La Pianiste De la Légion Rouge - SAGA ARMONIE : Tome 1 , livre ebook

Denis Ettighoffer - DENYS DETTER

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446 pages

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Description

En Ossétie du Sud, la Mafia cherche de la chair fraîche pour ses trafics. Elle découvre Arianna, une fillette pianiste prodige qui n'hésite pas à les provoquer. Remarquée par le parrain de la Légion Rouge sévissant dans tout le sud de l'Europe de l'Est, ce dernier se découvre une extrême sensibilité à sa musique. Il l'a fait enlever malgré la résistance de sa famille et se déclare son tuteur. La petite pianiste et sa famille vont devenir l'enjeu d'un conflit entre gangs. Arianna devenue adolescente se rebelle. Les relations entre eux se dégradent lorsque qu’Arianna découvre la cruauté de son geôlier. Une rencontre inespérée va lui permette de progresser dans son art et de trouver la force de fuir son bourreau.

Sujets

Roman

Informations

Publié par	Denis Ettighoffer
Date de parution	01 janvier 2022
Nombre de lectures	9
EAN13	9791026250111
Langue	Français
Poids de l'ouvrage	2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

DENYS DETTER La Pianiste De la Légion Rouge SAGA ARMONIEPREMIERE SAISON

4 Edition Armonie Denys Detter, 2021 ISBN numérique : 979-10-262-5011-1 Courriel : https://denysdetter.com/contact/ Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans leconsentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

AVERTISSEMENT

Mahler le résumait bien : « La musique décore le silence »

Cette séries’inscrit dans une actualité cruelle qui lui sert de trame de fond sans prétendre affirmer détenir une vérité quelconque. Au fil de la lecture, le lecteur comprend mieux l’aphorisme de Pierre Claude Victor Boiste :le mal est toujours à côté du bien et le bien à côté du mal.

Ellemêle la musique à l’histoire difficile des peuples de l’Europe de l’Est. L’autocratie politique en Géorgie, la puissance de l’économie grise en Ossétie, la fracture entre l’Est et l’Ouest en Ukraine, les trafics des migrants en Turquie, la terreur institutionnalisée de la mafia en Bulgarie, l’affairisme général en Russie, les retombées de la réunification de l’Allemagne dans l’histoire des services secrets, l’importance de la créativité musicale en Autriche, la puissance de la diplomatie française.

Saversion numérique ouvre, grâce aux liens hypertextes,l’accès aux musiques évoquéestout au long des aventures vécues par les différents protagonistes et dont certaines ont été composées spécialement pour ce livre. Des liens cachés, donnent des informations sur les lieux et les évènements cités dans les régions concernées. Elles permettront aux lecteurs des’imprégner ducontexte historique dans lequel évoluent les personnages. La galerie des portraits de ces personnages est disponible sur le site de l’auteur.

Enfin, précisons que cette sélection reste le fait del’arbitraire de l’auteur et dans le respect desayants droit, elle ne saurait constituer un cadre contractuel contraignant et reste soumise à une adaptation régulière, à des compléments ou à des modifications qui n’auront pas à être justifiés.Pour plus d’informations,consultez mon site.

Théâtre d’action de la Légion Rouge

Mers intérieures entre l’Occident et l’Orient: mer d’Azov, mer Noire et mer de Marmara qui débouche sur la mer Égée antichambre de la Méditerranée.Ukraine et provinces de l’ancien empire soviétique.

Les pays méditerranéens, la Russie, les Balkans et certains pays de l’Est autour de la Mer Noire sont le théâtre de cette histoirequi montrel’étendue et la force des réseaux mafieux. Mon intention est de montrer la proximité de nos voisins de l’Est que nous ne connaissons généralement pas ou mal, qui doivent faire face à cette nouvelle peste brune qui arrive dans nos régions et menace nos démocraties.

