Le Croissant aux amandes
198 pages
Français

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Le Croissant aux amandes , livre ebook

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Description

Camille ne se plaint pas de son quotidien : elle est entourée, aimée, et travaille dans un environnement qui lui convient. Mais un jour, une rencontre apparemment anodine va bouleverser sa vie et l'amener à prendre des chemins qu'elle n'avait pas envisagés. Elle suivra une quête spirituelle qui la mènera dans de nombreux pays pour atteindre la Scandinavie et rencontrera au cours de son voyage des hommes et femmes qui influenceront son destin. Saura-t-elle saisir les occasions qui se présenteront ? Camille sera-t-elle capable de se dépasser et de remettre en question l'équilibre qu'elle avait atteint pour aller au bout de sa quête ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 20 février 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414318278
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-31828-5

© Edilivre, 2019
Chapitre 1 La rencontre
Moi, c’est Camille. J’ai bientôt trente-cinq ans et je suis célibataire. Je ne suis pas une personne extraordinaire mais j’ai quelques atouts. J’ai les yeux noisette, des cheveux châtains clairs coupés au carré, des pommettes hautes parsemées de quelques tâches de rousseur. Mon mètre soixante-trois me situe dans la moyenne et je fais en sorte de garder mon corps en pleine santé en mangeant à peu près équilibré et en maintenant une petite dose de sport et d’exercices physiques chaque semaine. J’ai un travail qui me plaît, assistante de direction dans une jardinerie, des collègues sympathiques, un bon groupe d’amis et une famille avec qui je partage régulièrement des moments agréables. Ma vie est assez rythmée, rarement ennuyeuse.
J’habite un petit appartement trois pièces à Grand Fougeray, en Ille et Vilaine, acheté à crédit sur vingt ans. J’en ai fait mon chez moi, mon cocon. Je l’ai décoré avec soin, avec plein d’idées puisées dans les magazines tendances. J’aime les bons plans, les petits objets dénichés dans un vide grenier ou au cours d’un voyage, qui me donnent chacun l’impression de pouvoir en conter une histoire un peu unique, connue de moi seule. Bien sûr, j’en partage des bribes avec Sofia et Bérénice, mes deux meilleures amies.
C’est avec elles que je passe la plupart de mes soirées libres : un restaurant, une sortie shopping ou juste un verre dans un bar le vendredi soir, après le travail.
J’ai quelques petites habitudes de vieille fille, comme me dirait Jean-Marc, mon voisin du dessous. J’aime écouter France Inter en me levant le matin, acheter un croissant aux amandes tous les dimanches après mon footing, j’adore assortir mes chaussettes avec mon soutien-gorge, même si peu d’hommes ont l’occasion de s’y intéresser. Je mange toujours des croque-monsieur le jeudi soir parce que c’est pratique et rapide à préparer avant mon cours de zumba. Et surtout, il y a toujours au moins une tablette de mon chocolat préféré, le noir à la pistache, sur la deuxième étagère de mon placard à côté du frigo.
Chacun en a de ces petits travers, de ces usages qui nous rassurent au quotidien. Et moi, je les assume.
Dimanche dernier, en faisant la queue à la boulangerie, je remarque pour la première fois une jeune femme assise par terre, devant la vitrine de la boutique. Elle a les cheveux recouverts d’un foulard, les yeux d’un bleu pénétrant, la peau tannée par le soleil et un sourire à faire tomber n’importe qui. Elle a l’air apaisée, tranquille. Elle sourit. Elle sourit à chaque personne qui passe. Elle répond à tous les bonjours qui lui sont adressés. Elle ne demande rien et je m’interroge sur ce qui l’amène ici.
Je passe à côté d’elle, lui souris et la salue. Et elle en fait autant.
La semaine suivante, elle est à nouveau là : même posture, même sourire, même grâce.
La troisième semaine, sa présence commence à me questionner plus sérieusement. Je la salue à nouveau et rentre dans la boulangerie pour commander mon croissant. Piquée par la curiosité, j’interroge la boulangère :
« Dis-moi, tu sais qui est la femme devant ta boutique, celle avec le voile, assise par terre ?
– Non, aucune idée.
– Ça ne te dérange pas qu’elle soit là ?, je m’entends questionner.
– Non, elle est gentille et polie en plus. Elle ne demande rien à personne et elle ne dérange pas les clients. Elle peut rester là, ça m’est égal. »
La semaine suivante se déroule comme d’habitude. Pas grand-chose de nouveau. Le travail suit son cours. Une sortie cinéma mardi avec Sofia et deux de ses amies. Un apéro vendredi avec des collègues de travail et un repas avec mes parents samedi. Jogging dimanche et boulangerie.
La femme est à nouveau là : silencieuse, souriante.
Je passe à côté d’elle. J’en suis sûre, elle n’est là que le dimanche. Je suis passée plusieurs fois devant la boulangerie cette semaine et je ne l’ai pas vue. Je lui dis bonjour et reçois à nouveau en échange son magnifique sourire et un hochement de tête appuyé.
Cette femme est quand même énigmatique et elle excite un peu plus encore mon intérêt. En sortant de la boulangerie, je me décide à engager la conversation mais je ne trouve rien à lui dire. Comment amorcer le dialogue avec cette femme que je ne connais pas ?
