Le Prix de la mort , livre ebook

Edilivre - Aduel Joachin

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

114 pages

Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

A propos
Informations
Extrait

Description

Ces lignes sont une histoire de possession et de dépossession. Possédé par la plume désordonnée et la clairvoyance prophétique de Frankétienne, nous avons osé regarder le réel en face. Cependant, notre esprit s'est révélé trop faible pour suivre ce génie. Ainsi, en cours de route, nous avons revêtu notre costume d'homme ordinaire pour produire une écriture ordinaire... Et c'est la dépossession.

Le Prix de la mort n'est pas un roman traditionnel. C'est un gribouillage de l'insensé et du chaos, c'est-à-dire une narration et une description désordonnées de l'absurde. C'est la vie qui tourne mal dans un pays où tout va mal. C'est la mort qui tourne vite, à plein régime et bien. C'est la permanence de l'absence : absence d'humanité, absence d'intelligence, absence de lumière, absence de la vie... de la vie bonne et heureuse.

Ces pages contiennent une infime partie du mémoire des victimes. En définitive, il s'agit d'un aide-mémoire partiel pour la postérité.

Sujets

Actualité

Fiction

Littérature

Informations

Publié par	Edilivre
Date de parution	29 novembre 2021
Nombre de lectures	0
EAN13	9782414552061
Langue	Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright

Cet ouvrage a été composé par Edilivre
Immeuble Le Cargo, 157 boulevard Mac Donald – 75019 Paris
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-55207-8

© Edilivre, 2021
Du même auteur
Du même auteur
Enjeux éthiques et théologiques de la parole autour de la souffrance , Paris, Cerf, 2015.
L’euthanasie : du débat social à la réflexion théologique et pastorale , Paris, Cerf, 2019.
L’accompagnement à la formation de soi et la créativité : utopie pédagogique ou projet réalisable dans la pratique éducative haïtienne ? Paris, Edilivre, 2019.
La pédophilie : le scandale d’une paternité brisée , Paris, Cerf, 2021.
Ethique et chaos : le devoir de s’indigner, Paris, Edilivre, 2021.
Dédicace

