La Guerre des minots
304 pages
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La Guerre des minots , livre ebook

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Description

13 février 2017. Dans une cité marseillaise, la poursuite d’un jeune délinquant par la police se termine en drame. S’ensuit une manifestation très violente dont les images, diffusées par les médias, provoquent des émeutes dans toute la France. C’est le début d’un chaos indescriptible, qui va s'étendre à tous les pays en crise. L’économie mondiale s’effondre...

Un siècle s’est écoulé. À Marseille, comme partout ailleurs, les anciennes cités sont devenues des ghettos entourés de fortifications. La nuit, des milices populaires patrouillent dans les quartiers. Parmi elles, un homme, Léon, va peut-être tout changer, en se retrouvant confronté au plus puissant des truands de la planète.

Va-t-il réussir à le vaincre, et ainsi débarrasser le monde du réseau mafieux qui le gangrène depuis cent ans ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 21 mai 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332940926
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-94090-2

© Edilivre, 2016
11 février 2117 – 02h30 Quartier de Saint-Loup à Marseille
La nuit était calme et silencieuse, le ciel sans un nuage, et un violent mistral accentuait le mordant du froid glacial qui régnait sur la cité phocéenne. Faisant fi de ces conditions météorologiques extrêmes, trois hommes armés jusqu’aux dents marchaient en silence dans la rue.
Depuis l’instauration du couvre-feu, il y avait de cela presque cent ans, seuls les patrouilleurs osaient encore se promener dans les rues à une heure aussi tardive. La police le savait, l’armée aussi, mais ni l’une ni l’autre n’envisageaient de prendre le risque d’interdire à ces groupes armés, appartenant aux milices de quartiers, d’enfreindre la loi. Dans les hautes sphères de commandement de ces organismes d’Etat, ce sujet n’était plus d’actualité depuis bien longtemps.
Léon et ses amis Alfred et René étaient intégrés à l’une de ces milices. C’étaient eux qui étaient en train d’arpenter, à pied, les trottoirs de leur secteur de ronde, ainsi qu’ils avaient l’habitude de le faire, une nuit sur quatre, du coucher au lever du soleil. D’autres équipes du même effectif prenaient le relais les trois nuits suivantes. Et pour Léon cela durait depuis trente-huit ans, depuis l’année de ses vingt ans. Il allait avoir cinquante-huit ans cette année, mais se sentait encore en pleine possession de ses moyens. Il n’avait rien perdu de ses capacités physiques ni de ses aptitudes au combat. Alfred et René étaient un peu plus jeunes que lui, mais tout aussi aguerris.
Etant le plus ancien, Léon était chef de patrouille. Il lui revenait de faire respecter à la lettre, par ses coéquipiers, les consignes des patrouilleurs qu’ils connaissaient tous par cœur, car tout manquement était sévèrement réprimandé.
Pour autant, ces consignes étaient relativement simples. Elles consistaient à respecter scrupuleusement les itinéraires de patrouille établis par le chef de poste, à intercepter toute personne rôdant dans la rue après le couvre-feu et à la ramener au poste de commandement pour vérification d’identité, enfin à éviter tout contact avec la police ou l’armée. En cas d’interception par une de leurs patrouilles, les miliciens avaient ordre de se laisser désarmer et emmener sans résistance.
Même si cela faisait des années maintenant que la police et l’armée avaient définitivement abandonné l’idée de faire du zèle en arrêtant des miliciens, cette dernière consigne restait en vigueur. Si jamais une patrouille était interceptée, il revenait alors au chef de la milice concernée de faire libérer ses hommes, en soudoyant les uns ou les autres. Seuls l’armement et les munitions étaient perdus, car toujours considérés illégaux, bien qu’une majeure partie de la population s’en fût dotée par le biais du marché noir. Un marché tellement florissant que le nombre de trafiquants d’armes avait atteint des sommets qui n’avaient d’égal que leur enrichissement personnel.
Quant aux personnes interpellées lors des patrouilles, elles étaient remises entre les mains du chef de poste qui était seul autorisé à prendre les dispositions nécessaires en cas de doute sur leur identité, ou à procéder à un interrogatoire poussé en cas de certitude de leur appartenance aux renégats.
Les règles étaient ainsi établies, et chacun y trouvait son compte. Les patrouilleurs faisaient tant bien que mal régner la paix en étant omniprésents, leurs effectifs étant devenus bien supérieurs à ceux de la police et de l’armée réunies. D’ailleurs, les rondes de nuit de ces dernières se faisaient de plus en plus rares. Elles savaient les miliciens capables de faire respecter la loi à leur place, et leur laissaient la liberté d’accomplir cette tâche ingrate avec d’autant plus d’enthousiasme qu’elles connaissaient, et donc avalisaient tacitement, leurs méthodes expéditives. Méthodes auxquelles elles n’avaient elles-mêmes absolument pas le droit de recourir en tant qu’unités au service de l’Etat, bien entendu.
