Le Secret de Vanikoro
466 pages
Français

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Le Secret de Vanikoro , livre ebook

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Description

Il existe, entre la France et les Etats-Unis, un accord secret, une clause cachée au traité par lequel les Français accordaient leur aide aux insurgés américains. Un volet qui n’a jamais été appliqué. Une obligation que certains ne veulent surtout pas voir resurgir. Pour cela, on n’hésite pas à tuer des présidents qui auraient l’outrecuidance de réaliser ce que l’Histoire a si bien empêché. L’on sait pourtant que le passé n’est jamais totalement muet et qu’il trouve toujours les voies nécessaires, si infimes soient-elles, pour se rappeler aux vivants... Cette faille consistera en la découverte, par Thibaut, reporter aguerri, des papiers intimes de son aïeul, proche de Louis XVI, Amédée de la Bannelière. L’un de ceux-là même qui devaient organiser l’une des plus importantes transactions pour la France...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2010
Nombre de lectures 1
EAN13 9782748374506
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0105€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Secret de Vanikoro
Christian Hyvernat
Mon Petit Editeur

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Mon Petit Editeur
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Le Secret de Vanikoro
 
 
 
À ma femme Dominique,
ma première lectrice
et mon plus fidèle soutien,
pour sa patience et sa compréhension,
en un mot, son amour
 
À Jean Michel Taillefer,
notre ami qui a rejoint
trop tôt le « port éternel »
 
 
 
Avertissement au lecteur
 
 
 
Ami lecteur, ce livre que vous allez commencer ne se veut en aucun cas un nième livre sur l’expédition de Lapérouse. Si cette aventure fantastique sert de déclenchement aux événements ici contés, je ne voudrais en aucun cas paraître un spécialiste de cette expédition, tant d’autres en étant infiniment plus dignes que moi et particulièrement les membres de l’association Salomon dont, aux premiers rangs Alain Conan, l’amiral Battet et le contre-amiral François Bellec. Je salue ici leur compétence et leur passion.
Je me suis contenté de saisir au vol l’opportunité offerte à tout romancier de s’emparer d’un mystère et d’en faire un livre. Personne à cette heure ne peut dire ce qu’il est advenu de Lapérouse et rien n’empêche de laisser l’imagination flotter.
Je peux donc en toute tranquillité faire mienne cette formule qui veut que : « toute ressemblance, etc. ». Quant aux personnages historiques, ils appartiennent à tout le monde n’est-ce pas ?
Cela dit, je vous laisse à votre lecture en espérant que vous y prendrez autant de plaisir que j’en ai pris à l’écrire.
 
 
 
Prologue
 
 
 