A :
Frankétienne
Marie Antoinette DUCLAIRE (Assassinée)
Père André SYLVESTRE (Assassiné)
Père Emile BELDOR (Décédé)
Castel GERMEIL
Philippe DORVIL
Charles BELIER
Lexique
Cadavrité : Caractéristique du politique aveugle qui se ruine à force d’exploiter, d’opprimer et de réprimer la masse populaire et militante.
Canibalières : Attitudes politiques et sociales destinées à détruire autrui en l’affamant, en l’assoiffant ou en l’assassinant allègrement.
Canibalité : Ensemble des caractéristiques de la conscience politique criminelle et canibalière.
Crétinité : Caractéristique du politique à la fois naïf, très borné, corrompu et délinquant.
Criminalisme : Système de pensée qui théorise, nourrit la criminalité à l’extrême.
Criminocrate : Homme d’Etat ou personnage politique dont le pouvoir est fondé essentiellement sur les crimes.
Désemplumage : Mensonge amplifié. Il fait partie de la politique de la manipulation des peuples. C’est l’art de la fourberie.
Emplumage : Art de manipuler l’esprit des peuples, en présentant une vérité atrophiée. C’est aussi l’art de la fourberie.
Kidnapodrome : Piste réservée au traitement des cas de kidnapping. C’est un village de kidnapping.
Larmologue : Spécialiste de l’étude des larmes.
Larmoscopie : Examen destiné à vérifier la sincérité des larmes.
Lectophobe : Qui a peur de la lecture en privé comme en public par stratégie. Car il n’en a ni l’art ni la culture.
Logophobe : Qui a peur de parler en public par stratégie. En effet, il est trop limité.
Mounicides : Synonyme Homicidaires.
Nacrodrome : Piste réservée à l’atterrissage de la drogue. Un terrain de drogue.
Nécrodrome : Piste réservée à l’assassinat aveugle des gens. Un terrain de mort.
Nullologie : Science des nuls.
Pailla-Covid : Association de Paillasson avec la Covid-19 afin d’accentuer sur sa puissance nuisible et mortelle.
Racaillières : Attitudes politiques et sociales criminelles méprisables.
Sanguinarité : Ensemble des caractéristiques de l’esprit sanguinaire.
Sangtuaires : 1. Lieux de haute criminalité où le sang coule à flot et en permanence. 2. Canaux par lesquels le sang des victimes égorgées est évacué.
Simagritude : Décision ou action politique folklorique dont la visée est de corrompre l’intelligence de la masse. C’est une autre forme de manipulation.
Verrutude : Complexité de tumeurs, de malheurs et de malveillances.
2 K-bès : Avantage à deux niveaux, ou encore gain à tous les coups. Exemple, dans le jeu de dominos, si à une extrémité, il y a 3 et à une autre, il y a 2, alors que l’un des joueurs possède 3-2 et qu’il est le dernier à jouer, il gagne. Dans ce cas, il fait 2 K-bès.
Avertissement
Hiver 2008. Alors que nous entamions nos recherches doctorales en Sciences religieuses sur le thème de la souffrance, nous avons souffert du vent et du froid pour nous rendre à la Bibliothèque François Mitterrand. C’est là que nous avons découvert une grande partie des œuvres de l’écrivain haïtien Frankétienne.
Quelles œuvres ? Des chaînes de mots avec ou sans virgule, souvent sans verbe. Bref, nous avons rencontré une plume désordonnée, mais conduite par une brillante et prophétique intelligence. Il faut savoir juste décrypter le message du peintre, du poète et de l’écrivain.
Avouons qu’il nous arrive, à nous aussi, d’être possédé par cette double réalité, celle de la plume désordonnée et celle de l’intelligence prophétique. C’est ainsi que nous nous surprenons à forger des mots comme : emplumage, désemplumage, simagritude, racaillières, canibalières, canibalité, sanguinarité, crétinité, cadavrité, criminalisme, criminocrate, lectophobe, logophobe, kidnapodrome, nacrodrome, nécrodrome, 2 K-bès, sangtuaires, Pailla-Covid… Des non mots qui expriment fort bien les maux d’un peuple.
Notre petit esprit de possédé progressait. Cependant, une fois dépossédé, nous avons compris que nous ne pouvions pas suivre ce grand génie de l’écriture désordonnée. Pris de vertige, nous nous sommes décidé à revenir à l’écriture ordinaire. L’écriture d’un homme ordinaire, d’un esprit ordinaire. Dommage pour nous ! La marche est trop haute. Nous faisons donc simple, c’est-à-dire presque rien ? Mais, qui sait…
Dans ces pages, nous tenons à rendre un vibrant hommage à ce Mapou de la littérature haïtienne contemporaine qu’est Frankétienne. Les puritains du spiralisme nous pardonneront notre maladresse et nos limites dans un exercice que nous ne pouvons même pas nommer. Nous osons écrire : Le Prix de la mort .