EPISODE I Les « Fashion Victims »

UKRAINE, Eté 2012.Région de la mer d’Azov.Les trois voitures roulaient rapidement dans les rues de Marioupol. Deux 4x4 chargés d’hommes cagoulés lourdement armés encadraient une grosse Mercedes 350 sans trop se préoccuper du respect du code de la route et des autres conducteurs qui se rangeaient sagement au passage du convoi. La vue de milices armées d’origine inconnue faisait l’ordinaire de la cité portuaire. L’ambiance dans la région devenait explosive depuis les élections qui consacraient la partition de l’Ukraine. Le pouvoir central à Kiev restait tiraillé entre ses différentes factions. Aux aspirations pro-européennes des uns s’opposaient les résistances d’une nomenklatura très impliquée dans tous les trafics avec la mafia russe. Les gangs recrutaient à tour de bras des voyous, mais aussi des jeunes gens prêts à adopter toutes les causes pour donner un sens à leur vie. Ils se préparaient au pire,s’armaient et s’organisaient.

Dans la Mercedes, un homme au teint mat, entre cinquante et cinquante-cinq ans, des cheveux noirs parsemés de blanc, une barbe poivre et sel cachant mal une vilaine cicatrice lisait, le visage inexpressif, un mémo qu’on venait de lui passer.Raveszac, Parrain incontesté d’une des plus importantes organisations criminelles de l’Europe de l’Est, la fameuseLégion Rouge », savait par son « réseau d’informateurs que le Kremlin envisageait de renforcer sa présence dans les ports de Crimée au travers du renouvellement des accords d’assistance économique et technique en cours de négociation. Le refus des Ukrainiens d’honorer la dette dugaz russe, les tiraillements entre les pro-européens de l’Ukraine et les russophones des provinces de l’Est avaient fini par décider le

8 Kremlin à rallier par la force ces régions qui lui étaient déjà majoritairement acquises.

Jonas Raveszac n’ignorait paset ne sous-estimait pas les conséquences des tensions croissantes dans la région. Les Russes partaient pour s’emparer d’une partie de l’Ukraine en plus de la Crimée. L’état-major soviétique n’avait pas eu grand mal à convaincre Poutine des contraintes imposées aux transports maritimes vers le port stratégique de Sébastopol qui passaient par des liaisons six fois plus longues et coûteuses que la route. Il devenait indispensable de préserver à tout prix une voie terrestre allant des frontières russes àl’Est à Sébastopol en Crimée au Sud.

La note, un bref manuscrit apporté par un motardafin d’éviter toute interception par les grandes oreilles de l’OTAN, relatait le résultat de la perquisition chez les parents d’un de sesdealers. Elle confirmait son intuition. Profitant des troubles croissants dans la région, le responsable local en charge de la distribution de la coke, Mikael Natavotnich, affirmait avoir été volé par des voyous sortis de nulle part. Coke et argent se seraient évaporés dans les mains de malfrats apparemment bien renseignés.

Mikael Natavotnich ne connaissait pas son vrai patron sinon il n’auraitjamais songé à détourner un gramme de coke, un seul 1 Grivna du réseau dont iln’étaitqu’un modeste maillon. Mikael Natavotnich n’avait pas de chance. Son boss se trouvait dans la région lorsqu’on lui rapporta l’histoire qu’il racontait. Raveszac voulait sévir.

Alors que le groupe se rapprochait de son domicile, Mikael Natavotnich ne savait pas que des membres du gang s’étaient rendus chez ses parents. Au bout d’une heure de perquisition, brutale et terrifiante, ils avaient trouvé l’argent et la droguesous le plancher de leur chambre. Jonas avait donné des instructions.

1 Ou Hryvnia - Unité monétaire ukrainienne

9 Mikael avait perdu ses parents. C’était à son tour maintenant. Le Parrain de la Légion Rouge entendait faire comprendre que les événements en cours ne les mettaient pas à l’abri de sa colère, ni ne justifiaient un manque de loyauté envers son organisation.

