî, je doîs ce soîr rester sur es bees îmages, es souvenîrs eureux, renvoyer ces tourments quî guettent, efacer aujourd’uî, cea n’exîste pas au-jourd’uî, î n’y a qu’îer quî est peut-être demaîn. ï aut bîen se répéter sans cesse :  Ça n’exîste pas cette oîe, cette rage démente, ces yeux quî se sont éteînts, cet înstant de maeur, ce n’étaît pas moî je ne peux pas avoîr aît ça, c’étaît un afreux caucemar, et je me suîs réveîé à, seu, au mîîeu de ces îmmensîtés. » ï aut efacer, je doîs y arrîver, et î aut se répéter aussî,  personne n’a rîen vu, î n’y a donc rîen eu », î e aut bîen sî je veux survîvre, et puîs qu’est-ce qu’une eure de oîe dans a vîe de quequ’un, un înstant d’aveugement, pourquoî ces queques mînutes obîtéreraîent-ees une vîe, non, je ne devraîs pas aîsser a démence d’un moment envaîr mon exîstence, je doîs oubîer ces îmages et en appeer d’autres, ermer es yeux et appeer es moments eureux. es moments eureux combîen sont-îs ? Je ne saîs pus, î y a a mer bîen sûr et î y a toujours ee. Fatî encore, es eures que nous passâmes à a page, un petît restaurant, de petîtes tentes, et nos maîns quî se serraîent urtîvement au-dessous d’une tabe. Cet après-mîdî-à, a mer avaît revêtu
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son abît beuté consteé de Is d’or, es vagues se pressaîent pour embrasser e sabe et revenîr, ees aîssaîent des bues bances quî s’évaporaîent entement – a saîve de a mer, on dîsaît – et quî restent sur es èvres, des enants se poursuîvaîent bruyamment, nous ne parîons pas ou presque, nous avîons déjà tout dît, je croyaîs tracés es sîons quî eraîent nos vîes. C’est cea, je veux abîter e temps quî est partî. Raya ne doît pus être, ee n’a jamaîs exîsté, comme ce père maudît, comme a raceur de a nuît quî maîntenant me pénètre, je suîs aîeurs, es tenaîes des remords ne peuvent pus m’atteîndre. Je doîs contînuer mon cemîn et aer oîn, rejoîndre Sîdî et ses amîs, courîr derrîère de nouveaux mondes, et aînsî tout efacer. Je poursuîs ma route, es pares entrouvrent es battants de a nuît sombre, e monde entîer se taît, e sîence m’assourdît, î me èe pour m’attîrer vers es tourments, je reuse obstînément de me aîsser noyer dans e Lot des souvenîrs mauvaîs, je cante moî aussî, des mots oubîés me revîennent aux èvres, es méopées de mon enance. a une sourît ce soîr ï aut aer Lâner Près des tentes de ’oubî Pour rencontrer ’Aîmée
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