Le Prix de la mort n’est pas un roman au sens strict du terme. Car nous ignorons les règles de ce genre littéraire. Il ne s’agit pas non plus d’un essai politique et philosophique. Qu’est-il au juste ? Il ressemble à un gribouillage de l’insensé et du chaos, c’est-à-dire une narration et une description désordonnées de l’absurde. C’est la vie qui tourne mal dans un pays où tout va mal. C’est la mort qui tourne vite et bien. C’est la permanence de l’absence : absence d’humanité, absence d’intelligence, absence de lumière, absence de la vie… de la vie bonne et heureuse.
Nous signons dans ces pages une infime partie du mémoire des victimes. Nous y signons en définitive un aide-mémoire partiel pour la postérité.
NB : Nous avons reçu, le 7 juillet 2021, l’approbation de la maison d’édition pour publier notre manuscrit. Le même jour, il s’est produit un événement tragique dans le monde. Immédiatement, nous nous sommes posé la question éthique suivante : faut-il publier le texte en l’état ? Le lecteur découvrira la raison pour laquelle nous nous interrogions. Après discernement, nous avons décidé de publier le texte dans son entièreté. Nous n’avons rien enlevé. Néanmoins, nous avons ajouté un dernier chapitre dont le titre exprime fort bien le drame qui s’était produit : ET SOUDAIN… LE SEISME.
Méthode
La promesse mensongère
est une prophétie sans objet.
C’est du vent.
Tu pourrais avoir toutes les qualités du monde. Cependant, il te manque les défauts qui doivent prouver que tu es un homme… Quand tu seras un homme, tu auras toutes les qualités du monde.
Jean a voulu écrire son mémoire de la République. Il l’a titré : Le Prix de la mort . Il s’est inventé une méthode : l’autopsie de l’ emplumage et du désemplumage . Quid ? Il s’agit d’autopsier la main qui porte le « bonheur » (l’emplumage) et celle qui démultiplie « l’enfer » (le désemplumage).
Paradoxe de la République où les promesses pullulent tandis que le train du désespoir avance à une allure effrénée. Emplumage, désemplumage, c’est l’anecdote de l’ingénieur qui se prenait pour agronome : il a acheté une poule, il lui a enlevé ses plumes naturelles pour lui mettre des plumes artificielles. Il a appelé cette expérience « l’esthétique de la poule. » Pauvre poule, elle en est morte. Cette esthétique de la poule est révélatrice d’une intelligence de poule… une intelligence sans lumière, sans relief. Une intelligence qui se distingue par sa nullité.
Au final, c’était une démonstration d’ignorance qu’il avait proposée. Car, une philosophie sans rationalité est inconcevable. L’esthétique de la poule n’est donc pas une philosophie, parce qu’elle souffre d’une atrophie rationnelle aigüe. Parfaite photographie de l’ingénieur-agronome. C’est la mouche qui se prend pour un avion ; c’est le criquet qui se prend pour une seringue ; c’est le singe qui se prend pour un homme ; c’est la fourmi qui se prend pour une bombe atomique ; c’est la source qui se prend pour un océan. C’est un univers de non-sens.
Il importe de bien saisir ce que contiennent les termes l’emplumage et le désemplumage. Par exemple, une excellente promesse d’abondance de pétrole et, en même temps, un travail acharné en vue de la raréfaction de l’oxygène. Mais, franchement, que vaut le pétrole si l’homme n’a pas d’oxygène ? L’emplumage et le désemplumage sont comparables à une flotte d’avions pour un pays sans aéroport.
Les exemples sont bavards. Ils rompent aisément les discrétions. Ils témoignent que les corruptions externes sont dénoncées et menacées de poursuite : c’est la grande tempête de l’emplumage, alors que les réseaux de corruption interne sont renforcés et blindés à l’extrême : c’est la brise légère du désemplumage. Le continuum du non-sens.
Les observateurs sont unanimes : ce qui est promis au peuple est largement inférieur à ce qui lui sera volé. C’est une virgule dans une encyclopédie. Tout est annoncé comme une révolution : la révolution sociale, la révolution économique, la révolution touristique, la révolution énergétique, la révolution sanitaire. Tout est en marche, tout est en panne. Tout s’accélère, tout stagne et disparaît.
Georges Béliard, un vieux monsieur de 90 ans, fort de ses expériences, a eu le courage de dénoncer publiquement ce bâtard de révolutionnaire. Il disait :
Quand il y a trop de révolutions à mener, même avec la plus grande intelligence du monde, on risque de se fourvoyer et de tout faire échouer. En effet, on ne mène qu’une révolution à la fois.
Il terminait sa remarque en ajoutant :
Je ne connais pas de révolution sans ratio