Le bonheur est-il encore loin ?
128 pages
Français

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Description

Le mal du siècle est une dépression ; mais cela n’arrive qu’aux autres. Alors que je pensais y échapper, je me retrouve coincée dans une spirale infernale pour laquelle je ne trouve aucune issue. Prisonnière de mes propres démons, dans une période de doutes et un état de santé de plus en plus inquiétant, c’est en me livrant que je m’apprête à faire la paix avec mon passé pour renouer avec mon présent et espérer entrevoir le meilleur pour mon avenir.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 23 avril 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414429585
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du Président Wilson – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-42955-4

© Edilivre, 2020
Préface
Il était une fois Camélia, une jeune femme ayant encore quelques années devant elle avant d’atteindre la trentaine. Elle vivait dans un appartement au septième étage d’un immeuble, avec un balcon qui faisait presque le tour complet de l’appartement. Camélia, qui avait une vie bien remplie entre le travail, son chat et l’homme avec qui elle avait noué des liens très solides, vivrait très heureuse et aurait beaucoup d’enfants.
Trêve de plaisanterie. Nous ne sommes pas dans un conte de fée, et Camélia, c’est moi.
J’étais jusqu’à présent ancrée dans un état que l’on pourrait communément appeler une dépression, ou une phase de déprime aiguë, car certains mots peuvent faire peur. Je ne savais pas ce que le jour d’après me réserverait, je ne savais jamais à l’avance si le lendemain serait un bon ou un mauvais jour pour moi. Alors je me contentais de profiter des jours meilleurs et de trainer ma carcasse les jours moins bons. Et c’est en regardant un de ces films à l’eau de rose que j’ai réalisé.
Ce soir-là, après avoir visionné cette comédie romantique et fumé une cigarette, je me trouvais là, seule, dans mon appartement, assise sur mon canapé à regarder le ciel gris étouffé par les nuages, lors de l’une de ces longues soirées fraîches et pluvieuses d’été que l’on rencontre après un orage. La nuit commençait à tomber, et malgré cette atmosphère sombre et pesante, malgré ce stress, cette angoisse que je ressentais en moi depuis plusieurs semaines, je recouvrais ma force, je reprenais espoir. Une simple romance cinématographique aura suffi me direz-vous ? En réalité, non. Mais ce long métrage fut mon déclic. Je m’aperçus que tout ce que je voulais réellement était là, sous mes yeux, que je ne devais plus passer tout mon temps à me morfondre, à me laisser aller. Il était temps que je me ressaisisse, que je reprenne ma vie en main et que je me batte pour les choses que je souhaitais, que je désirais sincèrement.
Depuis quelques jours, je commençais à sortir de nouveau, je m’extirpais tant bien que mal de ce cercle vicieux dans lequel je m’engouffrais chaque jour un peu plus. Je partais courir avec un ami après ma journée de travail, m’installais dans ma chambre pour méditer un instant, me plongeais dans un roman des heures durant, cuisinais de bons petits plats pour le lendemain, téléphonais à une amie à défaut de pouvoir la voir ou profitais de mon temps libre pour trier mes vieilles affaires et vider mes étagères de vieilles babioles qui ne faisaient que me rappeler mon passé, dont je voulais indéniablement me défaire.
Mais ce soir-là, avec la grisaille omniprésente depuis le petit matin, je n’avais qu’une envie : me blottir sous la couette et regarder un film. L’histoire était des plus banales, comme de nombreux téléfilms que l’on retrouve en plein après-midi : un couple amoureux se déchire, de nombreuses péripéties mettent sérieusement en péril une éventuelle réconciliation, un élan les ramène l’un vers l’autre, clap de fin. J’avais déjà regardé des centaines de films similaires ; pourtant, dans cette histoire, quelque chose d’authentique aurait permis à tout un chacun de s’identifier sans difficulté à l’un ou l’autre des personnages. Les scènes ressemblaient étrangement à des situations face auxquelles vous ou moi aurions pu nous retrouver. Et aussi stupide que cela puisse paraître, le fait d’observer ces acteurs se battre pour ce qu’ils voulaient, peu importe les difficultés, peu importe les obstacles, m’a poussé à reconsidérer ma position actuelle sur mon existence et sur ma vie que j’étais en train de gâcher.
Là, assise sur mon canapé, je revoyais les images de ma vie, telle une ribambelle de souvenirs se suivant sans logique temporelle, apparaître çà et là dans mon esprit. Puis, à mesure que les heures défilaient, je perdais le fil. Alors je décidai de reprendre depuis le début, de remettre un peu d’ordre dans tout cela.
« Il y a des choses de l’enfance que seule l’enfance connaît. »
– Colum McCann
1
Je suis née un matin de décembre, l’automne touchait à sa fin, le soleil dégageait une lumière pâle sur la ville encore endormie. Mes parents étaient jeunes et je n’étais pas prévue, mais ils étaient tout de même fous de joie à l’idée d’accueillir le fruit de leur amour dans leur foyer et construire une famille à leur image. Ils avaient tout préparé avant mon arrivée : ma chambre était prête depuis des semaines, mes armoires débordaient déjà de vêtements pour bébé, ma nounou avait déjà été choisie, la date de mon baptême déjà fixée ; je n’avais plus qu’à pointer le bout de mon nez.