Je mûris cette idée toute la semaine, et le dimanche suivant, je prends mon courage à deux mains.
« Bonjour Madame. Belle journée aujourd’hui !
Elle sourit et hoche la tête.
– Une belle matinée pour se promener !
Elle acquiesce à nouveau.
– Ils annoncent de la pluie pour demain, à ce qu’il paraît.
A nouveau ce sourire, mais pas de réponse.
Quelle imbécile je fais à lui parler de la pluie et du beau temps. Mais je ne trouve rien de plus à ajouter à ce triste monologue.
Je rentre dans la boulangerie un peu honteuse, le regard un tantinet moqueur des autres clients pesant sur moi. J’empoche mon croissant et ressort de la boulangerie plus rapidement que d’ordinaire, le regard vissé sur mes chaussures de sport.
Je laisse passer la semaine, un peu maussade. Mon enthousiasme naturel s’est un peu effacé. Un petit coup de spleen. Je mets ça sur le compte de mes hormones, même si je sais au fond de moi que ça ne justifie pas tout.
Au travail, la tension monte, j’entends des critiques dans mon dos. Je sais que je ne donne pas mon maximum, mais c’est pour toutes les fois où j’en donne trop. On ne peut me reprocher mon zèle et mon enthousiasme en temps ordinaires mais cette semaine, je ne me sens pas à la hauteur. Comme si le poids de ma hiérarchie m’écrasait un peu. On me met une pression qui, contrairement à d’habitude, devient un frein plus qu’un moteur.
Mon patron, d’ordinaire plutôt jovial, me rappelle à mes responsabilités et me demande d’accélérer mon rythme de travail. Il reste des factures à régler, des clients à rappeler et j’ai plusieurs courriers de relances à rédiger, en retard.
J’aime beaucoup travailler dans cette petite entreprise à taille familiale. Les produits que nous vendons sont sains et les clients sont aimables. Mais depuis quelques jours, voire quelques semaines, je ne sais plus trop, je ne m’y retrouve plus. Je me sens lasse et désabusée.
Nous sortons dans un bar le vendredi suivant avec Sofia et Bérénice pour bien commencer le week-end mais je ne ressens pas le même plaisir que d’habitude.
« Ça va Camille ?, me demande Bérénice.
– Oui, je crois. Je suis juste un peu fatiguée je pense. Le boulot me gave un peu. Je ne sais pas.
– Ah mince. Qu’est-ce qui se passe ? Raconte…
– Juste une sensation, rien de plus. Ne t’en fais pas, ça va passer…
Plus tard, dans la soirée, je leur parle de la femme voilée que je croise chaque dimanche devant la boulangerie.
« Qu’est-ce que vous en pensez ? Vous l’avez déjà vue, vous ?
– Non, jamais. Mais qu’est-ce qu’elle t’a fait cette femme ?
– Rien. C’est juste qu’elle est étrange. Elle ne parle pas, ne demande rien, et elle est là uniquement le dimanche matin, comme si elle attendait quelque chose ou quelqu’un…
– Et tu lui as demandé pourquoi elle était là ?
– Non, ça ne se fait pas. Ce ne sont pas mes affaires… Mais ça m’intrigue, c’est tout, je trouve ça vraiment bizarre… »
Dimanche arrive à nouveau. Je cours dix kilomètres en à peine une heure. J’arrive en sueur à la boulangerie. J’ai laissé ma rage et ma rancœur sur la route. Mes tensions se sont envolées, j’ai tout lâché : quelques larmes, du stress et ma colère. Je suis vidée mais je me sens mieux.
J’arrive à la hauteur de ma petite dame voilée et je lis aujourd’hui dans son regard quelque chose de différent. Comme une once de tristesse ou d’inquiétude, je ne saurais le dire.
Cette fois je m’arrête et me mets à sa hauteur :
« Bonjour. Tout va bien, Madame ?
– C’est à toi qu’il faudrait le demander, Camille.
– Vous connaissez mon prénom ?
– Voilà plusieurs semaines que je te vois, que je t’observe. Et j’ai aujourd’hui un message à te transmettre. Tu en feras ce que tu veux. Tu avances sur ton chemin de vie Camille. Tu as fait des choix et tu continueras à en faire. Voilà plusieurs dizaines d’années que ton voyage a commencé ; il se poursuivra encore quelques temps. Tu es le maître de ta propre vie, le capitaine de ton navire. J’ai eu une vision te concernant et je suis ici pour te la délivrer : dans l’année qui viendra, tu feras une rencontre essentielle. Si ton esprit et ton cœur sont ouverts, elle changera le cours de ta vie de façon extrêmement positive. Si tu passes à côté, alors, cette porte sera à jamais fermée. Je ne peux pas t’en dire beaucoup plus, au risque d’influencer le destin qui s’ouvre à toi.
– Pardon ?… Je ne comprends pas. Quelle vision ? Quelle rencontre ? De quoi parlez-vous ?
La femme se lève cette fois. Son regard azur se pose sur moi et elle ajoute :
« Je suis désolée Camille. Je ne peux malheureusement pas t’en dire plus. Une dernière chose : ton chemin devra passer par Kvam. C’est un point essentiel. Ne me demande pas pourquoi, comment, ni quand, mais c’est ton chemin. »
D’une démarche souple et étrangement rapide, elle s’en va. Avant de tourner au coin de la rue, elle se retourne une dernière fois et me sourit, comme lors de notre première rencontre, et je sais intuitivement au fond de moi qu’il doit probablement s’agir de la dernière.
Chapitre 2 Une petite graine
Je rentre chez moi et m’effondre sur le canapé. Comment, pourquoi ? Je ne comprends rien. Moi qui suis habituée à contrôler les choses, je me retrouve d’un seul coup dans l’incapacité de réfléchir, de me mouvoir, de prendre une décision ou d’oublier les paroles que je viens d’entendre.
Je suis partagée entre l’envie de téléphon

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