La Naissance d une vierge
65 pages
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La Naissance d'une vierge , livre ebook

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Description

La Naissance d’une vierge
Gabriel Dia

Il paraît que la beauté isole, mais celle qui nous éloigne encore plus des autres, c’est celle que personne ne perçoit.
Il est surprenant de constater qu’après des millions d’années d’évolution et notre intelligence hors pair, nous arrivons encore à classer nos semblables en fonction de la couleur de peau, de la forme du nez, du pourcentage de masse graisseuse et ou encore plus simplement d’une génétique particulière.
Je dois être encore trop jeune pour comprendre tout cela.
Il faut dire qu’à 16 ans on n’a pas assez de neurones pour comprendre les adultes. Peut-être aussi que l’on en a trop pour qu’ils nous comprennent ; je ne le saurai que dans quelques années, j’espère !

Gabriel Dia est un jeune auteur Franco-Sénégalais né le 18 décembre 1985 à Dakar. Ingénieur de formation il a une passion pour l’écriture. Il sort en 2014 « La Rencontre », autofiction traitant de l’adolescence et des relations parents-enfants, sujets qui lui tiennent le plus à cœur.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 2
EAN13 9782363079756
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0015€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La naissance d’une vierge
 
 
Gabriel Dia
 
 
Roman
 
 
 
Recherchez la liberté et vous deviendriez esclave de vos désirs, recherchez la discipline et la rigueur vous trouverez la liberté.
Bouddha
 
 
 
 
 
 
 
