La Dimension Shiro
386 pages
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La Dimension Shiro , livre ebook

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Description

Tôkyô, 2010. Frank Hammett, journaliste et détective britannique, part au Japon prendre quelques jours de repos chez son amie, Ayumi Urameshi, après avoir difficilement résolu l'affaire des crimes de Leicester.
Une nuit, profitant de l'absence de son amie, il décide d'explorer un peu la ville. C'est dans une ruelle sordide où trafic de drogue et règlements de compte entre yakuza sont banalisés qu’il tombe sur un vieil Aïnou qui le met en garde contre « le Dragon Blanc ».
Le lendemain, une étrange carte représentant un Dragon Blanc apparaît sur la table du salon d'Ayumi, qui a mystérieusement disparu. Lorsqu'il la prend en main, Frank voit son existence entière basculer...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 octobre 2012
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332516695
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0097€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du Président Wilson – 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-40702-6

© Edilivre, 2020
Chapitre 1 Coup de fil inattendu
Leicester, 16 septembre 2010, 18h45. Frank Hammett vient de rentrer chez lui. Fourbu, il ressent depuis quelque temps un besoin d’évasion et de dépaysement, loin de son quotidien morne et de la sempiternelle pluie britannique. Il vient de mettre la dernière main à un article qui devrait paraître rapidement, sur la conclusion de l’affaire des meurtres qui ont ravagé la ville 1 . Bien sûr, il a pris une part active dans la réponse apportée à cette vague de criminalité sans précédent, mais il n’en est nulle part fait mention dans l’article en question. Bien que proches l’une de l’autre, les deux activités professionnelles de Frank constituent pour lui deux existences différentes, et il tient plus que tout à ce qu’elles restent séparées l’une de l’autre. Néanmoins, il est satisfait de cette vie, et le peu de temps libre qui lui reste n’est plus vraiment un problème maintenant qu’il vit seul. Il lui faut pourtant lever le pied, il le sait. Aussi décide-t-il d’allumer l’ordinateur pour consulter les offres de voyages pour des destinations lointaines. Il ne sait pas encore où se rendre, et la profusion d’annonces sur les sites spécialisés semble destinée à entretenir l’hésitation. Effaré devant le prix de l’hébergement à l’étranger, l’Anglais cherche en vain la solution la moins onéreuse possible. C’est alors qu’il se souvient qu’il y a quelques années de ça, une amie japonaise qu’il a connue à l’hôpital l’a invité à visiter son pays. « C’est l’occasion rêvée d’y aller se dit-il. Dès lors, sa décision est prise : il ira au Japon. Sans plus attendre, il réserve le vol du lendemain à destination de Tôkyô et prépare sa valise.
* * *
Tôkyô, 17 septembre 2010, 19h10. Ayumi Urameshi rentre de son travail. Alors qu’elle s’apprête à manger les bentôs 2 qu’elle a achetés dans le quartier de Shinjuku, le téléphone sonne.
Elle décroche et dit machinalement :
– Moshi moshi, Urameshi Ayumi degozaimasu. 3
A l’autre bout du fil, une voix d’homme à l’accent étranger lui répond :
– Kombanwa Ayumi ! Frank desu ! Frank Hammett ! 4
Surprise de parler à son vieil ami anglais, l’hôtesse d’accueil nippone renverse ses bentôs.
– Ah mince ! s’exclame-t-elle dans sa langue maternelle.
Un brin vexé, son correspondant lui répond, également en japonais : « Je te dérange apparemment…
Troublée de son impolitesse maladroite, Ayumi rougit et se confond en excuses :
– Non, non pas du tout ! Excuse-moi Frank, j’ai renversé des bentôs, je…
Puis, se rendant compte que Frank n’a que quelques notions de japonais, elle continue en anglais : – Oh Frank… Je suis vraiment désolée, tu ne me déranges vraiment pas, au contraire… Comment vas-tu ?
