Le Royaume perdu
396 pages
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Le Royaume perdu , livre ebook

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Description

Deux rencontres, deux histoires d'amour, deux époques éloignées, mais la même ardeur amoureuse, la même passion de la découverte. D'un côté, la jeune princesse maya, Tchun, apprend les glyphes tout en découvrant l'amour avec son professeur, le jeune scribe Kun Sun, ce qui contrarie le projet de son père. De l'autre côté, la jeune anthropologue russe, Rina Pavlovna, étudie l'écriture maya et part à Londres pour faire sa thèse de doctorat avec l'archéologue renommé, David Osborne, spécialisé dans le déchiffrage des glyphes mayas. En même temps qu'ils découvrent leur passion pour les glyphes, ils vivent une passion amoureuse. Ces deux histoires, que les siècles séparent, vont se croiser d'une manière inattendue. "Comme chaque matin, la princesse Tchun se leva à l'aube pour rendre hommage au Dieu Soleil, Dieu le Père, Kinich.... Ce matin, elle était réveillée longtemps avant l'aube, car cette nuit, elle était tourmentée par ses pensées....... Elle se sentait perdue. Dans quelques instants, son père la fera appeler...... et elle devrait lui annoncer sa 'décision'."

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 13 mai 2015
Nombre de lectures 1
EAN13 9782342038163
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0090€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Royaume perdu
Branislava Pesic
Mon Petit Editeur

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Mon Petit Editeur
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Le Royaume perdu
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Première partie
 
 
 
1.
 
 
 
Comme chaque matin, la princesse Tchun se leva à l’aube pour rendre hommage au Dieu Soleil, Dieu le Père, Kinich. Debout sur la véranda du Palais royal, elle se tourna en direction du soleil levant, où se trouvait le Temple érigé au nom du Dieu Kinich. La princesse joignit les deux mains, les approcha de son front baissé, en s’inclinant devant le dieu suprême. Une coiffe de tissu doré, brodé à la main, dont deux longues bandelettes tombaient de chaque côté de son visage, ornait sa tête, en absorbant complètement sa chevelure. Avec une longue robe jaune à la bordure dorée, les colliers, les boucles d’oreille et les bracelets en or massif au poignet et en haut de bras, à quatorze ans, elle avait plus l’air d’une déesse vivante que d’une adolescente en passe de devenir une femme. Elle garda cette position quelques instants, en se recueillant profondément, puis regagna ces appartements. Elle s’agenouilla par terre et attendit que son esclave, Mit Yan, une jeune Toltèque un peu plus jeune qu’elle, lui apportât une galette de maïs et, dans un pot de terre cuite, son breuvage préféré, une sorte de tisane chaude, mélange de racines de plantes différentes. Elle buvait les yeux fermés, comme si elle entrait en transe, humant avidement le parfum onctueux de sa boisson et paraissait transportée dans un autre monde.
 
Elle pensait à la nuit précédente, car cette nuit, elle n’avait pas dormi et avait tout le temps pour réfléchir. Mais ces réflexions ne l’avaient menée nulle part. Elle s’était levée avant l’aube et comme chaque matin, elle s’était préparée à vénérer le dieu Soleil. Mais ce matin, elle était réveillée longtemps avant l’aube, car cette nuit, elle était tourmentée par ses pensées. Le temps pressait, elle n’en avait plus beaucoup et il fallait prendre une décision, il fallait faire quelque chose. Elle ne savait pas vraiment quoi, elle ne pouvait parler de cela à quiconque de son entourage ni demander conseil à personne et elle se sentait perdue. Dans quelques instants, son père la ferait venir dans ses appartements et elle devrait lui annoncer sa décision. Bien que tout le monde sût que, en aucun cas il ne pouvait s’agir de sa décision à elle, tout le monde se plaisait à jouer à ce jeu : la jeune femme destinée au mariage prochain, devait annoncer sa décision à son père, afin que celui-ci puisse la transmettre au père du soupirant. Cela ajoutait de l’excitation à l’attente du candidat, même si on n’avait jamais connu de cas de refus de la part de la promise. Elle n’avait pas cherché tout cela, elle n’avait rien prémédité, elle se préparait à son tour, comme sa mère avant elle et sa grand-mère et son arrière-grand-mère avant, elle faisait confiance à son père qui se chargeait de lui trouver un mari parmi les nobles des peuples voisins. Et lorsque la nouvelle s’était répandue que la princesse avait atteint l’âge de se marier, les soupirants avaient commencé à se manifester. Il y a un mois de cela, son père lui avait annoncé qu’il avait trouvé un candidat intéressant. La coutume voulait que la jeune femme ait un mois pour se décider. Aujourd’hui expirait la période de réflexion et le père du candidat viendrait demain pour recevoir la réponse.
 
Elle ne savait toujours pas quoi faire et les minutes s’écoulaient bien trop vite. Elle avait l’impression d’entendre chacune d’entre elles passer en tombant comme des gouttes d’eau qui tapent sur la même blessure. Chaque instant qui passait, pesait des tonnes et elle avait la sensation d’être écrasée sous leur poids, car ces gouttes de temps qui s’écoulait paisiblement, raccourcissaient dangereusement le temps qui lui restait et l’obligeaient à affronter la réalité qu’elle essayait, de toutes ses forces, d’éviter. Elle aurait préféré disparaître. Une pensée insensée lui traversa l’esprit : elle avait envie de se proposer pour le sacrifice religieux qui devait se pratiquer dans quelques jours. Ne sachant plus que faire et en entendant les pas dans le hall du Palais, la jeune femme désespérée se saisit d’une fiole qu’elle avait toujours sur elle et en but quelques gouttes. C’étaient des extraits d’essences qui, humées, avaient le pouvoir de dissiper le mal de tête, mais qui bues, pouvaient provoquer des migraines plus ou moins fortes. L’effet de ces essences était pratiquement immédiat et le temps que la jeune esclave Mit Yan entre avec le messager du roi, le père de Tchun, la jeune femme se trouvait déjà par terre, gisant sans connaissance, la migraine ayant vite gagné du terrain.
 
