La soupe à la cocarde : Tome II : L’aigle au firmament
451 pages
Français

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La soupe à la cocarde : Tome II : L’aigle au firmament , livre ebook

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Description

1805, Napoléon Bonaparte est l’Empereur des Français. Sa politique et ses idées novatrices vont changer la face de l’Europe. Adoré autant qu’haï, encensé ou critiqué violemment, Napoléon emmènera ses sujets dans une épopée grandiose.
Chez les Monnet, la vie s’est organisée autour de la nouvelle génération. Antoine va rencontrer une jeune femme dont il tombera amoureux. Louise et Robert accueilleront Julie dont la santé mentale a complètement chaviré. Sophie quittera la famille et partira vivre à Paris. Son fils Armand s’enrôlera dans une bande de vauriens et sombrera petit à petit dans la délinquance. Baptiste Martinget s’unira à une jeune fille issue d’une famille royaliste, tout en poursuivant sa vie de soldat. Il partagera l’exil de Napoléon sur l’île d’Elbe et le suivra fidèlement jusqu’au bout de la gloire, jusqu’au bout de l’aventure napoléonienne.
Napoléon Bonaparte aura transformé à tout jamais la vie de tout son peuple et le visage de la France. Sa légende perdure encore aujourd’hui.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 mai 2022
Nombre de lectures 0
EAN13 9782312120935
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0350€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La soupe à la cocarde
Sylvie Carenas
La soupe à la cocarde
Tome II : L’aigle au firmament
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2022
ISBN : 978-2-312-12093-5
« Ma vie est triste comme la Grandeur… »
Napoléon Bonaparte
Mars 1800


