Le fils du Président
68 pages
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Le fils du Président , livre ebook

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Description

Le père de Joe, Président de la République de Farafina, gère les affaires de l’Etat depuis maintenant dix bonnes années grâce à la confiance renouvelée de sa population. En fin de mandat, le père de Joe tente, avec conviction, de briguer un autre mandat au détriment de la population qui lui a tout donné. Joe tente de ramener son père à la raison grâce à un entretien qu’il a préparé depuis Bruxelles où il vit pour permettre à son père de se retirer pour mériter un repos paisible, digne et gagner le respect de son peuple....

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2022
Nombre de lectures 450
EAN13 9782492193323
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le fils du Président
 
Emma BORÉ
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Le fils du Président
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
INNOV EDITIONS GUINEE
Tous droits réservés
Siège social : Rue Bellevue, à côté du restaurant le Belvédère
Conakry, GUINÉE
E-mail: innoveditionguinee@gmail.com
Tel: (00224) 623 27 61 01
ISBN : 9782492193323
Partie I

J
’étais sur les dernières pages de ma thèse de doctorat, quand la crise prit une ampleur considérable. De prime abord, ce n’était qu’une simple rumeur. Une rumeur, comme il est d'habitude à Farafina, fuitée par un haut placé du gouvernement. On parlait d'adoption d'une nouvelle constitution par voie référendaire. À la fameuse rumeur vint s'ajouter le bruit que la dite nouvelle constitution fut déjà écrite par un homme de loi et qu'il ne restait plus qu'un problème de temps pour l'adopter ; la phase référendaire n'étant qu'une pure et simple imposture. Quoique loin encore d'avoir les proportions qu'elle devrait atteindre plus tard, l'œuvre commençait à prendre une extension considérable.
En réponse, l'opposition, la diaspora et certains membres de l’élite politico-culturelle ne tardèrent pas à prendre la chose très au sérieux, ne voyant dans ce fait qu'une tromperie perfide et une manœuvre astucieuse du gouvernement. Aussitôt, dans les grandes villes occidentales, comme Bruxelles, Paris, Berlin, Londres, Amsterdam, New-York et Washington, on s'activait déjà en lançant des cris d'alarmes sur les périls que ferait naitre cette affaire de nouvelle constitution. Au pays, la classe intellectuelle, des partisanes pro-démocraties et certains activistes des droits de l'homme, flairant le but de cette affaire, s'affairaient vivement, partageant leurs inquiétudes sur les médias nationaux et internationaux. Puis, dans un mélange de langue nationale et de français, le sujet, pour les nationaux comme pour les expatriés, devint un digne sujet de dissertation sur les réseaux sociaux et un débat passionné. Mais, pour la population rurale, celle analphabète, celle qui entend, écoute et regarde sans jamais s'exprimer, prenait l'affaire pour un truc ne concernant que les classes politique et intellectuelle. Quant à moi, j'essayais de rester perplexe face à ce sujet, me persuadant de jour en jour que ce n’était qu’une simple rumeur. Je me complaisais même à penser que cette histoire n'était pas aussi réaliste que la rumeur publique la laissait entendre. Mais plus tard quand la même rumeur, longtemps restée officieuse, devint une réalité, une sorte de gêne ne cessait de m’accompagner dans mon quotidien. La démocratie était sur le point d'être reniée dans mon pays. Et l'instigateur de ce triste pêché n'était autre que mon propre père avec qui, en ces derniers temps nos relations de père-fils n'étaient guère de bon goût.
Ce fut dans l'après-midi d'une paisible fin de semaine qu'il fit, lors d'une allocution publique, proposer par voie référendaire l'adoption d'une nouvelle constitution qui lui permettrait de se représenter pour un troisième mandat. Dès lors, ce fut l’annonce qui avait tout déclenché et qui d'emblée, avait conduit le pays dans l'actuelle crise politique qui le sévissait. Et les réactions ne tardèrent pas à se succéder : Dans les heures qui suivirent l'annonce, le chef de file de l'opposition insurgé contre ce changement constitutionnel prit la chose pour un véritable coup d'État et invita, dans son indignation, tous les opposants et leurs partisans à manifester. Dans les médias privés, les craintes tant redoutées se confirmèrent et les soupçons dans les cœurs sur les intentions machiavéliques du gouvernement se justifièrent. Sur les ondes de GNAKRY FM et de NONDY TV, l'une des radios et télévisions, hostile au régime, les tous premiers débats sur le sujet débutèrent au crépuscule jusqu'à tard dans la nuit, ce jour-là. Au lendemain de l'allocution, les ministres de la culture, de l'éducation, de la justice, des affaires étrangères, certains ambassadeurs et hauts fonctionnaires quittèrent le gouvernement, envoyant leurs lettres de démissions au premier ministre. Pour ceux qui croyaient le connaitre de plus près, comme certains amis de longues dates avec qui il avait jadis milité pour la démocratie, c'était l'inconcevable, l'inadmissible et une trahison de la démocratie de la part d'un ami. Et dans les jours qui suivirent, les contestations dans certaines grandes villes du pays prirent de l'ampleur et notamment dans la capitale où elles furent pertinentes et