La Catastrophe
434 pages
Français

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La Catastrophe , livre ebook

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Description

Au beau milieu d'une nuit de mai, Raphaël, un adolescent de 16 ans, et sa famille se retrouvent chassés de chez eux par les murs croulant de leur propre maison. Débute alors un périple surprenant et mouvementé pour découvrir une explication à ce phénomène étrange qui les déroute complètement. Et ils sont loin d'imaginer ce qui les attend...

Obligé de lutter pour sa survie et celle de ses proches, Raphaël doutera de l'avenir de l'humanité. Et il apportera lui-même un espoir de renouvellement.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 février 2015
Nombre de lectures 4
EAN13 9782332850744
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0105€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-85072-0

© Edilivre, 2015
Première partie
Chapitre 1 L’événement
Les murs tremblèrent, se descellèrent, s’effondrèrent et s’abattirent les uns après les autres, vers l’intérieur, comme aspirés par une force attractive.
Hébétés, à peine réveillés, chassés au beau milieu de la nuit en travers de la route, nous assistions impuissants à la destruction de notre seul bien.
Lorsqu’un bruit chuintant, assourdi et oppressant nous avait tirés du lit en sursaut, avivant un instinct primaire, comme celui qu’on éprouve face à la menace d’un serpent, nous étions restés une seconde, l’oreille aux aguets, essayant d’estimer d’où venait le danger.
C’est alors que la fenêtre donnant sur le jardin avait cédé dans un fracas retentissant, suivi de centaines de détonations du même genre. Puis le plâtre s’était lézardé, laissant voir la pierre à nu et on aurait dit que la maison crachotait ses matériaux, tel un géant, ayant pris vie ou un bon coup de poing, lui brisant l’une après l’autre toutes les dents.
Dans un élan irrépressible, nous étions sortis de nos chambres, les yeux affolés, mais aussi incrédules, nous pressant les uns les autres pour descendre au plus vite et gagner la rue.
Était-ce une explosion qui progressait de la ville et dont l’écho résonnait ici ? Ou un tremblement de terre aussi improbable soit-il dans cette région de l’Ouest ? Une attaque, il ne fallait pas y penser ! Dans un endroit où toute vie cessait pour ainsi dire dès vingt et une heures, la plupart des mois de l’année !
Les pieds nus sur l’asphalte ce dix-sept mai, nous tentions de ranimer en nous cette vieille partie de notre cerveau capable d’anticiper une autre catastrophe naturelle et de chercher une cause physique à ce phénomène.
Mais tout chancela sans que rien ne tangue dans un silence presque absolu. Une exclamation assourdie, un cri lointain, une forme d’appel semblèrent retentir, à peine.
Car il ne s’agissait pas d’une secousse sismique : aucune onde déformante ne tordit le sol pour aboutir à des crevasses soudaines, inattendues, dangereuses, piégeant les gens dans des failles fumantes ou béantes.
Rien de tout cela.
Pourtant le choc se transmit, avança, étreignit chaque demeure sans en oublier une seule. Tout se démantela comme des châteaux de cartes, ou comme ces dominos destinés à se coucher, en dessinant des figures.
Ça n’évoquait rien de ce que l’on connaissait, grâce à la télévision. Et sur le coup, l’idée du fantastique l’emporta, nous enlevant les mots de la bouche.
– Mais qu’est-ce qu’il se passe ? Qu’est-ce qu’il se passe ?
Un individu avait-il prononcé cette phrase ou retentissait-elle uniquement dans ma tête ? Et pourquoi la répéter deux fois ? Comme si cela allait provoquer une explication instantanée, à moins que ce ne soit un résumé de toutes les pensées sauvages qui nous agressaient.
A minuit et demie, on grelottait alors qu’il régnait une chaleur d’été imprévue, anormale ou exceptionnelle.
– Que va-t-on faire, Jules ? murmura ma mère en s’adressant à mon père.
– D’abord attendre que le jour se lève. Et merde, j’ai laissé mes cigarettes dans ma veste !
Je crus distinguer un vague « moi aussi ! » que j’attribuai au voisin, celui auquel nous faisions signe depuis quelques mois alors que nous étions là depuis six ans ! Mais à qui nous n’avions jamais parlé.
Dire qu’il y a peu encore, Alexise, ma mère, pestait et déclarait au bord de la crise de nerfs : « je hais ce village ! »
Pour la énième fois, quelqu’un l’avait snobée. Cet état d’esprit de clocher la faisait frissonner et la rendait folle. Les habitants se parlaient entre eux, se saluaient entre eux et ignoraient superbement les nouveaux arrivants, à part peut-être dans la rue où il est de bon ton de souhaiter le « bonjour ».
Or nous résidions dans cette région depuis mes dix-huit mois et j’atteignais mes seize ans désormais. Entre temps étaient nés ma sœur Hélie, trois ans et demi après moi et mon frère, Joceran avec lequel je pouvais compter neuf années d’écart.
Ici, si vous n’étiez pas allés à l’école du coin, de la maternelle au lycée et si vous n’aviez pas grandi dans une famille de souche, alors adieu l’intégration. Et pourtant nous vivions tous sur le même morceau de terre, bon sang !
Même quand Alexise s’était présentée à la Maison de l’Emploi, on lui avait dit : « ici, c’est surtout du bouche à oreille ! Essayez de rencontrer du monde ». Et on lui avait signifié une fin de non-recevoir, à charge pour elle de se débrouiller.
