Le commencement de la fin
250 pages
Français

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Le commencement de la fin , livre ebook

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Description

Journaliste de profession, Raoul a toujours pris un malin plaisir à se fourrer dans les situations les plus inextricables. Pourtant, ce jour-là, alors qu’il devait rendre visite à son ami Stanislas, rien ne laissait supposer qu’il allait devoir affronter une secte remarquablement organisée et sans pitié. Quel secret millénaire était donc dissimulé dans ce petit village des confins de la Drôme que tenait à s’approprier cette mystérieuse organisation ? Pourquoi tenait-elle tant à évincer Bertrand de son domaine au point d’empoisonner la source qui alimentait son camping ? Pourquoi la propriété de Paul semblait-elle être le point central de toute cette affaire ?


En croisant la route de Léa, la quête de Raoul va prendre une tournure à laquelle il ne s’attendait pas. Arrivera-t-il à éviter toutes les embûches ? Et ses amis seront-ils épargnés ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 23 février 2022
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342360141
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été édité par la Société des Écrivains,
Immeuble Le Cargo, 157 boulevard Mac Donald – 75019 Paris
Tél. : 01 84 74 10 20 – Fax : 01 41 684 594
www.societedesecrivains.com
client@societedesecrivains.com

Tous droits réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-342-36013-4

© Société des Écrivains, 2022
À mes amis,
Bernard,
Danielle
et Pierre.
I.
On sonne à l’entrée.
« À cette heure-ci, ce ne peut être que Raoul. » Tout guilleret, Stanislas abandonne son expérience en cours et se précipite pour accueillir son ami. À peine a-t-il ouvert qu’il ressent une violente douleur au thorax. L’ombre qui se découpe en contre-jour dans l’embrasure de la porte vient de lui décocher une droite fulgurante au plexus solaire. Son cerveau se brouille. Il titube, perd l’équilibre à reculons et tombe lourdement sur le dos, se relève pour fuir cette attaque à laquelle il ne comprend rien et finit par s’affaler dans son laboratoire parmi tout son bric-à-brac en essayant de retrouver sa respiration. De stature imposante, tiré à quatre épingles en complet veston blanc, ganté et affublé de lunettes noires, l’homme se précipite sur lui. Avant que le savant ait le temps d’esquisser le moindre geste de défense, il est agrippé par son chandail et reçoit un coup de matraque. Il s’affaisse sur le sol sans connaissance. Venu dans un but précis, l’inconnu commence ses investigations. Mais comment pourrait-il trouver ce qu’il cherche dans tout ce capharnaüm ? Il fouille à travers les éprouvettes, les microscopes, la paperasse, les livres et les appareils électroniques reliés par une multitude de faisceaux de fils électriques de toutes les couleurs en mettant tout sens dessus dessous, soulève un meuble par-ci, renverse le contenu d’un tiroir par-là… Après quelques minutes de recherches infructueuses, il décide d’employer les grands moyens. Il revient vers Stanislas, l’assied sans ménagement sur l’un des fauteuils du laboratoire et le ligote avec ce qui lui tombe sous la main. Après quoi, il le gifle violemment pour le réveiller afin de pouvoir le questionner. Mais le savant ne se laisse pas intimider. Alors les coups pleuvent sur son visage. Stanislas tient bon. L’homme au complet blanc décide de changer de tactique.
La veille, Raoul met un point final à son article et pousse un soupir de soulagement en s’épongeant le front. Le soleil a frappé fort aujourd’hui. Le thermomètre, comme hier, atteint 33 °C en fin d’après-midi. C’est un record de chaleur pour la saison. Les fenêtres du bureau sont ouvertes et les volets tirés, et le ventilateur suffit à peine à procurer un peu de fraîcheur. Le ciel est bleu et désert. Les oiseaux se sont réfugiés à l’ombre. Tout proche de l’appartement, un magnifique cédratier en fleurs exhale ses senteurs. Aucun bruit dans la rue en contrebas à dix mètres de là. Les siestes s’éternisent. Les mouches sont à leur affaire malgré le ventilateur qui a tourné toute la journée. Raoul termine son jus d’orange qui a eu le temps de monter en température. « Ding ! » « Encore un pourriel sans intérêt », se dit-il. Il prend tout de même le temps de vérifier. Mais non ! C’est un courriel de son ami Stanislas qui, si l’on en croit le ton des termes employés, est au comble de l’excitation : « Raoul ! Ça y est, j’ai réussi ! Mon Plaser fonctionne. J’avais raison. Je te l’avais dit que j’y arriverais. Rejoins-moi vite. J’ai hâte que tu l’essaies. Je suis sûr que tu sauras en faire un meilleur usage que moi. Je t’attends. » Ces phrases courtes, explicites et sans détour, c’est du Stanislas tout craché. « Génial, se dit Raoul, ça va me changer les idées. » Il met un titre à son article et clique sur « envoyer ». Il s’assure de l’heure de départ du ferry et informe son rédacteur en chef de France-Monde qu’il doit s’absenter quelques jours. Compte tenu des états de service de son meilleur reporter, le boss n’a jamais fait aucune difficulté pour lui accorder ses congés au pied levé. D’autant qu’en cas d’urgence il peut toujours le joindre sur son téléphone portable, sachant bien qu’il répond toujours présent. Enfin, Raoul envoie un courriel à son ami pour le rassurer quant à sa venue et prévient son neveu de Nice, qui habite à deux pas du port, de son passage éclair demain vers 13 h 15.