On m’a toujours décrit comme une enfant joyeuse, débrouillarde, pleine d’énergie et d’entrain. J’ai marché très tôt, mon premier mot a été Papa , je mangeais tout ce que l’on me donnait à goûter, je faisais quelques bêtises, j’ai été ravie d’avoir un petit frère et une petite sœur, j’adorais jouer avec le chat angora roux de Maman et le berger belge Tervueren de Papa. Je grandissais dans une atmosphère heureuse et j’ai eu beaucoup de chance de voir le jour dans cette famille. Tous les enfants n’ont malheureusement pas cette chance, mais personne n’a le pouvoir de choisir sa naissance…
Nous savons tous qu’au fond de chacun de nous se trouve un enfant. Parfois, cet enfant a grandi trop vite, parfois il a oublié qu’il en était un, parfois il n’a pas tout à fait cessé d’en être un. L’enfance est un passage auquel personne n’échappe, c’est aussi une étape primordiale qui dessine et forme notre nous d’après. Elle forge l’esprit et le marque au fer pour le restant de nos vies. Chaque découverte nous fait grandir un peu plus, chaque apprentissage nous permet de nous éveiller au monde, chaque interaction avec l’extérieur aura un impact considérable sur notre attitude, nos pensées et les choix que nous serons amenés à faire. Certaines personnes se souviennent de leur enfance comme si c’était hier. Pour moi, c’est un peu différent. On m’a quelque peu volé mon enfance et je n’ai gardé que très peu de souvenirs de cette période supposée être ingénue, innocente, candide. À vrai dire, comme beaucoup de personnes je pense, ce dont je me souviens, ou crois me souvenir, m’a été rapporté par mes proches. Alors des images se créent, prennent forme dans mon esprit, mais ce ne sont pas de vrais souvenirs, je ne me rappelle pas les avoir réellement vécus. Cette sensation tout à fait étrange n’est qu’un tour de passe-passe de notre cerveau et pourtant, ces photos racontées nous semblent si réelles, si authentiques, si familières.
Flashback.
Mon tout premier souvenir.
Ma mémoire s’éveille pour la toute première fois alors que je suis âgée d’une demi-dizaine d’années. Je suis sur un lit d’hôpital, un pansement couvre l’intégralité de mon ventre et m’oppresse. Je peux encore voir les aiguilles piquées dans mon bras et la télévision diffusant un dessin animé dans le fond de la pièce. Je me rappelle ma mère, à mon chevet, et ma cousine, assise avec moi sur le lit, près de la fenêtre de la chambre aux murs orange, le ciel était bleu et le soleil au zénith, nous jouions au cochon qui rit.
L’attente de l’infirmière était longue, elle devait venir vérifier que tout allait bien, que mon état était stable, pour autoriser ma sortie après quatre jours d’observation suite à mon opération. À la fin de notre partie, j’entends la porte s’ouvrir et l’infirmière entre. Mon pansement doit être retiré. Ni une ni deux, je suis prise d’une peur panique à l’idée de l’épreuve qui va suivre, vais-je une nouvelle fois souffrir de maux de ventre ? Vais-je encore me tordre de douleur ?
Rusée, Maman tente de faire diversion — ce qui fonctionnerait parfaitement avec n’importe quel enfant de mon âge — et, sans crier gare, elle m’arrache la compresse, d’un seul coup.
Quelques sanglots pour la forme.
Même pas mal finalement.
L’infirmière vérifie alors mes points de suture et sourit. Tout va bien. La perfusion peut être enlevée et je peux rentrer à la maison. Mais Maman ne m’aurait pas deux fois, hors de question de m’endormir à nouveau avec ses histoires pour ôter ces aiguilles de mon bras. Je décide, avec l’aide de l’infirmière et Maman à l’écart — bien évidemment — de retirer l’aiguille moi-même, je suis grande après tout.
Tout redevient noir.
Ainsi commence le film de ma vie.
2
C’est incroyable comme la mémoire peut jouer des tours et être capricieuse. Mes parents, mon frère Barnabé et ma sœur Louise me racontent souvent de petites anecdotes lointaines, me parlent de mon grand-père paternel avant qu’il ne s’éteigne, de nombreux grands-oncles et tantes, et même de trois de nos quatre arrière-grands-parents alors toujours de ce monde. Barnabé et Louise sont de trois et six ans mes cadets ; pourtant, eux se souviennent de ces personnes qui me semblent, à moi, inconnues, comme si elles ne faisaient que partager mon arbre généalogique et qu’elles n’avaient laissé aucune trace de leur existence en moi, à l’exception de leur sang.
Très observatrice cependant, je me souviens de détails dont eux ne se rappellent pas et qui peuvent paraître certainement insignifiants pour certains, mais qui ont toute leur importance à mes yeux : un carrelage en damier, sur lequel les carreaux blancs et noirs exécutent une valse à deux temps parfaitement rythmée ; une maison ancienne bâtie avec des murs en pierre irrégulière ; une boite de bonbons Régal’ad à la fraise, à la cerise, à l’orange ou encore à la banane ; un vieux et immense saule pleureur trônant au beau milieu du jardin vert et fleuri de roses, de lilas, de tulipes, et d’une multitude de plantes colorant la pelouse et enivrant l’e

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