Cette façon de rendre justice en dehors de tout cadre juridique avait longtemps défrayé la chronique, et certaines mouvances politiques avaient crié au scandale, jugeant inacceptable un tel laxisme du gouvernement vis-à-vis de ce qu’elles appelaient des « groupuscules néonazis s’arrogeant le droit de justice », mais on leur avait vite fait comprendre qu’il valait mieux ça que le chaos qui n’avait que trop duré, engendrant la perte de tant de vies innocentes. Quant à ceux qui ne voulaient pas comprendre, il n’avait pas été difficile de les faire rentrer dans le rang, soit par intimidation, soit, pour les plus récalcitrants ou les plus courageux, à l’aide de méthodes un peu plus persuasives.
* * *
Tout en arpentant le bitume craquelé et parsemé de nids de poules, Léon sourit en se remémorant cette période de sa jeunesse. Il avait fait partie de l’une de ces expéditions punitives qu’employaient les milices pour faire taire leurs opposants. Il s’en souvenait comme si c’était hier, alors que ça c’était passé il y avait maintenant plus de vingt-cinq ans. Non pas qu’il en fût choqué ou qu’il en eût quelque remords, il considérait au contraire qu’il n’avait fait que son devoir de citoyen. Il s’en souvenait car cette mission spéciale avait porté ses fruits bien au-delà de ce qu’il aurait pu imaginer. L’homme, un dignitaire social-démocrate, venait de faire un meeting sur ce qui avait été autrefois la zone commerciale de Plan de Campagne, entre Marseille et Aix-en-Provence, et qui n’était plus, depuis de nombreuses décennies, qu’un vaste terrain vague.
Arguant notamment de la destruction totale de cette zone ainsi que de la paralysie dans laquelle le pays était plongé depuis si longtemps, le politicien, face à quelques centaines de sympathisants, réclamait au Pouvoir de pactiser avec les renégats afin de faire cesser les hostilités. Le poing levé, il scandait chacune de ses phrases d’une voix tonitruante, l’air hautain et fier, encouragé par la foule qui répétait chacun de ses slogans comme une litanie.
Léon avait assisté à ce meeting, armé d’un vieil appareil photographique hérité de son père, qui lui-même avait dû l’hériter du sien. Il avait photographié discrètement tous les membres du service de sécurité rapprochée du politicien. Il avait été désigné responsable de la mission, et n’avait voulu négliger aucun détail qui eût pu la faire échouer.
Il était ainsi fait, extrêmement pointilleux dans tout ce qu’il entreprenait. Sans doute était-ce grâce à cette minutie, que d’aucuns jugeaient excessive, qu’il était d’ailleurs toujours en vie, et n’avait été que rarement blessé au cours de sa vie.
Cette tâche accomplie, il avait ensuite donné les photographies des visages de chaque garde du corps aux cinq miliciens qui l’accompagneraient lors de l’expédition punitive. Là aussi, c’était lui qui avait choisi chacun d’eux, après mûre réflexion. Il n’avait retenu que des hommes en excellente forme physique, et dont il savait qu’ils étaient en mesure de garder leur sang-froid en toutes circonstances. Il n’était pas question que la cible pût user d’une quelconque bavure dans l’exécution de la mission, pour ensuite accuser les miliciens d’être de vulgaires exterminateurs, à l’instar de ceux qu’ils combattaient pour la survie du peuple. Sa hiérarchie le lui aurait reproché, voire même l’aurait condamné à une lourde peine pour une faute aussi grave.
Au moment de passer à l’action, il avait donc donné à ses coéquipiers des ordres précis, acceptés par chacun sans broncher, et qui consistaient à neutraliser temporairement toute la garde rapprochée, pour pouvoir ensuite procéder à la phase intimidation en toute sérénité. Interdiction formelle de tuer. Léon avait bien insisté sur ce point. Si l’alerte était donnée par un des gardes du corps, le commando avait ordre de décrocher immédiat, sans riposter à d’éventuels coups de feu.
Grâce à Dieu, la mission s’était déroulée exactement comme il l’avait programmée. Chaque membre du groupe avait effectué le travail qui lui était dévolu à la perfection. Tous les gardes et systèmes de sécurité neutralisés, ils avaient pu pénétrer dans le domicile du politicien, au beau milieu de la nuit, semant la zizanie dans cette famille composée du couple et de ses quatre enfants, en faisant irruption simultanément dans toutes leurs chambres.
Quoi de plus terrible que d’être réveillé par la lumière soudaine et violente de lampes torches qui vous éblouissent, tandis que des ordres sont aboyés, couvrant vos cris de stupeur ? Quoi de plus affreux que de deviner, cachés derrière ces faisceaux lumineux, des ombres humaines d’autant plus effrayantes qu’elles n’ont pas de visage, celui-ci étant camouflé par une cagoule ? Quoi de plus horrible enfin que d’entendre vos enfants hurler, sans savoir si c’est de frayeur ou de ce qu’on leur fait subir ?
Léon le savait, aucun être humain normalement constitué ne pouvait supporter un tel supplice. Seuls quelques hommes d’une trempe d’acier, entraînés à subir toutes les tortures possibles et imaginables, auraient été capables de résister à une telle mise en scène. Et manifestement, cet individu n’en faisait pas partie, il suffisait de le voir se pisser dessus dans son lit, les yeux écarquillés, le visage livide, le corps tremblant de la tête au pied, pour en être convaincu. Finalement, sa femme était bien plus courageuse que lui. Son affolement n’avait duré que quelques secondes, puis entendant ses enfants hurler, elle s’était redressée, sans se soucier de sa nudité ainsi offerte, et avait demandé, d’un ton calme, qu’aucun mal ne leur fût fait.
Léon avait immédiatement sauté sur l’occasion, pour lui r

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