Depuis trente-cinq ans qu’il exerce ce métier, il n’a jamais pris que des vacances épisodiques de courte durée. C’est un faux calme qui se complaît dans l’action. Sans doute est-ce cette même attitude qui l’a séduit dans le comportement de Stanislas lorsqu’ils se sont rencontrés voici vingt ans. Toutefois, chez ce dernier, cela frisait la folie, de cette folie communicative qui fait adhérer sans retenue aux idées d’un tel énergumène. À quatre-vingts ans, le savant n’a rien perdu de sa fougue. L’œil vif, le cheveu gris perpétuellement en bataille (en tout cas, ce qu’il en reste), la voix bien timbrée, le geste assuré, on pourrait lui attribuer à peine soixante ans, n’était sa calvitie prononcée et le temps qui a laissé son empreinte sur son visage. Toujours en quête d’une nouvelle invention, perdu entre ses calculs et ses expériences, il n’est jamais à court de recherches ni d’idées nouvelles. La salle à manger de sa maison de campagne est un véritable laboratoire. Il a à son actif quelques grandes découvertes scientifiques, dont certaines ont séduit l’armée qui fait appel à lui de temps en temps, et beaucoup de réalisations étonnantes que d’aucuns auraient jugées inutiles ou puériles et qu’il a toujours demandé à Raoul de tester avant de les faire breveter. Peut-être une manière de garder le contact avec son ami. En tout cas, ravi, Raoul ne se prive pas et, malgré ses innombrables déplacements, trouve toujours le moyen de libérer un créneau pour lui faire plaisir. D’ailleurs, il a hâte de découvrir ce nouveau joujou de Stanislas. Bien que n’ayant aucun doute sur ses compétences, il avait du mal à imaginer cette chose réalisable. Mais il l’avait faite ! C’est tout bonnement génial !
Au petit matin, Raoul récupère dentifrice, brosse à dents, rasoir et linge de rechange, quelques documents d’importance, boucle son pilot-case et descend de chez lui à pied, en short et chemise au vent, pour rejoindre le port de Bastia. Depuis deux ans, il occupe une vieille maison familiale, une de ces maisons « gratte-ciel » comme les affectionnaient les Corses. C’est l’héritage de son père qui la tenait de ses parents qui, eux-mêmes, la tenaient des grands-parents paternels. Sa mère était franc-comtoise.
Très jeune, il avait choisi d’émigrer vers le continent afin de poursuivre ses études. Il revenait sur la terre de son enfance au moment des grandes vacances. Sportif de bonne heure, il adore la plongée sous-marine et les calanques n’ont plus de secrets pour lui, non plus d’ailleurs que l’intérieur des terres qu’il a parcourues de long en large et… en hauteur et en profondeur. Mais son passe-temps favori reste la course à pied à travers les rochers des gorges de la Restonica, un site classé depuis 1966, remarquable de nature sauvage. Sauter de roche en roche en terrain escarpé jusqu’au lac glaciaire de Melo à 1 700 mètres d’altitude ou jusqu’à celui de Capitello situé deux cents mètres plus haut, et là, se dévêtir et piquer une tête sans prendre le temps de se poser de questions à propos de la température de l’eau. Enfin redescendre par le même chemin, mais deux fois plus vite qu’à l’aller, tel un chamois, sans appréhension et sans hésitation.
À l’âge de vingt et un ans, il perdit coup sur coup son grand-père paternel qui occupait seul l’un des appartements, puis son père emporté par la maladie. Sa mère l’avait suivi rapidement, minée par le chagrin. Ses frère et sœur, plus âgés, avaient, quelque temps plus tard, trouvé chaussure à leur pied sur l’île de Beauté et partagé les appartements de l’immeuble. C’est à cette époque qu’il fit son service militaire à Douai, au 58 e RA (régiment d’artillerie) et c’est à Lille qu’il entra à l’école de journalisme où il fit la connaissance de Charlotte. Tous deux vécurent heureux leur passion du journalisme, mais sans enfant. Comment aurait-il pu en être autrement ? Quand l’un rentrait, l’autre partait. Un jour, Charlotte décida de mettre un terme à cette vie de couple stupide et ils se quittèrent bons amis, le hasard les aidant quelquefois à se retrouver sur un quai de gare ou dans un aéroport. Elle devint directrice d’un grand hebdomadaire national et finit par convoler en justes noces. Elle invita Raoul à son mariage, mais celui-ci déclina l’offre en prétextant un reportage au Guatemala. La vérité c’est qu’il n’avait pas envie de voir la tête de son rival, car il était toujours amoureux de Charlotte. Mais, philosophe, il se disait qu’on ne peut pas toujours avoir le beurre, l’argent du beurre et le reste. Son métier et sa liberté avant tout.
Alors qu’il résidait depuis belle lurette à Château-Arnoux, près de Sisteron, ses frère et sœur avaient fini par abandonner la maison familiale et lui avaient proposé de s’y installer. Il ne se fit pas prier, voyant là l’occasion de revenir sur sa terre natale, de se consacrer enfin pleinement à toutes ses activités qu’il ne pratiquait plus que de façon intermittente et, un jour, d’y poser ses valises. Car il n’avait pu se résoudre à abandonner son appartement des Alpes-de-Haute-Provence. À la manière de Cadet Roussel, il était à présent propriétaire de deux domiciles, ce qui n’était pas pour lui déplaire. « À quand le troisième ? » se dit-il.
En quelques années, il réaménagea tout de la maison de Bastia et, comme à Château-Arnoux, se réserva une large pièce pour en faire une salle de sport. Où qu’il soit, sauf cas de force majeure, il ne débutait jamais une journée sans que son corps s’exprimât par un jogging matinal ou une gymnastique corporelle. Sans doute cette activité quotidienne l’aide-t-elle à garder son éternelle jeunesse, car il a toujours une belle vitalité. Grand, brun, maigre, la chevelure commençan

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