La Valse des porcelaines
228 pages
Français

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La Valse des porcelaines , livre ebook

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Description

Une vieille maison perdue en pleine campagne, un petit bourg aux habitants accueillants, quel meilleur endroit pour profiter de vacances tranquilles ? Leroy, Yohan et Alicya croyaient pouvoir passer un été de tranquillité et de repos. Malheureusement pour eux, ni l’un ni l’autre ne sont au rendez-vous.
Qui est donc cet homme qui semble tant s'intéresser à eux ? Y a-t-il un rapport avec la mystérieuse porcelaine découverte par hasard au grenier ? Pour les trois adolescents, c'est le début de l'aventure.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 août 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414082704
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-08268-1

© Edilivre, 2017
Prologue
France, 1943
Sa main trembla lorsqu’il reposa le stylo près de l’encrier, sur la table de bois. La lettre était à présent sur le papier buvard. L’encre sécherait bien sans aide, le temps qu’il la relise une dernière et énième fois. Pourtant il n’en avait nul besoin. Chaque mot lui était devenu familier, pas une seule courbe d’écriture ne lui était inconnue. Car cette lettre, il l’avait tellement pensée, réfléchie. Elle était le fruit d’un long et méticuleux travail.
Un brusque chambard le tira subitement de sa rêverie. Au dehors des cris s’élevèrent. Il se leva de son large fauteuil pour se diriger à grands pas vers la fenêtre. Sans surprise il s’aperçut qu’une escouade d’hommes en uniforme vert-gris sillonnait les rues, chantant comme des collégiens. Cette vision le décida.
Ses doigts raides plièrent le fin feuillet en quatre. Il était temps de remettre cette lettre à qui de droit, avant que l’irréparable ne soit commis.
La porte s’ouvrit sur une rue ensoleillée, étonnamment triste et amorphe. Le temps où il pouvait sortir dans cette rue sans cane, marcher le long des allées au bras de sa famille lui manquait. Mais la maladie ne lui avait pas demandé son avis. Il faisait donc ce qu’il pouvait, vivant ses jours les uns après les autres dans une macabre attente. Le jeune homme qu’il arrêta reparti tout content, le message dans une poche, quelques francs dans l’autre. Sur le pas de sa porte, il le regarda s’en aller puis disparaître au coin de la rue.
La douleur décida de se déclarer juste à ce moment là. Se pliant en deux, il fit son maximum pour respirer calmement. Il la connaissait celle-là. Vive mais rarement tenace. Et en effet son corps se remit vite. Doucement, tel le vieil homme qu’il était devenu, il rentra chez lui et ferma la porte. Il avait fait ce qu’il avait à faire. Sa fortune lui survivrait et sa famille seule pourrait en bénéficier. Cela seul lui importait.
Chapitre 1
Cette année, le mois de juillet était si chaud que personne de sensé, aux environs de midi, n’osait braver le soleil brûlant, lui préférant la paisible fraîcheur de l’intérieur. Toutefois il était près de une heure lorsque, quittant la route au goudron rendu humide où l’horizon tremblait comme dans un mirage, une automobile s’engagea sur une piste forestière caillouteuse. Elle roula encore sur un bon kilomètre en cahotant tant et plus puis finit par stopper enfin devant une belle maisonnette de campagne. Aussitôt, trois adolescents bondirent au-dehors, diables montés sur ressorts surgissant de leur boîte.
– C’est magnifique, bredouilla Alicya Levis, une jeune fille de quinze ans à la peau mate, ne trouvant rien d’autre à dire.
– Je vous l’avais dit, non ?
Son ami, un petit blond répondant au nom de Yohan Ivaleau, se rengorgea de fierté. Ses parents possédaient cette maison depuis plusieurs années déjà. Chaque été, il passait une ou deux semaines dans ce refuge entre forêt et montagne, distant d’au moins un ou deux kilomètres de la ferme la plus proche. Chose sûre, les différends de voisinages n’étaient pas monnaie courante pour eux.
– Rassure-moi, tu comptes nous faire rentrer, j’espère ? s’inquiéta le troisième larron, un grand brun athlétique du même âge que ses copains.
– Si vous nous aidiez à porter les bagages, vous y seriez déjà, remarquèrent les parents de Yohan qui les avaient conduits jusqu’ici. Allez, au travail jeunes gens.
Le trio ne rechigna pas, trop impatients qu’ils étaient. Car cette année avait ceci de particulier : ils allaient enfin pouvoir passer leurs premières vacances seuls, sans adultes. Après de longues et fastidieuses négociations, les Ivaleau avaient accepté de laisser les trois amis passer les vacances en parfaite autonomie. Il fallait dire qu’ils étaient le plus clair du temps à l’étranger, travaillant pour une société d’import-export s’étendant sur la totalité du globe. Il n’était pas rare que leur fils se retrouve dans l’obligation de demander l’asile à ses compères tandis que ses parents voyageaient quelque part entre les États-Unis et l’Inde. Alors pour une fois, pourquoi ne pas inverser les rôles ? Comme ils étaient très responsables et dignes de confiance, les adultes n’avaient presque pas hésité à leur confier la maison avec meubles et argent de poche. Quelle aventure pour les compères !