En la voyant inanimée, Mit Yan poussa un cri, accourut auprès de sa jeune maîtresse en l’appelant par son prénom et en la secouant pour essayer de la faire revenir à elle. Le messager du roi qui venait juste d’arriver, en voyant la scène, tourna les talons et partit en courant apporter la nouvelle au roi. Mit Yan appela d’autres esclaves pour l’aider à transporter la jeune femme dans sa « chambre à coucher ». Elle les amena dans la pièce d’à côté qui était séparée de la pièce centrale seulement par quelques plantes et un paravent en bambou, décoré par des dessins de fleurs et d’animaux. Mit Yan fit signe aux esclaves de poser la jeune femme par terre sur une natte en paille recouverte par un tissu épais brodé à la main aux vives couleurs traditionnelles qui tenait lieu de lit. Lorsque les esclaves l’urent posée avec attention sur la natte, Mit Yan lui arrangea la tête qui se trouvait dans une position inconfortable, la couvrit avec un léger tissu et fit de nouveau signe aux esclaves de sortir. Elle espérait seulement qu’un bon sommeil apporterait le soulagement à sa maîtresse. Et elle s’en alla informer le roi de l’état de santé de la princesse.
 
La beauté exceptionnelle de la princesse, tout le monde s’accordait là-dessus, n’avait d’égal que son intelligence. Les cheveux noirs tressés en longues tresses qui lui tombaient jusqu’à la taille quand ils n’étaient pas cachés sous une coiffe, les grands yeux noirs avec le regard d’un aigle qui voyait tout et la bouche sensuelle, cette adolescente était en train de devenir une jeune femme exquise et délicieuse que tous les jeunes gens du royaume et des alentours convoitaient. Elle avait deux passions dans sa vie : la danse et l’astronomie. La musique la mettait depuis toujours dans un état particulier et quand elle dansait, elle se sentait transportée dans un autre monde : lorsqu’elle se laissait prendre par la musique et que la musque la pénétrait, elle avait la sensation de communier avec les dieux. Avec les astres aussi, lorsqu’elle les observait et cherchait à percer leurs mystères, elle avait le sentiment de communiquer directement avec le ciel. Elle était subjuguée par leurs secrets et avait la conviction indélébile qu’ils avaient une influence sur la vie des humains. Elle ne pouvait pas l’expliquer, mais elle le savait au fond d’elle-même, elle avait cette certitude absolue. Dans la société maya, l’étude des astres était surtout une affaire d’hommes et ses frères se moquaient parfois d’elle lorsque, avant de faire quelque chose ou avant de prendre une décision, elle s’en allait consulter les astres. Et en ce qui concerne son prochain mariage, les astres justement ne paraissaient pas favorables. En outre, elle en avait cette fois-ci la preuve tangible. Cependant, elle ne pouvait pas dire cela à son père, cela signifierait qu’elle mettait son autorité en doute. Et cela ne se pourrait dans sa société, personne n’oserait défier le souverain.
 
La princesse aimait aussi beaucoup étudier et, pour pouvoir lire les vieux livres d’astronomie et d’astrologie, elle demanda un jour à son père la permission d’apprendre les glyphes avec un scribe. Dans la société maya, seulement les hommes nobles avaient le droit à l’instruction et le privilège de connaître les livres sacrés. Mais seule une poignée d’entre eux savaient lire et écrire. Le roi a appris à lire et à écrire parce qu’il considérait qu’un souverain devait être instruit. Mais les frères de Tchun, à l’exception de son plus jeune frère qui était un artiste, ne s’y intéressaient pas, ils étaient beaucoup plus attirés par les fêtes et la chasse. Les scribes avaient pour mission de transcrire des documents administratifs et religieux ou d’écrire les histoires des nobles, la plupart du temps, il s’agissait de l’histoire du roi au pouvoir. On n’avait pas pour habitude de demander à un scribe d’apprendre à un jeune noble à lire et à écrire et encore moins à une jeune fille, fût-elle une princesse. Lorsqu’un noble désirait donner une instruction à son fils, il faisait venir un précepteur qui lui donnait des cours privés d’arithmétique, d’astronomie et d’écriture.
 
La princesse Tchun était la seule fille parmi cinq garçons dans la famille royale et, comme elle était la préférée de son père, il lui avait accordé cette faveur. C’est ainsi qu’elle commença à étudier les glyphes avec le jeune scribe Kun Sun. C’était un beau jeune homme qui venait d’une famille noble. Il était intelligent et se passionnait pour les études. Lorsque le moment vint pour lui d’apprendre l’art de la guerre pour devenir soldat et assurer la défense de son royaume, il préféra apprendre à lire et à écrire pour devenir scribe. Ce métier était considéré comme très important et les scribes étaient vénérés comme des princes. Et Kun Sun en était un 

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