Le Fabuleux destin d Amine El Mouhmine
110 pages
Français

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Le Fabuleux destin d'Amine El Mouhmine , livre ebook

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Description

« C’est là, tout en haut des collines, que vivait cette modeste famille, à quatre heures de marche du plus proche village. C’est là que tout commença. Le père avait dix enfants, leur charge devenait de plus en plus lourde à assumer. Il vivait sous une tente, sa vie était modeste, il gardait ses moutons et en vendait quelques-uns, juste pour pouvoir subsister. Il décida de confier le plus petit de sa progéniture, Amine, à une famille qui vivait au bas des montagnes dans le village le plus proche, pour qu’il puisse apprendre le Coran par cœur. »

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 06 février 2013
Nombre de lectures 1
EAN13 9782342000122
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0049€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Fabuleux destin d'Amine El Mouhmine
Mehdi Zitouni
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Le Fabuleux destin d'Amine El Mouhmine
 
 
 
Retrouvez l’auteur sur son site Internet : http://www.over-blog.com/profil/blogueur-1547665.html
 
 
 
À ma famille,
Aux maîtres de Coran,
À tous ceux qui ont suivi leurs cours,
Et aux gens qui aiment les destins extraordinaires…
 
 
 
 
Chapitre 1. Amine
 
 
 
Dans une tribu de l’ouest algérien, une famille vivait paisiblement au milieu des montagnes. Mais, Il y a plusieurs années déjà, s’y passèrent des événements quelque peu insolites, que l’on se racontait afin de ne pas les oublier, le soir à la veillée, en famille ou entre amis, assis autour d’un bon feu. Le récit de ces évènements me fut rapporté par la suite. Oui, quelques personnes vivantes, ont pu témoigner de certains faits troublants que je m’empresse de vous raconter dans les moindres détails. Je vais ainsi faire de mon mieux, pour vous conter tout au long de cette histoire, tous ces souvenirs, et les mésaventures d’un jeune garçon qui vécu des choses un peu dures, mais tout aussi extraordinairement fabuleuses à la fois. Il s’agit d’un enfant qui se prénomme Amine. Nous sommes au milieu des années cinquante, sur ces belles montagnes, à la frontière du Maroc et de l’Algérie ; pour situer exactement la région, entre Oujda au Maroc et quarante-cinq kilomètres au sud de Tlemcen en Algérie. Cette chaîne de montagnes, qui démarre à la frontière porte d’ailleurs le nom de cette cité historique que fut Tlemcen. Au pied de ces magnifiques et superbes monts, coule une rivière assez longue, mais pas très large, qui n’est jamais à sec. Cette petite rivière (oued) en arabe, se nomme Khemis, comme le plus gros des villages qu’elle traverse. C’est là, tout en haut des collines, que vivait cette modeste famille, à quatre heures de marche du plus proche village. Elle n’avait rien de particulier, elle était comme toutes les autres de la région, très unie, avec ses moments de bonheurs, de douleurs, et ses secrets. C’est là, que tout commença. Le père avait dix enfants, leur charge devenait de plus en plus lourde à assumer. Il vivait sous une tente, sa vie était modeste, il gardait ses moutons et en vendait quelques-uns, juste pour pouvoir subsister. Il décida de confier le plus petit de sa progéniture, Amine, à une famille qui vivait au bas des montagnes dans le village le plus proche, pour qu’il puisse apprendre le Coran par cœur. Amine était un garçon plein de vie, il s’investissait pleinement dans la vie familiale malgré son jeune âge, il était indispensable au quotidien de la maisonnée. On l’envoyait sans cesse chercher des courses pour la maison, il courait tout le temps, à droite, à gauche, on ne le voyait jamais se reposer. Un de ses oncles l’avait surnommé Abdel kouhel « l’esclave noir » en raison de son deuxième prénom Abdelslam « le serviteur de la paix ». Car en arabe le mot abd signifie aussi bien « serviteur » que « esclave. » C’était aussi une façon de se moquer, de sa couleur de peau qui était légèrement plus mate que celle de sa famille et de lui dire qu’il était le larbin de service, tout en l’humiliant au passage. Il avait un regard sympathique, un œil malicieux. Qui ne laissait planer aucun doute sur son intelligence et l’on se sentait bien en sa présence… Confier un enfant en bas âge à une autre famille était très mal vu, sauf si c’était pour qu’il apprenne le Coran. Là, il ne se posait aucun problème, il se trouvait toujours quelqu’un pour en assumer la charge. L’apprentissage du Coran, dans ces régions arabisées, puis islamisées par la conquête des musulmans, est quelque chose de très précieux et recherché de tous. En effet, une personne ayant appris le Coran par cœur, à cette époque et même de nos jours, est respectée plus que tout autre et sournoisement convoitée par les plus riches, on lui donne le titre de fkaih. Ce qui signifie qu’il a une parfaite maîtrise du Coran, qu’il sait l’expliquer et l’apprendre aux autres. (Et qu’il peut en tirer des lois) Il est bien vu dans son cercle d’amis de dire que l’on connaît personnellement tel ou tel fkaih. Donc le fkaih, maître ou professeur de Coran, a droit à tous les honneurs, il est connu de tous, il est souvent invité pour des réunions de prières chez des particuliers. Essentiellement pour lire le Coran, pour le lire d’une façon claire et posée, pour le chanter sans jamais avoir à regarder dans un livre. Mais il est surtout connu, pour son titre de fkaih « très grand marabout » capable d’exaucer certains vœux. Oui ! Par certaines invocations, les vœux sont exaucés. Pour celui qui est pieu et qui a une confiance aveugle en Dieu, cela fonctionne très bien. L’islam enseigne la patience, on en déduit qu’après sa demande il faut patienter, mais dans certains cas, cela peut arriver tout de suite. Tout est dans la foi, et le vrai croyant, peut être exaucé immédiatement. La tradition dit que le Coran, qui est la parole ultime de Dieu sur la terre, est aussi le dernier testament révélé. Le meilleur des hommes est celui qui le met en pratique, l’apprend, le retient par cœur, et l’enseigne durant toute sa vie aux autres. Quand on demandait aux gens quel était le caractère du prophète Mohammed, (bénédiction et salut de Dieu sur lui), dans sa proche famille tout le monde disait que son caractère était le Coran. Le père de Amine, se décida donc à l’envoyer chez un de ses amis, maître de Coran afin qu’il maîtrise parfaitement le message du saint livre. Il lui parla un soir après le dîner. Il lui annonça son intention de le confier à cet ami fkaih pour son apprentissage et son éducation. Amine connaissait un peu l’homme chez qui il devait aller, il l’avait souvent vu chez son père avec d’autres tolbas « réciteurs de Coran », lors de grandes réunions où ce fkaih vêtu tout de blanc, officiait avec verve. Mais voilà, Amine semblait tendu après cette annonce qui le surprenait, car malgré ses cinq ans, il vivait très heureux avec ses parents, ses frères et sa sœur, Il avait huit frères et seulement une sœur, et il les aimait tellement qu’Il ne s’était jamais imaginé les quitter, ou partir de sa maison, pour aller en ville, ou ailleurs. Il partait souvent avec son frère garder les moutons, il jouait librement dans les prés et dans la montagne. Quand ce soir-là, son père lui exposa son projet, il lui dit tout de suite oui, s’alignant sur sa décision par respect. Il avait déjà entendu parler de l’école et surtout de l’école coranique. Tout le monde lui en avait dit du bien, que ceux qui y étudiaient, étaient très respectés et parvenaient à trouver du travail assez facilement, même en cette période d’occupation par la France. Il savait aussi que dans les villes et les villages, il y avait des instituteurs français pour enseigner l’écriture et le calcul, souvent un de ses grands frères lui chantait les chansons qu’il avait apprises à l’école. Mais beaucoup d’amis comme lui, issus du milieu rural, avaient préféré l’enseignement à la mosquée. Car les élèves les plus avancés, lui avaient parlé de la bible et dit que les prêtres catholiques essayaient d’attirer les jeunes enfants vers eux, avec leur vision de « Dieu ». Ils se mirent d’accord pour que la meilleure façon de s’en protéger était de ne pas aller dans les écoles françaises.
 
