Le roman du Renard
162 pages
Français

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Description

Le roman de Renart (avec un « t ») est une œuvre populaire du moyen-âge. On le trouve en ancien français, difficile à lire de nos jours.Le Roman du Renard (avec un « d ») que nous proposons est une adaptation par Jeanne Leroy-Allais. Il est accompagné des sympathiques illustrations de Benjamin Rabier.On retrouve, en 24 chapitres, les aventures de ce coquin de Renard. Rusé, affamé, toujours prêt à jouer un mauvais tour à son oncle le loup Ysengrin, Renard finit par se mettre à dos tous les animaux, à force de trahir leur confiance.Ysengrin, et d’autres animaux, vont se plaindre à Noble, le roi. Le lion, qui de prime abord est plutôt pour l’entente cordiale, essaie de trouver un accord entre les animaux. Mais Renard va trop loin : la mort de la poule Copette irrite le roi, qui envoie plusieurs émissaires pour le convoquer.Hélas ! A chaque fois, par une ruse digne d’un vrai sans-gène, Renard réussit à tromper les émissaires royaux : Brun l’ours se fait avoir par du miel dans un vieux tronc, Tybert le chat se fait promettre des souris, et oublie son ambassade royale… Finalement, c’est Grimbert le blaireau qui réussit à ramener Renard à la cour.Alors qu’il est sur le point d’être pendu pour tous ses méfaits, Renard réussit à s’échapper de nouveau, grâce à de belles paroles.Finalement attrapé, Renard rentre chez lui et s’assagit.L’adaptation de Jeanne Leroy-Allais, habituée aux romans pour enfants, est un véritable délice. Et les illustrations de Benjamin Rabier font de Renard un brigand bien sympathique.Nous avons recensé 144 illustrations, dont 24 en couleur. C’est un peu moins que dans l’édition d’origine, mais cela s’adapte parfaitement à une tablette ou à une liseuse.Regardez l'aperçu pour vous rendre compte du livre. Le prix s'explique par le travail réalisé sur les images.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2023
Nombre de lectures 25
EAN13 9782368781777
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le roman du Renard

Adaptationdu livre « Le roman de Renart » par Jeanne Leroy-Allais
Illustrationsde Benjamin Rabier
Présentation
Leroman de Renart (avec un « t ») est une œuvre populairedu moyen-âge. On le trouve en ancien français, difficile à lire denos jours.
LeRoman du Renard (avec un « d ») que nous proposons estune adaptation par Jeanne Leroy-Allais. Il est accompagné dessympathiques illustrations de Benjamin Rabier
JeanneLeroy-Allais est née en 1853, à Honfleur, et décédée en 1914,également à Honfleur. Elle est la sœur d’Alphonse Allais.Institutrice, elle a écrit plusieurs livres pour enfants.
BenjaminRabier (1864-1939) est un auteur et surtout un illustrateur de bandedessinées et de livres pour enfants.
Dansl’édition originale, il y a plus de dessins de Benjamin Rabier quedans celle-ci. Dans cette édition, il y a tout de même un peu plus de 150 dessins.
©Les EditionsBlanche de Peuterey .Visitez notre site web et abonnez-vous à notre newsletter pour êtreinformé des nouveautés. Suivez-nous sur les réseaux sociaux.
ISBN :978-2-36878-177-7

Aventure I Les trois jambons de Maître Ysengrin

Un matin, Renard entra chez son compèreloup, l’œil morne et la fourrure mal lissée. La disette régnaitau pays ; bien malgré lui, Renard faisait carême, et, ce matin-là,il se sentait, plus que de coutume, l’estomac creux et les dentslongues.
Tout de suite, Ysengrin s’aperçut del’état fâcheux de Renard, et, feignant une grande sollicitude :
— Qu’est-ce donc, beau neveu ? Vousavez l’air bien mal en point.
— Je suis, en effet, très mal enpoint, répondit Renard d’un ton piteux, et ma faiblesse estgrande.

