La Chrysalide et le Bouton de rose - Tome II
372 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

La Chrysalide et le Bouton de rose - Tome II , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
372 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Après avoir perdu des amis et vécu de rudes combats, Emerig et Marion chevauchent vers leur nouveau village. Mais l’ennemi frappe durement les cœurs et les corps. Emerig doit combattre autant les hommes que les dieux. Il s’engage avec ses amis dans une course-poursuite pour sauver des vies et laisser une nouvelle empreinte dans leur histoire. Pour cela, Emerig croise ses maîtres et apprend qu’aucune force n’est supérieure au contrôle des esprits. La chrysalide était conçue pour donner naissance à un Monarque et elle finit par créer un Glasswing, ce papillon d’exception qui devine et laisse entrevoir ce que peu d’humains peuvent distinguer.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 19 avril 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414334872
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0090€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Franck Léonetti
La Chrysalide
et le Bouton de rose
Tome II - Naissance du Glasswing

----------------------------INFORMATION---------------------------Couverture : Classique
[Roman (130x204)]
NB Pages : 372 pages
- Tranche : 2 mm + (nb pages x 0,055 mm) = 20

---------------------------------------------------------------------------La Chrysalide et le bouton de rose - Tome II
Naissance du Glasswing
Franck Léonetti
20 9625912
Chapitre 1
L’errance des gens heureux
Il y a longtemps, il n’y a pas longtemps mais il y a
longtemps déjà, qu’Emerig et Marion errent vers le sud. Ils
s’installent tantôt dans des clairières inondées de lumière,
tantôt à l’orée de bois sombres de pins tordus, tantôt
encore le long d’une longe de roches les protégeant des
fraicheurs du nord pendant les nuits d’orages, du vent ou
de pluies glaciales. Sans être capable de définir avec
précision ce qui serait leur but ultime, Ils cherchent le lieu,
l’espace pour poser leur chez-eux, cette maison qu’ils
espèrent être celle du bonheur. Cette maison qu’ils
espèrent être le lieu magique dans lequel naitront leurs
enfants déjà adorés. Hier a été synonyme de violence,
d’angoisse, d’incertitude, de désespérance. Hier a été
également espoir, esprit de revanche, créativité et
reconstruction de vie qu’elle soit sociale, culturelle ou
amicale. Aujourd’hui, Emerig et Marion apprécient le
calme, le repos et le plaisir d’être sans avoir, la joie d’être
deux sans se poser plus de questions. Parfois, ils osent
reparler de Garelas, de cet homme si juste et si simple dont
la tendresse de l’une et l’amitié de l’autre sont orphelines.
3 De temps en temps, ils se remémorent les moments
critiques de leur vie, les moments de bonheur si fragiles
comme ceux que l’on connait lorsque l’on est enfant.
Parfois, ils comparent leur manque en termes de référence
familiale sachant qu’aucun d’eux n’a connu sa mère et que
Marion ne sait toujours pas de quel monde elle est issue.
Autant Emerig a toujours plu aux femmes, autant il a
toujours été attiré par elles, autant il admire Marion, cette
femme solaire qui ferait pâlir des étoiles les nuits d’été. Elle
n’est pas belle, elle est simplement un soleil permanent
doublé d’une sensibilité jusqu’au bout des ongles. Emerig
ne peut encore pas faire état de cette intelligence qui
semble animer cette femme si extraordinaire. Il est encore
et toujours surpris qu’elle ait souhaité vivre avec lui ce
merveilleux voyage qu’est l’amour alors qu’il a la sensation
de n’être qu’un simple godelureau à jolies prunelles. Elle le
regarde avec la même admiration, le même enthousiasme.
Elle sait ce qu’il est, ce qu’il est capable de faire. Elle
connait son sens de la justice et apprécie son
comportement amical, social ou simplement humain. Elle
goûte chaque jour sa bonhommie et sa perpétuelle bonne
humeur doublant sa vision optimiste et positive de la vie,
même les jours de pluie. Ils s’aiment sans savoir pourquoi
et sans chercher à le faire. Car leurs sentiments sont
évidents, pour eux comme pour les autres. Les rares, et
Garelas l’ancien compagnon de Marion en faisait partie,
qui ont eu la chance de les côtoyer ont souvent eu
l’impression d’être inondés d’une eau chaude et
bienveillante lorsqu’ils passent en leur proximité. Comme
l’a dit Patomig, le meilleur ami d’Emerig, « Vous êtes un
bain de jouvence et j’espère que je pourrai un jour vous
ressembler tant cela est bon pour les autres ».
4 Le matin, les corps sont encore baignant dans la
moiteur de la nuit et dans la tendresse et la douceur de leur
couche que Marion affectionne sans limite. Après avoir fait
quelques ablutions dans le ruisseau ou la petite réserve d’eau
locale, ils prennent un petit déjeuner dont elle a le secret,
mélange de boissons chaudes aromatisées et de sorte de pain
aux céréales et graines diverses. Lorsque la température est
plus basse certains matins que d’autres, Emerig ajoute
quelques morceaux de viandes froides conservées au fond
de la selle du troisième cheval du couple. Si les lieux ne sont
pas toujours aussi enchanteurs qu’ils pourraient le vouloir, il
fait bon vivre à deux, sans attache, sans devoir, sans
contrainte. La liberté de vaquer, d’errer, de voyager, de
regarder, de voir, de sentir et surtout de ressentir la sérénité
et le bien être sans fard, sans apparat, sans frivolité. Le
campement démonté, les deux êtres reprennent la route, très