Ledealersa famille vivaient dans un immeuble fortement et dégradéd’une banlieue crasseuse de Marioupol. Les blocs d’habitations se distribuaient autour d’un petit jardin déplumé de toute végétation par les combats. Face aux visiteurs, une des constructions avait visiblement fait l’objet d’un tir nourri d’artillerie au point de s’être partiellement affaissée.Sans s’attarder le groupe monta silencieusementjusqu’au domicile de Mikael Natavotnich. Au passage, ils dépassèrent une vieille femme qui montait péniblement les escaliers. Sur un signe de Raveszac, un de ses hommes ralentit, prit son sac et entreprit del’aider à monter à son étage. Raveszac eut le temps d’apercevoir le sourire reconnaissant de celle-ci,avant qu’ils ne continuent leur discrète ascension.

Les appartements du dernier étage donnaient sur un couloir terrasse courant le long de la façade. L’ensemble avait dû autrefois être fermé par des baies coulissantes pour limiter les effets du froid. Elles avaient disparu depuis longtemps. Sans plus tarder les hommes de Raveszac défoncèrent une porte de mauvaise qualité et se déployèrent rapidement dans le domicile sombre et mal tenu du dealer. Au fond de la pièce une femme donnait le sein à un bébé qui se mit à vagir à plein poumons. La bouche ouverte sur un cri muet, blafarde, elle se recroquevilla sur sa chaise en cachant par réflexe sa maigre poitrine face aux hommes armés qui prenaient possession des lieux.

Le chef du gang entra dans ce qui devait être la pièce principale. Une pensée fugitivelui traversa l’esprit à la vue de l’état de délabrementde l’appartement,pour un homme qui surprenant aurait dû vivre plutôt bien de son trafic. Lorsque la porte de la

10 chambre s’ouvrit pour laisser apparaître un homme alerté par l’intrusion, visiblement encore sonné par l’alcool et la drogue, il eut la réponse à son interrogation.

—Maisc’est quoi ? Hurla-ce bordel t’ilse tournant en curieusement vers sa femme plutôt que vers les intrus. Pour se taire, figé soudain à la vue d’un Raveszac tiré à quatre épingles.

Ce dernier fit signe à un des hommes qui s’avança avec dans les mains, les pièces à conviction de sa traîtrise. Mikael Natavotnich, mal réveillé de son coma éthylique, tenta alors une manœuvre aussi idiote que désespérée en reculant brusquement pour s’enfermer dans la chambre. Un coup de feu, un bref craquement étouffé par le silencieux. Ledealers’écroula d’un coup, comme si le fil invisible qui le tenait debout venait d’être coupé.

L’endroit sentait la poudre maintenant. Il fallait partir. La femme du défunt cocaïnomane restait sans réaction. Les yeux grands ouverts de terreur, elle tremblait comme une feuille en tentant néanmoins de protéger son bébé de ses bras. Jonas prit, des mains du compagnon du tireur, le paquet de grivnas, la monnaie ukrainienne, volé au réseau par son mari, pour le poser doucement sur les genoux de la femme, caressa doucement la tête du bébé qui se calmait. Puis, sans un mot, il se tourna pour donner le signal du repli à ses hommes. Punir mais sans cruauté inutile. Jonas Raveszac n’oubliait jamais son credo qui lui valait le respect et la loyauté de ses troupes. En quittant les lieux, il réalisa que ledealer, profitant des troubles locaux à venir, avait sans doute projetéde s’enfuir avec le magot en abandonnant femme et enfant. « Existerait-il des morts utiles ? » pensa-t-il en s’engouffrant dans laMercedes blindée.Il partait pour l’Ossétie du Sud

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Tskhinvali,Ossétie du Sud, Septembre 2012. Dans l’immeuble vieillot, la voix du professeur dedanse et le piano qui