Ce disant, il tournait un œil d’envievers trois beaux jambons qui pendaient aux solives, gras, roses etfumés à souhait.
Ysengrin surprit ce regard et demanda :
— N’avez-vous point déjeuné ?
— Hélas ! non.
Le loup fit un geste désolé, et,s’adressant à son épouse :
— Giremonde, faites bien vite cuireune rate à ce pauvre garçon... Ne vous défendez pas, beau neveu,elle est toute petite.
C’est précisément ce qui chiffonnaitRenard que la rate fût si petite, et même que le mets offert ne fûtqu’une rate. Le beau jambon des solives l’aurait beaucoup mieuxaccommodé.
— Vous avez là de superbes jambons,mon oncle, dit-il avec une convoitise qu’il cherchait en vain àdissimuler.
— Ma foi oui, superbes, réponditYsengrin d’un air avantageux.
— À les mettre si bien en vue, necraignez-vous point de tenter les passants, surtout par ce temps dedisette ? Il serait peut-être sage de les manger sans délai et d’enfaire profiter vos parents et amis.
— Certes non ! fit délibérément le loup : j’entends lesmanger à loisir et n’enfaire profiter personne.
— À votre place, insista Renard confusde s’être laissé deviner, je les cacherais tout au moinssoigneusement, et je crierais bien fort qu’on me les a volés.
— Nenny, je n’ai point peur despassants. Ils peuvent contempler mes jambons à leur aise, ils n’ygoûteront point.
Sans rien dire de plus, Renard consommala maigre pitance qui lui était offerte ; puis, la tête basse et laqueue entre les jambes, il regagna son château de Maupertuis.
Mais Renard ne demeure pas volontierssous le coup d’une défaite ou d’un affront, et il a plus d’untour dans son sac.
La nuit suivante, il revient de son pasvelouté à la demeure d’Ysengrin. Il grimpe sur le toit et, sansfaire de bruit, y creuse un grand trou à l’endroit où les jambonssont suspendus ; il les décroche l’un après l’autre et lesemporte chez lui, où sa femme, Ermeline, et ses enfants, Malebrancheet Percehaye, attendent impatiemment le résultat de son expédition.

En hâte, on débite l’un des jambons,on le fait cuire, on le déguste, réparant ainsi d’un seul coup ladiète sévère des jours passés.
Puis, bien repu cette fois, l’œilvif, la fourrure lisse et brillante, Renard s’en retourne à lamaison d’Ysengrin.
Celui-ci venait de s’éveiller, et,constatant le larcin dont il avait été victime, remplissait levoisinage de sa clameur.
— Ça, mon oncle, que vous est-ilarrivé ? s’enquit Renard sur un ton de sollicitude inquiète.
— Mes jambons... mes superbesjambons... cria Ysengrin de plus belle.
— Eh bien, mon oncle, vos jambons...vos superbes jambons...
— On me les a volés !
Renard prit un air entendu.
— Là... là... fit-il, voilà qui estbien joué !
— Que voulez-vous dire ?
— Que les larrons ne sont pas loin etque vous n’êtes sans doute point trop fâché après eux.Continuez, mon oncle, criez encore plus fort, les plus malins s’ylaisserontprendre.
— Quand je vous dis qu’on me les avolés.
— Je vous entends.
— Quoi... vous m’entendez ?... vousexpliquerez-vous, enfin ?
— Mon oncle, je suis très flatté quevous ayez trouvé bon le conseil que je vous ai donné hier : decacher vos jambons et de crier ensuite qu’on vous les avait volés.

Ysengrin semblait au comble de lafureur, et son épouse jugea bon d’intervenir.
— Ce n’est pas bien, Renard, de vousgausser de nous quand nous sommes dans la peine ; si nous avionsencore nos jambons, nous serions trop contents de vous en offrirvotre part.
— Il est fâcheux que vous ne vous ensoyez pas aperçue plus tôt, tante Giremonde. Voici maintenant votretoit crevé, c’est un gros dégât, et vous n’avez pas vosjambons davantage.
Ces propos et le ton goguenard de sonneveu éveillèrent les soupçons d’Ysengrin dont la colèreredoubla.
— Si jamais je découvre le larron,gronda-t-il en s’adressant à son neveu, que celui-là prennegarde...
Renard ne jugea pas nécessaire depoursuivre le colloque. Riant sous cape, il regagna Maupertuis, oùun bon somme vint réparer la fatigue de son expédition nocturne.