souvent à pied tenant leurs chevaux par la bride. Ils
échangent en permanence comme des enfants qui ne se
seraient pas vus pendant une longue période et qui
essaieraient de rattraper ce temps perdu, qui ne se rattrape
d’ailleurs jamais. Leurs discussions sont ininterrompues,
teintées de nostalgie, de doutes, d’incertitudes, de rires et de
pleurs. Les personnes, chères à leur cœur, font irruption
dans la conversation en faisant revivre un souvenir ou un
autre, dans ce monde ou dans d’autres mondes que chacun
a pu connaitre, volontairement ou sous la contrainte des
hommes ou des dieux.
Les derniers jours n’avaient pas été aussi agréables que
les premiers moments de leur errance. Après avoir subi des
journées maussades, froides et tristes, ils avaient croisé le
chemin de groupuscules d’hommes et de femmes qui ne
donnaient pas l’apparence de gens de bien. Emerig avait su
5 éviter les uns, effrayer les autres. Dans certains cas, il avait
été contraint d’user de quelques techniques ou produits
que Nilrem lui avait appris à utiliser, créer ou fabriquer, à
la hâte avec les moyens du moment. Pendant ces moments
périlleux ou simplement délicats, Marion avait eu
l’opportunité de comprendre combien Emerig avait du
talent et des connaissances. Mais ce qui la marquaient le
plus étaient ses qualités humaines pour éviter l’inutile,
parer le désagréable ou simplement marquer son espace
vital comme le fait l’ours brun, si simplement mais si
efficacement. Si elle avait eu besoin d’être rassurée, ces
évènements lui avaient donné l’occasion de prendre
totalement confiance dans ce compagnon si prévenant et si
attentif, si gentil et si protecteur, sorte d’anachronisme
dans ce monde de brutes, de sauvagerie et de violence.
Ce matin, ils traversent une région aux allures de
désert, l’herbe y est jaunie par le soleil et la faible pluviosité
du moment, les arbres sont encore des pantins aux
membres fins, sans fleur, sans fruit, sans âme. La terre est
sombre et couverte par une mousse mêlée de petites
orchidées sauvages encore en feuille. Il fait doux et la brise
du jour rafraîchie le visage et les mains sans donner
l’impression de froid. Leur regard se croise quand un lapin
traverse leur chemin. Ils sont heureux de leur bonheur
simple, de gens simples, de simples amoureux. Ils
marchent depuis plus de deux heures et la soif se fait sentir
tant le petit vent assèche la langue. Ils s’arrêtent au bord du
chemin tracé par le passage de sangliers et de grands
animaux sauvages. Le silence se fait entendre sans
s’appesantir laissant le chant des oiseaux reprendre tout
l’espace. Quelques pierres posées certainement par des
migrants de passages sont maintenant ornées de lierre et
6 de vigne vierge. Après s’être rafraîchis la gorge et la
bouche, nos deux amoureux reprennent la route humant
les odeurs de la forêt voisine et profitent de cet instant si
magique et si banal à la fois. Il est maintenant l’heure de se
restaurer et une petite haie semble tout à fait appropriée
pour laisser reposer les être et leurs montures. Emerig
regarde Marion avec une infinie tendresse, ému par la
douceur de cette femme qui, malgré la fatigue, reste solaire
et rayonnante. A cet instant, il ne sait pas si cela est le
bonheur mais il ressent au fond de lui qu’il ne faut pas
rater ces moments d’exception. Ce sont le sel et le pain de
la sérénité. Après avoir préparé nourriture et boisson pour
les bêtes, ils s’assoient côte à côte et prennent une collation
bien méritée après quatre heures de marche pleine
d’attention aux bruits, aux sons, aux odeurs et aux images
qu’ils ont pu vivre depuis leur départ du matin. Le repas
est frugal car ils ont décidé de ne pas faire de feu pour le
peu de temps qu’ils vont rester sur place. Dans la matinée,
Marion avait repéré des buissons portant ces petites baies
noires, pleines de jus et qui ne poussent qu’au printemps et
à l’été. Emerig avait suivi son cochon qui l’avait mené au
pied de chênes ancestraux. Là, il avait déniché ses curieuses
boules noires au goût marqué. Certes frugal, leur déjeuner
est chargé d’ingrédients de qualité et cuisiné par Marion,
avec talent et panache. Le repas terminé, les deux
amoureux se permettent une petite sieste qu’ils terminent,
bien que cela ne soit pas raisonnable, par un moment
amoureux, éreintant quand cela est fait avec qualité et
partagé avec amour, passion, tendresse et émotion.
Ragaillardis, ils reprennent la route alors que le soleil
atteint seulement son zénith. Il fait bon marcher et avancer
vers son avenir sans se poser la question du pourquoi mais
7 cherchant le comment et le quand. La fin de la journée se
termine dans une certaine quiétude bien qu’Emerig est
moins présent avec sa compagne et plus attentif à leur
environnement. Ill faut effectivement trouver un endroit
pour dormir mais il lui faut également connaitre les
intentions de ceux qui les suivent depuis trop longtemps à
son gré. Une barre rocheuse pointe à l’horizon de nos
compères et Emerig y entraperçoit un abri pour la nuit. Un
rocher plus imposant déborde de la barre rocheuse offrant
ainsi un toit naturel à une zone qui abrite déjà du vent et
de la pluie. Notre couple y dépose armes et bagages et
pendant qu’Emerig prépare l’espace pour les animaux,
Marion s’affaire au repas du soir. Tandis qu’ils s’installent,
de curieux personnages s’approchent en silence. Leur
comportement ne leur donne pas une apparence
vindicative. Ayant installé les chevaux, Emerig décide

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents