Le Mal a Dit
146 pages
Français

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Le Mal a Dit , livre ebook

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Description

À l’âge de 20 ans, alors que la discrimination bat son plein et qu’aucun traitement efficace n’a encore été trouvé, Laure se découvre séropositive. Au fil des ans, elle va apprivoiser ce virus qui va lui apprendre à vivre pleinement.
 À travers des lettres écrites à son entourage et un dialogue avec l’enfant qu’elle a été, Laure nous délivre un message d’espoir et nous entraîne avec elle sur son chemin de guérison intérieure.



Parce que le cancer, le sida et autres infections mortelles sont un fléau qui aujourd’hui nous touchent tous de près ou de loin, les questionnements, peurs, colères et espoirs que Laure traverse tout au long de ce récit ne manqueront pas de faire écho.

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Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9791093434377
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0022€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Mal A Dit
Positive
Roman
 
Nananou
 
 
 
Le Mal A Dit
Positive
Roman
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
ISBN 979-10-93434-37
Février 2015 © Erato -Editions
Tous droits réservés
Cette œuvre est protégée par le droit d’auteur et strictement réservée à l’usage privé du client. Toute reproduction ou diffusion au profit de tiers, à titre gratuit ou onéreux, de tout ou partie de cette œuvre, est strictement interdite et constitue une contrefaçon prévue par les articles L 335-2 et suivants du Code de la Propriété intellectuelle. L’éditeur se réserve le droit de poursuivre toute atteinte à ses droits de propriété intellectuelle devant les juridictions civiles ou pénales
 
Nananou
Nananou est avant tout une maman qui aime beaucoup faire l’andouille.
Si elle s’est longtemps amusée à accompagner petits et grands à peindre de drôles de tableaux (art-thérapie), c’était avant de se transformer... Abracatapouf ! En Inventatrice d’histoires courtes, longues, carrées et autres folies en tous genres.
C’est tellement de joie depuis qu’elle ne compte pas se retransformer tout de suite.
Bibliographie
“ Les petites chansons détournées ” Éditions La Plume de l’Argilète.
“ Blanche Neige fête Noël ” Éditions La Plume de l’Argilète.
“ Zoé en Inde ” Éditions Yseult.
“ Et mon zizi alors ? ” Éditions Limonade.
“ CCM, Club de Chasseurs de Monstre ” Éditions Miroir aux troubles.
“ Petites Nouvelles Fantastiques ” Editions Miroir aux troubles.
“ Mon loup de compagnie ” Editions Keit Vimp Bev.
“ Le mystère des affaires disparues ” Magazine Winnie - Disney Hachette.
 
 
 
 
 
 
 
La vie n’est pas un problème à résoudre mais une réalité à expérimenter.
Bouddha
 
 
Je dédie ce roman à ma super maman et à mes filles qui sont deux soleils éclatants dans ma vie.
 
Vous avez été mon chemin et l’amour que je ressens pour vous dépasse toute notion d’espace et de temps.
PRÉMISSE
L’existence n’est pas ce qui s’est passé, l’existence est le champ des possibilités humaines, tout ce que l’homme peut devenir, tout ce dont il est capable.
Milan Kundera
Extrait de L’art du roman
 
 
J’écoute les vagues. J’imagine... la mer en Guadeloupe, dans le coin qui ressemble à la Bretagne.
Les pieds dans la mer, je joue à balancer mes bras dans l’eau, je crée un rythme, je balance mes bras, mes pieds, je joue avec elle.
Je suis seule, j’ai besoin d’être seule et de jouer avec la mère.
Je tape mes mains contre les vagues. Là-bas, au large, je n’irai pas, il y a trop de vent aujourd’hui et je suis trop violente. Bientôt je vais me jeter entière dans l’eau pour faire un méga splach. Je joue et je vis. Je me fous du monde, seul cet instant compte. Je suis vraie, je fais ce que je veux, personne ne me regarde.
J’ai envie de tourner dans l’eau, il fait sombre et il y a des nuages, mais je n’ai pas peur, car je n’irai pas au large. Ici, il n’y a pas de danger, juste une aide.
 
Ça fait du bien de laisser son corps claquer contre la mer.
 
 
Il n’y a pas de requins, je ne pensais pas aux requins jusque-là ; la magie est-elle en train de s’évaporer ? Je ne veux pas. Je veux rester à jouer, seulement m’amuser, sentir ce jeu, le seul vrai jeu au monde, parce que ce temps de l’instant juste est moi. Je suis petite dans ma tête, mais mon corps est resté le même. J’ai toujours été ainsi. Seuls les petits savent jouer avec la mer (mère). Nous faisons un drôle de bruit, c’est amusant, mais au loin ce bruit qui gronde, c’est comme une menace qui n’existe pas, je l’ai construite par les adultes, ils me l’ont apprise. Il n’y a pas de danger, ils se trompent d’image, je veux rester l’enfant qui joue avec la mer pour ne pas couler avec eux. Je veux réapprendre ce moment éternel qui me fait parler avec la mer. Je suis émue. Mon corps est traversé par cette émotion vraie. Je n’ai pas besoin de ce corps, je pourrais aussi bien être une sirène, un poisson, une algue, une vague, un souffle.
 