Il lesemporte chez lui, où sa femme, Ermeline, et ses enfants, attendent impatiemment
Aventure II Renard etChanteclair
On était à la saison où les présreverdissent, où les bois s’enfeuillent, où, du matin au soir,les oiseaux disent des chansons nouvelles.
Renard, un beau jour, sortit de chez luipour jouir du renouveau et, par la même occasion, tenter fortune. Ilse dirigea vers l’habitation de Messire Hauchecorne, hobereau cossuqui cultivait lui-même ses terres.
L’habitation était plantureuse etjolie. Dans le verger, les arbres défleuris montraient leursbranches couvertes de petits fruits vert tendre, indice d’une bonnerécolte. Aux prairies, les vaches et leurs veaux, les juments etleurs poulains paissaient l’herbe fraîche, tandis qu’au fond duchemin creux, les moutons broutaient les jeunes pousses d’arbrisseau.Dans le ruisseau clair, frétillait le poisson argenté.
Le courtil alternait de carrés delégumes et de platesbandesoù s’épanouissaient coquelourdes, passeroses, jonquilles ettournesols. Les ravenelles fleurissaient au pied des murs et lesiris, au faîte des toits. Dans les haies, les églantiers étaienttout roses et les aubépines toutes blanches. La colline embaumait lethym, l’hysope et la marjolaine.

La maison elle-même respirait laprospérité. Le lardier regorgeait de viandes fraîches et salées,de quartiers devenaison, de saucisses etd’andouilles. À la laiterie s’alignaient les jattes de lait, lesmottes de beurre, les fromages crémeux. Des chapelets d’oignons etde fèves étaient pendus au plafond, et les gros œufs rouxremplissaient des corbeilles.

Toutes ces beautés et toutes cesrichesses aiguisaient l’appétit de Renard. Mais sa grandeconvoitise était pour la basse-cour, pleine de coqs fiers, de poulesgrassouillettes et de poussins dodus, de jars, d’oies et d’oisons,de canards, de canes et de canetons, le tout claironnant, gloussant,caquetant.
Renard se promettait bien de ne pasrentrer à Maupertuis sans une proie sérieuse.
Justement la minute semblait propice àla maraude. Le maître inspectait ses terres, la maîtresse priait aumoutier, la servante était allée au bourg pour vendre des chapons,les valets se trouvaient occupés ici et là, tous loin del’habitation ; il ne restait plus au logis qu’une vieille toutechenue qui n’était plus bonne qu’à filer sa quenouille : laplace était, autant dire, sans défense.

Mais les palissades étaient faites depieux longs, aigus et solides ; nul espoir d’en venir à bout. Leshaies, serrées et pleines d’épines, n’auraient point livrépassage à unesouris. À la vérité,elles étaient assez basses et Renard les aurait bien franchies d’unbond, mais cette brusque entrée, en effrayant la poulaille, couraitrisque de donner l’éveil au voisinage. Renard serait alorsdécouvert, poursuivi et peut-être tué.
Piteux et morose, il se demandaitcomment tirer parti de l’aventure quand, à force de tourner autourde l’enclos, il aperçut dans la haie un trou qui servait àl’écoulement des eaux. Sans retard, il s’y glisse, non toutefoissans quelque dommage pour sa fourrure.
Mais des poules l’ayant aperçu ontdonné l’alarme, et toute la basse-cour de crier à tue-tête envoletant de tous côtés.
Le grand coq doré, Chanteclair, quisomnolait sur une branche de sapin, s’éveille en sursaut et arrivele col tendu, les ailes basses, la plume hérissée.
— Qu’est-ce ? demanda-t-il d’unton paternellement fâché. Pourquoi courez-vous ainsi comme desfolles ?
— C’est, répond Pinte, la doyenneet la plus sage, c’est que nous avons eu bien peur.
— Et de quoi, je vous prie ?
— D’une bête des bois que nousavons vue entrer au courtil.
— Pinte, ma commère, vous radotez,sauf le respect que je vous dois. Nos palissades sont trop solides etnos haies trop drues pour qu’aucune bête des bois y puisse entrer.
— Nous l’avons pourtant bien vue...,et, tenez, je lavois encore... là... dansles terres, tout près de l’angélique... À son poil roux, ce doitêtre un goupil.


Mais des poules l’ayant aperçu ontdonné l’alarme, et toute la basse-cour de crier à tue-tête
Renard se voyant découvert, résolut dechanger de tactique. Il sortit des feuilles où il se tenait caché.
— Salut à vous, Chanteclair !
Àl’aspect de Renard, le coq se campa solidement sur ses ergots, toutprêt à la bataille.
— Pourquoi cette attitude guerrière,messire coq ? Ne savez-vous pas que la paix générale est conclue etproclamée ?
— Vous m’e

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