La vie sans nuage
230 pages
Français

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La vie sans nuage , livre ebook

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Description

« On peut se poser de nombreuses questions pour embellir notre quotidien qu'on voudrait comme les autres. Mais derrière ces handicaps il y a des humains qui se battent, qui réussissent, alors ne leur tournons pas le dos. Ouvrons notre coeur, donnons de notre temps, soyons humains et le visage de handicap ne sera plus une difficulté mais plutôt un atout, une force qui les rendra encore plus forts... » Féministe convaincue, l'autrice s'intéresse aux destins de femmes éclectiques en quête d'émancipation. Elle suit les étapes de leur évolution au fil de trajectoires diverses, de la difficile venue au monde d'un enfant à la tendre complicité unissant une grand-mère et sa petite-fille. Qu'elles soient de haute extraction comme Rose, prostituée comme Mélinda, ou encore dévouée à sa vocation de sage-femme comme Corinne ; les activités exercées par ces femmes en disent long sur leur place au sein de la société. Peu importent les errances ou obstacles rencontrés sur leurs parcours, toutes finiront par prendre leur envol et tracer leur propre chemin, sans nuage à l'horizon.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 août 2019
Nombre de lectures 11
EAN13 9782342167221
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0064€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La vie sans nuage
Sonia Blanc
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
La vie sans nuage

Toutes les recherches ont été entreprises afin d’identifier les ayants droit. Les erreurs ou omissions éventuelles signalées à l’éditeur seront rectifiées lors des prochaines éditions.
 
Retrouver l’auteur sur son site Internet
sonia-blanc.societedesecrivains.com
 
Épilogue
Femme féministe à 100 %, j’ai voulu mettre en avant toutes les qualités des femmes à travers de nombreuses situations et métiers. Leur courage de se battre l’emporte haut la main. Face aux événements que je développe avec une autre dimension, une imagination, une grandeur qui nous donnent une autre image de la femme dans toute sa splendeur.
Les accidents de la vie leur laissent parfois des blessures qui mettent du temps avant d’être oubliées et elles les enfouissent au plus profond d’elles-mêmes, tant elles ont souffert. Mais leur force en fait des guerrières face à l’adversaire bien identifié...
 
 
« Un enfant endormi est bien le plus beau, le plus tendre et le plus plaisant spectacle qui puisse s’offrir à des yeux humains. »
 
Sty Streuvals (Poucette)
 
1
On court après le grand amour, on veut brûler les étapes de la vie, on s’aventure sur un terrain qu’on ne connaît pas ou très peu car, dans notre tête, on est adulte, donc on joue, on se fabrique un personnage pour se donner de l’importance. Puis, on avance sans trop réfléchir et on fait l’amour avec ce garçon dont on est follement amoureuse. Aucune précaution n’est prise des deux côtés parce que la première fois, on pense que rien ne peut nous arriver et puis, on continue nos sorties, on veut profiter de la vie sans se poser de questions. Quoi de plus normal ? On s’amuse sans penser qu’on peut être enceinte. Puis les jours passent, on se lève le matin avec des nausées, on est fatiguée puis des doutes s’installent, des interrogations nous interpellent :
Suis-je enceinte ? On se regarde dans le miroir et là on s’aperçoit qu’on a le visage fatigué, qu’on a pris un peu de ventre, on commence à s’inquiéter. Comment le dire aux parents ? Se retrouver maman à 16 ans, c’est impensable ! Impossible, on ne veut pas reproduire la même situation que celle qu’a connue notre mère. Et pourtant c’est bien cela, on en parle à notre petit copain, sa réaction est radicale, cinglante :
« Je suis trop jeune pour être père, et puis mes parents ne l’accepteront pas ! »
Devant cette attitude une colère survient, on se sent seule, salie, et au final on garde cet enfant. Mais il y a des concessions à faire, les parents sont au courant et des explications s’imposent car une bouche de plus à nourrir pose problème.Leurs revenus sont très moyens et ils font déjà des sacrifices pour boucler les fins de mois, mais ils acceptent. Et face à cette nouvelle responsabilité, il y a une coupure temporaire avec les copains et copines car la honte, le regard des autres  font peur. Et puis on se fait une raison, on reprend le cours de notre existence et on vit pour deux. Mais l’arrivée de ce bébé nous perturbe, nous place dans le rôle de maman qui nous angoisse, qui nous interroge face à cet événement bien précoce auquel on n’est pas prête.
 
 
La vie sans nuage est bien voilée, car il y a deux identités : la jeune fille qui flirte, qui s’amuse sans se poser de questions ; la jeune adulte qui se retrouve face à des responsabilités auxquelles elle n’est pas vraiment prête.
Mais malgré tout, elle veut assumer cet enfant et cela quelque part l’oblige à grandir…
 
Maria
Dans les années 1978-1979, j’étais dans un collège privé mixte catholique qui dispensait deux sections : confection et comptabilité. Il avait une particularité : on amenait son pain et on faisait sa prière avant de prendre son repas.
 
J’avais une camarade qui s’appelait Maria, on n’était pas vraiment copines mais on s’entendait bien. Elle était assez réservée, elle s’isolait et discutait longuement avec Joseph, certainement son petit ami ! Maria était d’origine espagnole, son accent me faisait sourire car elle roulait les R. Ses parents étaient stricts, ses sorties à l’extérieur étaient rares, tout semblait être contrôlé. Mais un matin, alors qu’on commençait la première heure de cours, elle s’excusa et partit aux toilettes. A son retour en classe je la trouvai pâlichonne, pas plus. Peut-être qu’elle redoutait la Sœur Supérieure qui allait donner les moyennes générales de chacune ! Le moment fatidique arriva en milieu d’après-midi .Tout le monde se leva à l’arrivée de la Sœur Supérieure. Elle le faisait par ordre alphabétique, le tour de ma camarade arriva, elle se leva et écouta très religieusement. Elle fut sermonnée car elle était loin de la moyenne.
 