« L’impossible est le refuge des poltrons… »
Napoléon Bonaparte
Juillet 1813
Chapitre I
A OÛT 1805
A nselme tenait le petit Victor par la main et lui montrait un groupe de mésanges qui fendait le ciel lumineux et battait ensuite doucement l’air en venant se percher dans les branches noueuses et rassurantes des arbres centenaires. Le gamin levait les yeux et riait, ses petites mains dirigées vers les volatiles, tentant de toucher leurs plumes soyeuses du bout de ses doigts. Anselme le souleva plus haut et l’enfant se retrouva sur les épaules de son grand-père dans un éclat de rire quand les ailes de l’oiseau frôlèrent ses cheveux clairs qui s’ébouriffèrent dans le vent.
– Encore, grand-père ! Encore ! Fais-les venir encore !
Anselme rit et porta le garçon bien au-dessus de sa tête, tout en courant pour suivre la trajectoire des oiseaux. Victor hurlait de rire et d’excitation et encourageait le vieil homme dans sa course. Anselme dut s’arrêter.
– Doucement, gamin. Grand-père n’est plus tout jeune. Mon cœur ne va pas y résister, si je continue. Allez, descends, maintenant ! Je suis fatigué. Et les oiseaux aussi de toute façon, regarde-les, ils se posent sur les arbres.
Mais l’enfant tapait des mains sur la tête d’Anselme en criant.
– Encore , grand-père ! Fais -les revenir, je veux les toucher encore…
– Plus tard, petit… Plus tard… Laisse-moi un moment.
Anselme l’attrapa par la taille et le souleva, il se débattit en protestant. Au moment où les pieds de Victor touchèrent le sol, une voix furieuse, mais attendrie se fit entendre :
– Père ! Victor !
Anselme releva la tête, pris de remords. Son fils les regardait sévèrement.
– Papa ! Tu ne devrais pas te fatiguer à porter Victor et à courir comme un jeune fou ! Toi , mon fils, je t’ai déjà dit de laisser grand-père tranquille. Tu ne dois pas l’épuiser avec tes jeux de gosse écervelé.
Victor baissa la tête, l’air coupable.
– Oui, papa. Je ne le ferai plus, promis.
Antoine approuva, satisfait de la réponse.
– Bien, file maintenant. Tes cousins et ta sœur t’attendent à l’intérieur.
L’enfant ne se fit pas prier et fonça vers la maison. Anselme s’adressa à son fils, la voix courroucée.
– Un jeune fou, vociféra-t-il. Tu oses, toi, mon fils, m’insulter de jeune fou ! Attention à tes paroles, Antoine… Je pourrais encore te tanner le cuir malgré mon grand âge…
– Je n’en doute pas un instant, Père. Mais tu sais comme moi que le médecin te recommande le calme et le repos. Ce n’est pas de céder aux caprices de ce garnement que te faire du bien…
– Le médecin ! C’est lui le fou ! Je sais ce que je fais, je ne suis pas encore sénile. Depuis presque trois ans que ce fichu docteur me rabâche de me reposer, c’est lui qui va finir par me tuer avec ses potions et ses récriminations. Laisse -nous donc nous amuser, les enfants et moi.
– Père ! Tu sais que ce n’est pas bon pour ton cœur de t’agiter dans tous les sens. Mère va encore s’inquiéter à ton sujet.
Les lèvres d’Anselme étaient prêtes à protester, mais ses traits prirent un air de remords quand Antoine évoqua Noémie . Il bougonna.
– Ta mère est une excellente femme, mais elle ne devrait pas s’inquiéter comme ça pour moi. Il ne faut pas qu’elle se mine autant. Je vais bien.
Antoine sourit à son père et vint poser un bras protecteur sur ses épaules.
– Oui Père. Tu vas bien… Mais fais-nous plaisir et prends donc plus soin de toi, je t’en prie.
Anselme hocha la tête en grognant.
– Oui, oui… Je le ferai… Plus tard… Pour l’instant, je suis encore assez fort pour jouer avec eux…
– Tu les aimes hein, ces gosses, murmura Antoine. Tu ne leur refuses rien. Ils en profitent, ce sont de petits démons. Tu ne devrais pas te laisser manipuler ainsi, Père.
– Bah ! Ils éclairent ma vie, ce sont de bons petits. Que ferais-je sans eux et leurs petites visites, sans leurs taquineries ? Je ne serais plus qu’un vieil homme assis dans un fauteuil qui n’intéresse plus personne, bon à rien et aigri. Et qui gênerait tout le monde…
– Voyons Père, tu exagères. Il ne faut pas parler ainsi. Jamais tu ne nous gêneras.
– Laisse-moi donc, Antoine. Laisse-moi profiter d’eux au maximum. Soyons lucides, je ne pourrais plus jouer des années avec ces enfants, alors le temps qu’il me reste, je veux faire ce dont j’ai envie avec eux. Laisse-les continuer à égayer ma triste vie.
Antoine eut un sourire compréhensif et fit une tape tendre sur le dos de son père. Le jeune homme savait combien il en coûtait à Anselme de ne plus pouvoir travailler et s’occuper de sa famille comme auparavant. Il se sentait diminué physiquement et inutile parfois, il pensait être un poids pour eux tous.
– Je ne suis plus bon à rien, se plaignait-il. Juste à garder les enfants de temps en temps. Alors qu’il y a encore quelques années, on comptait sur moi pour faire vivre la famille, maintenant c’est moi qui dois compter sur les autres pour assurer notre existence, à votre mère, votre sœur et moi…