– Très bien, et toi ?
– Ça va, pas mal de travail mais ça va. Que me vaut le plaisir de t’entendre, Frank ?
– Hé bien voilà, j’ai eu un travail fou ces derniers temps, qui m’a vraiment épuisé. Leicester est une ville dangereuse tu sais. Alors ça fait du boulot…
– Oui, je m’en doute… Et donc tu m’appelles pour te détendre un peu !
– Oui, c’est cela… Enfin… Pas seulement en fait.
Soucieuse, l’amie de Frank lui demande :
– Tu es sûr que ça va ? Tu sembles embarrassé…
– Hé bien… En fait je compte me rendre à Tôkyô très prochainement, et…
– … Et si ta chère amie Ayumi acceptait de t’héberger, tu serais soulagé c’est cela ? dit Melle Urameshi en riant doucement.
– Hé bien… Oui.
Ayumi se met à sourire : ces Occidentaux sont si prévisibles… Elle répond :
– Ecoute, tu es le bienvenu ! Tu arrives quand ?
– Mon avion décolle dans une demi-heure. Arrivée prévue à l’aéroport de Narita demain à 14 heures heure de Tôkyô. Ça ira ?
– Euh…
– Oui, ça fait un peu court je sais. Mais si tu ne peux pas, tant pis, je trouverai bien une gaïjin house 5 …
Ayumi, élevée dans la plus pure tradition japonaise, n’oublie pas que l’hospitalité est un devoir :
– Non, non je t’accueille sans problème, Frank ! Sans problème… Demo…
– Demo, je comprends : sans problème, mais…
– Pardon, Frank… C’est juste que demain je finis à 21h00 ! Le samedi, c’est très chargé…
– Ne t’inquiète pas, je prendrai un taxi. Et puis ça me donnera l’occasion d’explorer la ville ! dit Frank d’un air goguenard.
– Oui, mais… Sois prudent !
– Mochiron Urameshi-san ! 6
Cet effort linguistique de la part de Frank fait sourire son amie :
– Tu progresses, c’est bien !
– N’est-ce pas ?
– Donc on s’organise comment ? Je t’attends ici, ou…
– Oui, c’est le plus simple. J’ai le temps !
– Oui, c’est vrai. Mais se retrouver dans Tôkyô n’est pas si facile… Tu y arriveras ? Tu as mon adresse complète ?
– Bien sûr ! A quelle heure seras-tu chez toi ?
– Hé bien, je ne sais pas… Voyons… Le temps de faire le trajet de l’hôtel à l’appartement… 21h45, je pense.
– Tu auras mangé ?
– Euh, non…
– Alors je t’apporterai des bentôs en veillant à ce que tu ne les renverses pas ! s’esclaffe Frank.
– D’accord, je vais faire un peu de ménage et préparer ta chambre. A demain alors.
– Mata ashita ne ! 7
Après avoir raccroché, Ayumi soupire : « Je ne pouvais pas refuser, mais quand même… Puis, ramassant ses bentôs :
– Enfin, ça me changera un peu. Et puis c’est un brave garçon.
Tout en mangeant rapidement sa nourriture renversée, la célibataire japonaise se met à rêvasser :
– Mais au fait, il est divorcé… Et je suis seule depuis si longtemps…
* * *
Bien qu’il eût souvent pris l’avion, que ce fût pour des raisons professionnelles ou privées, Frank Hammett supportait très difficilement les aéroports. Il fallait toujours se soumettre à un nombre incalculable de formalités toutes plus fastidieuses les unes que les autres, notamment arriver deux heures avant le décollage pour enregistrer les bagages, et cela lui pesait grandement. « Peste soit de nos sociétés modernes ! se dit-il.
Comme il devait patienter, il alla s’asseoir près d’un vieil homme oriental, qu’il salua poliment d’un hochement de tête. A sa grande surprise, celui-ci lui déclara dans un anglais très pur :
– C’est votre premier voyage au Japon n’est-ce pas ?