– C’est encore plus génial à l’intérieur. Oh, j’adore cette maison, s’enthousiasma Alicya, charmée par l’aspect vieillot de la bâtisse. Je sens que ça va être les meilleures vacances de ma vie.
– Et encore, tu n’as pas vu les chambres. Suivez-moi.
Le garçon à la tignasse couleur paille se précipita dans les escaliers, son sac à la main, si vite qu’il manqua s’étaler. Il se rattrapa au dernier moment, ce qui ne l’empêcha pas le moins du monde de poursuivre sa course effrénée jusqu’au premier étage. Là, il entra comme un boulet de canon dans la première pièce.
– Leroy, ce sera ta chambre et la mienne, annonça-t-il avec le naturel d’un agent immobilier. Celle d’Alicya est la pièce voisine.
Ni une ni deux, les deux intéressés coururent à leurs nouveaux quartiers. Là encore, ils ne furent pas déçus. Les chambrettes se situaient juste sous le toit, aussi le plafond descendait-il en suivant une légère courbure, recouvert de lames de bois vernies. On se serait pour un peu cru dans un de ces vieux films paysans contant l’histoire d’une famille de fermiers.
Yohan, entendant ses parents l’appeler, dégringola les escaliers en sens inverse, suivi d’un Leroy au comble de l’excitation. La fille de la bande, elle, prit le temps d’ouvrir le volet de sa demeure, fermé jusque là dans le but de couper la progression inexorable de la chaleur. Juste devant sa fenêtre s’étalait un immense champ d’herbes folles et de fleurs parfumées qu’un vent presque imperceptible agitait comme dans une danse gracieuse. Sur le côté, la forêt commençait, à la fois sombre et envoûtante, sentant de loin l’humus et la douce odeur de la résine de pin. Cet endroit, Alicya en fut alors intimement convaincue, était plus qu’un havre de paix, un véritable morceau de paradis abandonné sur terre pour une raison qu’elle ne comprenait pas. Jamais, même au plus profond de ses rêves, elle n’avait envisagé pouvoir vivre un jour dans un décor si merveilleux.
– Dites donc miss Levis, vous comptez nous rejoindre un jour ? monta soudain la voix de Leroy depuis le rez-de-chaussée, plein de gouaille et d’impatience mêlée.
– J’arrive, mon cher Lille-Varet, j’arrive, répliqua la jeune fille sur le même ton.
À son tour, elle dévala les marches de bois qui grincèrent sous son poids pourtant léger. Dans le salon, les parents de Yohan dispensaient les dernières recommandations avant de s’en aller, rappelés à l’ordre par leur agenda de ministres. L’argent devait être rangé toujours au même endroit sinon, les enfants le perdraient. L’épicerie du village vendait tout ce dont ils auraient besoin, mais si les adolescents voulaient, un jour ou l’autre, changer un peu, ils pourraient aller au Café du village. Yohan, qui connaissait déjà la place, serait le guide de l’expédition. Et surtout, n’oubliez pas de fermer les portes lorsque vous sortez, prenez un téléphone en balade au cas où il faille appeler les secours, habillez-vous bien, et bla bla bla…
– C’est bon, on a compris, rit finalement Yohan en poussant quasiment ses parents dehors. Nous sommes suffisamment grands pour nous en sortir. Ça se passera bien, vous verrez, je vous le promets solennellement.
Quelque peu rassurés, les deux adultes finirent par embarquer dans leur auto. Après un ultime signe de la main, ils disparurent au tournant, laissant les trois camarades seuls, droits comme des piquets sur le chemin de pierraille. Ils mirent un certain temps avant de réaliser qu’enfin ils étaient totalement libres de leurs mouvements. Une liberté si inhabituelle que, pour le coup, ils hésitèrent sur la conduite à tenir. Que faire ? Autour d’eux, la nature semblait ne jamais prendre fin, de telle sorte qu’ils se sentaient, allez savoir pourquoi, presque impressionnés par la démesure des environs. Avisant cela, Yohan se décida :
– Pour commencer, que diriez-vous d’une balade de reconnaissance, histoire de vous familiariser avec les lieux ?
– C’est parti ! mugit le grand brun à la manière d’un cow-boy rassemblant son troupeau.
Deux minutes plus tard, ils s’enfonçaient au cœur des sous-bois, tendant l’oreille aux moindres craquements de branches trahissant la vie de la forêt. À voix basse, le plus petit des garçons leur narra en détail ce qu’il savait de la localité la plus proche, Saint Durieux. La paisible bourgade n’était pas plus grande qu’un mouchoir de poche, à première vue, car les maisons constituant le centre du village en lui-même n’étaient pas nombreuses. Mais en réalité, elle se composait de plusieurs hameaux éparpillés dans la campagne, de part et d’autre d’une vieille départementale cabossée dont même les cartographes semblaient avoir oublié l’existence. Dès que l’occasion s’en présenterait, il les y emmènerait.
Une heure plus tard, ils firent une halte, confortablement installés sur de vieilles souches mangées par la pluie et les bestioles en tout genre.
– Bah alors, tu as peur des vilaines petites bébêtes ? fit Leroy dont asticoter Alicya était le passe-temps préféré.
– Plus depuis que je te connais, grommela son interlocutrice en prenant place avec circonspection. Je me suis habituée depuis le temps.
Avant que Leroy ne se venge d’une bonne taloche, un bruissement de feuilles les fit sursauter. Avec émerveillement, ils aperçurent une biche, gracieusement juchée sur ses hautes pattes, fla

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