Il était amer et plein de remords à l’idée d’être une charge pour ses enfants.
– Le temps est un ennemi, Antoine. Vois ce que je suis devenu : quasiment impotent…
– Allons Père ! Tu dramatises, le morigéna Antoine. Les gosses t’adorent et tu aimes t’occuper d’eux. Ils sont toujours ravis de te retrouver. Avec toi, ils apprennent des tas de choses…
Mais Anselme secoua la tête, déprimé par son état de santé qui l’empêchait d’œuvrer comme il l’aurait désiré, comme avant son attaque cardiaque. Antoine serra un peu plus fort le bras de son père. Ils se dirigèrent tous deux vers la maison familiale.
– D’accord Père. Amuse-toi avec les gosses. Mais fais tout de même attention. Ces petits monstres sont pleins d’exubérance et auraient tôt fait d’engloutir toute ton énergie. Promets-moi de te reposer un peu de temps en temps.
– Mais oui mon fils, ne t’en fais donc pas. Ton vieux père a encore des ressources… plaisanta Anselme. Et maintenant, allons rejoindre ta mère qui doit être en train de me surveiller…
– Oh Père ! rit Antoine qui savait pertinemment que c’était la vérité.
Noémie les attendait effectivement à la porte, inquiète et anxieuse pour la santé de son homme. À l’intérieur, Louise , son mari Robert Forget et Louis David , Sophie et Armand , ainsi que les enfants d’Antoine , Manon et Victor , étaient tous réunis pour un repas de famille dominical.
Louise avait la taille épaissie par une grossesse déjà bien avancée et ses yeux cherchaient Louis David qui échappait sans cesse à sa vigilance. Son père lui faisait des mimiques menaçantes et le gamin riait sous cape dans ses mains en poussant sa cousine du coude. Manon pouffait à son tour en jetant à Louis des coups de pied sous la table. Noémie passa près de la petite fille, lui caressa la joue affectueusement et de l’autre main, effleura la tête du petit garçon.
– Allons, les enfants, soyez gentils ! Calmez-vous. Louis, cesse de faire courir ta mère dans tous les sens, elle est épuisée.
Elle se tourna vers Armand qui chahutait avec Victor :
– Mon chéri, sois un bon petit et viens t’asseoir près de ton cousin et de ta cousine. Nous allons nous mettre à table…
Antoine prit Sophie par le bras et lui sourit. La jeune fille sentit son visage rosir et son cœur battre plus vite. Mais Antoine ne remarqua rien, il la lâcha presque aussitôt pour faire tenir tranquilles ses deux enfants sur une chaise près de lui. Victor criait pour prendre place auprès de sa tante.
– Cela ne me gêne pas Antoine, fit doucement Sophie. Il peut rester à mes côtés. Je m’en occuperai, ne t’inquiète pas.
– Bon d’accord. Mais n’embête pas tante Sophie, Victor. Tu n’es plus un bébé, tu sais manger tout seul.
Victor et Sophie avaient gardé des liens très forts, même après le retour du petit garçon chez son père. Antoine avait continué de déposer son fils de temps en temps chez sa belle-sœur, au grand bonheur de Sophie , mais aussi d’Armand . Celui -ci, dans les premiers mois de leur cohabitation à tous les trois, avait protégé et aimé son cousin comme son propre frère. Les deux garçons étaient proches et Victor admirait son aîné et courait vers lui à la moindre peine qu’il avait, pour se faire cajoler. Sophie quant à elle ne pouvait s’empêcher de l’aimer comme un fils, de le gâter, de le serrer dans ses bras comme s’il était à elle.
Ces deux dernières années avaient défilé très rapidement. Chez les Monnet , la vie s’était écoulée plus harmonieusement depuis le jour où Antoine avait repris ses esprits et commencé à s’occuper de ses deux enfants avec le soutien indéfectible et affectueux de sa famille au complet ; surtout de Sophie qui n’avait jamais rompu le fil avec lui et ses enfants. Antoine avait toujours pu compter sur la fidélité et l’amitié de sa belle-sœur. Elle lui avait été d’un grand secours tout au long de ces mois. Louise aussi avait soutenu son frère, elle était restée très proche de Manon qu’elle avait souvent gardée et choyée.
Au début, Antoine avait été complètement dépassé et submergé par les difficultés d’élever seul deux petits enfants en bas âge perdus par la disparition de leur mère. Puis , petit à petit, les choses s’étaient mises en place d’elles-mêmes. Cela n’avait pas été facile, mais avec de la volonté et de l’amour, la vie avait repris un cours normal jour après jour. À présent, ils vivaient tous les trois plus sereinement. Si Antoine avait encore le culte de Virginie , il ne passait plus ses jours et ses nuits allongé sur la tombe de sa femme. Régulièrement , il emmenait ses enfants au cimetière, mais il n’était plus obsédé au point d’y passer tout son temps comme il l’avait fait lors du décès de Virginie .
Ses enfants l’y avaient aidé, il s’était investi tellement dans leur éducation que le temps lui manquait parfoi

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