– Euh… oui en effet.
– C’est un beau pays… Mais n’y trouve pas la sérénité qui veut !
– Comment cela ?
– Voyez-vous, malgré l’indéniable modernité du pays du Soleil Levant, les légendes et les mythes y ont la vie dure… non sans raison d’ailleurs. Vous risquez de rapidement vous en rendre compte à vos dépens, Monsieur… monsieur ?
– Hammett, Frank Hammett.
– Enchanté mister Hammett. Mon nom est Shigeru Yamaguchi.
– Yamaguchi… La Bouche de la Montagne, c’est cela ?
– Exactement.
– Je connais quelques mots de japonais, vous savez. Oh pas grand-chose, mais suffisamment pour…
Leur dialogue fut interrompu par l’annonce de l’embarquement. Les deux hommes se levèrent et se mirent en marche pour rejoindre les autres passagers. Hammett eut la surprise de constater que Yamaguchi et lui-même seraient assis l’un à côté de l’autre tout au long du voyage… Cependant, le Japonais ne sembla nullement étonné, comme si une telle situation était naturelle, dans l’ordre des choses. Après qu’il se fut assis près du hublot, laissant à Hammett le côté couloir, leur conversation reprit.
– Seriez-vous écrivain, Mr Hammett ?
– Pas exactement. Je suis journaliste.
– Journaliste…
Les yeux du Nippon brillaient comme s’il savait que ce n’était qu’une activité partielle pour Hammett. S’il était effectivement reporter le jour, celui-ci exerçait également la profession de détective la nuit, sans doute pour flatter son goût du danger. Un long silence s’instaura.
* * *
Le vol se déroula sans encombre. Frank avait dormi quelques heures dans l’avion malgré le manque de confort évident, aussi s’était-il réveillé l’esprit quelque peu embrumé et d’assez mauvaise humeur. Lorsque l’hôtesse de l’air annonça que l’atterrissage à l’aéroport de Narita allait bientôt s’effectuer, il s’exclama :
– Bon sang, j’ai oublié de mettre ma montre à l’heure !
Il se tourna aussitôt vers son voisin pour lui demander de combien était le décalage horaire.
– Il vous faut avancer votre montre de huit heures, répondit celui-ci.
– Huit heures… Je sens que le choc va être rude.
– Vous n’avez encore rien vu.
Hammett regarda le Japonais avec un peu d’irritation : comment se faisait-il que ce type, qui au fond n’était qu’un inconnu, pût être aussi sûr de lui ? « Cela cache quelque chose. Je ferais peut-être bien d’enquêter discrètement sur lui, on n’est jamais trop prudent pensa le journaliste détective.
* * *
Comme prévu, Hammett avait pris un taxi pour rejoindre le centre de Tôkyô. Bien qu’on lui en ait souvent parlé, il resta effaré devant le gigantisme de la capitale japonaise. Celle-ci couvrait en effet une superficie de plus de deux mille kilomètres carrés et comptait douze millions d’habitants. Parmi ses nombreux quartiers, Shinjuku était sans doute le plus central. Il demanda au chauffeur de l’arrêter devant la gare. Il régla la note, puis entreprit d’explorer un peu la ville à pied pendant les quelques heures qu’il avait à sa disposition.
A peine avait-il commencé sa déambulation que son attention fut retenue par un homme à l’allure étrange, qui semblait le regarder. L’individu était hirsute, et ses traits différaient notablement de ceux des autres passants. Pourtant il n’était pas européen, Hammett l’aurait juré. Intrigué, il se demanda qui ce diable d’homme pouvait être. Puis il se souvint de l’existence des Aïnous, ce peuple initialement originaire de l’île d’Hokkaido, la plus septentrionale de l’archipel. Ceux-ci étaient les premiers habitants du Japon, comme les Indiens d’Amérique ceux des Etats-Unis. Hammett savait également que les Aïnous n

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