Je suis ce que je veux, merci la mer d’avoir joué à me souvenir.
 
 
 
 
 
CHAPITRE 1
NAISSANCE
L’homme ne peut se penser en dehors de la connaissance qu’il a de lui.
Albert Einstein
 
– T’es qui toi ?
 
– Je suis Laure, mais certains m’appellent encore Lolo.
 
– Oh oui, comme moi !
 
– Oui, c’est toi Lolo, c’est moi, c’est nous, mais ce n’est pas tout, je vais te raconter qui nous sommes.
 
À l’origine il y a Lolo, Lolo, mais aussi « ma petite chérie ». Lolo, c’est toi, la petite fille, le rayon de soleil. C’est toi qui souris sur les photos, qui te fais joie pour t’assurer que tu pourras rester là. Là, auprès de maman et papa.
 
– Elle est devenue quoi, Lolo ?
 
– Je suis restée Lolo pour les amitiés d’un autre temps, mais c’est déjà une autre Lolo. J’aime que mes amis de toujours m’appellent ainsi. J’aime aussi quand l’homme d’aujourd’hui et tous ceux de ma nouvelle famille se l’approprient. Cela fait de moi une Lolo heureuse. À l’adolescence, Lolo fuit, elle fait mine d’oublier, elle fait semblant d’ensevelir son passé et elle s’invente une nouvelle identité. Lolo devient de l’insouciance feinte, elle choisit le déni. Elle semble si naïve, une proie facile...
Être superficielle, c’est reposant, alors elle s’amuse, elle croit respirer. Mais une fois entrée à l’université, Lolo ne tient plus l’illusion, Lolo a besoin de se frotter à certaines réalités. Elle s’envole pour Barcelone et se coupe de presque tous ses repères. Là-bas, Laure change de corps, elle grossit, s’emmitoufle, camoufle sa vérité enfouie. À son retour en France, à Paris, c’est une nouvelle perte de repères et Laure sombre. En croyant rester à la surface, en ne montrant que le vernis, Laure s’enfonce peu à peu dans la noirceur de sa vie, sans envie, sans conscience, en pleine absence d’elle-même. Laure cherche toujours à te fuir. Mais toi, petite Lolo chérie, tu ne veux pas que j’oublie, tu te ravives dans mon corps et si je refuse et m’enfonce dans le déni, mon corps, lui, crie !
 
– C’est moi, c’est moi qui crie dans ton corps, c’est moi la petite Lolo, EH OH ! Tu m’entends ?! !
 
– Non, la Laure d’alors ne veut pas t’écouter. Pas encore.Elle veut fuir encore plus loin d’elle-même, ne pas souffrir, ne pas mourir, quoique... se faire du mal, oui, se punir pourquoi pas, même si elle ne sait pas encore de quoi. Pour cela, elle trouve l’Outil idéal : un bourreau qui lui fait deux cadeaux.
 
 
Lettre au non-en fant
 
À vingt ans, j’ai connu ma première passion amoureuse. J’avais envie de me détruire et je l’ai choisi comme instrument à cette destruction. Il y avait sa violence, sa haine, sa drogue... tout le sombre en lui qui attirait en moi celle qui voulait s’y perdre.
 
Cet homme, probablement contaminé par le VIH en prison, me l’a transmis. Mais aussi, il y a eu toi. Inconsciente et indifférente aux conséquences de mes actes désespérés, je suis tombée enceinte. Cet homme, Qassim, voulait que je te garde. Il a même été jusqu’à me menacer de me tuer si je me faisais avorter. Il a tout fait pour me culpabiliser.
 
Sous la pression, j’ai d’abord accepté de te garder. J’étais jeune je reprenais tout juste mes études et je me savais à la dérive. J’étais doucement droguée, anesthésiée.
 
Quel avenir pour toi ? Ce futur père sans identité, enlisé dans un monde d’argent et de drogue, peut-être même de prostitution, de terrorisme. Il m’effrayait. Je le sentais dangereux, capable du pire... mais je ne cherchais pas à comprendre ce qu’il en était véritablement. J’étais prisonnière, droguée par lui, accro à lui, malgré et peut-être à cause de cette irrésistible attirance que j’avais pour la noirceur douloureuse que l’on peut créer dans sa vie.
 
Je suis partie trois jours en Vaucluse, seule, pour voir ma mère. Trois jours pour respirer. Dans le train qui m’amenait chez nous, à la vue des montagnes, des arbres... des larmes. De l’air, enfin de l’air alors qu’à Paris, j’étouffais, je m’asphyxiais, je n’y avais même plus le droit de pleurer, Qassim ne supportant pas.
 
Et là, enfin, sur cette route de mémoires presque insouciantes, je m’effondrai en larmes. Je ne cessa

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