violentes. Une coalition de partis d'opposition, de syndicats, de membres de la société civile et certains mouvements et organisations pour la défense de la démocratie s'étaient mis en marche sur les grands axes routiers de la capitale pour contester. À l'extérieur et presque partout dans le monde où se localisait une forte concentration de la diaspora, se multiplièrent manifestations devant les ambassades et consulats en guise de protestation contre l'éventuelle adoption d'une nouvelle constitution. Mais dans les fiefs pro-gouvernementaux, à la grande joie des partisans du parti au pouvoir, la nouvelle fut accueillie avec enthousiasme. Quant aux sondages en faveur de ladite proposition, ils partaient bons trains, accompagnés d'un slogan égoïstement réfléchi par le régime, disant : J’ai lu et je dis oui à la nouvelle constitution.
À Bruxelles où je vivais, mon entrée dans les mariages ou fêtes organisés par un membre de la diaspora n'arrêtait pas d'un coup les rires et conversations. Sur mon passage, il se creusait des trous dans le tissu serré des propos qui reprenaient dans mon dos et dont les tyrans n'étaient autres que mon père et moi. Et par une blague sensée, certaines élites de la diaspora, amis et camarades, profitant d'une conversation banale avec moi, allaient jusqu'à même me révéler leur opinion sur le rôle éhonté que je tenais dans cette crise, se persuadant que je jouais sur la même ligne que mon père en le soutenant. Avec cette idée d'enfant de président, vanité et orgueilleux, qu'ils se faisaient sur moi, il ne pouvait guère venir à l'esprit de mes interlocuteurs que moi aussi j'étais contestateur comme eux, que je m'opposais à cette absurdité de révision constitutionnelle qui nuit à la constitution, que j'étais pour l'alternance, que j'étais pour la démocratie, la vraie. Mais, qui parmi eux me croirait si je le faisais cette confidence tout en ajoutant que je ne comprenais pas pourquoi mon père reniait, s'écartait du chemin de la démocratie, cette même démocratie pour laquelle il a longtemps milité ici à Bruxelles, au pays et ailleurs. Sans doute, personne, à cause de mon silence conspirationniste qui n'était pas fortuit aux yeux de tous.
Tandis qu'on m'accusait, je me demandais pourquoi tout le monde m’attribuait à tort une part de responsabilité dans une crise où je n'étais pour rien. Je sondais mon âme en quête de réponses mais n'en trouvais aucune malgré tous mes efforts. Qu'avais-je fais pour mériter un tel sort ?
Face à tous ces yeux accusateurs, je me glissais dans la peau de l'invité idéal qui, avec humour, se préoccupait plutôt de la cérémonie que de la politique. Mais à peine rentré chez moi, je cherchais à dissiper toutes ses accusations en m'absorbant dans la rédaction de ma thèse ou dans les jeux vidéo, jusqu'à tard dans la nuit où à la fin je redevenais cet insouciant universitaire qui amoindrissait tout à ses yeux et se persuadant naïvement qu'il n'éprouvait aucun intérêt pour des affaires politiques. D'ailleurs où pouvaient-elles me mener, moi qui étais sur une thèse de physique et qui n'avait jamais eu affaire avec les choses de la politique ?
J’étais universitaire à l'université libre de Bruxelles où je préparais une thèse de doctorat d'astrophysique qui portait sur l’influence de l’énergie sombre sur les ondes gravitationnelles .
Après mes heures de cours à la Faculté des sciences, au département de physique, où j’enseignais dans les première et deuxième années, je passais, chaque Jeudi et deux fois par Mois, voir mon directeur de thèse, le Professeur Brandt, dans son bureau, pour le consulting habituel de dix minutes.
Un jeudi, après avoir m'entretenu avec Pr Brandt qui m'avait recommandé une revue scientifique sur l'énergie sombre, qu'on pouvait retrouver sur un site scientifique américain, je m'empressai aussitôt à rentrer directement chez moi. À partir de mon iPhone, je me connectai au site et les premières pages de la revue, garnies d'explications très qualitatives, me clouèrent une bonne dizaine de minutes sur le siège de ma voiture. J'étais emporté par les récentes découvertes interstellaires publiées dans la revue. Une fois chez moi, je m'enfermai comme pour me couper du reste du monde et passai immédiatement du téléphone à l'ordinateur bureautique que j'utilisais pour la rédaction de ma thèse. Après une bonne heure de lecture et de recherche, je récoltai une riche moisson d'information que je suggérai favorable à polir certains paragraphes de ma thèse. Je mis donc mon plan en exécution. Mais, ayant à peine terminé le septième paragraphe, qu'une terrible faim me déconcentra. Je fis une pause et profitai pour diner avant de prendre un agréable bain et continuer la rédaction de ladite thèse, très satisfait de mon directeur de thèse et des auteurs de la revue. L'acharnement particulier que j'y mettais dans le travail, ce jour-là, fut perturbé par un message de la part de Camille, m’informant brièvement qu’une délégation dépêchée par l’UA se rendrait bientôt à Grandville . La chose ne me surpris guère.
Etant fils de président, je savais un peu la signification politique de ce genre de médiation diplomatique. Sur ce, je répondis à mon interlocuteur, qu'il y avait toujours des perspectives diplomatiques de ce genre qui pouvaient s'ouvrir pour la circonstance. Et je n'eus plus de su

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