Le Dernier Été
554 pages
Français

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Le Dernier Été , livre ebook

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Description

En 2045, le monde brûle sous le soleil. Les pays de la planète sont au bord de l’abîme et plus aucun acteur de l’économie ne fonctionne normalement. En France, le gouvernement gère tant bien que mal les crises pour maintenir un semblant d’équilibre économique, social et sanitaire, et tente d'éviter que le désespoir ne dégénère en révolution. L'hexagone est coupé en deux. Une partie est désertifiée ou ravagée par la guerre civile, l’autre tente de survivre.



Une famille, puis deux amis, fuient le sud, forgeant une amitié solide. Ils risqueront plusieurs fois leurs vies, avant de poser leurs valises dans une région relativement épargnée. Quelques années de répit, avant que le climat ne change d’avis...



Cinquante ans après, un des deux amis raconte à de jeunes survivants...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 31 mars 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414481804
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0105€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
Immeuble Le Cargo, 157 boulevard Mac Donald – 75019 Paris
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-48178-1

© Edilivre, 2021
QUAND LE DERNIER ARBRE AURA ÉTÉ ABATTU,
QUAND LA DERNIÈRE RIVIÈRE AURA ÉTÉ EMPOISONNÉE,
QUAND LE DERNIER POISSON AURA ÉTÉ PÊCHÉ,
ALORS ON SAURA QUE L’ARGENT NE SE MANGE PAS…
Paroles attribuées à « Go Kha Yeh »
Dit « Geronimo »
Dernier chef de la Nation Apache à se soumettre à l’envahisseur blanc en 1885.
Prologue
Hameau de « Basses Rives », dans les Ardennes françaises, un jour d’été 2075, en fin de matinée.
— Christian ! Téléphone ! J’ai les mains pleines de farine. C’est peut-être Erwan ! Il devait appeler aujourd’hui.
La femme souffla avec agacement sur une mèche rebelle de cheveux gris qui s’était échappée de son petit chignon.
La mélodie à six notes du téléphone insistait.
Le gros chat tigré qui somnolait sur la chaise de la cuisine sursauta, fixa un instant la femme de ses yeux dorés, secoua sa queue d’agacement, puis se rendormit.
Dans le grand salon attenant à la cuisine, un standard de reggae déroulait son rythme hypnotique. Assis dans un vieux fauteuil de toile brune, son compagnon grogna plus qu’il ne lui répondit,
— J’y vais ! J’y vais !
— Et après, j’ai besoin de toi. Ne crois pas que tu vas t’en tirer comme ça ! Je ne vais pas tout me taper !
— Et moi, j’ai un stère de buches refendues dans les pattes ! Ce n’est pas une pizza…
L’homme, qui semblait avoir dépassé la soixantaine, les cheveux courts plus blancs que gris, enleva ses petites lunettes ovales et les posa avec son livre, ouvert sur la petite table du salon. Il avait toujours refusé de se faire opérer des yeux, ne supportait pas les lentilles oculaires, et ne s’était jamais habitué aux livres électroniques…
Depuis plusieurs jours, l’air s’était beaucoup refroidi, le nord de l’Europe ayant été traversé par un vent froid venu du pôle et il avait dû allumer l’insert de la grosse cheminée trois jours auparavant. De mémoire d’ardennais, et même si la région n’était pas la plus chaude de France, c’était la première fois depuis très longtemps, que l’on allumait une cheminée à la fin août.
Une bûche incandescente se brisa alors avec un bruit sourd en plusieurs fragments de braises, et une gerbe d’étincelles crépita derrière la vitre.