La Sœur Supérieure, femme très autoritaire, ne mâchait pas ses mots devant les mauvais élèves et Maria avait peur que ses parents l’apprennent. Le lendemain matin, en plein cours de couture, Maria s’évanouit. Nous  pensions toutes que c’était à cause de ses mauvaises notes de la veille et qu’elle s’était faite "engueuler" par ses parents. Elle partit à l’infirmerie quelques instants, puis revint, reprit le cours. A la récréation, elle s’isola à nouveau avec Joseph. Les langues se délièrent :
« Tu as vu, je suis sûre que c’est son mec !
— Elle fricote avec Joseph !
— Tu es sûre ?
— Cela fait deux jours, un coup les toilettes et aujourd’hui elle s’évanouit, c’est bizarre ! »
Au cours d’éducation physique, ses camarades virent que Maria portait une gaine, certainement pour cacher ses rondeurs car elle avait dû prendre du poids. De plus, elle mettait des robes amples. Les mauvaises langues se remirent à jaser :
« Elle est enceinte !
— Ce n’est pas possible, avec les parents qu’elle a !
— Ce n’est pas une Sainte Nitouche !
— Porter une gaine, c’est bizarre ! »
Les jours et les mois passèrent et Maria commençait à s’arrondir, malgré qu’elle essayait de le cacher. Cela ne laissait aucun doute : elle était bien enceinte. Maria continua à venir en cours pendant quelque temps, ses parents n’étaient pas au parfum de sa grossesse ; seule sa sœur aînée le savait.
J’ appris quelques semaines plus tard que ma camarade avait accouché, dans le hangar d’un voisin, d’un petit garçon prénommé Antoine. Une hémorragie survint au moment de la délivrance. Sa sœur Florence appela les secours. Évidemment, les parents de la jeune fille furent  mis au courant car elle était  mineure. Lors de leur arrivée à la maternité, ils étaient remontés comme un coucou, au point d’insulter le personnel soignant qui essayait de calmer le couple. Leurs voix portaient au point que la surveillante, madame Pommel, sortit de son bureau et demanda aux aides-soignantes : « Que se passe-t-il ? »
Elle comprit rapidement la situation et invita les parents de Maria à venir dans son bureau. Elle  demanda des explications suite à ce vacarme. La mère de famille prit la parole :
« On veut voir notre fille Maria !
— Votre fille ne veut pas vous voir pour le moment… ! »
 
Augustine, la mère, lui coupa la parole, et madame Pommel rétorqua : « Laissez-moi finir de parler SVP ! J’ai rencontré votre fille au planning familial, dont je suis responsable. Nous avons discuté longuement. Tout d’abord, vous avez une fille formidable, très mûre pour son âge. Mais son environnement familial lui pèse, elle veut vivre sa propre vie. Certes, elle ne souhaitait pas être maman si jeune mais elle assume avec son petit copain. »
Augustine et Antonio, le père,  ouvrirent de grands yeux, comme s’ils découvraient leur propre enfant.
La surveillante poursuivit la discussion : « Votre fille ne rentrera pas chez vous, elle veut aller dans un foyer mère-enfant. J’ai dirigé Maria vers l’Assistante Sociale de l’hôpital ». Les deux parents se regardèrent sans dire un mot, ils étaient mal à l’aise de cette situation, ils se levèrent et remercièrent Madame Pommel qui les accompagna jusqu’à la porte. Ils longèrent le couloir en silence comme s’ils avaient honte de leur attitude. Arrivés à leur voiture, ils rompirent le silence :
« Ma pauvre Augustine, on est des mauvais parents. On n’a pas su rendre heureuse notre fille », dit Antonio.
« Tu as peut-être raison, on a fait toujours ce qu’on croyait le meilleur pour nos enfants ! »
 
Et sur ces contritions, Antonio et Augustine se résignèrent à attendre le moment opportun pour voir leur fille.
Maria avait trouvé ses marques dans ce foyer ;  le règlement strict et les horaires encadrés ne l’empêchaient pas de voir le père de son fils. Elle était épanouie, s’ouvrait davantage aux autres et le petit Antoine se développait à merveille. C’était la fierté des jeunes parents… Le temps s’écoulait paisiblement, Joseph et Maria faisaient plein de projets dans leurs têtes. La jeune femme jugea qu’elle était prête à rencontrer  ses parents afin qu’ils fassent la connaissance de leur petit-fils Antoine. Elle organisa ce rendez-vous un jeudi après-midi, après la sieste d’Antoine. Maria avait beaucoup changé et était fermement décidée à avoir une conversation entre adultes. Vers 16 heures, ses parents arrivèrent. Tout le monde se parlait avec les yeux,et au bout d’un moment qui parut long, Maria proposa à sa maman de donner le biberon à son petit-fils. De voir que leur fille était heureuse permit à Antonio et Augustine d’être apaisés, d’effacer les rancœurs du passé. Maria évoqua ses projets professionnels : travailler dans une crèche et peu à peu gravir les échelons car elle avait de l’ambition et son peti

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