Pourtant une fois dans les villes beaucoup de parents laissaient leurs enfants y aller, mais les trois quart avaient deux écoles. Un peu comme aujourd’hui, les cours de culture générale puis dès que l’on a le temps on va à la mosquée. Voilà Amine, qui, à tout juste cinq ans est envoyé, chez une personne qu’il connaît à peine. Mais il a déjà saisi l’importance du Coran et de son apprentissage, car il voit bien comment son père, traite de façon royale ces personnes qui en ont la connaissance. Amine vient de la montagne, il connaît déjà pas mal de choses et est très débrouillard. Vivre avec ses huit frères et sa sœur sous une tente dans la montagne, forme le caractère et malgré son jeune âge, rien ne lui fait peur, si lui a su vaincre les problèmes de la campagne, il ne fera qu’une bouchée de ceux qu’il rencontrera en ville. Mais surtout il est très heureux et épanouie aujourd’hui. Les gens qui vivent comme eux dans la montagne, sont très hospitaliers et aiment faire la fête. Le soir après une dure journée de labeur, ils se servent de tous les moyens du bord, comme instruments de musique. Tout ce qui passe sous la main, bassine, sceau, sandales, donne un agréable son. Tous s’y mettent à cœur joie, tout est prétexte à faire de la musique, et ensuite tout le monde danse. D’ailleurs la danse dont toute cette famille raffole, est la même dans toute cette région, elle s’appelle laarlaoui. C’est une danse traditionnelle, qui se fait vêtu de la gandoura et du turban autour de la tête. Il faut aussi un bâton, ou un fusil, savoir jouer avec ses épaules et le plus important, avec ses pieds. Elle est apparemment réservée exclusivement aux hommes, mais certaines femmes savent très bien la danser. Si l’islam a un peu chamboulé leur façon de vivre, il n’a en rien modifié leur bonne humeur et leur goût pour s’amuser. Amine ce soir-là, n’eut pas le temps de s’étonner de la décision de son père car il devait partir le lendemain matin assez tôt. Mais une drôle de sensation s’empara de lui au moment du départ, la même sensation qu’il ressentit avant de se coucher la veille. Il ne put retenir une larme. Une soudaine tristesse s’empara de lui. Il avait l’impression que jamai

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