Versailles, février 1778
Les arbres de la grande avenue s’agitaient sous les coups de boutoir d’un vent qui n’avait pas faibli depuis la veille au soir. La calèche avançait péniblement, les chevaux ayant à faire face aux rafales glaciales. Pour ne rien arranger, la pluie s’était jointe au vent pour transformer ce déplacement en véritable torture pour les pauvres animaux et pour leur cocher, même si celui-ci était recouvert d’une large houppelande et d’un chapeau dont les bords ruisselaient de pluie.
À l’intérieur de la calèche, dans l’obscurité maintenue par les rideaux de cuir occultant les fenêtres, deux hommes restaient silencieux, engoncés dans leur manteau. Ils mobilisaient leur énergie pour lutter contre le froid. De plus, ils vivaient ensemble depuis tant de temps qu’une conversation entre eux n’apporterait rien de plus. Ils se comprenaient sans avoir à parler. Le plus âgé des deux était recroquevillé contre la portière gauche, son double menton replié sur lui-même. Seuls ses longs cheveux dépassaient du chapeau de feutre sur l’arrière de sa tête. Assis en face de lui, son compagnon, plus jeune, regardait en silence le septuagénaire sommeillant malgré les soubresauts de la voiture et les hurlements du vent. Cet homme qu’il accompagnait était devenu en quelques années une véritable légende vivante : Benjamin Franklin venait, une fois de plus, prêcher la cause de son peuple et demander son aide au roi Louis XVI.
Se penchant en avant, le jeune homme écarta le rideau et passa la tête par la portière pour voir où ils étaient. Il prit comme une claque le vent froid dévalant la grande avenue. Loin devant eux, il distingua des lumières perçant à peine la pénombre ménagée par les nuages bas et noirs. Même en plein milieu de l’après-midi, on se serait cru après le coucher du soleil. Au bout de la grande avenue, le palais royal de Versailles représentait pour lui un asile de chaleur et de lumière qui serait le bienvenu.
Laissant sur la gauche le manège, la voiture passa entre les deux grands bâtiments des écuries royales, fermant en arc de cercle, la place d’armes en face du château. Cette place, barrée sur toute sa largeur par une grande grille, se continuait par deux cours pavées se succédant en rétrécissant : la cour royale et la cour d’honneur. Leur pente menait au cœur du château lui-même et, là, les ailes de ce qui n’était au départ que le pavillon de chasse de Louis XIII, encadraient une petite cour de marbre. Sur la droite, derrière les bâtiments plus récents s’étant ajoutés sous le règne de Louis XIV, la chapelle dominait les constructions environnantes. Selon les ordres de ce roi, aucun bâtiment de Versailles ne dépassait en hauteur cette chapelle.
Malgré les mauvaises conditions météorologiques, la place d’armes grouillait de monde. Quand la Cour séjournait à Versailles, le palais devenait une véritable petite ville devant vivre, se nourrir, se distraire et se loger. Toute la ville s’était développée autour des nombreux hôtels particuliers dont la taille et la proximité du palais étaient proportionnelles à l’importance et au rang de leur propriétaire.
La voiture escalada les cours pavées et les cahots réveillèrent le vieil homme qui s’ébroua comme pour chasser les dernières brumes de sommeil :
— Enfin, nous voilà arrivés, mon bon Andrew, lança-t-il à son jeune compagnon. Espérons que cette visite sera l’une des dernières.
La voiture s’arrêta au fond de la cour de marbre devant l’entrée du palais. Un valet se précipita pour déployer le marchepied et le jeune homme sauta à terre. Il eut la bonne surprise de ne pas être harcelé par les rafales de vent, la cour étant abritée. Il se retourna et tendit le bras pour aider son compagnon à descendre. Franklin eut du mal à s’extirper de la voiture et, quand il fut enfin descendu, il s’avança vers la forte lumière émanant de l’intérieur du palais. Ils durent s’arrêter un moment pour habituer leurs yeux à la différence de luminosité. Un autre valet les guida à travers les escaliers et les corridors jusqu’à une grande pièce grouillant de monde. Les parquets cirés et les murs recouverts de lambris et de tapisseries témoignaient de la splendeur et de la richesse du maître des lieux. Dans les personnages se pressant là, Franklin et son ami reconnurent nombre de ceux qu’ils avaient déjà eu l’occasion de rencontrer. En effet, depuis leur arrivée en France des mois auparavant, Benjamin Franklin et Andrew Brighton, son compagnon et secrétaire, avaient fréquenté assidûment la Cour et les salons parisiens que la simplicité et la bonhomie du vieux savant avaient conquis.
Issu d’une famille modeste dont il était le quinzième enfant, Benjamin Franklin s’était fait tout seul. Il était devenu un journaliste connu et avait racheté un journal cinquante ans auparavant, puis fondé une imprimerie à Philadelphie l’année suivante. Il se passionnait également pour la science et s’était en quelque sorte spécialisé dans les phénomènes électriques, son invention la plus connue étant le paratonnerre. Mais c’était sa carrière politique qui l’avait réellement révélé au grand public et particulièrement aux populations des treize colonies anglaises d’Amérique dont il devint le défenseur, le héraut et le représentant. Il avait été envoyé par elles solliciter l’aide de la France.
Depuis quelques mois, il avait fait plusieurs fois le trajet de Paris à Versailles ou à tout autre endroit où se trouvait le roi. Il ne ménageait ni son temps ni sa peine pour mener à bien sa mission. Les entrevues avec le roi Louis XVI étaient toujours cordiales et celui-ci l’avait surpris par sa simplicité. Les premières rencontres avaient surtout porté sur des sujets très éloignés de ceux ayant motivé la visite de l’Américain. Le roi et Benjamin Franklin partageaient cette passion des sciences et des découvertes. En parfaits hommes du monde, ils étaient curieux de tout. Mais le souverain cachait, sous ses dehors affables, un véritable esprit politique et un appétit de connaissance trouvant dans cet homme venu d’au-delà des mers un écho favorable. Ils avaient longuement conversé de problèmes scientifiques, mais aussi, le roi l’avait questionné abondamment sur son pays, ses richesses, ses projets de développement. Ce qui semblait surtout intéresser le roi, c’était de connaître les démêlés qu’avaient eus les colonies d’Amérique avec l’Angleterre.
Choisi pour défendre les intérêts de la Pennsylvanie à Londres vingt ans plus tôt, Benjamin Franklin avait réussi à faire révoquer l’Acte du timbre (Stamp Act), interdisant aux colonies de décider elles-mêmes de leurs impôts. Bien qu’initialement favorable au roi d’Angleterre George III, il s’en était séparé lorsque des taxes sur le thé et le sucre avaient été imposées à l’économie américaine et, depuis, il avait soutenu le projet d’indépendance des colonies, car il avait d’énormes intérêts dans ces territoires. Trois ans auparavant, Benjamin Franklin avait été élu député de Pennsylvanie au Congrès continental et avait aidé le général George Washington au cours de la guerre d’Indépendance. Celui-ci aussi, depuis son mariage avec Martha Custis, une jeune veuve possédant un vaste domaine, était devenu l’un des hommes les plus riches de Virginie. Franklin avait été l’un des cinq rédacteurs de la Déclaration d’indépendance. Mais la guerre continuait, les Anglais n’admettant pas de se séparer de leurs colonies.
C’est pourquoi, dans l’esprit de l’Américain, les relations mondaines et les conversations scientifiques ne le détournaient pas du but de sa mission : obtenir l’aide militaire de la France pour les insurgés en guerre contre leur ancienne puissance coloniale. Depuis un mois, enfin, les choses avaient semblé évoluer. La dernière audience avait abordé de façon explicite le sujet de la guerre en Amérique. Le roi semblait réticent et avait même évoqué avec son interlocuteur les réserves qu’il émettait concernant celui que tous les « insurgents » considéraient comme un héros : Georges Washington.

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