La Magicienne
196 pages
Français

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La Magicienne , livre ebook

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Description

« L’un sans l’autre, c’était impossible. Ensemble, c’était insoutenable. »

Maître Olaf, un puissant sorcier, sauve Aliénor d’une mort certaine. Il lui révélera qu’elle est magicienne, l’initiera à la magie et lui fera une promesse : « Tant que vous vous tiendrez à mes côtés, il ne vous arrivera rien. »
Mais sa démarche est intéressée... Peu à peu, il altérera la bienveillance originelle de la jeune femme tandis qu’elle vouera au sorcier une fascination absolue.
Alors que tout les oppose et qu’ils s’appliquent à se détruire, ils s’aimeront jusqu’à la douleur.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 janvier 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414109616
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-10959-3

© Edilivre, 2018
Exergue


Avons-nous donc commis une action étrange ?
Explique, si tu peux, mon trouble et mon effroi :
Je frissonne de peur quand tu me dis : « Mon ange ! »
Et cependant je sens ma bouche aller vers toi.
Ne me regarde pas ainsi, toi, ma pensée !
Toi que j’aime à jamais, ma sœur d’élection,
Quand même tu serais une embûche dressée
Et le commencement de ma perdition ! »
Charles BAUDELAIRE, « Femmes damnées »
Dédicace