Chapitre 1
 
 
Il paraît que la beauté isole, mais celle qui nous éloigne encore plus des autres, c’est celle que personne ne perçoit.
Il est surprenant de constater qu’après des millions d’années d’évolution et notre intelligence hors pair, nous arrivons encore à classer nos semblables en fonction de la couleur de peau, de la forme du nez, du pourcentage de masse graisseuse et, ou encore plus simplement, d’une génétique particulière.
Je dois être encore trop jeune pour comprendre tout cela.
Il faut dire qu’à 16 ans on n’a pas assez de neurones pour comprendre les adultes. Peut-être aussi que l’on en a trop pour qu’ils nous comprennent ; je ne le saurai que dans quelques années, j’espère !
Mais par contre, il est très facile pour moi de déceler cette expression de pitié, émanant de leurs visages, quand j’ai la chance de sortir et de croiser les leurs.
Je pense qu’ils se demandent comment 1m60 peuvent supporter 78 kilogrammes majoritairement constitués de graisse.
Je pense qu’ils auraient tous préféré que je meure à la naissance ; mais malheureusement pour eux, ma mère avait le vagin suffisamment large pour me faire sortir : un exploit de la nature.
Mais s’il y a une chose qui est avérée, c’est que les enfants sont globalement à l’image de leurs parents ; donc, j’ai droit à ces mêmes regards dans la cour de récréation.
Et comme mes parents trouvaient que mon héritage graisseux n’était pas assez suffisant lourd, ils avaient décidé de me prénommer Jennifer.
Les « Jennifer », habituellement jalousement porté par les plus belles silhouettes du lycée, avaient pour membre spécial cette beauté incomprise que j’étais.
C’était peut-être pour mes parents une prémonition quant à mes résultats scolaires ; mais au final, je me sens plus chanceuse que mon frère qui lui, avait hérité de Dylan.
Je me suis toujours demandé comment des parents pouvaient donner de tels prénoms à leur progéniture. Ils portent la poisse, non ?
Bon, ce n’est en aucun cas une insulte à tous les Dylan ou Jennifer.
Dans notre cas, mes parents avaient bien réfléchi aux prénoms de leurs enfants star. Petit bémol, stars, nous ne l’étions pas, pas à cette époque du moins.
J’étais pourtant très bonne en dictée à l’école primaire. Peut-être qu’un jour je serais une écrivaine connue avec pour prénom Jennifer ?
J’entends déjà certaines mauvaises langues dire que cela n’est pas possible. Mais c’est ce qu’on verra !
Revenons à notre insolation, oups ! Isolement je veux dire ; décidément, je ne suis pas Proust !
Oui, l’isolement par excès de beauté invisible, était pour moi un phénomène très connu.
Cela fait toujours beaucoup de bien d’être la plus gentille des filles, extraordinaire, marrante et drôle, que tout le monde veut avoir comme amie et personne comme petite amie. Encore une fois, c’était ma beauté qui m’isolait.
Et donc à 15 ans, l’année dernière, la seule fois où je pris mon courage à deux mains pour révéler à un garçon mon amour.
Et pourtant ! J’avais soigneusement préparé mon coup ; c’était de loin le garçon le plus convoité du lycée.
Je reçus une affectueuse bise sur le front, précédée de : « Je te considère comme ma sœur ». Ah ! La beauté isole ou élargit votre cercle familial.
C’était bientôt la fin des vacances scolaires. Notre établissement était l’un des seuls en France à obliger le port d’un uniforme une fois par semaine dans le but de créer une égalité virtuelle. Ayant une taille peu conventionnelle, je devais aller voir mon couturier préféré pour une tenue scolaire sur mesure.
Avec la subtilité qui le caractérisait, il me signala, encore une fois, que je faisais une taille de plus que l’année dernière.
Au sortir de cette séance d’inspection et de mesure de chaque partie de mon corps, je décidais, une fois de plus, de faire un régime.
Cette décision était toujours respectée les 10 minutes qui séparaient l’atelier de couture de la première boulangerie.
Avec toutes ces contrariétés, je décidais d’aller voir cousin, qui était probablement la seule personne qui me regardait comme une femme, je crois bien.
Il est vrai qu’il y a quelque chose de légèrement malsain, si on prend en compte nos liens de parenté.
Mais cela me faisait quand même plaisir et même qu’inconsciemment, à chaque fois que j’allais le voir, je m’arrangeais pour qu’il y ait toujours une partie de chair visible au travers de mes vêtements.
— Comment va la plus belle de toutes ?
— Bien, mon cousin préféré.
Comme pour le lui rappeler.
— Bientôt la reprise des cours ?
— Oui, je reviens de chez le couturier, pour me faire confectionner ma nouvelle tenue scolaire, vu que je grossis chaque année.
— Tu prends des formes tu veux dire !
— Tu es trop gentil avec moi. Et toi ?
Comment un si beau garçon est-il toujours célibataire ?
— J’attends une jolie fille comme toi.
— Tout ça pour me faire des compliments, tu es un amour.
— Il paraît !
— Une certitude ! Tu viendras comme de coutume tous les mercredis me prendre au lycée ?
— Bien sûr, je ne raterai cela pour rien au monde.
— Merci, sans toi je ne sais pas ce que je deviendrai.
— Tout le plaisir est pour moi ma belle.
— Ouf ! Si tout le monde était comme toi.
— Et tes parents ils vont bien ?
— Oui !
— Bon, je vais devoir te quitter, l’appel du ventre.
— Déjà ! Tu viens d’arriver.
— Oui, c’était juste pour te passer le bonjour. Bonne fin de journée.
— À toi aussi la plus jolie, je te raccompagne.
— Merci.
 
 
 
Chapitre 2
 
 
Deux semaines d’angoisses, un réveil difficile et me voilà à 8h30 déposée devant la grande porte du lycée par mère.
Toujours avec cet état de béatitude permanent qui me caractérisait, les êtres les plus malheureux ont souvent besoin de garder le sourire pour se sentir heureux, je retrouvais mes fameux amis du lycée.
Je vous passe les détails des vacances de l’ensemble de mes soi-disant camarades de classe. Ma réplique fut brève.
— Moi j’ai passé mes vacances au pays du chocolat et de la tarte Tatin.
Des éclats de rire, suivis de réflexions très agréables telles que « ça se voit », venant principalement de jeunes demoiselles.
On a tendance à croire que les filles sont plus subtiles que les hommes, mais je pense qu’au final...

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