Le Prince aux mains rouges
76 pages
Français

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Le Prince aux mains rouges , livre ebook

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Description

La méchanceté et la cruauté de Charles ne sont pas sans égaler celles de la Barbe bleue ou d’un ogre. Violent, sanguinaire, effrayant animaux et hommes, cet être tempétueux n’est pas non plus sans vouloir se distinguer socialement, lui le bâtard d’un duc, cantonné au rôle de régisseur. C’est aux confins de l’Europe qu’il prendra, après un accord cynique et quasiment de force, Aliénor, fille de prince, pour épouse. Et celle-ci de rapidement découvrir l’enfer de la vie conjugale avec cet homme sadique. Toutefois, Aliénor n’est pas venue les mains vides, mais avec un coffret confié par ses sœurs renfermant un portrait de la Vierge de Sanok que l’on dit capable de réaliser un souhait... Ce qu’on ne dit en revanche pas, c’est que ce vœu a un prix, et le recours par Aliénor à cette puissance scellera à la fois son destin et celui de son mari. Situé dans la grande tradition du conte merveilleux, empruntant à ses archétypes que sont la femme malheureuse, la brute ou encore les sorcières, "Le Prince aux mains rouges" décrit une courbe qui, de la violence initiale à la tragédie finale transcendée par la métamorphose, permet toutefois le rachat de son héros ambigu... Passant du terrible au sublime, une œuvre que les amoureux des contes, petits et grands, ne manqueront pas de dévorer.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 07 juin 2012
Nombre de lectures 0
EAN13 9782748385946
Langue Français
Poids de l'ouvrage 32 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0090€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Prince aux mains rouges
Claude Planchon
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Le Prince aux mains rouges
 
 
 
À Joëlle et Guy Bedos, et à nos enfants en souvenir de la Trigalière, et à Valentin qui dort avec les anges.
Préface : « La frêle rose du prince aux mains rouges » par Anne Delbée 1
 
 
 
« À ceux qui éprouvent plutôt qu’à ceux qui pensent – aux rêveurs et à ceux qui font confiance aux rêves comme aux réalités » écrivait Edgard Poe.
Et si le merveilleux était la forme ultime de la vie !
Et si le conte, balayant de son épouvantail de feu la cendre des calculs, des rapports certifiés, de toute la littérature sérieuse… épouvantait la mort aux mots creux.
Et si le conte portait cet arc implacable aux poussières d’étoiles tendant sa flèche lumineuse de cristal afin de changer le cœur des pauvres humains.
 
« Je ne peux pas emporter ce corps-là. C’est trop lourd » murmure le Petit Prince avant de mourir et Aliénor fond entre les bras de Charles « comme pain de glace au soleil ».
 
Tel est le conte. Tel est l’amour.
 
Parce qu’il est médecin lui-même, Claude-Alain Planchon sait les soleils tournoyants des regards blessés de l’enfance. En le lisant, peu à peu, nous entendons nous aussi « rire les étoiles » et devinons les pas furtifs de la princesse transfigurée à l’orée des forêts de mioches amoureux.
Il faut oser nous enfoncer vers les arbres sombres en compagnie de lui pour guérir de nos peurs d’adultes.
Tel l’aviateur dans Le Petit Prince , il nous redonne le désir de croire ! Croire « à la douceur des sourires qui faisaient le rayonnement des cadeaux de Noël » et peu importe le prix ! Entendre l’eau dans le ruissellement du soleil et oser se métamorphoser en cerf pour continuer à cheminer aux côtés de l’intouchable biche de nos rêves pour découvrir enfin l’inaltérable poésie des êtres qui nous ont aimés.

 
« Belle, si j’étais un homme, sans doute, je ferais les choses que vous me dites, mais les pauvres bêtes qui veulent prouver leur amour ne savent que se coucher par terre et mourir. »
 
Visez le cœur ! Aliénor réapparaîtra immédiatement.
 
Mais dans le royaume de Claude-Alain Planchon, on ne tue pas même une bête pour retrouver l’être aimé et point n’est besoin à la bête de redevenir prince pour être sauvé.
Nul ne doit ramener à lui l’Absente au prix de la mort.
Et voici que la biche observe le prince aux mains rouges « deux diamants scintillent au coin de ses yeux ». Elle n’a pas peur. Elle pleure…
Et voici qu’Orphée regarde Eurydice bravant l’interdit. Ils n’ont plus peur car l’amour est plus grand que notre forme humaine.
 
Comme le Petit Prince, ils abandonnent leur « vieille écorce » afin de demeurer au pays de leurs rêves et ne plus retourner au pays de nos cauchemars. Ils sont devenus cette « étincelle d’or » qu’avait entrevue Rimbaud, le voyant par excellence. Ils sont devenus poésie.
 
Les malades comme les enfants savent que tout est mot.
Le moindre pas dans le couloir
Le plus léger soupir et la goutte de sueur sur le front fiévreux
L’ébauche du sourire
Et l’apparition à la fin de la biche dans les lueurs de l’aube
Nous projette dans le fou rire stellaire où la rose unique attend son prince
Loin des courants d’air et de l’agitation des hommes dans la paix des forêts convalescentes.
Loin de tous les maux.

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