À tout ce que l’on a développé, timidement.
Aux règles que l’on a transgressées, clandestinement.
Et finalement, à tout ce que l’on n’a pas loupé…
Les deux faces d’une même pièce…
Le froid la saisit.
Elle s’était découverte en dormant. Aliénor s’agitait souvent pendant la nuit, hantée par des rêves étranges et parfois chaotiques. Aussi loin qu’elle s’en souvienne, il en avait toujours été ainsi. Elle s’endormait avec une facilité déconcertante mais son sommeil était le théâtre de ses tourments et les draps échouaient souvent à ses pieds.
Étendue sur sa paillasse, Aliénor remonta le drap, pour s’envelopper une dernière fois de la chaleur qu’avait dégagé son corps pendant la nuit, se leva, marcha sur la terre battue, ajouta des bûchettes sur les braises rougeâtres et enfila sa robe. De ses doigts, elle coiffa ses longs cheveux roux ondulant aux courbes de ses hanches, puis glissa dans sa bourse en velours quelques unes de ses créations. Il s’agissait de colliers et de bracelets qu’elle fabriquait pour les vendre au marché en plus du lait de ses chèvres. Elle mettait un soin tout particulier pour confectionner ses trésors, et cela se voyait.
La prairie était blanche de gel. Même en ajustant sa cape en laine pour couvrir son cou et son nez, l’air ambiant mordait ses poumons à chaque inspiration. Elle alla traire ses chèvres et leur jeta quelques herbes et écorces avant de descendre au village.
Elle rejoignit son étal, aligna les pots de lait et présenta ses bijoux. La place du marché avait beau être conviviale, elle n’en demeurait pas moins un lieu sale et puant. Harmoniser la disposition de ses marchandises restait pour Aliénor le seul moyen d’oublier l’environnement.
Certains commerçants vendaient du poisson et les têtes jonchaient le sol jusqu’à ce qu’on les ramasse. Quelques abats faisaient le bonheur des rongeurs qui couraient d’un angle de rue à un autre, en évitant l’eau sale et le contenu des pots de chambre que les habitants jetaient par leur fenêtre dès l’aube. C’était infect.
Tandis que les enfants disparaissaient dans le tumulte d’allers et venues des passants en poursuivant les chats, les femmes s’affairaient autour des mets les plus prisés et les jeunes pucelles aguichaient les maraudeurs.
Alors qu’elle s’appliquait à présenter aux demoiselles ses bijoux qui « complèteraient si bien leur toilette », elle n’écoula que quelques pots de lait.
Aliénor ravala son désespoir et tenta de se rassurer. Après tout, elle avait toujours réussi à vivre avec le peu de moyens qu’elle avait…
Quand l’affluence diminua, elle s’accorda le droit de s’asseoir quelques instants sur les marches d’un escalier en pierre se trouvant à proximité de son étal. Épuisée, elle songea aux après-midis d’été autour du lac où de nombreux villageois se rejoignaient. Le soir, chacun apportait un plat à de grandes tablées conviviales. Aliénor aimait tant cette saison où les rires résonnaient tard dans la nuit…
Quelques heures plus tard, un homme vit une jeune femme recroquevillée sur elle-même à même le sol. Personne ne prêtant attention à elle, il s’avança et détailla minutieusement les bijoux présentés sur la table avant de les glisser dans sa poche.
* *       *
Elle s’était découverte.
Aliénor se réveilla dans un grand lit confortable. Paniquée, elle enroula le drap autour d’elle et observa la pièce. Des tapis s’étalaient au sol, quelques bougies éclairaient la chambre et un feu crépitait dans la cheminée.
Elle s’apprêtait à sortir du lit quand un homme entra dans la pièce.
– Bonjour, lança-t-il avec élégance.
– Qui… qui êtes-vous ?
– Ne vous inquiétez pas demoiselle, je ne vous veux pas de mal.
– Où suis-je ? J’étais au marché… que s’est-il passé ? s’inquiéta-t-elle. Vous avez pris mon argent ! accusa-t-elle.
– Calmez-vous.
– Et je suis nue ! Vous m’avez déshabillée !
– Voilà ce que nous allons faire, je vais sortir de la pièce et vous allez vêtir la robe de votre choix, dit-il d’une voix chaude et calme en pointant du doigt trois coffres en bois alignés au pied du lit. Quand vous aurez fini, appelez-moi.
Bien que suspicieuse, Aliénor accepta la proposition. Quand l’homme quitta la pièce, elle ouvrit chacun des coffres et déglutit d’émotion en découvrant la beauté des robes. Les couleurs étaient vives et leurs tissus semblaient si doux. Avait-il une femme ? Comment de telles merveilles pouvaient-elles dormir dans des malles ? Aliénor déposa les parures sur le lit et avança sa main, hésitante. Les étoffes sous ses doigts lui étaient étrangères. Jamais elle n’avait touché de tels vêtements. Emerveillée, elle choisit une robe en velours pourpre et l’enfila avec la précipitation d’un enfant et la minutie d’un horloger.
Dos à la coiffeuse, elle cria :
– Je suis prête !
L’homme entra de nouveau dans la chambre et s’assit sur le lit. Elle le dévisagea. Il était plus âgé qu’elle, de légères rides d’expression au coin de sa bouche pincée en témoignaient. Imberbe, son visage fin et anguleux lui donnait l’air impénétrable. Ses cheveux sombres attachés en arrière au niveau de la nuque laissaient quelques mèches retomber sur son front. Il avait un certain charme mais de profonds yeux ténébreux annihilaient la moindre empreinte de douceur. Il portait un costume sobre et élégant qui mettait sa carrure en valeur, ainsi qu’un poignard et une épée à la ceinture. Il se présenta.
– Je suis le seigneur Olaf et vous êtes dans mon château. Je me suis rendu au village ce matin pour voir ce qu’il s’y passe et en informer Sa Majesté. C’est là que je vous ai trouvée, endormie et visiblement prise par le froid. Le temps vous était compté, mais personne ne se préoccupe de l’état d’une pauvre malheureuse telle que vous.
– Alors pourquoi l’avez-vous fait ?
– C’est là que l’histoire devient intéressante. J’ai pu voir vos bijoux.
Il les sortit de sa poche et les étendit sur le lit.
– Ils sont magnifiques. Il y a un réel talent dans vos créations. J’y vois de la douceur, de la minutie… Et de la supplication.
– De la supplication ? Pourquoi supplierais-je ?
– Parce que vous êtes pauvre.
Aliénor soupira de colère.
– Rendez-moi ces bijoux, ordonna-t-elle en tendant sa main.
L’homme rit.
– Vous êtes incroyable ! Je vous sauve la vie, vous complimente sur votre travail et vous êtes hargneuse à mon égard !
– Pourquoi vous préoccupez-vous de mon état ? Qu’attendez-vous de moi ?
– Vous êtes très belle. Quel âge avez-vous ? demanda-t-il pour détourner l’attention.
– Pourquoi ? Qu’est-ce que ça peut faire ?
– Vous rendez-vous compte que vous avez failli mourir aujourd’hui ? Et ce, dans l’indifférence la plus totale ?
Aliénor prit conscience de sa chance et baissa la tête.
– Je vous trouve ravissante. Et vous le serez d’avantage après vous être lavée. La crasse qui recouvre votre visage et les nœuds dans vos cheveux gâchent ce que je vois de vous.
– Et que voyez-vous ? demanda-t-elle sceptique.
– Une créatrice.
– Je ne crée que des bijoux.
– Vous créerez bientôt plus que ça, croyez-moi. Ici, vous serez à l’abri de la faim et du froid. Je vous apprendrai des choses. En échange, laissez-moi juste vous contempler.
– Non, je dois retrouver mes chèvres, je n’ai pas besoin qu’on me contemple et…
– Lavez-vous, coupa-t-il, hermétique à son refus. Le souper sera bientôt prêt.
Le seigneur quitta la pièce, laissant Aliénor seule avec de nombreuses interrogations.
Affamée et le ventre noué de crampes, elle s’exécuta.
* *       *
Après s’être baignée, elle s’installa à la coiffeuse et peigna sa chevelure incandescente. Il y avait longtemps qu’elle ne se s’était pas trouvée à son avantage. Aliénor était différente. Mystique, la grâce de ses traits sublimait les quelques imperfections de son visage et lui conférait une beauté stupéfiante, teintée d’une douceur désarmante.
Son corps quant à lui était fragile et menu. Il semblait qu’un geste brusque aurait pu le briser.
Elle descendit un large escalier en pierre et découvrit une très grande salle richement décorée qui semblait être le principal lieu de vie du château. Le seigneur disposait d’une immense bibliothèque qui s’étalait sur tout un mur jusqu’au plafond. Une échelle servait à atteindre les ouvrages rangés en hauteur et de délicats ornements habillaient les étagères. Des fauteuils orientés face à une immense cheminée donnaient un ton accueillant et chaleureux avec leurs drapés rouges et leurs fourrures brunes. Sur sa gauche, d’immenses fenêtres offraient une vue splendide sur un parc et laissaient entrer un flot de lumière. Un peu plus loin trônait une longue table en bois de noyer. Le haut dossier sculpté des chaises témoignait de la richesse du propriétaire. Au fond de la pièce, une harpe attendait qu’on la caresse pour libérer ses mélodies.
Aliénor s’émerveillait…
– Cela vous plaît-il ? entendit-elle, surprise dans sa contemplation.
L’homme avançait fièrement dans la pièce, un verre d’alcool à la main.
– Que c’est beau ! J’ai le sentiment d’être dans un palais.
– J’ai du goût pour la décoration…, s’enorgueillit-il.
– Ma place n’est pas ici.
– Vous sentiez-vous mieux dans votre taudis ?
– Non, bien sûr. De toute façon, je ne me suis jamais sentie à

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