En tout cas, maintenant on semblait tous dans le même bateau ! Quoi qu’après avoir vécu tant de rebuffades, je me doutais qu’elle n’en était pas bien sûre.
– Raphaël, ne quitte pas des yeux Hélie et Joceran pendant que ta mère et moi on essaie de voir si on peut récupérer quelque chose. C’est compris ?
– D’accord ! marmonnai-je d’une manière automatique.
Et où pensait-il que je pourrais disparaître dans cette tenue et dans un monde apocalyptique ? D’habitude ce genre de remarque inutile émanait de ma mère qui avait un besoin de parler pour ne rien dire dès que la tension montait d’un cran. N’empêche, je n’étais pas bien rassuré qu’ils veuillent farfouiller dans les gravats comme si on jouait à démolir une construction sableuse à la plage.
– J’ai envie pipi !
– Ben, t’as qu’à faire derrière un tas de pierres, pour ce que ça peut changer maintenant, observai-je en guidant le petit vers l’arrière d’un mur effondré.
Par une ouverture, les parents entassaient des vêtements dans un sac de voyage. Alexise jeta la cabine de bain bleue en éponge épaisse à Hélie pour qu’elle s’habille rapidement : jean, tee-shirt, baskets et veste, la tenue ordinaire.
Nous y passâmes tous, ne voulant pas être surpris dans le plus simple appareil dehors, nous attendant à une « réplique ». Notre esprit continuait à nous imposer les images d’une secousse sismique alors que nous savions être dans l’erreur.
– Pour ce qui est de la nourriture, il ne reste plus rien. J’ai pu sauver miraculeusement des petites bouteilles d’eau, décréta Alexise.
« Le grand Leclerc à côté est éventré ». Le vent claironnait-il la phrase d’une ombre ou l’avais-je prononcée à voix haute ?
Jules fit la moue.
Il n’avait pas pris la peine d’inculquer des principes d’honnêteté et de solidarité à ses enfants pour se retrouver à vider les rayons d’un supermarché dont les fondations ne tenaient presque plus debout. Il hésita puis sortit son porte-monnaie en cuir fauve, cadeau de la fête des pères. Comme à l’accoutumée, il n’y avait pas grand chose dedans. Le professorat étant une carrière bien ingrate du point de vue salarial. Des années que les paies étaient gelées et la vie qui augmentait tous les ans dans des proportions aberrantes.
– Au pire, on laissera un chèque ! trancha Alexise, qui avait récupéré son sac à main.
Devant l’édifice, une dispute parentale surgit pour décider lequel des deux mettrait sa vie en danger. J’avais été étonné qu’elle ne survienne pas plus tôt : leur mode de fonctionnement étant de s’apostropher perpétuellement. La plupart du temps, ils trouvaient cela normal et ça finissait dans la bonne humeur, mais ce n’était pas toujours le cas. Et cette fois-ci, ça menaçait de dégénérer.
– Enfin Jules, sois raisonnable, tu es le seul à savoir conduire. Ils auront plus de chances avec toi s’il devait arriver quelque chose.
– Qu’est-ce que tu peux être énervante ! Il n’arrivera rien. Tu me fais une liste et je reviens.
– Je peux y aller ! plastronnai-je.
– Non !
Au moins sur ça, ils étaient d’accord !
– Tu ne saurais pas quoi prendre même avec une liste.
Ma mère se fichait de moi, l’œil brillant. Et je lui adressai une grimace en admettant en mon for intérieur qu’elle n’avait pas tort. Je partageai avec mon père une sainte horreur des samedis-fringues où on devait renouveler notre garde-robe. La crise étant survenue, cela arrivait de moins en moins souvent et nous usions nos habits jusqu’à la corde. Mais je devais reconnaître que si Jules le prenait comme une corvée, lui était capable de se diriger efficacement dans ce genre de magasin.
– Bon j’y vais ! lança-t-il en se précipitant.
– De toute façon, il ne pourra pas prendre beaucoup de choses. Sans glacière, on ne pourra pas stocker énormément de denrées.
– De la bouffe, quoi, Man !
– Ce n’est pas parce que les bâtiments s’effondrent que notre vocabulaire doit en subir le contrecoup.
Elle était « vénère » ! Or depuis qu’elle avait arrêté de fumer, enceinte d’Hélie, elle passait son temps à jurer ! Il paraît que les gros mots comme l’alcool sont des anti-douleurs très puissants.
D’habitude elle n’était pas aussi sérieuse : il fallait vraiment que les événements l’aient mise dans un drôle d’état.
Le retour de notre père coïncida avec les premiers feux du jour et nous restâmes bouche bée.
Partout où que l’on se tournât, un spectacle de désolation, une vision de destruction massive, l’image d’un déluge de roches. Mais ce qui frappa le plus, ce fut l’absence de mouvement.
Nous avions cru comme une règle immuable à cette certitude de maisons chassant leurs habitants au lieu de les ensevelir, de la même manière que nous l’avions vécu.
Or, si l’on en croyait la réalité de l’aube dans sa pre­mière lumière, nous étions l’exception. Et ceux que nous avions entendus, s’étaient-ils éclipsés rapide­ment ? Cela avait de quoi nous glacer l’échine. Car au lieu du cra­chotement crescendo qui nous avait servi d’avertissement, la majorité de la ville s’était effondrée d’un seul tenant, ne laissant qu’un silence oppressant dans son sillage.
– Qui veut un casse-croûte ?
– J’aime pas la fraise, je veux un au chocolat, répondit Joceran.
– Commenc

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