Il se leva de son fauteuil avec une petite plainte lorsque son genou craqua. Son épaisse chemise de bucheron et son pantalon, bien trop grands pour lui, allongeaient encore son corps filiforme. La sonnerie s’interrompit alors. Il grommela d’agacement et saisit son vieux « Smartphone », qui était en charge sur la commode, un meuble affreux en bambou lamellé-collé datant du siècle dernier. Juste à côté, il y avait une photographie dans un petit cadre gris, un garçon et une fillette montés sur un âne, hilares. Ses enfants, sans doute. Il maugréa à voix basse, pour lui-même, qu’il aurait dû écouter sa fille et se payer un bracelet-média depuis longtemps. En plus ce bidule faisait aussi les bilans médicaux, lui avait-elle dit.
Alors qu’il se mettait l’oreillette, tout en cherchant dans l’historique des appels de l’appareil, celui-ci se remit à sonner. Il prit la communication cette fois. Le visage d’un homme qui lui était familier apparut sur l’écran, il semblait perturbé,
— Oh ! Arnaud ! Que me vaut ?
— …
— Oh ! Oooh ! Qu’est-ce qu’il t’arrive, jeune (1*) ? Tu m’as l’air inquiet.
— …
— Calme-toi, calme-toi… Qu’est-ce que c’est que cette histoire de fou ???
— …
Le vieil homme avait l’air un peu agacé,
— C’est une mauvaise blague !? Mais tu tiens ça de qui, enfin !?
— …
— Non-non ! Je n’ai pas vu… et… et on fait quoi, nous autres, selon toi ?
— …
— C’est pas vrai ! C’est pas vrai ! Compris… Oui, oui… tu es sûr ? Et les autorités ? Tu as vu le Maire ? Tu veux dire que… Oui, oui, une seconde, j’y vais…
D’un ordre vocal, l’écran de la télévision géante, un modèle ancien, « Ultraplat », s’alluma. Il était fixé au grand mur en pierre meulière à côté de la cheminée.
Un porte-parole du gouvernement apparut sur l’écran.
Ce qu’il vit et entendit le pétrifia.
Les plus hautes autorités informaient la population du nord-est et ouest de la France de l’imminence d’une vague de froid sans précédent provenant du cercle polaire qui déferlait sur l’Europe, et des mesures mises en place pour aider à l’évacuation de la population. Un numéro était d’ailleurs mis à la disposition de chacun qui défilait en bas de l’écran, et ceci sur toutes les chaînes françaises.
« ÉTAT D’URGENCE ABSOLUE – ÉVACUATION DE TOUTE LA POPULATION DE L’ENSEMBLE DE LA ZONE NORD DU PAYS – INFORMATIONS : HAUTS DE FRANCE 0853 000 001 – GRAND-EST 0853 0… ».
Six numéros avaient été mis en place afin de guider le déplacement des futurs fuyards, des futurs réfugiés…
Il changea de chaîne. Une vidéo, d’évidence filmée du toit d’un immeuble avec un téléphone, montrait Bruxelles envahie par une véritable muraille de brouillard d’au moins cent mètres de haut. Ça n’était pas du brouillard à proprement parler, cela bouillonnait littéralement, comme de la vapeur qui sort d’une marmite, comme la nuée ardente d’un volcan. Mais ici la nuée était glaciaire. Le journaliste précisa qu’à dix kilomètres du phénomène, on avait relevé une température qui avoisinait les moins dix degrés, contre dix-huit la veille.
Il changea encore de chaîne. Cette fois c’était Berlin, filmée une heure auparavant.
Une journaliste avait réussi à filmer au-delà du brouillard, du haut de la célèbre grosse boule, antenne de la chaîne ZDF.
Derrière, tout était congelé… Givré.
Végétaux, cours d’eau, bâtiments, véhicules coincés dans les embouteillages, ainsi que tous les êtres vivants qui n’avaient pas eu le temps de fuir avaient été pétrifiés sur place. Un peu plus loin, au bout des pistes de l’aéroport international « Willy Brandt », mais aussi tout autour, dans les champs et au milieu des habitations. De nombreux avions qui avaient décollé lors de l’évacuation, gisaient, leurs débris éparpillés sur la surface immaculée de la piste. Certains même, s’étaient écrasés au milieu des constructions qui entourent l’aéroport, leur carburant gelé, les réacteurs s’étaient arrêtés brutalement.
Les autres, qui étaient restés cloués au sol, n’étaient plus que des silhouettes blanchies qui faisaient penser à des estampes. Un bal d’hélicoptères et de drones observait à bonne distance le brouillard monstrueux. De toute évidence ceux qui se risqueraient au-delà finiraient irrémédiablement congelés et s’écraseraient au sol.
Les premiers téméraires en avait fait la triste expérience. L’homme fit défiler des dizaines de chaînes de télévision de France, d’Europe et même du reste de la planète. Les milliers de vidéos provenant du monde entier démontraient, à ceux qui en doutaient encore, que le cataclysme était planétaire. Sur toutes les chaines, quelles qu’elles soient, le même message effrayant défilait.
Il reprit la communication, sans pour cela quitter l’écran des yeux, éberlué,
— Arnaud ! J’y suis… Meeerde ! C’est incroyable !
Il se tut une petite seconde, et reprit, la voix blanche,
— … Quand tu as appelé ce numéro, qu’est-ce qu’ils t’ont dit pour notre zone ?
— …
— OK, et… à partir de quand ?
— …
— Ils sont marteaux ! On n’y sera jamais à temps ! C’est de la folie ! La neige est tombée sans s’arrêter toute la nuit et c’est parti pour continuer jusqu’à ce soir.
— …
— Oui, oui, je comprends… avec tes gosses, c’est mieux je pense. Le convoi part quand ?
— …
— OK. Oui, oui, nous allons faire ce qu’il faut… Ne t’inquiète pas. Et toi ? Tu t’es organisé ?… Tu pars à quelle heure ?
— …
— Et tes parents ?
— …
— Tu as eu tout à fait raison.
— …
— D’accord… Merci pour ton appel. Bonne chance Arnaud, à toi et ta famille aussi.
Quand il coupa la communication, l’homme était pâle. Il fixa l’appareil quelques secondes puis le reposa avec un léger tremblement sur le meuble. Il rejoint alors sa compagne dans la cuisine qui ne se doutait de rien. Elle se tourna, et le fixa de ses yeux verts, souriante, ses cheveux blonds filés de blanc tirés en un petit chignon serré. Malgré son âge, sa beauté était intacte,
— C’était Ludo ? Ils arrivent à quelle heure ?
L’homme avait le regard lugubre. Sa pomme d’Adam faisait le yo-yo, tant il déglutissait. Elle vit tout de suite que quelque chose ne tournait pas rond. Il lui répondit d’une voix presque tremblante,
— Non… Il se tut un bref instant. C’était Arnaud, de la mairie, Hélène, ce qu’il arrive est effroy…
Elle ne le laissa pas finir sa phrase, toute à son repas, enjouée,
— Le fils Lagrange ? Mais la mairie est fermée le samedi non ?! Qu’est-ce qu’il voulait ?
Il se rapprocha d’elle, comme prudemment,
— Écoute-moi s’il te plaît. Une catastrophe énorme est en train de se passer…
La femme attrapa un torchon et s’essuya fébrilement les mains, les yeux rivés sur l’homme, inquiète, et le coupa encore,
— Mon Dieu ! Ce sont les enfants !
Il fit un geste de la main pour la calmer,
— Non-non-non ! Il n’est rien arrivé aux enfants !
Il lui entoura les épaules avec son bras et l’attira vers le salon,
— Viens voir. Viens-viens ! Du menton il désigna la pâte à pizza. Et laisse ça !
Il l’entraîna alors dans le salon, devant la télévision, elle le regarda, les sourcils froncés,
— Que… ?
— Regarde ! Écoute…
Il lui mit la main sur l’épaule et la serra contre lui.
Et elle fut littéralement avalée par les images.
Elle lâcha son torchon, qui fit un petit nuage de farine en tombant sur le sol de pierre calcaire. Des milliers de vidéos provenant de milliers de téléphones arrivaient du monde entier pour être triés et retransmises presque immédiatement dans tous les médias. Elles étaient de plus en plus terrifiantes.
Au même moment, des centaines

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